Bonjour à ceux et celles qui me connaissent, bonjour aux autres, aussi !

Pour ceux/celles qui me connaissent, vous savez surement que je ne suis pas une grande amatrice de Drago/Hermione (malgré que j'en lise un certain nombre, ah ah). Seulement, lorsque j'ai lu ce two-shot en espagnol, eh bien… J'ai adoré ce qu'a fait Marie M. Adler, et au bout d'un long moment à hésiter, après m'être dit que j'avais aussi mes écrits à m'occuper, je me suis finalement décidé à lui demander si elle était d'accord pour que je traduise son travail. Et la réponse a été… oui !

Donc voilà. Un two-shot, traduit de l'espagnol, sur le couple Drago/Hermione.

Disclaimer : Les personnages sont de J.K. Rowling, les idées et quelques expressions tirées du feuilleton « Infames » sont de Argos TV et Cadena Tres. L'histoire, elle, appartient à Marie M. Adler, je n'en suis que la traductrice !

(Una vez más, muchas gracias à ti, Marie M. Adler de dejarme traducir à tu historieta :) !)


Un amour gris.

Prologue

Les couloirs du Ministère de la Magie sont exceptionnels.
Et pas simplement pour ce qu'ils gardent derrière leurs innombrables portes. Non, pas seulement pour les documents de la plus haute importance, les puissants objets et les lois qui s'y créent. Non, ceci n'est pas le plus impressionnant. Le plus incroyable que gardent ces couloirs se trouve dans leurs recoins. Dans leurs recoins cachés, dans leurs histoires susurrées aux heures de travail par les employés même du Ministère. Pour les personnes qui travaillent ici, cachées du monde Moldu, tellement arrogantes, qui osent vouloir étudier la force la plus puissante et incompréhensible de la nature.
Ils osent étudier l'amour.

- Situation initiale –

I

Ils disent que chacun de nos pas construit notre histoire.

Je ne sais pas si c'est toujours vrai, mais ça l'est au moins pour moi. Je l'ai compris à l'instant où mes yeux se posèrent sur les bibelots de mon nouveau bureau au Ministère. Même pas une année après avoir fini Poudlard, il y avait déjà une plaque sur la porte, avec mon nom. Hermione Jean Granger, Comité de Régulation des Créatures Magiques.

Je soupirai et jetai un coup d'œil à l'exemplaire de la Gazette du Sorcier qui reposait sur mon bureau. « Émeutes dans les rues. Les disparitions continuent. »
Je serrai les lèvres.
La paix dans le monde magique était relative. Même après la mort de Voldemort, il y avait des mages noirs à capturer, des fanatiques qui causaient encore de sérieux dégâts dans la population.
Il faudrait qu'Harry et Ron s'occupent d'eux.
Ron.
Je ne pus m'empêcher de ressentir une certaine gêne. Oui, notre relation existait toujours, ou du moins survivait toujours… Durant cette année, j'avais découvert à quel point il se sentait peu sûr de lui, à quel point il était jaloux… Il y avait des choses que je n'acceptais toujours pas. Son sale caractère… Cela faisait une semaine que nous étions en froid, et…

- Mademoiselle Granger, la voix de ma secrétaire me salua tandis qu'elle me regardait depuis la porte que j'avais laissé ouverte. J'ai ici les informations sur les modifications des règlements que vous m'avez demandées.

II

Que le spectacle commence, et que s'ouvre le rideau.

Mon sourire était tellement bien feint que l'on n'y voyait que du feu. Je n'avais pas passé des mois en face du miroir à le peaufiner en vain. Et oui, tout le monde était aimable, courtois, chaleureux même avec moi. Mais les regards ne mentent jamais. Ils avaient peur de moi, ils étaient dégoutés de moi. Répulsion. Je caressai mon avant-bras gauche par-dessus l'étoffe de ma veste noire. La cicatrice en forme de crâne avec un serpent sortant de sa bouche perdait chaque jour un peu plus de sa couleur, mais il resterait à jamais ici, présent pour moi. Présent pour tous. Parce qu'être fils d'un fameux Mangemort qui mourait à petit feu à Azkaban ne donnait pas bonne réputation. Réputation que ne t'enlevait même pas un bon poste au Ministère, décroché par miracle et grâce à l'influence de tes amis fonctionnaires… Poste que, je le savais très bien au fond de moi, on m'avait donné afin de pouvoir continuer à me surveiller.
Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus.
Mais bon, je n'allais bien évidement pas refuser un poste aussi bien rémunéré. Que me surveillent ceux qui le souhaitaient.

III

- Mais, c'est que… Pour… Par…

- Mais, pour, par… Laisse les prépositions pour les enfants et comporte-toi avec maturité, Ronald !

Son regard furieux me frappa. Ses pas s'éloignant dans le couloir me blessèrent. Et ma tête me faisait mal à mourir. Il était plus de sept heures du soir, et les couloirs du Ministère étaient presque vides.
Au diable Ronald et son opinion selon laquelle je travaillais trop et ne m'occupais pas de lui. Je ne m'occupais pas de lui ? D'accord, il se peut que dernièrement je ne lui faisais pas à manger, mais je rentrais très fatiguée. Il ne pouvait pas préparer lui-même le repas ?

Mes talons résonnèrent dans le hall désert, où se trouvait l'énorme fontaine du Ministère. Je marchai jusqu'aux cheminées, et alors je le vis.
Un homme grand, au dos large, dans un élégant costume noir qui accentuait ses cheveux blonds platine… Couleur peu commune au Ministère.
Ça ne pouvait pas être possible.
Je marchai plus lentement, mais je ne pouvais plus me cacher à présent : mes pas l'avaient surement averti que quelqu'un s'approchait. La seule chose que je pouvais faire était de prendre une autre cheminée pour sortir. Je me dirigeai à l'autre bout de la pièce, à la cheminée opposée.

- Je ne vais pas te tuer pour avoir pris la même cheminée de sortie que moi, Granger.

Et merde.

IV

Ses talons l'annoncèrent bien avant que je ne la voie s'approcher dans le reflet des murs de marbre noir parfaitement polis. Évidemment, la couleur de la pierre ne me permettait pas de voir aussi distinctement les traits que l'aurait fait un miroir, mais j'aurais reconnu cette chevelure n'importe où dans le monde.
Et puis, cela était utile que je sache qu'elle travaillait ici. Le véritable pouvoir sur quelque chose ou quelqu'un ne réside pas dans la hiérarchie, mais sur tout ce que tu sais sur lui : ses peurs, ses forces… Dans ce cas, savoir avec exactitude qui travaillait au Ministère m'avait permis d'être préparé à des rencontres comme celle-ci.
Elle se rendit compte de qui j'étais. J'observai dans le marbre noir sa silhouette hésiter, dubitative, et orienter ses pas, à présent beaucoup plus silencieux, vers la cheminée opposée à la mienne.

- Je ne vais te tuer pour avoir pris la même cheminée de sortie que moi, Granger.

Elle s'arrêta subitement, et se tourna légèrement. Je me retournais et plantai mon regard dans le sien. J'attendis qu'elle dise quelque chose.
Elle s'éclaircit la gorge.

- Malefoy. Quelle… surprise.

- Je pensais que le Ministre t'avait déjà dit que je travaillais ici, lui dis-je tranquillement. Il fut l'un de ceux qui m'a reçu en entretien pour le poste.

La femme hocha la tête. Le silence remplit le Hall.

- J'adorerais rester plus de temps, Granger, mais je dois partir. Il est tard.

Son regard revint de son observation des cheminées jusqu'à mes yeux, avec un brin de surprise.

- Ah… Bien sûr, bien sûr, Malefoy.

- Bonne soirée, Granger.

J'entrai dans la cheminée et la laissai ici, surprise et toujours attendant l'insulte sortant de mes lèvres. Insulte qui n'arriva jamais.

V

Ne crois que ce que tu vois, dit-on par ici.

Mais avec Drago Malefoy, je ne l'aurais jamais cru. Je veux dire, un Drago Malefoy aimable avec moi ? Ça ne pouvait pas s'être produit.
Et pourtant, si. Après cette rencontre à la sortie du Ministère, je commençai à le recroiser plus souvent. Et même –à ma plus grande surprise-, nous mangions ensemble lorsque nous nous croisions à la cantine. Tous en furent surpris. Harry était scandalisé, et Ron…
Eh bien, Ron ne comptait à présent plus vraiment, nous avions terminé notre histoire.
Mais je ne pouvais pas l'éviter, tout simplement. Ce Drago était quelqu'un de totalement différent. Aimable, mature, disposant d'une conversation vive, intelligente et brillante, comme jamais je n'aurais pu en avoir avec Ron. Ce Drago Malefoy était différent. La guerre l'avait changé, sans aucun doute.

Ça, ou bien j'étais en train de défendre une cause perdue, croyant que les gens peuvent changer.

VI

Je regardai autour de moi, et contemplai mon immense département. Je souriais avec autosuffisance. Je ne suis pas arrivé ici sans faire croire à certains que j'étais leur ami.
Et cependant, elle, elle me faisait rire. Rire vraiment, pas de cette façon froide et impersonnelle avec laquelle je riais pour les autres. Non, elle me faisait rire d'une façon sincère… Si cela existe toujours en moi. Hier, par hasard, j'ai appris que sa relation avec le pauvre roux s'était terminée. Et je me suis réjoui. Oui, je me suis réjoui, parce que, comment avait-elle fait pour être avec lui ? Que pouvait-il lui donner, lui ? Par contre, moi…
Je m'étranglai avec le thé que je buvais, je manquai le recracher sur mon buffet d'ébène poli. Quel type d'idée allait me passer par la tête ?! Granger et moi ?!
Impossible.
C'était une pure relation de travail. Conversations de travail, au travail. Repas de travail à l'heure du repos du travail. Discussions rapide à l'heure de quitter le travail. Tout n'était que travail. Oui, même les regards étaient des regards de travail.
…Merde.

- Éléments perturbateurs –

I

« Tu es née pour tenir les fils entre tes mains, par pour t'emmêler entre eux. » m'avait dit Malefoy il y a quelques jours, durant l'une de nos nombreuses conversations à la sortie du travail. Je me le répétais une trentaine de fois tandis que je sortais de la froide salle de réunions et que je claquais la porte avec indignation.
Qu'est-ce qu'ils avaient cru ?
Je pestai en me rappelant de toutes les idées idiotes que je venais d'entendre : Drago Malefoy était un mage noir en couverture qui voulait détruire le Ministère, se venger pour ce que l'on avait fait à son père, et, accessoirement, tous nous tuer. Et ce « tous » m'incluait, évidemment. N'importe quoi.

- La réunion avec Weasley et Potter s'est si mal passée ?

Je sursautai. Là, assis confortablement sur la chaise derrière mon bureau, Drago Malefoy m'observait, entre amusement et curiosité. Ses cheveux blonds étaient légèrement emmêlés, lui donnant un air espiègle.

- Pourquoi n'attends-tu pas dehors ? glapis-je.

Il sourit et haussa les épaules.

- Pourquoi t'ont-ils appelé ?

- Je n'ai pas à te donner d'explications, répondis-je, gênée.

- Ils ne me font pas confiance et veulent que tu me surveilles.

J'ouvrai la bouche et la refermai. Ce n'était pas une question, mais une affirmation.

- Idées idiotes que…

- Ce ne sont pas des idées idiotes, répondit-il, se levant élégamment de la chaise et contournant le bureau, se penchant par-dessus et se trouvant face à moi à présent. Je suis fils de Mangemort, avec un passé obscur qui ne plaide pas en ma faveur, dirons-nous.

- Malefoy…

- Tu ne devrais pas me faire confiance, Hermione Granger. Je pourrais très bien te tuer à l'instant même, si je le voulais.

- Tu ne le feras pas.

Ses yeux gris, froids, s'emplirent de surprise. Moi-même je fus surprise de l'assurance avec laquelle je répondais. Mon cœur commença à battre un peu plus rapidement.

- Pourquoi en es-tu aussi sure ?

Oui, pourquoi en suis-je aussi sure ?

- Parce que si tu avais voulu me tuer, tu l'aurais déjà fait.

Silence, rompu seulement par le tic-tac de l'horloge à pendule qu'il y avait sur le mur à ma droite.

Il se leva et se mit à marcher. J'essayai de contrôler mon cœur, plus emballé à présent qu'il était en dehors de mon champ de vision. Et si ce que disaient Ronald et Harry…

- Sais-tu pourquoi je ne t'ai pas insultée, ni mal-traitée la première fois que je t'ai vu ici ?

Sa voix rauque résonna proche de mon oreille, me provocant une sueur froide.

- Non.

- Cette dernière année, j'ai étudié beaucoup de choses. Des choses de la guerre. Et entre elles toutes, je me suis rendu compte que, dans ton cas, le courage que tu as démontré durant la guerre est entièrement proportionnel à la taille de tes talons du jour et de ton cerveau.

Je me retournai, et le regardai attentivement.
Non, il ne se moquait pas. Il parlait très sérieusement. Je rougis violemment. Merde, Hermione, contrôle-toi.
Ses yeux gris passèrent de mes joues incendiées à mes lèvres, puis à mes yeux.

II

Tout est une négociation pour atteindre notre objectif.

Dans l'obscur et humide grenier, trente paires d'yeux brillants étaient fixés sur moi.

- Un Mangemort ne pardonne pas, prononçai-je clairement. Ma mère est morte, et mon père est en train de mourir, en ce moment même, enfermé là-bas, à Azkaban.

Beaucoup se renfoncèrent, nerveux, sur leur siège. D'autres détournèrent leur regard et le fixèrent sur le toit, ou sur les petits fours à moitié mangés que la table face à nous proposait.

Lâches.

- C'est un plan à haut risques dans lequel vous vous lancez…, commençai-je, d'une voix doucereuse. Pour cela, vous devez suivre mes ordres au pied de la lettre, et ne rien dire à personne, ni rien commenter en dehors de ces murs.

- Que nous offres-tu, Malefoy ? résonna la voix d'un grand homme, corpulent, avec une longue barbe et qui, à mon avis, était le leader.

Je m'éclaircissais la gorge et attendis que les murmures cessent. La tension était à couper au couteau.

- Je vous offre deux héros de guerre.

Le silence se rompit tandis que les voix s'élevaient dans le grenier sale. Exclamations, cris, rires. Agite-leur une carotte au bout d'un bâton devant le nez, et ils t'aimeront sans poser de questions.

- Lesquels ?

- Harry Potter et Ronald Weasley.

III

La fragilité de la vie. En un instant, tout bascule.

Je me suis rendue compte de cela à l'instant même où je suis entrée dans le Ministère ce matin-là. Ils courraient tous, agités, entre les cheminées. Une activité fébrile régnait dans les bureaux des Aurors. Je trouvai Harry sur le chemin de mon bureau.

- Harry, que… ?

- Chut…, susurra-t-il, et il nous poussa presque derrière la porte avec mon nom. Il la ferma précautionneusement. Hermione, on nous a envoyé une information sur l'endroit où se cache un groupe très important de mages noirs. Tous sont en train de se préparer pour la mission.

Je le regardai attentivement. Les yeux verts de mon meilleur ami brillaient d'émotion et d'espoir. Il n'y avait rien qui ne faisait plus plaisir à Harry qu'une bonne bataille contre les méchants.
Et pourtant, je n'étais pas paisible.

- On vous a averti ? questionnai-je. Comment ?

- Une femme au foyer nous a averti. Elle est arrivé aujourd'hui à la première heure, elle vit à Belton, et elle dit qu'elle a vu des personnes mystérieuses entrer et sortir des bois, et qu'il en sort de la fumée la nuit. Avec toutes ses descriptions, en lui ayant fait passer les tests de vérité nécessaires, nous en sommes arrivés à la conclusion qu'elle dit la vérité et que ce sont des mages noirs. Il y a peut-être d'anciens Mangemorts parmi eux.

Je me mordis la lèvre inférieure. Tout était bien, semblait normal… Et même ainsi je sentais cette pression dans ma poitrine.

- J'irai avec vous.

- Pas question, coupa court Harry. C'est très dangereux, Hermione. Ni Ronald ni moi ne te laisserons y aller.

- Mais, Harry…

De légers coups sur ma porte m'interrompirent. J'ouvris la porte, gênée de l'interruption, et mes yeux rencontrèrent des yeux couleur mercure.

- Humm… Désolé, Granger, je ne savais pas que tu étais occupée. Je reviendrais plus tard.

- Je m'en vais, dit Harry, qui me prit doucement dans ses bras. Ne te préoccupe pas Herms.

Harry adressa un signe de tête poli à Malefoy, qui lui rendit son geste, et disparut par la porte.

- Pourquoi une telle agitation ?

- Pour quoi cela pourrait-il être ? murmurai-je alors que je m'asseyais sur l'une des deux chaises face à mon bureau.

- Cette histoire des mages noirs ? dit-il, entrant et fermant la porte derrière lui. Oui, c'est la seule chose dont on parle au Ministère depuis ce matin. Potter va à la chasse ?

- Oui, murmurai-je.

- Je suppose que Weasley aussi.

J'allais lui répondre, mais je m'arrêtai net et levai le regard, le fixant sur l'homme qui s'asseyait sur l'autre chaise, à côté de la mienne. Il me regarda, sans aucune expression.

- Cela importe-t-il beaucoup que ce soit eux qui y aillent ?

- Je ne sais pas, je ne suis pas le chef, Hermione, me répondit-il sèchement. Mais je suppose qu'ils iront parce qu'ils sont Aurors.

- Sais-tu quelque chose de plus qu'eux sur tout ça, Drago ?

Mon attaque fut directe. Tellement directe que, durant une fraction de seconde, il me regarda déconcerté. Mais l'instant suivant, son expression était aussi froide que d'habitude.

- Si tu crois que je suis impliqué là-dedans, Hermione…

- Je n'ai pas dit cela, le coupai-je, notant sa peine croissante. J'ai simplement pensé que…

- Que comme mes parents étaient des Mangemorts, je m'unirais surement aux passe-temps de leurs petits copains ? cracha-t-il peiné. Très bien pour mes parents, mais moi, je ne suis pas intéressé par cela. Et maintenant, si tu permets…

Le blond se leva, en colère, et se dirigea vers la porte. Et ma main, agissant comme un ressort, bondit et s'enroula autour de son poignet, restant là, calme, comme un félin prêt à bondir sur sa proie.
Sa peau était douce au toucher. Je me mordis la lèvre. Que diable venais-je de faire ?

- Je ne voulais pas insinuer cela, Drago, murmurai-je prudemment. Seulement… Seulement…

Je sentis un nœud dans ma gorge, et je fermai les yeux en sentant les larmes s'accumuler en eux. Malédiction ! Que t'arrive-t-il, Hermione Granger ?
Je sentis des bras qui m'enlaçaient doucement, et l'odeur du bois et des épices me sautèrent au nez. Une larme coula le long de ma joue. Comme je le pus, je retins les autres. Je n'allais pas pleurer, pas devant lui.

- Il ne va rien leur arriver, Hermione, j'écoutais la voix rauque de Drago susurrer, et je sentis un souffle tiède dans mes cheveux. Je sais que vous avez toujours été ensemble dans vos batailles, vous trois. Mais c'est une mission simple, ils reviendront.

Nous restions ici, enlacés, à moitié sur mon bureau, cinq, dix minutes, jusqu'à ce que je perde le compte. Drago me relâcha, et planta son regard gris dans le mien tandis qu'il arrangeait de ses fins doigts une mèche de mes cheveux. Il me donna un rapide et inespéré baiser sur le front.

- Et écoute Potter… et moi : n'y va pas.

Avant que je ne puisse lui répondre, il se leva rapidement, laissant derrière lui son odeur, figée dans mon bureau et dans mes narines. Il ouvrit la porte et resta arrêté au milieu de sa sortie pressée.

- Il ne va rien leur arriver, Hermione. Ils reviendront.

La porte se ferma dans un doux bruit.

IV

Tu le sens ? Les fleurs et le souffre. Les escaliers jusqu'au ciel sont prêts, mais les portes de l'enfer sont ouvertes elles aussi. Tout dépend de la décision que tu prends. Il est toujours bon d'avoir deux options, surtout lorsque tu as la mort sur tes talons.

Lumières vertes et rouges brillaient dans toute leur splendeur entre les pins et les buissons. Cris, gémissements, chaos de tous les côtés.

Et moi ici, comme un idiot, pensant seulement que je choisissais l'option pour que tout se finisse bien. Tout devait se dérouler selon le plan.
Je mis le masque argenté que je pensais ne jamais utiliser, et inspirai profondément. Je sortis de derrière l'arbre qui me servait de refuge et levai ma baguette.

Tout devait se dérouler selon le plan.

V

C'est l'inconvénient des problèmes et de la douleur : c'est un puits sans fond. Tu crois être dans la merde jusqu'au cou, mais en réalité, tu peux l'être encore plus.

Un tourbillon de gloire et de joie remplit le Ministère quand tous les Aurors revinrent en vie, avec vingt-trois mages noirs pour remplir les cellules d'Azkaban, et sept actes de décès de ceux qui étaient morts dans la bataille. Actes de décès qui terminèrent sur mon bureau, par les mains d'Harry.
Je les regardai, confuse, et mon regard passa des enveloppes à mes amis, qui me regardaient avec une expression étrange sur le visage.

- Tu es la première qui les voit, après nous et le Guérisseur qui les a rédigés. Et comme aucuns défunts n'avaient de famille, personne d'autre ne les verra. Personne.

- Cela ne m'incombe pas d'archiver les actes, Harry…, murmurai-je, confuse.

- Je sais, c'est mon travail, répondit-il, et il se racla doucement la gorge. Mais je crois que tu devrais y jeter un coup d'œil.

~o~o~o~o~

La pièce aux murs blancs me parut encore plus froide de ce qu'elle ne l'était réellement. Et la température n'avait rien à voir avec la sueur froide qui parcourut mon échine quand le Guérisseur souleva un des sept draps qui recouvraient les cadavres.

Mes jambes flanchèrent, et je dus rassembler toutes mes forces pour ne pas me raccrocher à Ron, qui était à côté de moi.

- … Oui, c'est lui, entendis-je la voix d'Harry à mon autre côté. C'est Drago Malefoy.


Voici donc la première partie de ce two-shot ! (En principe, la seconde devrait être prête pour mercredi prochain, enfin, je dis en principe, parce que je pars en vacances entre temps.)

Si vous remarquez des coquilles/des fautes, etc, faites-les moi remarquer ! J'ai déjà vu plusieurs fois que je laissais les articles en espagnol, ce qui n'est pas franchement bien à lire, ah ah. Et si des phrases semblent être tournées bizarrement, n'hésitez pas non plus à me le dire. J'ai tellement l'habitude de lire en espagnol que je ne me rends parfois pas compte qu'une phrase qui aurait tout son sens en espagnol ne l'a pas en français.

Merci à ceux qui liront et qui, peut-être, laisseront une review : je les ferais passer à l'auteure :) !