Note d'auteur : Voici une nouvelle fic longue, de 8 chapitres, écrite en 2012 dans le cadre du concours "C'est mon perso et j'en suis fier•ère !" organisé par ErwanMalefoy sur HPF. Le but de ce concours était d'écrire une fic, OS ou fic à chapitres, sur un personnage de notre invention ancré dans le monde d'HP, et de le présenter dans notre texte où il serait au premier plan. J'ai donc choisi Fiona Cornfoot, le seul OC que j'avais un peu abordé dans mes textes sur Asteria Greengrass. Fiona, c'est mon perso, et j'en suis fière ! :D
Lorsque j'ai écrit cette fic en mai 2012, c'était ma première fic longue(sans compter le recueil de drabbles) depuis un sacré bout de temps, et je me rends compte que je l'ai travaillée bien plus que les précédentes. Honnêtement je suis assez fière de cette fic pour le travail qu'elle m'a demandé et le soin que j'y ai accordé, j'ai fait bêtater tous les chapitres contrairement à mes autres fics longues, donc j'espère qu'elle vous plaira !
Pour la présentation de mon OC, Fiona Cornfoot a deux ans de moins qu'HHR. Elle suit des études de botanique, herboristerie, et souhaite devenir apothicaire. Comme je ne m'amuse pas à la décrire dans le texte, elle est rousse, elle a les yeux verts (comment ça, cliché ? xD), et est irlandaise comme son prénom l'indique (Fiona ça vient de Finn qui veut dire "blanc" en gaélique irlandais). Ah et important, elle est plutôt bien en chair, pas en surpoids mais disons que si vous la croisiez dans la rue, elle vous inspirerait la douceur par sa silhouette toute en rondeur et en courbes. C'est aussi, dans mon esprit, une très bonne amie d'Asteria Greengrass, et la petite sœur de Stephen Cornfoot, qui était à Serdaigle comme elle.
Un grand merci à Madelline, qui a bêtaté toute cette fic, pour ses corrections et avis éclairants ! :D
Bonne lecture !
Chapitre 1
Il y a, à Pré-au-Lard, tout au bout de l'artère principale où se trouvent les commerces, une petite rue à la fois sombre et accueillante. La seule boutique qui s'y trouve est celle d'un apothicaire, un vieil homme acariâtre qui ne supporte pas le bruit et les enfants. Il reste enfermé dans sa petite échoppe, ne sort que pour acheter le strict nécessaire, et s'absente parfois pendant plusieurs jours sans que les villageois sachent réellement pourquoi. Toutefois lorsqu'ils le croisent dans les rues, ils le saluent tous poliment, et lui témoignent un grand respect. Cet homme a beau être l'un des moins avenants, c'est chez lui que va n'importe quel habitant de Pré-au-Lard souhaitant un remède à une maladie. Il est d'excellent conseil, c'est un maître dans l'art de l'herboristerie et l'on trouve chez lui absolument tous les ingrédients nécessaires à la fabrication des potions.
Il ne se tient pas au courant des sorties des élèves de Poudlard au village. Il ne lui faut pas longtemps pour en prendre connaissance, car bien souvent ils se précipitent chez lui pour acheter du matériel à potions. Il sait qu'après ces journées il devra s'absenter quelques jours pour reconstituer ses réserves, il sait aussi que durant ce temps les villageois attendront son retour avec grande impatience, et que lorsqu'il rouvrira, il sera assailli de mères inquiètes pour la santé de leur jeune enfant, de vieilles personnes qui toussent…
Cependant ces derniers temps, il se sent aller sur ses vieux jours. Ses os lui font de plus en plus mal l'hiver et il ne pourra bientôt plus partir lui-même reconstituer ses réserves. Alors après plusieurs semaines de réflexions, il finit par se faire une raison : il lui faut prendre un assistant.
~o~O~o~
Un matin de novembre, un bruit inhabituel réveilla quelques habitants qui se penchèrent à leur fenêtre, intrigués. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils aperçurent au milieu de la rue enneigée une jeune femme empêtrée dans sa cape, les bras chargés de bagages et une vieille cafetière gisant près d'elle… La plupart des curieux rentrèrent la tête chez eux, jugeant qu'elle était probablement venue en vacances ici, et qu'elle saurait bien retrouver son chemin seule. Une porte s'ouvrit néanmoins sur une vieille femme qui brandissait une baguette magique de laquelle jaillissait un faisceau de lumière. Elle s'empressa de rejoindre la jeune femme en trottinant, et l'aida à se relever.
— On n'a pas idée d'arriver ici par ce temps ! s'exclama la vieille sorcière. Venez vous réchauffer !
La nouvelle venue secoua la tête, l'air un peu perdu, avant de répondre d'une voix tremblante :
— Il faut que je trouve la boutique du vieil apothicaire, c'est lui que je dois voir…
La vieille femme sourit et rétorqua :
— Le vieil Angus n'est pas levé à cette heure-ci, vous ne feriez que le mettre de mauvais poil. Je vous conduirai chez lui à neuf heures, il faut qu'il me prépare un onguent pour mes cors aux pieds de toute façon. Venez donc vous réchauffer, vous me raconterez ce qui vous amène ici. Je suis Abigail Ketteridge.
— Fiona Cornfoot, enchantée, fit la jeune femme en esquissant un sourire soulagé.
Elle épousseta sa cape pleine de neige et suivit la vieille femme chez elle. A peine fut-elle entrée dans le vestibule que la chaleur l'envahit toute entière et elle soupira de soulagement. Elle avisa un portemanteau qui lui rappelait le Saule Cogneur de Poudlard et y accrocha sa cape. L'objet s'agita soudain, secouant son vêtement avec vigueur pour en faire tomber toute la neige.
— Je fais du thé, vous avez une préférence ?
— Un simple thé vert, ce sera parfait.
— J'ai un thé aux pousses de sisymbre, il devrait vous plaire. C'est assez particulier, un jour mes cheveux sont devenus vert vif après en avoir bu une tasse. Mais c'est peut-être aussi à cause de ce sort que j'avais raté et qui était censé les rendre doux et soyeux. Sans doute que l'accumulation des deux…
Fiona sourit et tout en écoutant son hôte raconter son histoire, elle pénétra dans le salon. La maison n'était pas grande, mais chaleureuse et accueillante. Un feu de bois crépitait dans la cheminée. Un gros chat dormait à côté, roulé en boule sur un coussin. De temps à autres, des flammèches bleues ou vertes jaillissaient de la flambée et le chat émettait un grognement en se recroquevillant.
— Voilà le thé ! claironna gaiement Mrs Ketteridge en revenant de la cuisine en trottinant.
— Vous avez un très beau chat, fit poliment Fiona.
La vieille sorcière éclata d'un rire chevrotant et répliqua :
— Si vous le dites ! Il passe ses journées à se prélasser au coin du feu et n'est même plus capable d'attraper les souris. Mais il me rappelle mon mari, alors je le garde, de toute façon je n'ai pas beaucoup de compagnie ici.
Elle la fit asseoir et lui servit son thé dans une tasse en porcelaine ébréchée. Le breuvage exhalait une étrange odeur, néanmoins pas désagréable.
— Alors, racontez-moi, qu'est-ce qui vous amène parmi nous ? lui demanda Mrs Ketteridge, le regard pétillant de curiosité.
Fiona sourit, amusée par la vieille dame. Ne voyant aucune raison de lui cacher la raison pour laquelle elle était ici, raison qui n'avait rien de confidentiel, elle se lança dans une explication concise comme elle avait appris à le faire durant ses études :
— J'ai suivi des études d'apothicairerie après ma dernière année à Poudlard, et on m'a annoncé il y a quelques jours qu'un apothicaire de Pré-au-Lard avait besoin d'une assistante, et qu'on avait pensé à moi. On m'a dit qu'il s'appelait…
Prise d'un doute, elle ressortit un petit papier de la poche de son pantalon.
— Angus Wenlock. C'est de cet Angus que vous me parliez toute à l'heure ?
Mrs Ketteridge rit à nouveau et répondit :
— Il n'y a qu'un seul apothicaire à Pré-au-Lard et c'est le vieil Angus ! Vous ne l'avez jamais vu ?
— A vrai dire je savais qu'il y avait un apothicaire ici mais j'ignorais qu'il était le seul. Je n'y allais jamais, j'avais toujours ce qu'il me fallait pour le cours de Potion, mes parents m'envoyaient tout ce dont j'avais besoin d'Irlande.
— Vos parents sont apothicaires, eux aussi ?
— Non, mais je leur écrivais dès qu'il me manquait quelque chose, et ils me l'envoyaient après l'avoir acheté.
— Vous avez bien de la chance d'avoir des parents si attentionnés !
Fiona sourit et acquiesça avant de boire une gorgée d'infusion de sisymbre avec appréhension Elle réprima une grimace pour ne pas froisser son hôte, mais se promit de ne plus y toucher, c'était proprement infect. Pourtant, cela ne fit que renforcer la sympathie qu'elle éprouvait déjà pour Mrs Ketteridge. Cette vieille dame seule, dans une maison où le mobilier était pour le moins hétéroclite, et avec pour unique compagnie un vieux chat paresseux… Elle se dit qu'elle ne serait pas contre venir lui tenir compagnie de temps à autres, pendant la durée de son travail d'assistante.
Elles continuèrent à bavarder jusqu'à ce que l'horloge sonne neuf heures. Fiona sursauta en entendant non pas un tintement normal mais une sorte de feu d'artifice comme si la pendule explosait. Elle regarda d'où venait le bruit et ne put retenir un nouveau sourire en voyant une vieille pendule murale d'où sortaient des étincelles et des jets de lumière.
— Cette vieille pendule me vient d'Irlande justement, l'informa Mrs Ketteridge. On m'a affirmé qu'elle avait été fabriquée par des Leprechauns mais je n'en crois pas un mot, je pense qu'elle vient tout droit d'un magasin de farces et attrapes !
— Et les Leprechauns ne fabriquent pas d'horloge, ajouta Fiona, ils sont cordonniers.
Mrs Ketteridge lui adressa un regard admiratif qui ravit Fiona. Elle n'avait aucun mérite, elle avait baigné dans ces légendes depuis sa plus tendre enfance, mais elle était fière de pouvoir partager sa culture avec quelqu'un qui s'y intéressait.
Elle prit sa cape sur le porte-manteau, s'emmitoufla dedans et ne fut même pas étonnée de voir le porte-manteau s'incliner pour la saluer. Les deux femmes sortirent dans la rue principale de Pré-au-Lard, sous une neige légère. Fiona mit son capuchon et suivit son hôte qui marchait d'un pas étonnamment vif pour son âge. Elles cheminèrent jusqu'à une ruelle sombre et étroite qui fit frissonner Fiona. Elle vit deux yeux briller derrière une fenêtre, et un volet mal accroché qui crissa la fit sursauter. Hélas Mrs Ketteridge s'arrêta sous une enseigne que le vent faisait grincer. Elle tira sur une chainette et fit tinter une petite clochette. Fiona s'approcha d'elle, guère rassurée.
— Vous… vous demandez votre chemin, n'est-ce pas ? bredouilla-t-elle sans grand espoir.
— Bien sûr que non, quelle question ! Je vis ici depuis tellement longtemps que je pourrais aller n'importe où les yeux fermés. Non, nous sommes arrivées.
Fiona déglutit en levant les yeux. Les vitres de la porte étaient si poussiéreuses que l'on ne voyait pas l'intérieur de l'échoppe. Le bois de la façade était fissuré en plusieurs endroits, et elle vit un petit animal – sans doute une souris – sortir de sous la porte en courant pour aller se réfugier dans un trou sous la maison voisine.
Des pas se firent enfin entendre et une voix rauque répondit :
— Qu'est-ce que c'est ?
— Angus, ouvrez voyons ! C'est moi, Abigail !
— C'est une raison pour ouvrir, ça ? maugréa ledit Angus de derrière la porte.
Fiona distinguait vaguement sa silhouette, elle voyait surtout la lueur de la lanterne qui l'accompagnait. Haut comme elle était, il ne la portait sans doute pas, elle devait flotter au-dessus de sa tête. Un cliquetis se fit entendre ainsi que le tintement significatif d'un trousseau de clefs. La porte s'ouvrit enfin, découvrant un homme, visiblement âgé – sans doute la septantaine – aux cheveux blancs noués en catogan. Il avait une barbe de quelques jours, aussi blanche que ses cheveux. Son regard était vif et intelligent. A son air renfrogné, elle se demanda si un jour il était arrivé à ce regard d'être éclairé par une étincelle d'amusement. Longtemps auparavant, peut-être…
— Qui est-ce ? marmonna le vieil apothicaire en désignant Fiona d'un signe de tête.
— Votre assistante, enfin ! s'exclama Mrs Ketteridge.
Le vieil homme jaugea Fiona du regard. Il plissa les yeux, comme suspicieux.
— Ton nom ? demanda-t-il brutalement.
— F-Fiona Cornfoot, balbutia-t-elle, déstabilisée. On m'a dit de venir ici et…
— Je sais bien pourquoi tu es ici ! C'est moi qui ai requis ta présence. Tu as quelques notions ?
— Je… je suis des études d'apothicairerie, et j'ai été diplômée en herboristerie il y a peu…
Mrs Ketteridge la coupa en demandant d'une voix autoritaire :
— Vous allez nous laisser sur le pas de la porte, Angus ?
Le vieil homme maugréa quelque chose dans sa barbe mais s'effaça pour les laisser passer. Elles se précipitèrent à l'intérieur, à l'abri du froid. Fiona fut étonnée de la douce chaleur qui régnait dans l'échoppe. Au vu de l'état de la boutique, elle avait pensé qu'elle serait pleine de courants d'air. Il n'en était rien, et elle fut même surprise de se sentir soudain apaisée en ce lieu. Elle enleva sa cape et la posa sur son bras, ne souhaitant pas déranger son futur instructeur.
— J'attends de toi que tu saches rapidement me seconder, reprit l'apothicaire. Je t'apprendrai le nom des plantes et autres ingrédients qui sont présents ici. Tu connais quelques remèdes ? Tu sais diagnostiquer un mal ?
Fiona secoua la tête en réponse aux deux questions. Elle était un peu déstabilisée. Elle savait bien sûr que le travail d'un apothicaire dans le monde sorcier ne se résumait pas à vendre des ingrédients pour potion. C'était même une de ses fonctions secondaires, la première étant celle de fournir les bons remèdes à des personnes souffrantes dont il aurait diagnostiqué un mal généralement bénin. Les graves maladies étaient traitées à Ste Mangouste, elles étaient bien souvent au-delà des compétences d'un simple apothicaire. Et pourtant, Fiona n'aurait su dire pourquoi, mais elle sentait que l'homme face à elle aurait pu venir à bout de n'importe quel mal.
— Tu travailleras dans l'arrière-boutique, continua-t-il. Les premiers jours, tu apprendras tout ce que tu dois savoir pour me seconder. Puis je t'enseignerai comment préparer des potions de guérisons, des cataplasmes. Par la suite, si je t'en juge capable, je t'apprendrai à diagnostiquer quelques maladies. Mais commence déjà par savoir reconnaître toutes les plantes et ingrédients présents ici, nous verrons ensuite.
Fiona acquiesça. Elle sentit la boule d'angoisse qui s'était formée en elle à la vue de l'endroit où elle allait travailler se transformer en une tiède chaleur qui se répandit dans ses membres et la fit se détendre instantanément. La voix de Mrs Ketteridge demandant son remède pour ses cors aux pieds la sortit de ses pensées. Lorsque le vieil apothicaire lui eut donné ce qu'elle demandait, elle se dirigea vers la porte. Avant d'en abaisser la poignée, elle se tourna vers Fiona et lui dit à voix basse de sorte qu'Angus ne puisse pas l'entendre :
— Il a mauvais caractère, mais pas un mauvais fond. Vous verrez, vous finirez par l'apprécier.
Fiona sourit et Mrs Ketteridge lui fit un clin d'œil. Puis elle sortit de la boutique et s'en alla en trottinant. Fiona se retrouva seule avec le vieil homme. Celui-ci maugréa quelque chose qu'elle ne put comprendre. Enfin, après quelques secondes de silence, il se dirigea vers le fond de la boutique et Fiona le suivit, impatiente de commencer son apprentissage.
Note de fin : Ce que j'espère le plus, c'est que Fiona vous soit sympathique, parce que j'adore cet OC, j'ai beaucoup réfléchi à son caractère, ses qualités comme ses défauts (croyez-moi, elle n'en est pas dépourvue xD), et je m'y suis beaucoup attachée. A l'heure où je vous parle, je réfléchis sérieusement à une autre fic longue sur elle, j'ai une vague ébauche de scénario en tête mais rien de sûr^^
N'hésitez pas à commenter, je lis et réponds à toutes les reviews :) Merci d'avoir lu et à mercredi pour le chapitre 2 !
