Titre : Supernova
Pairing : Blaise Zabini x Luna Lovegood
Genre : Supernatural x UA
Disclaimers : J to the K to the R
Note : ...comment ça ? Je suis censée...? Rév... révi... révis... moui, bon, je poste juste un tout petit prologue de rien du tout et je retourne aussitôt me noyer sous les bouquins, promis. L'inspiration de base m'est venue de la chanson "Backpack" de Justin Bieber et je vous vois déjà rouler des yeux derrière votre écran – vous avez tord car c'est une sacrée bonne chanson. Sur ce, très bonne lecture à tous ! :) xo.
Si Blaise avait su tirer correctement dans la balle, rien de tout ceci ne se serait probablement passé.
Ou, plutôt : s'il n'avait pas laissé son emmerdement du samedi soir le noyer jusqu'au cou, cette histoire n'aurait jamais eu lieu. Car c'était s'ennuyer ferme pour la quatrième heure d'affilée qui l'avait poussé à déambuler sans but dans toutes les pièces, tous les couloirs et tous les étages de sa maison. C'était cette errance qui avait conduit ses pas jusqu'au garage. C'était parcourir de long en large la grande salle mal éclairée et encombrée de cartons qui l'avait aidé à dénicher ce petit ballon solitaire, inconnu au bataillons – sans doute avait-il appartenu aux précédents propriétaires de la parcelle. C'était cette découverte qui l'avait convaincu de sortir dehors pour pouvoir s'exercer, le ballon sous le bras. Et c'était ses piètres talents de footballeur qui l'avait fait tirer comme un forcené dans sa trouvaille, expédiant la sphère de cuir si loin qu'elle disparut instantanément de son champs de vision. Il mit près d'une demi-heure à la localiser de nouveau.
La maison de Blaise se situait en périphérie du reste de la ville, plantée au beau milieu de nulle part. Des hectares de champs l'encerclaient, une luxuriante forêt bordant le tout en arrière-fond, et une route Nationale construite à quatre mètres seulement du pas de sa porte entrecoupait le tout. Quelques fois, Blaise contemplait le paysage infiniment statique par la fenêtre de sa chambre et sentait son âme urbaine se débattre et hurler dans sa poitrine. Hurler comme il se retenait de le faire en ce moment même, des tiges de blé lui remontant jusqu'à la taille. Vingt minutes qu'il recherchait cette fichue balle, bon sang, mais où avait-il bien pu l'envoyer ? Dans le pays voisin ? En dehors de l'orbite terrestre ? Savaient-ils même comment manier un ballon de foot, dans l'espace ? Non pas que Blaise soit lui-même un expert en la matière ; le simple fait que sa soirée consiste en une fouille intensive des champs à la recherche de son tir perdu en était la preuve ultime.
Derrière lui, la maison n'était plus qu'un tout petit monticule rectangulaire rendu visible par le seul réverbère allumé du secteur ; celui planté juste sur le trottoir d'en face. Blaise tâta à l'aveuglette ses poches arrières de jean pour y repêcher son portable. A défaut de ne détenir plus qu'une valeur décorative qu'autre chose à présent - trois mois qu'il ne recevait ni textos, ni appels, ni mails : rien – l'appareil allait au moins lui servir de lampe torche pour ce soir. Le faisceau lumineux dirigé en éclaireur devant lui, le jeune homme poursuivit sa quête. Il finit par trouver le ballon cinq minutes plus tard en manquant de trébucher dessus et s'étaler tout du long dans l'étendue de blé, à ça de perdre également son téléphone dans la foulée. Mais ce ne fut ni le plus important, ni le plus impressionnant. Ce ne fut pas là que l'histoire commença – non.
L'histoire commença à l'instant où Blaise se redressa, sa balle perdue dans les bras. Il s'apprêta à tourner des talons et rentrer promptement chez lui pour dévaliser le contenu de son frigo puis le frigo lui-même – cette fouille lui avait ouvert un appétit d'ogre – lorsqu'un phénomène étrange capta soudainement toute son attention. Au loin, cinquante mètres approximativement de là où il se tenait, une lumière scintillait. Elle était toute petite, cette lumière, presque semblable à celle d'une luciole, mais ce fut comme si le simple fait que Blaise ait posé les yeux dessus suffit à la faire grandir. Bientôt, ce qui n'était qu'un minuscule point blanc enfla, enfla, enfla jusqu'à devenir un impressionnant jet lumineux se dressant à la verticale à la manière d'un spot de salle de concert. Petit à petit, un halo commençait à se former tout autour de ce jet, comme une sorte de rempart prenant racine dans les champs pour s'ériger ensuite jusqu'aux cieux, et dansaient sur ce rempart un ballet de couleurs multicolores se fondant les unes aux autres dans une lente oscillation, faisant penser à des teintes d'aurores boréales.
C'était un spectacle magnifique et hors du commun. C'était un spectacle absolument terrifiant. Blaise aurait dû être terrifié. Paralysé. La bouche grande ouverte et les yeux sortis de leurs orbites. Blaise aurait dû courir jusque chez lui, se barricader à quadruple tours et trembler sous sa couette en priant que tout ceci ne soit qu'une hallucination droguée. Mais dans un film d'horreur, Blaise aurait été l'imbécile se rendant tout seul au grenier à trois heures du matin en pensant y avoir entendu un petit rire aigu. Ce qui terrifiait le ¾ de la population terrestre faisait monter en lui de véritables rushs d'adrénaline. Et il mourrait d'envie de voir, de savoir, de toucher. Un beau jour, sa curiosité l'assassinerait.
Et peut-être était-ce aujourd'hui, ce fameux Jour J, car Blaise se dirigeait déjà vers le point de lumière au trot, littéralement hypnotisé par le halo changeant dressé juste en face de lui. Plus il s'approchait, plus les couleurs semblaient s'intensifier et bouger de plus en plus vite, comme si elles parvenaient à sentir sa venue. Et Blaise avançait toujours, incapable de s'arrêter ou ralentir, presque en transe. Il voulait voir. Il voulait savoir. Il voulait toucher. Lorsqu'il parvint enfin à trois mètres de sa cible et qu'il progressa d'un pas encore, le halo se dissipa soudainement, tel un champ magnétique désactivé à distance. Ne restait plus que la lumière initiale, à présent, mais celle-ci avait sensiblement perdu de son intensité et ne rayonnait que très faiblement, clignotant comme une ampoule à deux doigts de rendre l'âme. Blaise ralentit considérablement sa marche mais ne s'arrêta pas pour autant. Les sourcils froncés, il continua, un pied devant l'autre, le cœur battant. Sa peau tout entière était recouverte de chair de poule, des pieds à la tête, et il ne savait pas si cela était dû à l'excitation de vivre enfin une expérience d'insolite ou à l'anticipation de découvrir la source de cette mystérieuse lumière ou encore à l'impression intangible que chaque nouveau pas le menait vers un gigantesque point de non-retour...
...sans doute les trois en même temps. Car lorsque Blaise découvrit ce qui se trouvait réellement au milieu des champs, il manqua de pousser un cri puis tourner de l'œil.
J'espère que cette mise en bouche vous aura plu ! Merci de l'avoir lu. Je suis déjà en cours d'écriture du prochain chapitre donc il devrait arriver rapidement. Normalement. Si tout se passe bien. Et si je ne meurs pas avant. A la prochaine ;)
xo,
IACB.
