Chapitre un : Origine.

L'histoire se déroule quelques années après la disparition de Naraku. Le grand Sesshomaru, maître de l'Ouest, a repris marche vers ses terres. Bien qu'ayant toujours une certaine rancœur envers son frère Inuyasha, ces deux derniers ont tout de même fait le choix de stopper leurs querelles. Jaken, de son coté, a été envoyé pour avertir les troupes nordistes de leur mise en marche. Malgré les années écoulées, leur but restait similaire : conquérir le Japon.

Sur le retour, le démon crapaud passa à la lisière d'un village, situé en retrait par rapport aux autres villes, et entouré de part et d'autre par la forêt. Il pensa qu'il était vraiment étrange pour une population de vivre recluse, en proie à toute sorte de menaces.

Alors que cette pensée venait tout juste de traverser son esprit, un vent frais le frappa, apportant avec lui une ribambelle d'odeurs : la forêt, l'humidité, le bois brûlé... et le sang. Il se dirigeât au pas de course avec A-Un vers les bâtisses.

Il entra précautionneusement dans certaines maisons, les visitant une à une, appelant à la recherche de blessés. Certains endroits étaient complètement détruits, noircis par les flammes. Désemparé, les questions se bousculant une à une, il atteignit la fin du village. C'est là qu'il les vit. Les corps des villageois. Exécutés, en ligne, un à un. Les femmes et les enfants n'avaient pas été épargnés.

Était-ce l'œuvre des hommes ? Ou celle des démons ?

Jaken n'était pas un adepte de la cruauté. Et son maître ne le tolérerait pas non plus. Comment allait-il pouvoir expliquer ce massacre, se situant à la frontière de leurs terres ?

Le cœur lourd, le maître crapaud fit demi tour, les épaules affaissées, et se dirigeât vers la sortie du village. Il faudra revenir plus tard enterrer les corps, avant que les bêtes sauvages ou la décomposition ne vienne achever cette horreur.

Passant près de ce qui pouvait ressembler à un hangar, il entendit un bruit étouffé à l'intérieur. Il s'arrêta, pensant avoir rêvé. Mais quelques secondes plus tard, le bruit repris de plus belle. Cela ressemblait à des pleurs. Un bébé. Il se dirigeât vers une petite trappe, qui était caché sous un vieux tapis poussiéreux. Dans les combles, il l'aperçut enfin. Un nouveau né, une petite fille drapée dans un vieux tissu. Il tiquât un instant sur ses oreilles. Elles n'étaient ni rondes, comme celles des humains, ni pointues comme celles des démons. C'était une hybride, avec en haut de son crâne, deux oreilles pointues et rectangulaires, d'une jolie couleur rousse. Une hanyô renarde ? N'avaient-ils pas tous disparus ?

Alors qu'il l'a tenait dans ses bras, il vit le regard de la créature et se senti envoûté. Il réalisa dès lors que même en étant un nourrisson, un être des plus vulnérables, il arrivait à utiliser l'une des capacités élémentaires de son espèce, sans préparation au préalable. Les kitsune subissent un changement de leur métabolisme lors d'un entrainement. Il leur permet ainsi d'avoir accès à leur don. Ils peuvent changer d'apparence, charmer, soutirer des informations, sans laisser nulle trace dans l'esprit de leurs victimes. Parfois même, certaines légendes affirment que leur plus puissants membres possédaient des capacités supplémentaires, les assimilant avec le temps.

La jeune renarde avait donc utilisé l'une de ses talents pour survivre de façon naturelle. Elle voulait vivre. Jaken eut une illumination et vit donc à travers ses yeux d'une couleur unique le potentiel de sa nouvelle protégée.


Il l'a ramena donc au domaine de son Maître, mais décida de dissimuler sa présence pour le moment. A peine eut-il passé la haute voute en pierre signifiant son entrée dans l'accès Nord du domaine, qu'il bifurqua dans une petite allée en terre avant de s'enfoncer plus en profondeur dans la cité. Au bout d'un certain temps, il s'arrêta devant l'une des nombreuses maisonnées, d'un style purement traditionnel. Il entra dans la large cour avant, ou se trouvait une petite mare emplie de quelques carpes, sautant de temps à autre. Après avoir traversé le jardin pavé, il s'arrêta aux portes de l'entrée, d'un bois vieux, sombre mais lustré. A sa gauche, une fine corde reliée à une clochette était suspendue. Il l'a saisit et tira doucement dessus à trois reprises.

Enfin, la lourde porte en ébène coulissa pour laisser apparaître une femme, dont l'âge commençait à montrer de fins traits aux coins externes de ses yeux. Elle portait un kimono élégant, sans être excessif pour son statut. Son visage était doux, typique des traits qu'affichent les démons chiens. Cependant, à la vue de Jaken, ainsi que le petit être qu'il tenait fermement dans ses bras, son regard se fit plus dur, et ses sourcils se froncèrent. Elle ne dit pourtant aucun mot, juger n'étant pas son rôle, et s'effaça pour laisser entrer la créature.

— Maître Jaken, si vous voulez bien me suivre.

Elle le conduisit dans un petit salon, lui-même recouvert de tatamis. Une petite table basse se trouvait en son centre, ainsi que quelques coussins moelleux et colorés. La pièce était sobre, mais chaleureuse. Quelques peintures y figuraient, et l'on pouvait y sentir l'effluve doux des fleurs cueillies du matin trônant sur la table.

D'un geste, la femme lui proposa de s'asseoir, avant de disparaître dans une pièce annexe quelques instants pour y revenir avec un service à thé. Tout en servant son invité, elle scruta le nourrisson qu'il avait déposé précautionneusement sur un tas de coussinets, callant ainsi le petit être confortablement.

— Je suppose que votre visite n'est pas anodine?

— En effet. J'aurais une requête à te confier. Dit-il, une pointe d'embarras dans le regard.

— Et elle concernerait l'enfant que vous venez d'apporter, n'est-ce pas ?

Un petit sourire s'afficha sur ses lèvres, quand elle eu la confirmation du crapaud.

— Maître Sesshomaru est-il au courant de la... nature de votre protégée?

— Non, et j'aimerais que cela reste ainsi pour le moment. J'ai le présage que cet enfant sera utile plus tard, et pourra ainsi servir les intérêts du grand Maître. Jusque là, je te demanderais de t'occuper de son éducation, et de faire en sorte qu'elle soit invisible lors de ses retours.

— Je ferais selon vos désires, messire.

— Bien. Je repasserais prendre de ses nouvelles régulièrement. J'ai confiance en tes talents de nourrice.

Après tout, c'était elle qui avait élevé bon nombre de grands démons chien, sa réputation n'était plus à faire.

Il se leva, le visage soulagé par le dénouement de cet épineux problème. La femme le raccompagna à l'entrée avant de revenir dans le salon pour y récupérer les tasses. Elle soupira et s'attarda quelques instant sur l'enfant. Le nourrisson semblait captivé par ce qu'il voyait, et gazouillait allègrement. La jeune hybride posa ses yeux sur sa nourrice, et cette dernière se figeât à son contact. Elle fut comme attirée par cette couleur si atypique, même pour un démon renard. Ces yeux étaient d'un bleu pâle, tirant sur le gris, contrastant fortement avec le duvet vénitien qu'ornait son crâne.

La démone expira bruyamment de nouveau, se saisit du service à thé et reparti vers la pièce adjacente. Le fait de cacher un enfant dans le domaine de son maître allait être compliqué, et il fallait en plus de que l'enfant en question arbore des couleurs tape à l'œil ! La tache allait se relever ardue, et délicate.

Néanmoins, lorsqu'elle prit l'enfant dans ses bras, un fin sourire s'affirma sur ses lèvres.

— Bienvenue chez toi, Inari.


Note de fin de page :

Je vous souhaite à tous la bienvenue sur cette fiction.

Ceci est une première pour moi. Si vous avez la moindre question, ou idée, qui pourrait être utile à l'amélioration, je suis ouverte à toute suggestion. Je me ferais un plaisir de vous y répondre. Je n'ai soumis personne pour une relecture, donc il se peut donc qu'il y ait des passage flous.

Dans tous les cas, j'espère que vous avez pris du plaisir à lire, tout comme j'ai pris plaisir à écrire cette histoire.

A très vite,

Haden.