Auteur : x-James-x (moi)

Fiction : SOS ! Cherche bonheur

Thème : Ginny Weasley

Disclamer : Evidemment rien n'est à moi, tout à JKR excepté ce que j'invente.

Warning : Fiction notée K, je pense pas que ça devrait être trop choquant…

Couples : Ginny + Harry 3

Résumé : Voldemort est mort il y a un an, cependant Harry n'a pas donné signe de vie depuis. Quand il réapparaît gravement blessé à l'hôpital Ste Mangouste où travail Ginny, sa présence sème le trouble chez elle qui avait refait sa vie.

Notes de l'auteur : Nouvelle fiction (qui celle-là sera courte ou en tout cas essayera de l'être). Si il existe des ressemblances avec d'autres fic, n'hésitez pas à me le dire et je tacherai de ne pas 'copier' l'histoire.

Merci d'avance pour lire ces 4 674 mots (d'après mon ordi) et évidemment, un petite review de temps en temps ça fait plaisir.

Bonne lecture.


SOS ! Cherche bonheur

CHAPITRE 1

« Monsieur,

Je vous fais part de ma candidature au poste de médicomage suite à votre annonce dans la Gazette du Sorcier.

Je viens de terminer mes études à l'institut de Londres où j'ai obtenu des notes plus que satisfaisantes : mention optimal. J'ai toujours été une élève studieuse, notamment lorsque j'étais au collège Poudlard. Ci-joint, la copie de mes résultats au Brevet Universel de Sorcellerie Elémentaire et à l'Accumulation de Sorcellerie Particulièrement Intensive et Contraignante.

De cette façon, vous pourrez vous-même prendre connaissance de mes aptitudes.

Depuis que je suis née, les animaux fantastiques, les plantes et leurs caractéristiques me fascinent. J'aime apporter mon aide à ceux qui en ont besoin, c'est pourquoi, je vous prie de bien vouloir me donner rendez-vous pour vous exposer plus en détail mes motivations.

En espérant une réponse positive de votre part, je vous remercie d'avance, et veuillez croire, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.

Ginerva Weasley. »

Voilà grossièrement ce à quoi ressemblait ma demande d'embauche.

Je m'appelle Ginny Weasley, j'ai 23 ans et je travaille depuis deux ans à l'hôpital Ste Mangouste.

Seulement voilà, je ne suis pas heureuse.

Oh, détrompez-vous, j'aime mon travail, j'ai un bon salaire, un appart' confortable, des amis géniaux, un petit copain en or et même un chat et un hibou adorables.

Je pourrai être la fille la plus épanouie de la Terre mais le hic provient de Harry Potter, et ce, depuis qu'il est revenu.

Explications…

--

Ce soir-là ou plutôt ce matin-là, je rentrai tard comme à mon habitude. On venait de recevoir des aurors qui avaient été surpris par une attaque de mangemorts.

Malgré le fait que leur maître soit mort un an auparavant et ce grâce à Harry, ces gars-là refusaient d'y croire et tendaient des pièges plus ou moins organisés. Comme si ça suffisait à faire revenir Voldemort.

Quoi qu'il en soit, cela fait un an que le Ministère de la Magie envoie des aurors un peu partout pour capturer les dernières menaces, si on peut en considérer certains groupes comme des menaces.

Pourtant, ceux qui nous avaient été envoyés étaient gravement blessés et l'hôpital en attendait encore. Eux n'ont pas eu de chance, ils ont été victimes d'un traquenard construit.

Je disais donc, j'entrais dans mon appart, posais mon sac dans l'entrée et m'affalais sur mon lit, la bouche à demi ouverte contre mon oreiller.

Je regardai mon réveil : 1 h 43 min du matin. Mon amie Emilie m'avait proposé de me remplacer, d'après elle j'avais une tête à faire peur. C'est vrai que je n'avais pas dormi la nuit précédente, mais ce n'était pas si grave, j'y étais habituée.

À 6 h 30 min je devais y revenir, j'avais donc encore le temps de dormir 4h et 17 minutes. Et je comptais bien en profiter.

J'étais en train de rêver d'une attaque de mangemorts incongrue dont j'étais la cible quand un énorme poids vint se poser sur ma poitrine. Un poids qui ronronnait, et fort.

J'ouvris brusquement les yeux. Quelle heure était-il ?

6 h 15 min. J'avais dormi un quart d'heure de trop.

« Allez Pat', pousse toi de là. » dis-je en le poussant brutalement et en l'éjectant presque du lit.

Pat' était le surnom de Patmol, en hommage à Sirius qui était mort, lors de ma quatrième année à Poudlard, au Département des Mystères.

Tout comme mon hibou s'appelait Lunard, surnommé Lun'. Vous l'aurez compris, Remus lui aussi était tombé lors de la Guerre.

Des quatre Maraudeurs, aucun d'eux n'avait survécu.

Je me changeai et me préparai vite fait, je n'oubliai pas au passage de nourrir Lun' et Pat'.

J'emportai une pomme et attrapai mon sac avant de transplaner.

J'avais décidé d'user de cette option de 'dernière urgence' et d'apparaître dans la cabine téléphonique juste en face de l'hôpital naturellement protéger par divers sort anti-transplanage.

Avec un peu de chance, il n'y aurait personne et la rue serait déserte.

J'apparus dans la cabine. Apparemment la chance était avec moi ce jour-là, enfin c'était ce que je pensais.

La rue était déserte. Mais de toute façon qui se promènerait à 6 h 28 min du matin ?

Je courus de l'autre côté de la rue et franchis l'entrée de l'hôpital.

Je filai dans les vestiaires et endossai ma blouse à la va-vite.

« Pile à l'heure ! » me dit une voix derrière moi que je reconnaissais comme celle d'Emilie.

« Salut, il y a d'autres blessés depuis tout à l'heure ? »

« Une dizaine, tous gravement atteints. Deux sont morts après que tu sois partie. »

« On peut dire que les mangemorts ont frappé fort pour une fois. » grommelai-je.

« Ouais… Le chef m'a dit de te dire que tu t'occupais de ceux qui sont dans la Gunhilda de Gorsemoore. »

« Okay, j'y vais. »

« Et moi j'y retourne. »

Je m'apprêtai à sortir quand je revins sur mes pas.

« Je peux te poser une question ? Comment fais tu pour avoir sans arrêt la pêche ? »

Elle sourit.

« Je ne prends pas de déca le matin. »

Et je m'éclipsai vers la chambre Gunhilda de Gorsemoore, souriant à mon tour.

--

Mon sourire fut cependant de courte durée.

Je m'arrêtai au 1er étage, celui des blessés graves, devant la porte Gunhilda de Gorsemoore.

Je lissai un pan de ma blouse, inspirai un grand coup avant d'entrer. Les blessés graves n'étaient généralement pas beaux à voir, certains entièrement défigurés.

D'un pas déterminé, je franchis le seuil.

Il y avait quatre lits dont trois étaient occupés.

J'avais raison, les mangemorts ne les avaient pas loupés.

Ils étaient maculés de sang mais malgré ça, l'un d'eux me rappelait invraisemblablement quelqu'un. Je faisais toujours ça, essayer de reconnaître mes patients. Mais jusqu'à présent, ils m'étaient tous inconnus.

Aucun doute, c'était lui.

Autant vous dire que je sortis immédiatement dans le couloir en claquant presque la porte derrière moi. Je m'adossai contre, pris trois grandes respirations et essayai de remettre de l'ordre dans mon esprit.

Harry Potter était là, dans cette chambre, et je devais m'occuper de lui.

C'était hors de question.

Je me dirigeai d'un pas décidée vers le bureau de mon patron, ne sachant pas exactement où il était et s'il s'occupait d'un patient. Par chance je le croisais dans le couloir. Il courait, deux médicomages derrière lui, chargé de matériel divers tout comme mes collègues.

Je l'interpellai.

« Monsieur le Directeur, je peux vous parler ? »

« Très bien mais faite vite, je suis pressé. »

« Monsieur, je suis désolée, mais je ne pourrais pas m'occuper des patients de la chambre Gunhilda de Gorsemoore. »

« Et pourquoi donc ? »

« Hum… Parce que… »

« Écoutez moi bien, vous êtes débordée, moi aussi. Si vous ne supportez pas la vue du sang, il fallait faire prof. Maintenant si vous tenez à votre poste, vous retournerez vous occupez de vos patients sinon, je ne veux plus vous voir. C'est compris ? »

« Oui. J'y retourne. »

« Bien. »

Et il repartit, toujours suivi des deux médicomages.

C'était clair, si je voulais garder mon job, il fallait que je soigne Harry. Et je voulais garder mon job.

Je me dirigeai donc vers la chambre Gunhilda de Gorsemoore et entrai prête à faire mon boulot.

Harry était le plus près de la fenêtre, les deux autres étaient face à face, près de la porte.

Je m'occupai d'abord d'eux : un blond et un roux. Durant l'heure qui suivit, je m'activai : nettoyage, désinfection, Episkey, Eerula, Ferula, soins des plais les plus superficielles, application d'herbes ou de pâtes pour les autres, ingurgitation de potions diverses et d'anesthésiants…

Bilan : le blond était inconscient, avait le cerveau touché et avait plusieurs fractures. Tandis que le roux, lui aussi inconscient avait des brûlures superficielles mais devrait porter une fausse jambe gauche (chez les sorciers on ampute pas, on remplace) ou il mourrait tant il perdait de sang.

Et évidemment vint le tour de Harry.

Partout où sa peau devait apparaître, je ne voyais que du sang. Il avait une entaille profonde à la tête.

Je lui enlevé rapidement ses vêtements et me perdait dans la contemplation de sa poitrine. Je passais un doigt sur son torse en suivant les lignes finement tracées. Il était toujours aussi beau, même maculé de sang.

Je me baffais intérieurement. 'Il t'a largué' me rappelait-elle. 'Il ne t'aime plus' me répétait-elle. 'Il t'a oublié' me disait-elle encore. Et puis de toute façon, moi j'avais Nicholas. C'était une personne formidable : attentionnée, gentille, délicate, drôle, inventive, ambitieuse, positive… Et en plus, il était mignon. Le garçon parfait.

Je me ressaisissais et me promettais que jamais plus je ne le contemplerais, à partir de maintenant, tout devenait professionnel.

Je le nettoyais, le désinfectais à la tête et appliquais des baumes aux herbes sur ses plaies avant de le panser. Puis j'appelais directement des médicomages plus qualifiés : malgré les soins que je lui avais fait, sa blessure à la tête devenait critique.

Je le laissai à mes collègues, non sans un dernier regard.

Durant l'heure suivante, je m'occupais de mes autres patients du premier étage, réservé aux Blessures par Créatures Vivantes.

Aux environs de 9 h 30 min, je décidais de faire une pause et allai directement à la salle du personnel. Je fis apparaître du caféiné (j'invente un nouveau mot ?) et rajoutai du sucre. Emilie arriva peu après. Elle essuya la sueur de son front du revers de sa main, malheureusement pleine de sang, ce qui laissa une trace rouge apparente.

Emilie était médicomage comme moi, cependant elle avait plus de qualifications. J'aurai pu les avoir si j'avais voulu. Mais à présent, mon poste me convenait parfaitement et puis il me fallait du temps pour me préparer. Et du temps, je n'en n'avais pas.

Elle fit elle aussi apparaître un café non-déca et s'installa près de moi.

« C'est bien toi qui te charges de la Gunhilda de Gorsemoore ? »

« Ouais. »

« On s'en est occupés tout à l'heure. »

« Ah. Et comment vont-ils ? »

« Le roux ça va. Le remplacement de sa jambe s'est bien passé. Il aura besoin de temps pour récupérer mais il s'en sortira. Le blond pareil. On a réussi avec des sortilèges à le remettre à peu près en état. Il devrait avoir tout de même quelques séquelles mais minimes. Par contre, le brun… »

Mon ventre se tordit.

« … il est inconscient. Et on n'arrive pas à le réveiller. »

« Oh… Et il va s'en sortir, tu crois ? » réussis-je à prononcer d'un ton détaché.

« Il a une chance, il faut qu'il la saisissent. »

Elle était calme, pas moi. J'étais à la fois nerveuse et déprimée : d'une part parce que Harry avait des chances de ne pas s'en sortir, d'autre part parce que s'il s'en sortait, que dirait-il en me voyant ?

« Pourquoi ? Tu le connais ? »

« Moi ? Non. Enfin si, mais pas particulièrement. Bah tu sais c'est Harry Potter… »

« Naoon ? »

Oups. Boulette.

« Euh… si… »

« On a vraiment Harry Potter à Sainte Mangouste ? »

« Oui mais évite de l'ébruiter, il n'aimerait pas… Enfin moi si j'étais à sa place, je sais que je n'aimerai pas et… »

« T'es bizarre toi aujourd'hui, c'est le déca qui te fait ça ? »

Elle me regardait comme si je venais de lui déclarer que j'étais bisexuelle.

Je souris.

« Non, non aujourd'hui j'ai pris du caféiné. »

« Ah tant mieux, trop peu de gens en prennent. Bon je file, j'ai du boulot en masse. »

Elle reposa précipitamment sa tasse.

« Au fait, on a retransféré tes patients dans leur chambre. »

« D'acc'. »

Elle s'éloigna vers la sortie.

« Ah, et une dernière chose, Madame Collins vient d'arriver, cette fois je crois qu'elle a avalé une cigarette. Elle te réclame. »

J'eus une exclamation étouffée.

« Une cigarette ! »m'écriai-je « Comment elle a fait ça ? » demandai-je complètement stupéfiée.

« Aucune idée. Elle fait parfois des choses bizarres. »

« Tout le temps tu veux dire. »

Elle ouvrit la porte avant de se retourner une dernière fois.

« Tu as de la chance quand même, toi au moins, les mecs dont tu t'occupes sont mignons. Moi, j'ai hérité de deux retraités avant l'âge, ça craint. »

Et elle disparut.

Je me dirigeai assez incrédule vers l'habituelle chambre de Madame Collins, tout en pensant qu'Emilie restait vraiment un phénomène.

--

J'entrai dans la chambre de Madame Collins et la trouvais allongée sur son lit, dans la position du mourant.

« Eh bien alors Madame Collins, qu'est-ce qui vous a pris d'avaler une cigarette ? »

« Cette fois je crois bien que ma fin est proche, mon p'tit. »

« Mais non, ne dîtes pas ça. »

J'observai les photos (préalablement exécutées grâce au sortilège approprié par mes collègues). Conclusion : au point où ça en était, on ne pouvait qu'accélérer l'évacuation.

Madame Collins était une femme d'un certain âge qui ne pouvait s'empêcher de se mettre dans des sales draps. Si bien qu'on la voyait au moins une fois par mois à Ste Mangouste, et toujours dans la même chambre. C'est moi qui l'avais soigné la première fois qu'elle s'était rendue ici, et depuis, elle ne voulait plus personne d'autre. Ah oui ! Elle exagère aussi légèrement (comme vous avez pu le constater) toutes les situations.

« Si, si j'en ai bien peur. » dit-elle d'un ton mélodramatique.

« Je suis sûre que vous vivrez encore longtemps. Vous verrez même tous vos petits enfants grandir et devenir des hommes et des femmes riches et respectables. » tout en préparant une potion pour l'aider à aller aux toilettes.

« Eh bah tiens, en parlant de petits enfants, je ne pense pas en avoir un jour. »

« Pourquoi ? Votre fils n'avait-il pas des projets de fonder une famille avec sa fiancée ? Tenez buvez ça. » lui dis-je en lui tendant une potion à l'aspect violet.

Inutile de vous décrire sa recette, vous ne comprendriez pas.

« François ? Oh si ! Il ne me parle que de ça depuis six mois. Seulement voilà, ils n'y arrivent pas. Où plutôt il n'y arrive pas. Parce que je suis sûre que tout est de sa faute. Peut être qu'il est stérile ? » rajouta-t-elle plus pour elle-même que pour moi, les yeux dans le vague.

« Vous savez, si votre fils veut passer des examens, qu'il vienne me voir. Je diagnostiquerai son problème. »

« Oh ce ne sera pas la peine, mon p'tit. Avec lui, c'est du tout vu, il est impuissant. »

Je faillis m'étouffer avec ma propre salive, Madame Collins avait quand même une drôle façon de parler de son fils.

« Mais dîtes moi, mon p'tit, et vous ? Vos affaires de cœur ? Comment vont-elles ? » demanda-t-elle le regard hagard et ivre d'informations.

« Oh moi j'ai un petit ami. » répondis-je négligemment en nettoyant la table qui servait à faire les potions diverses rapidement.

« Seulement ?! » s'exclama-t-elle, l'air complètement effarée. « Et votre amant, où est-il ? »

« Nulle part, je n'en ai pas. »

« Les jeunes de nos jours… Moi j'ai eu 17 amants et mon mari n'en a jamais rien su. Il faut dire que l'on prenait des risques à l'époque. »

« Mais vous Madame Collins vous étiez une femme téméraire. »

« Hum… moui c'est vrai. Mais vous vous êtes jolie et jeune, vous n'allez quand même pas me dire qu'il n'y a pas un homme que vous trouvez séduisant dans tous l'hôpital ? »

C'était du Madame Collins tout cracher.

… Mais tout bien réfléchi, j'aurai posé exactement la même question.

« Oh vous savez, les hommes défigurés ne sont pas trop mon genre. »

« Ils ne sont pas tous défigurés… non ? »

« Non. » lui répondis-je dans un sourire. « Mais ceux qui ne sont pas salement amochés, sont moches. Je ne sais pas pourquoi, mais les mangemorts s'attaquent toujours à ceux qui sont canons. »

On soupire toutes les deux en même temps d'un air fataliste.

« Bon et maintenant, si vous me disiez comment vous avez fait pour réussir à avaler une cigarette ? »

« Oh et bien c'est simple : je fumais tranquillement sur ma terrasse quand j'ai voulu essayer une position que ma copine Jeanne m'avait indiquée, censée relaxer. J'ai donc rejeté ma tête en arrière et j'ai tiré une longue bouffée. Comble de malchance, un petit bout de tabac s'est détaché, j'ai du alors l'avaler. De surprise, j'ai lâché ma cigarette qui a fini tout droit au fond de ma gorge. Je ne l'ai pas fait exprès ? » rajouta-t-elle.

« Je vous crois. Mais la prochaine fois, n'essayait pas les positions de votre copine Jeanne, même si c'est une très bonne amie, vous avez eu de la chance de ne pas vous étouffer. »

Je regardai ma montre : cela faisait un petit moment déjà que je discutais mais la vieille femme adorait ça, et de plus, mon patron nous avait conseillé d'avoir le maximum 'd'échanges sociaux' avec nos patients.

« Eh bien Madame Collins, je vais devoir vous laisser, j'ai du travail qui m'attend. »

« Oh non ! Dîtes au moins une dernière chose ! »

« Vous fumez trop. »

La vieille femme croisa les bras et commença à bouder.

« Je passerai vous voir plus tard dans l'après-midi. Prenez bien la potion sur la table de chevet toutes les heures. »

Je lui fis un baiser sur le front.

« Au fait, les toilettes se trouvent au fond du couloir à droite. »

Et je partis.

--

À la pause de midi, Emilie vint me chercher dans la chambre d'un homme qui s'était fait attaqué par un pitiponk (autant vous dire qu'en cette période de l'année, tout le corps de médicomagie voyageait d'un étage à l'autre, sans grande considération pour le service auquel on était censés être affecté). J'étais retournée une fois m'occuper des patients de la chambre Gunhilda de Gorsemoore.

On partit s'acheter un sandwich moldu sans même prendre le temps de se changer. De toute façon, on nous accordait plus de respect dans ces tenues.

On s'assit sur un muret pour manger.

« Alors Madame Collins ? » demanda Emilie.

Il était de notoriété publique que les faits et gestes de Madame Collins étaient de nos sujets de conversation favoris.

« Eh bien elle a réussi à se coincer une cigarette dans le gosier. » répondis-je simplement comme si je disais qu'un strangulot vit dans l'eau.

« Comment ? » m'interroge-t-elle avant de mordre à pleines dents dans son déjeuner.

« En essayant une nouvelle posture pour fumer, ça provient d'une de ses amies, une dénommée Jeanne. »

« Si j'avais une amie comme celle-là, je m'en séparerais illico presto. »

« Tu m'as, moi. »

« C'est vrai. Tu lui ressembles assez à cette Jeanne. Je crois d'ailleurs que je vais mettre fin à notre amitié tout de suite. »

« Je te remercie. »

« Non, je rigole. Sérieusement, tu n'as pas une tante qui s'appelle comme ça ? »

« Si mais je ne l'ai pas connue. »

« Ah, désolée. Et François, elle en a parlé ? »

« Oui. » je pouffai. « Elle a dit qu'il était impuissant. »

Elle s'arrêta net de manger durant quelques secondes.

« Attends… QUOI ? Elle a dit qu'il était impuissant ? »

« Ouais. »

On se regarda d'un air complice avant d'éclater de rire.

« Cette femme est complètement tarée ! » réussit-elle à articuler.

« Je te le fais pas dire ! »

Je repris quelque peu mon sérieux.

« Au fait, le patron a dit quelque chose sur moi aujourd'hui, disons aux alentours de 7h ? »

« Ouais, que tu avais mauvais caractère. Bah comme d'habitude quoi. Qu'est ce que tu lui as fait ? »

« Je l'ai simplement mis sur les nerfs… mais pas volontairement, ne t'y m'éprends pas. Je ne voudrai pas que tu aies une piètre opinion de moi. »

Elle eut un air entendu.

« Tu finis à quelle heure aujourd'hui ? »

« Je ne sais pas. Je crois que je partirai au alentour de 15h, histoire de rattraper mon sommeil perdu. »

« Mmm… tu veux que je te remplace ? »

« Non, non ça ira, j'ai déjà trouvé quelqu'un. »

« Ah oui ? » demandais-je, un sourcil levé, interrogateur.

« Oui. Tu sais le nouveau stagiaire qui est canon. »

J'étouffai une exclamation.

« Il est jeune ! »

« Oui, mais canon. »

Elle eut un sourire malicieux.

« De toute façon, y'a pas d'âge pour aimer. » dit-elle philosophiquement avant de terminer son sandwich.

« Ah, parce que tu crois que c'est le bon cette fois-ci ? » lui demandais-je le regard goguenard.

« Je ne suis pas une amoureuse au grand cœur, mais je crois en ma bonne étoile. » répondit-elle le doigt levé vers le ciel.

« Juste comme ça, rappelle-moi depuis quand est-ce qu'il est arrivé ? » l'interrogeais-je avec un sourire railleur.

« Il y a déjà deux jours ! »

« Ouais c'est bien ce que je me disais, ta bonne étoile ne fera pas effet cette fois-ci. »

« Bah, elle marchera la fois prochaine alors. »

« Je crois qu'il y a un nouveau médicomage qui arrive la semaine prochaine. » dis-je en faisant mine de réfléchir tout en riant intérieurement.

Mais l'information était véridique.

« Ah oui ? » demanda-t-elle en papillonnant des cils, soudainement intéressée.

« Et ton stagiaire canon ? Tu l'as oublié ? » l'interrogeais-je d'un air moqueur.

« Non. Par contre, il le sera la semaine prochaine. » répondit-elle le plus naturellement du monde.

J'éclatai de rire.

« Bon c'est pas tout, mais j'ai encore de pain sur la planche et si je veux finir à 15h, je dois me dépêcher. » dit-elle sans grande conviction.

« Ouais moi aussi. »

Je soupirai.

« Allez, on y va. » la motivais-je ou plutôt plus moi qu'elle.

Et on partit en direction de l'hôpital.

--

Durant l'après-midi, je revins voir mes patients de le chambre Gunhilda de Gorsemoore toutes les heures et Madame Collins une fois.

Comme promis, Emilie partit à 15h. Je l'avais salué avant de retourner à mon boulot pour le reste de la journée.

Quand enfin, aux alentours de 20h, j'atteignis mon appart', je me sentis exténuée. Je n'avais pas arrêté aujourd'hui.

Je posais mon sac à l'entrée et écoutai le message sur mon répondeur. Vivant dans un quartier moldu, il m'était indispensable d'avoir un téléphone. Surtout que mon petit ami était moldu.

« Salut Ginny, c'est Nicholas. Bon ben je vois que t'es pas là… C'était juste pour savoir si tu pouvais te libérer demain soir. Je voulais t'emmener au restaurant. Je viendrai te chercher à 21h si tu es d'accord. Rappelle-moi, … je t'aime. »

Bip ! J'effaçai le message. Tant pis, je ferai des heures sup' cette nuit mais dîner avec Nicholas allait me faire du bien.

Je le rappelai tout de suite mais je tombais sur son répondeur. Je lui laissai un message confirmant ma réponse avant de me laisser choir sur mon canapé tout en me remémorant les évènements de la journée.

Harry Potter était revenu. Ni Ron, ni Hermione ne le savaient. Et par Merlin, pourquoi était est-ce nécessairement moi qui devais le retrouver ?

Bon, je devais réfléchir. Que devais-je faire ?

Bah c'était simple, quitter Ste Mangouste.

Mais non, c'était idiot ! Mieux valait rester et dès qu'il se réveillerait, hop je partirai me cacher.

Stupide. Non, de toute façon, c'était du tout vu, je donnerai ma démission à la minute où il se réveillerait.

Pas de commentaires. C'était plus qu'indéniablement con. Il ne restait plus que l'improvisation. Mais oui bien sur ! J'improviserai le moment venu.

Et s'il ne se réveillait pas ?

Arg ! Ce Potter commençait à me prendre la tête.

Et voilà, je l'avais appelé Potter.

Je me passai les mains sur le visage. Quel merdier quand même.

J'allumai la télé et me préparai un casse-croûte vite fait, histoire d'oublier un peu ce gros bordel. Je m'avachis et commençai à mâcher d'un air morne tout en regardant les débilités qui passaient.

Pat' vint m'écraser de tout son poids avant de ronronner comme une machine à café moldu. Parce que oui, il existait bel et bien des machines à café sorcières.

« Alors, je t'ai pas trop manqué, mon gros ? »

Il ronronna encore plus fort.

« Hum… quand même en peu. »

Je le caressai.

« Mais tu sais j'ai pas trop le temps en ce moment. Tu comprends ? »

Je m'arrêtais deux secondes.

« Bah non c'est idiot, tu peux pas comprendre. En tout cas, Harry est revenu d'on se sait où. »

Après je le grattai derrière les oreilles.

« Tu ne l'as pas connu, toi. C'était mon petit ami avant. Et ne me fais pas ces yeux-là. Je ne l'aime plus. »

Il me fit des yeux de merlan frit. Ce qui signifiait en langage chat : je ne te crois pas. Ah parce que je ne vous avais pas dit que je comprenais le chat ?

« Arrête, c'est vrai. »

Il miaula.

« Quoi ? Je n'enverrai pas Lun' à Hermione pour l'avertir. »

Je secouai négativement la tête.

« C'est hors de question. Tu peux toujours te gratter tout seul, mon vieux. »

Et sur ce, j'arrêtai immédiatement de le caresser.

« En plus, Lun' est parti chassé. C'est pas d'ma faute. »

Autant vous dire qu'à ce stade là, je menais un véritable combat intérieur : m'écouter ou écouter Pat', un gros chat qui ne vit que pour manger et dormir ? Dur, dur.

Il miaula encore.

« Bon d'accord, je vais le faire. Mais Lun' est hors service, je te l'ai dit. »

Il s'étira et partit en direction du téléphone.

« Quoi le téléphone ? Tu veux que je l'appelle ? Impossible. Je ne sais même pas s'ils ont un téléphone. »

Ce qui était totalement faux vu que j'avais leur numéro dans mon répertoire.

Finalement, je me levai et éteignis la télé.

« Okay, mais ne me refais plus jamais un coup comme ça, espèce de manipulateur. Tu m'as obligé. »

Je me dirigeai donc vers le téléphone et composai le numéro d'Hermione.

Mon frère et elle s'étaient mis ensemble et vivaient dans un appartement confortable, à Londres dans un quartier moldu évidemment. J'ai toujours di qu'Hermione avait une grande influence sur mon frère.

Trois bips retentirent, je commençai à perdre patience. Je n'étais pas connue pour ma patience, justement.

« Allo ? » dit enfin une voix au bout du fil.

« Hermione ? Salut, c'est Ginny. »

Autant en finir tout de suite.

« Harry est revenu. »


Voilà, voilà ! Premier chapitre, vos premières impressions ?

Sinon, que dire, que dire... ? Ah, oui ! Prochain chapitre : rendez-vous avec Nicholas et discussion avec Hermione.

A bientôt pour de nouveaux épisodes !!

... Ahah.