Chapitre 1 :

Le jour où j'ai appris que j'étais une sorcière

Little Hangleton. C'est le village dans lequel j'ai grandis pendant les onze premières années de ma vie. Cette petite bourgade n'est pas très grande et tout le monde connait tout le monde. Encastrée dans une vallée en plein centre de deux collines, mes amies Dulcéa et Sakura ainsi que moi-même, avions l'habitude de prendre la route de Great Hangleton, le village voisin, pour pouvoir observer le petit patelin dans toute sa splendeur, dans une vue panoramique incroyable. Je connaissais chaque recoin de mon village natal aussi bien le cimetière et l'église situés près d'une colline escarpée que le célèbre manoir au jardin anglais que tous connaissaient sous le nom de la maison des Jeux du sort. Elle tombait maintenant en ruine à cause des horreurs qui s'y étaient passées. Mais allez savoir, je n'avais jamais vraiment eu de penchant pour savoir pourquoi on lui avait affabulé de ce nom et ce qui s'y était passé. Ce qui m'intéressait à l'époque, c'était de courir avec mes amies sur les collines en poussant des cris et en riant aux éclats. Je pouvais me le permettre car pour moi, la vie ne pouvait pas être plus belle. Certes, j'habitais dans une modeste maison que certains nommaient parfois chaumière qui se trouvait juste en face du cimetière, mes parents n'étant pas très riches et ne travaillaient qu'à l'entretient-ménager des maisons les plus proches ne rapportant ainsi pas beaucoup d'argent. À l'inverse de mon amie Dulcéa Medjaï qui vit à Great Hangleton, dans une très grande maison familiale de style victorien. Son père est lieutenant de police et sa mère est comptable. Quant à mon autre amie, Sakura Gagnon, elle ne vit pas vraiment ici. Elle couche parfois chez moi, d'autres fois chez Dulcéa. Ses parents vivent à Londres dans un appartement confortable mais qu'elle déteste, surtout depuis que son frère Aaron a ramené plusieurs de ses conquêtes et qu'elle l'a surprit de très nombreuses fois dans des positions qu'elle ne comprenait pas à l'époque. En soit, nous étions trois filles totalement banales qui vivions notre enfance comme n'importe quel enfant. Jusqu'au jour où durant l'été 1991, après avoir laissé mes amies je rentrai chez moi et découvrit une lettre qui m'attendait.

Mrs. S. Price.

12 Chemin des Morts

Little Hangleton

Grande-Bretagne

Maman m'informa qu'elle l'avait trouvé dans la boîte aux lettres et qu'elle ne savait pas du tout d'où et de qui cela venait. Je me souviens que j'étais dans un état d'excitation semblable à celui que j'étais à Noël. En prenant l'enveloppe, je la sentis lourde et épaisse et la couleur jaune jaunis m'intriguais presque autant que le mystérieux sceau qui ne me disait absolument rien. Sans plus attendre, je la décachetai et découvrit une lettre écrite sur du parchemin à l'encre vert émeraude. Ce que je lu me sidéra que je du faire une figure très étrange, car ma mère s'empressa de me la prendre des mains et de la lire à son tour. Elle poussa alors un cri alarmant qui fit venir mon père en quelques secondes. Perplexe, il demanda à maman de lire ce qui la faisait crier.

- Chère Mrs Price,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, chère Mrs Price, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall
Directrice-adjointe

Je n'avais jamais vu mes parents échanger un tel regard. La première émotion qui se lisait désormais dans leurs yeux était une peur sans nom. Comme si cette lettre faisait remonter dans leur esprit un souvenir qu'ils auraient préférés ne jamais se rappeler. Moi, totalement perdue, je ne cherchais pas à avoir d'explications sur leur réaction, mais je m'excitais sur ce que la lettre révélait. J'en étais déjà à consulter la liste de fournitures scolaire qui venait avec la lettre. Il était question de vêtements, de bouquins, de fournitures et d'animaux. Étant de nature une fille qui aimait vraiment acheter son matériel scolaire et le regarder avant la rentrée cela m'apparaissais comme être un vrai rêve. Je ne comprenais pas encore toute l'ampleur de la situation.

-C'est vraiment chouette que j'ai été accepté à cette école ! M'exclamais-je en les faisant sursauter. Je n'aurais plus besoin de prendre le bus pour me rendre à Great Hangleton… D'ailleurs, où c'est Poudlard ?

-Nous n'en savons rien, répondit papa d'une voix que je n'aimais pas.

Il semblait en colère. Il se contenait pour ne pas crier, et maman faisait tout son possible pour l'apaiser en lui caressant le bras. Mais elle aussi était dans un état qui ne me plaisait guère. Elle avait les larmes aux yeux et secouait la tête de gauche à droite, semblant refuser la situation. J'étais complètement perplexe maintenant, mais pas assez pour poser des questions car la seconde réaction que j'eus après avoir appris mon admission à Poudlard fut de demander si je pouvais appeler Dulcéa et Sakura. Nous avions un téléphone mais il était complètement démodé et presque inutilisable. Je l'utilisais seulement deux ou trois par mois quand je devais absolument parler à mes amies. Là, c'était exceptionnel.

-C'est bon, utilise-le ! Cracha de nouveau papa en tardant un peu à répondre et après avoir essuyé un regard suppliant de maman.

Je ne me le fis pas dire deux fois. Je m'emparai de ma lettre et de ma liste et j'allai appeler Dulcéa.

-Allô ?

-Dulcéa, c'est moi ! Tu ne devineras jamais ce que je viens d'apprendre…

-Non, quoi ? D'ailleurs, moi aussi j'ai quelque chose à t'annoncer !

-J'ai reçu une lettre d'admission pour une école vraiment super ! D'accord, je ne comprends pas tout, mais tu aurais du voir sur quoi la lettre était écrite et ce qu'ils demandent comme fournitures !

-Quoi ? Me coupa mon amie avec une voix qui trahissait une grande joie qu'elle tentait de dissimuler. Toi aussi tu es une sorcière ?

Ce fut à mon tour d'être complètement abasourdie par la révélation de mon amie. Le dernier mot était… disons qu'on ne s'attend pas à une révélation pareille lorsqu'on est totalement ordinaire et qu'on n'a aucune connaissance sur le monde de la magie.

-Tu devrais venir chez moi, m'invita alors Dulcéa après l'avoir entendu chuchoter, probablement pour demander la permission. Tout s'expliquera mieux de vive voix.

-Ok, j'arrive !

Convaincre mes parents ne fut pas un problème car ils hochèrent la tête en me voyant revenir dans la cuisine. J'avais du faire ma tête de : je-vous-en-prie-laissez-moi-allez-voir-mes-amies. Malgré l'heure tardive, vingt heures passées, ils me faisaient assez confiance pour parcourir les dix kilomètres qui nous séparaient Little Hangleton de Great Hangleton. Enfourchant mon vélo, j'arrivai rapidement. C'est Sakura qui m'accueillit et elle avait un large sourire.

-On se demandait si tu allais aussi recevoir la lettre, me dit-t-elle.

-Comment ça ? M'enquis-je.

-Je l'ai reçue il y a longtemps… Je le savais depuis un bon moment déjà, ma famille étant tous des sorciers.

-Hein ? Mais, tu nous l'avais jamais dis ! M'exclamais-je, complètement hallucinée.

-Je ne pouvais pas, s'excusa Sakura. Nous ne sommes pas sensés révéler notre monde aux moldus…

-Aux quoi ?

Mais avant qu'elle ait pu me répondre, Rick le père de Dulcéa vint nous chercher pour nous emmener au salon où nous attendait Dulcéa. Cette dernière était fébrile. Ses longs cheveux blonds comme le blé ondulaient autour de ses épaules au même rythme que les pas de danse qu'elle faisait. Ses yeux chocolatés brillaient et elle se serait jetée dans mes bras si son père ne s'était pas trouvé dans la pièce.

-Ainsi donc, tu as reçu ta lettre Séléna.

-Oui, monsieur Medjaï. Je suis trop contente.

-Mais sais-tu exactement ce que cela signifie ? Me demanda le père de Dulcéa en me regardant attentivement.

-Que j'ai été accepté dans une école nommée Poudlard et euh… que je suis une sorcière d'après Sakura.

Il hocha la tête.

-C'est exact. Il existe deux mondes. Celui des moldus dans lequel tu as grandis, les moldus sont des gens sans pouvoirs magiques, et celui des sorciers. Tu appartiens à ce monde Séléna. Tes parents sont des moldus car ils ne connaissent pas ce monde…

-Je m'excuse de vous interrompre Monsieur Medjaï, mais je crois que vous vous trompez sur ce point. Quand ils ont lus la lettre, ils semblaient savoir de quoi il retournait…

À ma réponse, le père de Dulcéa sembla perdre sa bonne humeur. Il poussa un long soupire et marmonna des phrases que je ne compris pas. Mais à haute voix il dit simplement :

-Ce n'est pas à moi de te dire cette vérité, mais demande à tes parents d'où vient ton nom de famille. Alors, tu comprendras.

Et effectivement, j'allais comprendre. Mais pas toute suite. Pour l'instant, il nous expliqua brièvement ce qu'était Poudlard et où allions-nous devoir acheter nos fournitures. Après avoir reçu ses explications, il nous laissa entre filles. Sakura souriait toujours et Dulcéa se jeta dans mes bras.

-Papa est un sorcier ! Je ne le savais pas du tout. Maman est une moldu, c'est pour ça qu'il travaille en tant que policier, mais en fait, il travaille pour le ministère de la magie. Elle ignore complètement son autre vie et c'est mieux ainsi. Je suis trop contente d'être une sorcière également !

-Moi, je le suis depuis toujours, ajouta Sakura avec un sourire radieux. Et Aaron également. Je ne pouvais pas vous le dire les filles car on ne doit pas révéler notre existence comme vous venez de l'apprendre à ceux qui n'ont pas de pouvoirs magiques. Maintenant, oh, c'est trop chouette, on va entrer à Poudlard ensemble !

Nous papotions encore pendant une heure avant que je décide finalement à rentrer. Mes parents allaient être inquiets si je revenais trop tard et je devais éclaircir certaines choses avec eux. Monsieur Medjaï proposa de me raccompagner avec sa voiture de police et de revenir chercher mon vélo demain. J'acceptais avec plaisir.

De retour à la maison, je ne perdis pas de temps. Je retrouvais mes parents à la cuisine, et leur demanda ce que je devais leur demander.

-Papa, maman d'où vient mon nom ? Price je veux dire. Tu t'appelle Dominique Gauthier et toi Katie Lang. Le père de Dulcéa dit que ce n'était pas à lui de me dire la véri…

Ma mère éclata soudainement en sanglot suite à mes paroles. Ses beaux yeux asiatiques fuyaient mon regard et ses cheveux noirs fouettaient l'air autour de ses joues. Papa serra les poings avec colère.

-Tu as été adoptée Séléna.