Lorsqu'on est enfant, le monde semble si facile et en même temps si mystérieux…
Il n'y a que des rêves de magie et des moments partagés ceux qui nous entourent.
C'est ce que pensait à ce moment la petite Maggie qui tournait sur elle-même comme une ballerine sous la neige, les bras levés au ciel.
Dans ses yeux venaient se refléter des étoiles. Ses yeux d'un marron chocolat profond étaient assortis à ses cheveux châtains qui tombaient en grandes boucles le long de ses petites épaules.
Son doux sourire joyeux charmait la lune et le ciel. Elle la baignait de lumière comme si elle voulait la protéger.
Maggie ! Maaaaa-giiiiiee, attrape !
La jeune fille eut le temps de se protéger le visage avec un de ses coudes mais la boule de neige vint s'écraser sur elle.
Son adversaire était un petit garçon, du même âge. Ses cheveux couleur ébène étaient courts. Et la lumière de la lune rendait ses grands yeux bleus encore plus clair qu'ils ne l'étaient déjà.
La petite fille sourit et se rua sur le garçon. Elle attrapa au passage un peu de neige et lui jeta puis s'empressa de se cacher lorsque celui-ci l'attaquait de nouveau.
Les rires des enfants résonnaient en échos au chant du vent qui faisait trembler les hauts sapins de la forêt enneigée.
Un bruit sourd, un simple coup, fit tremblait cette délicieuse peinture des fêtes de Noël.
Le tir du fusil, d'une arme.
Il s'ensuivit un second.
Les deux enfants s'immobilisèrent aussitôt.
Nina pensa aussitôt à sa mère.
Si le garçon était plus prudent, immobilisé par la peur, la petite elle était très téméraire.
Maggie ! cria t'il en courant après elle.
Mais la petite n'entendait plus le garçon qui l'appelait, elle courrait vers la maison et vers le bruit qui la guidait.
Le grillage qui menait au jardin était entrouvert. Ni une, ni deux elle s'y engouffra.
La fenêtre qui donnait sur leur petite maison était ouverte…et dans la maison il y avait plusieurs hommes avec une arme.
La petite se cacha derrière un buisson comme le lui avait souvent apprit sa mère.
Le garçon la suivit, effrayé.
Maggie, qui sont ces gens ? murmura t'il
Je ne sais pas, répondit elle
Maggie qu'est qu'on fait ?
Comment tu veux que je sache ?
Maggie…
Quoi ?!
J'ai peur…
Moi aussi.
Où est maman ?
Je ne sais pas.
La petite se pencha vers l'extrémité du buisson
Non Maggie, et s'ils te voyaient ?
Mais la petite n'écoutaient plus le garçon. Ses yeux perçants fixaient avec une attention particulière les visiteurs de sa maison.
Son petit cœur s'accéléra lorsqu'elle aperçue sa mère. Ses yeux étaient à la fois inquiets et fou de rage.
Dégages de ma maison et ramène tes chiens dans leurs niches où je te jure que tu passeras le quart d'heure le plus effroyable de ta vie
Donne nous ce que nous recherchons et ta maison seras comme neuve, je te le promets
Rêves toujours !
Maggie fixa d'un oeil attentif l'homme auquel parlait sa mère. Il avait sa taille, des cheveux coupés au carré et de petits yeux verts ou bleus. Dans un espèce de costard entrouvert, il avait à ses côtés une arme également. Malgré son sourire il avait un air froid et mauvais comme un serpent.
Papa m'a accordé mon retrait depuis la naissance de Maggie et Thomas ! Je n'ai plus rien à voir avec vos affaires ! Alors pour la centième fois Lyle, dégages de ma maison …
L'homme ne semblait pas décider. Il sourit
Allons petite sœur calme toi. Nous ne leur ferons aucun mal, après tout ils font partis de la famille…et entre nous…quel honneur s'ils pouvaient servir le Centre dans un avenir prochain.
La jeune femme sortit immédiatement son arme et le pointa vers l'homme, le dénommé Lyle.
Maggie l'observa un instant. Elle connaissait sa mère. Elle savait qu'elle avait peur pour quelque chose et que quoi que cela puisse être, elle ne voulait pas montrer sa panique à ces hommes.
Ses yeux bleus pétillaient de colère.
Je te tuerais avant que ça n'arrive
Tu savais qu'un jour ça arriverai…tu le savais. Après tout…ils ont ça dans le sang…
Un coup de feu fut tiré. L'homme se recula et regarda la femme avec un air dégoûté.
Maggie ! cria le garçon
Tom tais….
Mais le petit criait maintenant car un homme au visage froid et qui semblait venu de l'enfer, au crâne chauve les fixaient et les pointaient du doigt à deux hommes en noirs qui courraient vers eux.
Un autre, était déjà prés d'eux et prenait Thomas par les épaules. Il essayait d'attraper Maggie.
C'est le garçon que nous voulons ! C'est lui qu'il nous faut…dit la petite voix presque enrhumé de l'homme au crâne chauve.
Laissez moi ! hurla le garçon qui se débattait.
Maggie, armée de courage, s'empara d'une branche trop lourde pour ses petits bras de sept ans et avec toute la force qui lui restait frappa un grand coup dans les genoux et dans le ventre de l'homme qui lâcha le garçon avec des cris de douleur.
Elle prit la main de Thomas et courut pour échapper aux hommes. Son regard traversa celui de sa mère…
Maman ! hurla t'elle inquiète
La jeune femme oublia les hommes, oublia son frère. Il n'y avait que ses enfants à protéger, que leur liberté…
Enfuie toi Maggie ! Enfuie toi avec Thomas
La petite ravala sa salive et fixa sa mère. Elle avait comprit. Compris que leurs chemins devaient se séparer. Pour longtemps. Peut être même pour toujours…
Attrapez les ! hurla Lyle, attrapez les tous les deux
Mais lorsque deux des hommes en costard noir s'approchèrent des enfants, la jeune femme tira vers eux et ne les loupa pas. Ils s'écroulèrent par terre.
Lyla voulut l'arrêter mais, la jeune femme, nommée Miss Parker lui tira dans la jambe sans remord. Il tomba a terre sous le coup de la surprise.
Court Maggie ! hurla t'elle
Maman ! hurla Thomas dont les larmes coulaient sur ses petites joues
Maggie regardait sa mère. Ses yeux brillaient également. Mais elle lisait sans mal la détresse qu'elle éprouvait. Depuis qu'elle était très jeune, elle lui avait commandé de se sauver si jamais il arrivait quoique ce soit d'étrange, si jamais elle le lui ordonnait.
De se sauver sans se retourner. Lorsqu'elle lui avait demander pourquoi, sa mère lui avait simplement dit que des gens mal intentionné voudraient les prendre à elle, et les priver à jamais de la lumière du jour…et qu'elle préférait mourir plutôt que de les voir livrés à eux.
Maggie…
La petite fit un énorme effort pour ravaler sa peine et tourner la tête vers la forêt derrière.
Elle s'efforçait de garder imprimer, dans sa tête, l'image de sa mère.
Avec son frère Thomas, elle courrait dans la forêt, fermant les yeux lorsqu'elle entendait un coup de feu, ou des cris…y compris ceux de sa mère.
Tels des chiens enragés, les hommes, les nettoyeurs, étaient à la poursuite des enfants.
Mais Maggie connaissait tous les tours, toutes les sorties de la forêt. Elle exploitait tout ce qu'elle avait appris y compris le vent qui envoyait des brises glacées de celle qui vous brûle les yeux et vous trouble la vision.
Elle se débrouillait pour orienter les nettoyeurs et les faire tourner en rond. L'homme, Lyle parvint pourtant à les rattraper.
Il les regardaient avec un sourire, arme en main, et les tenaient en joue devant la rivière.
Vous ne devriez pas avoir peur de moi, je ne vous ferai aucun mal
Thomas pleurait silencieusement et s'agrippait à sa sœur. Lyle fut un instant frappé par le regard noir de la petite. Il avait quelque chose de fascinant, de sauvage, et de façon désagréable, quelque chose de familier…
Maggie, on est fichu murmura le petit garçon
N'ais pas peur Tom, je serais toujours prés de toi
Que c'est touchant, se moqua Lyle, soit réaliste ma petite vous ne vous en sortirai pas.
Maggie jeta un œil sur la glace et se recula à mesure que l'homme avançait.
Thomas…dit il doucement, si tu viens avec moi, nous te traiterons comme un roi, et tu auras ta maman, elle sera en vie
Maggie…
Non ! dit fermement la petite, maman nous a dit de nous enfuir Thomas !
Ne dis pas de sottise ! s'énerva Lyle, tu es piégée. Alors soit tu viens de toi-même, soit je serai contraint de te faire du mal. Mais mes supérieurs risque de ne pas apprécier…
Maggie eut un petit sourire. Un sourire qui glaça Lyle. Et ce ne fut pas à cause du froid.
Une brise détourna le regard de l'homme et la petite en profita pour aggriper son frère et courir sur la glace le plus rapidement possible.
Suis moi ! criait elle à son frère, fais ce que je fais !
Lyle tirait de part et d'autre de la glace. Thomas se débrouillait bien mais un coup atteignit son pied et il s'enfonça dans la glace.
Maggie !
La petite se retourna. Elle valsa avec difficultés sur les blocs de glaces qui se détachaient sous son passage et agrippa de justesse la main de son frère. Malgré les tirs de Lyle, ils parvinrent à atteindre l'autre rive.
Thomas s'était évanoui. Maggie se fixait Lyle d'un œil mauvais et fiè était morte de fatigue, haletante, au côté de son frère allongé. Lyle savait pertinemment qu'il avait perdu la partie. Mais il ne voulait pas abandonner. Ces enfants étaient bien trop importants !
Il visa la petite. La moins importante des deux. L'un suffirait, se disait il, en plus il serait parfait comme appât. Sa chère fille morte, sa sœur serait abattue.
Mais un coup de fusil. Un fusil de chasse retentit au côté de Maggie.
Un homme imposant tirait en l'air en fixant Lyle. Il était prêt à tirer sur quiconque mettrait en joue ces enfants.
Lyle recula et partit finalement.
Petite, petite c'est finie, murmura l'homme d'une voix bourrue
Maggie vit sa vision se brouiller et perdit connaissance.
