NdA : J'ai écrit cette fic un jour de boulot en intérim où je m'ennuyais fort, et comme je ne pouvais pas lire de livre (on m'avait dit que ce n'était pas poli), et j'ai bien dû trouver une occupation et faire semblant de travailler .

Dans cette histoire, notre brave Milo, personnage plutôt sanguin que j'apprécie bien, se trouve confronté à une sorcière nommée Calypso (personnage de mon invention) qui va l'entraîner dans le plus noir secret du sanctuaire.

Le secret de Milo – Une macabre découverte

Le Grand Pope Arès régnait sur le Sanctuaire depuis 13 longues années. Longues pour certains, qui n'étaient pas d'accord avec son autoritarisme et l'application de la justice par la force. Ces mêmes personnes dénonçaient les abus et les tortures, mais il n'y avait aucune preuve de tout cela.

Cependant, quelques chevaliers se posaient tout de même des questions sur la réelle autorité du Grand Pope, devant les divisions à l'intérieur même du Sanctuaire et le fait que le Pope ne détenait pas les 12 armures d'or. L'armure du sagittaire restait introuvable, Le vieux maître Dohko de la balance gardait son armure aux cinq Pics en Chine et narguait ouvertement l'autorité du Sanctuaire depuis 13 ans et Mü, le chevalier du Bélier s'était retiré à Jamir. Bref, 3 armures manquaient sur les 12, et c'était beaucoup trop. Fallait-il pour autant qualifier Dohko et Mü de traitres ?

Milo, le chevalier du scorpion, faisait partie de ceux qui se posaient des questions. Bien sûr il servait le Grand Pope, ne contestait jamais ses ordres, comme son devoir l'exigeait, mais en homme réfléchi et intelligeant, il ne pouvait s'empêcher de voir les problèmes.

Milo revenait d'une mission en Inde commandée par le Pope. Les émeutes qui se déroulaient là-bas depuis quelques temps restaient préoccupantes, aussi, en arrivant au Sanctuaire, il se rendit directement dans la maison du Pope faire son rapport, sans prendre même le temps de passer chez lui. Il arriva devant les lourdes portes du palais et demanda une audience immédiatement. Dans l'anti chambre, le secrétaire habitué à le voir au palais, lui dit que pour le moment le Pope ne devait pas être dérangé. Milo ne cacha pas sa surprise :

- Mais je dois le voir, il m'a demandé de lui faire mon rapport dès mon retour.

- Il ne peut pas vous recevoir pour le moment, mais vous pouvez attendre ici, si vous le désirez. Ca ne devrait plus être très long.

Milo accepta, que pouvait-il faire d'autre après tout ? Le quart d'heure que dura l'attente lui parut des heures, à faire les cents pas devant le secrétaire qui lui lançait des regards noirs, énervé qu'il était de ne pouvoir se concentrer sur son travail.

Soudain, la porte s'ouvrit et Milo vit sortir la personne qui avait accaparé le Pope durant près de 2 heures. En fait, il vit quelqu'un, mais sa démarche était celle d'une ombre, on aurait dit qu'elle ne touchait pas terre, et elle était entièrement recouverte d'un long manteau à large capuche. Il n'aurait pas su dire s'il y avait bel et bien un corps sous cette cape. La personne s'arrêta à sa hauteur et il lui sembla entendre des murmures dans sa tête, comme si elle essayait de pénétrer son esprit. Il fit un barrage mental, et leur « combat » dura un long moment, avant qu'elle ne décide de passer son chemin. Quand elle fut partie, il sentit des frissons glacés lui parcourir l'échine. Il se tourna vers le secrétaire qui lui dit :

- Le Grand Pope vous attend.

- … merci, oui, mais… qui était cette personne.

- Une prophétesse.

- Pardon ?

- Une sorcière, enfin, c'est ce qu'on dit.

- Mais elle vient souvent ici ? Demanda Milo soudain inquiet pour la sécurité du Pope.

- Chaque fois que le Pope l'appelle. Mais je ne peux pas vous en dire plus. Vous devriez y aller, il vous attend, et vous savez qu'il déteste attendre.

Milo lança un dernier regard à cet homme froid qui était le secrétaire particulier du Pope, et poussa les lourdes portes de la salle du trône.

Le Pope était assis immobile sur son trône, comme à son habitude, quand il entra dans la pièce. Milo fit sa révérence, et au signe de tête du Pope s'avança vers lui.

- Que voulais-tu me dire, chevalier du scorpion ? Fit le Pope de sa voix sourde et profonde.

- Je rentre de mission en Inde, comme vous me l'aviez ordonné. Répondit Milo surpris.

- Ah oui… fit le Pope en se levant… mais, je n'ai pas le temps ce soir. Repasse demain matin.

Et il quitta la pièce.

Milo resta planté là, devant le trône vide quelques minutes, puis fit demi-tour et retourna chez lui sans un mot.

Sur le chemin, malgré son air noble, il fulminait. L'envoyer en Inde, qu'il détestait, de toute urgence parce que la situation là-bas allait de mal en pis, et se faire planter comme ça sans aucune explication ! C'en était trop. Et qu'est ce que c'était que cette « chose » qu'il avait croisé ?

Il passa chez lui, prit une courte douche, passa des habits civils et s'en alla au village. La curiosité était trop forte, il fallait qu'il en sache d'avantage. Il arriva sur la place principale, pratiquement déserte à cette heure et vit, près de la fontaine celui qu'il voulait voir : un vieil homme aux cheveux blancs vêtu de haillons sales et qui sentait le vin à plein nez, le clochard du coin, et son indic favori.

Il le rattrapa de justesse avant que celui-ci ne fasse la culbute dans la fontaine.

- Ah, Milo ! Mon ami… lui dit le clochard en le reconnaissant. Qu'est ce qui t'amène ce soir ?

- Rien de spécial, mentit Milo qui ne vouait pas parler de ses problèmes sur la place publique. Je te paye un verre ?

- Ah, c'est gentil ça !

Le clochard l'amena dans son bar favori, se commanda une bouteille de bordeaux, puisque c'était Milo qui invitait, et alla s'assoir à une table à l'écart des gêneurs. Milo l'y rejoignit avec un verre jus d'abricot.

- Tu fais attention à ton teint ? lui demanda son ami en riant. Merci pour la bouteille.

- A ton service.

Ils trinquèrent.

- Dis-moi, la cloche, tu aurais entendu parler d'une prophétesse, ou quelque chose comme ça récemment ?

Pour le coup, la cloche, faillit bien s'étrangler avec son bordeaux.

- Et bien quoi ? Lui demanda Milo, qu'est ce que j'ai dit ?

- Si tu veux un bon conseil, l'ami, ne t'approche pas de cette nana. Elle…. C'est le diable incarné.

- Le diable ? Tu exagères un peu, non ?

La cloche eut l'air d'avoir dessaoulé d'un coup, le regarda dans les yeux et lui dit :

- Ne t'approche pas de cette chose. Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques.

- Mais dis-moi ce que tu sais. Je l'ai rencontrée cette après midi chez le Pope, et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas vraiment apprécié.

La cloche parut se résigner.

- Comme tu voudras, tu es un grand garçon après tout, même si tu ne bois que du jus d'abricot.

Il regarda sa bouteille, comme si elle allait lui donner de l'inspiration, regarda à côté de lui comme s'il craignait que quelqu'un d'autre ne l'entende et débuta son récit à voix basse.

Milo rentra chez lui après avoir quitté son indic, non sans lui avoir laissé de quoi s'acheter à manger pour les prochains jours. Il était passablement secoué par ce qu'il lui avait raconté et se demandait tout de même ce qu'il fallait en penser. S'il n'avait pas croisé cette prophétesse, il aurait sûrement pris ce qu'on lui avait dit pour des contes de bonne femme.

Ce qui l'intriguait le plus, c'était ce que le grand Pope pouvait bien avoir à faire avec elle. Surtout que d'après le secrétaire, elle venait régulièrement au palais.

Il arriva presque devant chez lui quand une idée lui vint. Il était bien trop énervé pour dormir, et il le savait, n'arrêterait pas de tourner et de retourner les choses dans sa tête, alors autant en avoir le cœur net tout de suite. Il fit demi-tour et revint sur ses pas, vers le village.

En suivant les indications de la cloche, il n'eut aucun mal à trouver ce qu'il cherchait. La maison était bien là, en dehors des zones d'habitation, à l'abri des regards indiscrets et des fouineurs. Une faible lumière filtrait à travers les volets clos, et après un bref coup d'œil aux alentours décida d'aller voir d'un peu plus près. Il se dirigea vers la fenêtre et regarda à travers la fente du volet. La pièce, qui devait être la cuisine, était vide de toute présence, il y avait une table en bois au centre, 4 chaises et sur les étagères de l'unique meuble, trônaient diverses fioles et bocaux d'un contenu douteux. Il resta un long moment à attendre de voir apparaître celle qu'il cherchait, en vain. Comme la maison était déserte, il décida de rentrer chez lui.

Il sentit d'abord des frissons glacés le long de sa colonne vertébrale, il se mit à greloter malgré la chaleur et plongea dans un tourbillon sans fin. Il se vit tout à coup sur une terrasse au dessus des nuages. Un tourbillon d'air frais failli le faire tomber dans le vide, juste derrière lui. Il distingua une porte creusée à même le rocher et décida d'aller voir ce qu'il y avait à l'intérieur de la cavité. La salle était immense, aussi grande que la salle du trône au palais du grand Pope, taillée à même la pierre. Il pénétra plus avant, bien décidé à savoir pourquoi il était là. Il vit une sorte d'autel dans la pénombre qui régnait à l'intérieur. Il plissa les yeux pour mieux voir, mais il lui semblait distinguer une forme allongée sur cet autel. Il s'avança le cœur battant à se rompre quand son pied glissa sur quelque chose de visqueux. Il regarda par terre et vit qu'il marchait au beau milieu d'une mare sombre. Il suivit des yeux jusqu'où allait cette mare et vit qu'elle remontait vers le corps étendu sur l'autel. Il reprit, beaucoup moins sûr de lui, sa progression vers le fond de la pièce et commença à mieux distinguer le corps. Il s'approcha encore un peu, glissa sur le liquide qui jonchait le sol et tomba sur le dos. Il resta étourdi quelques secondes puis s'assit en se frottant l'arrière du crâne. Il regarda ses mains, elles étaient pleines de sang. D'effroi, il leva les yeux vers la dépouille qui se tenait à quelques centimètres de lui, et hurla. Le cadavre qui gisait sur l'autel, c'était lui.

Il se réveilla en sursaut dans sa chambre. Le filet d'air frais qui venait de sa fenêtre ouverte le fit frissonner. Il s'aperçut que ses draps étaient trempés de sueur.

Le lendemain matin, le temps était à l'orage et tout le monde espérait une bonne pluie. Milo était sur sa terrasse, l'air songeur. Il revenait de sa courte entrevue avec le Pope, qui avait écouté d'une oreille très discrète son rapport sur la situation en Inde. Exaspéré, il avait fini par lui demander de but en blanc qui était cette prophétesse, et lui avait dit qu'il ne devrait pas la recevoir sans escorte, qu'il n'avait aucune confiance en elle. Là-dessus le Pope s'était emporté à son tour, en lui disant que tout ceci ne le regardait aucunement, et de faire attention, de ne pas oublier quelle était sa place.

Il était perdu dans ses pensées quand une présence familière le fit revenir à la réalité. Son ami Camus du verseau était là et l'observait l'air inquiet.

Et bien qu'y a-t-il Milo ? Tu es bien soucieux.

Ce n'est rien, je rentre d'une audience au palais.

C'était si affreux que ça, l'Inde ?

Je déteste ce pays ! Mais ce n'est pas ça…

Il lui raconta dans les détails sa rencontre avec la prophétesse, ce que lui avait raconté son indic la veille au soir, la maison vide et son cauchemar de cette nuit. Sans oublier sa dispute avec le Pope au sujet de cette « créature ».

Tu devrais peut être écouter ton ami le clochard, à ce sujet, et ne pas t'en mêler. En plus, le grand Pope n'est pas d'excellente humeur en ce moment avec la révolte des chevaliers de bronze, et le vieux maître qui semble de leur côté.

Je sais… mais c'est plus fort que moi !

Il reprit son air songeur, ce qui finit d'inquiéter Camus.

Oh, je connais bien cet air que tu as ! Milo, reste tranquille ne fais pas de vague !

Je ne peux tout simplement pas faire comme si rien ne s'était passé. Cette sorcière me nargue depuis hier ! Il est hors de question que je reste les bras croisés.

Et qu'est ce que tu vas faire ?

Un petit tour au Mont Etoilé.

Mais tu n'y penses pas ! S'exclama Camus, puis reprit plus bas. Le Pope en a interdit l'accès sous peine de mort, il me semble que c'est assez clair.

Milo lui lança un petit coup d'œil malicieux.

Et depuis quand je fais ce que l'on me dit ?

Je sais bien, et c'est ce qui m'inquiète justement. Fais attention, je n'ai pas envie qu'on t'arrête pour trahison.

On ne m'arrêtera pas comme ça. Mais je serai discret, c'est promis.

Et tu n'as pas l'impression de faire le jeu de cette femme en y allant ?

Si, bien sûr, mais la curiosité est trop forte. Je dois savoir ce qu'il y a là haut.

Camus parut se résigner, il savait bien par expérience, qu'il ne le résonnerait pas.

Suite et fin dans le prochain chapitre.