- FINI, C'EST FINI ENTRE NOUS!

- Milo..., tu ne peux pas...

- SORS! JE NE VEUX PLUS TE VOIR TOI ET TA FROIDEUR PLUS

QU'AIGUISEE QUE L'EXCALIBUR DE SHURA!

- Qu'est-ce que mon épée vient faire dans vos histoires ? demanda le propriétaire de l'arme et qui passait à proximité du huitième temple.

- DEHORS TOUS LES DEUX! ET TOI, LE DÉMON NE REMET PLUS JAMAIS LES PIEDS ICI ET NE ME PARLE PLUS.

Les deux chevaliers sortirent. L'un passablement en colère, l'autre complètement anéanti bien qu'il essayait de ne pas le laisser paraître. L'espagnol se retourna vers son pair et vit avec surprise que celui-ci tentait tant bien que mal de contenir les larmes qui l'assaillaient. Sachant que son voisin du haut se sentirait davantage humilié si d'autres personnes le voyaient ainsi, il l'entraîna, avec douceur, vers les souterrains pour l'emmener dans le dixième temple. Une fois à l'intérieur, il servit un verre d'eau à Camus puis s'assit à ses côtés et le consola du mieux qu'il le put. Le verseau se laissa aller dans les bras de son ami et finit par s'endormir. Le capricorne le porta dans l'une des chambres inutilisées de son temple et réservées aux apprentis, le borda et le laissa dormir.

Pendant ce temps, Milo, toujours en colère, se déchaînait. Son cœur était meurtri par l'attitude et les réactions de Camus et il savait que cela serait la dernière fois. Il en avait assez d'être toujours le premier à faire des efforts dans leur relation. Il avait l'impression que le verseau ne l'aimait pas et qu'il se jouait de lui. Désormais c'était fini, il renonçait et se dit que sa nouvelle vie ne faisait que commencer. Il finit par s'endormir, épuisé, pour ne se réveiller que le lendemain.

Le capricorne se demandait ce qui avait bien pu se passer entre ses deux amis. Jamais il n'avait vu le scorpion aussi furieux envers le verseau. Inquiet, il allait, de temps en temps, voir comment aller Camus et se jura de tout faire pour comprendre et trouver une solution. Il tenta de dormir mais n'y parvint pas et quelques heures plus tard, alors que la nuit était déjà bien avancée, il entendit des sanglots étouffés. Il se leva et alla auprès du français pour le réconforter. Celui-ci fut étonné de voir son voisin faire son apparition dans sa chambre.

Effectivement, il n'avait pas remarqué qu'il se trouvait dans le dixième temple et non dans le sien. Shura s'assit à ses côtés, le regarda et lui dit :

- Tu peux rester ici autant que tu veux et sache que si l'envie te prenait d'aller te terrer dans ton temple ou en Sibérie, je te suivrais.

- Pourquoi ? Pourquoi alors que je suis un démon et que ma froideur est aussi aiguisée que ton épée ? demanda Camus en se remémorant les douloureuses paroles.

- Parce-que tu es mon voisin, mon ami, mon frère et que je m'inquiète pour toi.

Camus resta un moment silencieux puis le remercia avant de laisser le silence reprendre ses droits. Shura resta auprès de lui, le berçant tranquillement et finalement dû se résoudre à s'allonger près du verseau car celui-ci ne voulait pas le lâcher. Il se sentait tellement bien dans ses bras et finalement, les deux amis terminèrent leur nuit dans les bras l'un de l'autre.

Au petit matin, Milo se réveilla et s'aperçut que sa colère n'était pas retombée. Il se décida donc à rester dans son temple, jusqu'à ce qu'il se soit calmé, pour éviter que les autres ne subissent ses foudres. En pensant à son ex désormais, son cœur se serra mais très vite la colère reprit le dessus. Il ne lui pardonnerait pas.

Dans le dixième temple, Shura venait d'apporter le petit déjeuner à son ami qu'il força à manger. Ils discutèrent ensuite, de tout et de rien jusqu'à ce que le verseau laisse couler une, puis deux, puis un torrent de larmes. Le capricorne le prit de nouveau dans ses bras et attendit qu'il se calme. Une fois ses pleurs taris, Camus prit la parole :

- Je suis désolé de te faire subir tout ça Shura.

- Ce n'est rien, ne t'inquiète pas. Tu es mon ami, c'est normal et j'aimerais tellement t'aider, répondit l'hôte en essayant d'amener son ami vers les confidences.

- Je te remercie de ta sollicitude mais tu ne pourras rien faire. Une page est en train de se tourner et je ne peux rien faire contre. Dans le fond, je crois que je l'ai mérité.

- Pourquoi dis-tu ça?!

- Mon indifférence et ma froideur ont eues raison de notre amour. Déjà, depuis quelques mois, notre couple battait de l'aile et ce qui devait arriver arriva.

- Camus..., vous vous réconcilierez. Même si ça vous prend du temps, vous vous retrouverez et retomberez dans les bras l'un de l'autre.

- Pas cette fois-ci. C'est définitif. Il ne me reste plus qu'à me reconstruire et à redevenir celui que j'étais auparavant.

- Je reste persuadé que ça peut s'arranger entre vous. Et si je peux vous aider, j'en serais honoré mais pour cela... il... il me faut vos versions. Je suis désolé de te demander ça comme ça de but en blanc mais j'ai besoin de savoir.

- Je te remercie de ton aide et comme je sais que tu ne vas pas me lâcher alors soit je vais t'expliquer mais tu n'en parles à personne sauf peut-être à Milo s'il daigne t'écouter et te dire sa version.

- Tu peux me faire confiance.

Camus hésita puis se lança dans le récit de son histoire de couple. Cela lui faisait du bien d'être écouter et même si au fur et à mesure de son récit, il commençait à avoir du mal à parler, les encouragements de son ami l'aidèrent à terminer. Le silence redevint roi puis le dixième gardien le remercia de lui avoir conté cette histoire et le complimenta également sur le fait qu'il ait réussi à se dévoiler avec courage. Il resta quelques instants auprès du verseau puis annonça qu'il allait s'entraîner et lui proposa de venir. Le onzième gardien refusa car il ne se sentait pas encore prêt à affronter les autres et surtout son ex-compagnon. L'espagnol le comprenait parfaitement et lui confia sa maison.

Pendant qu'il arpentait les escaliers qui menaient aux arènes, il réfléchissait à ce qu'il venait d'entendre et se demandait s'il irait voir le scorpion dans la journée. Celui-ci, dont la colère retombait petit-à-petit, commençait à s'inquiéter de la réaction du verseau. Lorsqu'il sentit le cosmos du dixième gardien dans son temple, il dit d'une petite voix par télépathie :

- Excuses-moi pour hier Shura, je ne voulais pas m'emporter contre toi.

- Et tu penses que je vais te croire?!

- Tu as le droit de m'en vouloir bien sûr, je voulais simplement te dire combien j'étais désolé de t'avoir parlé ainsi.

- ET CAMUS ? TU AS PENSER À LUI ? TU SAIS CE QU'IL A RESSENTIT?! MÊME SI TU ÉTAIS EN COLÈRE CONTRE LUI ET QUE TU VOULAIS LE QUITTER, TU N'AURAIS PAS DÛ LUI PARLER COMME ÇA!

-Je sais et je le regrette. Comment va-t-il ?

- MAL! IL VA TRÈS MAL ET TOUT ÇA PAR TA FAUTE!

- Pourrais-je aller lui parler ? demanda le scorpion abattu.

- PAS QUESTION! Je vais m'entraîner et si jamais à mon retour, j'entends que tu es allé le voir sans mon autorisation, tu le paieras cher ! Je passerais te voir pour avoir également ta version des faits. Mais en attendant, tu ne tentes rien envers lui!

Milo acquiesça sans faire d'histoires. Le fait de savoir que le verseau n'était pas bien avait suffit à le calmer. Il resta dans son temple, à réfléchir, en attendant que le dixième gardien revienne.

Dans le temple du capricorne, Camus réfléchissait toujours à sa séparation avec l'arachnide. Il remerciait intérieurement son voisin du dessous pour son intervention et son appui. Bien que le scorpion lui avait dit qu'il ne voulait plus le voir, Camus prit son courage à deux mains et descendit jusqu'au huitième temple. Il appréhendait la conversation mais ne voulait pas quitter son ancien compagnon.

Milo l'avait senti arrivait et il ne put, en sentant la tristesse émanait du verseau, garder sa colère intacte. Il s'approcha de la porte de ses appartements et s'assit contre tout en prenant soin de ne pas faire de bruit. Il resta silencieux lorsqu'il entendit des coups frappés contre le bois. Il écouta le verseau et lui dit juste, d'une voix qu'il espérait neutre : « Camus, on ne peut pas en parler. Shura m'a formellement interdit de t'adresser la parole sans son accord. Je suis désolé. ». Camus en voulait un peu à l'espagnol mais il lui en était reconnaissant tout de même. Avant de partir, il demanda à Milo s'il serait contre une confrontation entre eux en présence ou non du dixième gardien. La réponse de l'arachnide vint après quelques minutes de silence et le verseau repartit sans rien dire. Il retournant au temple du porteur d'Excalibur et en l'attendant, il s'occupa, puis se mit à lire, en essayant de ne plus penser à son ex.

La journée promettait d'être longue et riche en révélations. Cependant, le capricorne accepterait-il qu'il y ait une discussion sans sa présence entre le scorpion parlait à Camus ?