Bonjour !
Encore un écrit épistolaire. Je ne m'en lasserai pas :)
C'est possible que quelques petites erreurs se soient faufiler sans mon accord. Il est tard (00h25) et je n'ai pas envie d'attendre avant de publier. Mon impatience aura raison de moi un jour, je crois.
J'espère que cela vous plaira,
Bonne lecture et n"hésitez pas à laisser une review.
Bisous
Jess-Lili
"Ma belle Dominique,
Quand il reviendra, armé de ses mots, ne le laisse pas passer le pas de la porte. Quand il reviendra à genoux, la bouche pleine de pardon, ne le laisse pas rentrer de nouveau dans ta vie. Ne lui permet plus de mettre un bordel dans tes émotions. Ma fille, lorsqu'il reviendra vers toi, ne lui laisse pas la chance de détruire ton cœur à nouveau. Ne te laisse pas attendrir par ses mots. Ils ont tant été la source de tes maux. Je sais que tu l'aimes, que tu voudrais te perdre de nouveau dans ses bras, mais ne le fait pas. Tu te blesserais davantage qu'il ne l'a fait. Je sais que tu auras envie de le sentir contre toi, de sentir son odeur qui le caractérise tant à ton avis. Cependant, ne le fais pas. Pour une dernière fois, tu voudrais l'embrasser et lui dire que tu l'aimes, mais ne le fais pas. Tu te blesserais trop au passage.
Tu sais, Minique, ton bonheur a commencé quand cette histoire s'est terminée. Ton bonheur a commencé à l'instant où tu as compris qu'il ne valait pas toutes tes larmes et tous tes pleurs de désespoir. Je sais que tu l'aimes, tu me l'as dit en pleurant dans mes bras. Quand tu m'as avoué que c'était terminé, que tu avais pris la décision de le quitter. Parce que tu avais compris que tu n'en pouvais plus des mensonges et des secrets. Cependant tu ne peux pas l'aimer plus que toi, tu t'aimes. Que ton bonheur commence maintenant. Non parce que cette histoire ; celle que tu voulais tant vivre est terminée, mais bien parce que tu as appris quelque chose de primordial. Il faut s'aimer soi-même et se respecter, avant de laisser la chance aux autres de nous aimer. Aimer quelqu'un, c'est lui donner la possibilité de nous détruire, d'une certaine façon. C'est aussi lui donner la possibilité de nous permettre de nous découvrir. De savoir ce que l'on aime et ce que l'on déteste. C'est apprendre à s'affirmer, même si cela peut blesser l'autre personne. C'est apprendre à nous aimer avant d'aimer autrui.
Quand il reviendra, armé de ses mots, la honte sur le dos, ne le rejoint pas. Laisse-le sur le pas de la porte. Laisse-le comprendre, seul, les douleurs qu'il t'a infligées pendant des mois. Les doutes et les questionnements qu'il t'a fait vivre, tout en te faisant croire qu'il allait changer. Étais-tu assez bien pour lui ? Étais-tu assez bien à ses yeux ? Avait-il honte de toi ? De votre relation ? Tant de questions qui resteront toujours sans réponse parce qu'il n'a pas le courage d'y répondre franchement. Quand il reviendra à genoux, n'écoute pas ses belles paroles. Elles ne valent plus rien. Ferme tes yeux et rassemble ton courage. Ne le laisse pas voir les larmes sur ton visage. Reste forte, ma belle fille. Dis-lui que tu ne te reconnaissais plus. Dis-lui qu'il pouvait peut-être vivre dans l'ombre. Qu'il pouvait peut-être vivre sans parler de votre histoire, mais toi, tu ne pouvais pas l'aimer qu'en secret, dans le noir, sans le dire au monde. Sans partager ton bonheur et ta joie avec les autres.
Tu sais, ma belle Dom, au moment où tu as décidé que ton bonheur à toi valait plus que son bonheur à lui, tu as recommencé à vivre. Lorsque tu as compris que tu n'étais plus bien avec lui, qu'il ne valait plus tes larmes et que tu devais sourire à nouveau. Tu es redevenue toi. Une jeune femme pétillante. Tu as retrouvé ton rire et ton joli sourire. Tu en avais fini avec cette angoisse. Avec cette boule dans la gorge à chaque fois que tu devais le voir. Seras-tu assez bien cette fois-ci, pour qu'il ose en parler ? L'angoisse qui te prenait au ventre, à chaque fois que tu le voyais… Tu croyais que je ne le voyais pas, que j'étais aveugle à ta tristesse ; à cette tristesse qu'il te causait, sans même le vouloir, sûrement. Tu croyais que tu pouvais cacher ton angoisse, Minique, mais pas à moi. Pas à ton père. C'était un bon garçon, mais il n'a pas su t'aimer à ta juste valeur, ma belle fille. Pour cette raison, je lui en voudrai.
Quand il reviendra, armé de ses mots, te faisant croire qu'il a compris, qu'il a changé et qu'il t'aime toujours autant, ne l'écoute pas. Peut-être qu'il aura véritablement changer, mais demande toi si le jeu en vaut la chandelle. Voudras-tu être à nouveau blessée par lui ? Je sais, tu te diras qu'il a réellement compris et qu'il ne refera plus les mêmes erreurs, mais je te demanderais de te rappeler pourquoi tu es tombée amoureuse de lui. Puis de te souvenir pourquoi tu as pris la déchirante décision de le quitter. Je sais, ma belle Dom, tu ne l'as pas fait de gaieté de cœur. Tu l'aimes encore et tu l'aimeras toujours un peu. Après tout, il a été ton premier amour et crois-moi, on ne l'oublie jamais. La douleur qui va parfois te donner envie de te jeter dans la Mer et crois-moi, je ne te laisserai pas faire. Son souvenir s'atténuera avec les semaines, les mois et les années. Tu seras parfois nostalgique de son amour, tu tenteras de le retrouver. Cependant, n'oublie jamais de penser à ton bonheur.
Tu sais, ma belle Dominique, je serai près de toi. Pour t'écouter le vouer aux feux de l'enfer et même pour t'entendre crier ton amour pour lui, si nécessaire. Tu pourras toujours venir pleurer sur mon épaule. Mon cœur de père aurait envie d'aller secouer ce jeune homme parce qu'il a osé te faire de la peine. Il a osé marcher sur ton cœur et l'écraser. Tu me diras qu'il t'aime. Maladroitement, certes, mais qu'il t'aime. Puis par la suite, tu me diras qu'il a joué de toi, comme si tu étais un vulgaire jeu d'échec. Échec et mat. La reine a perdu son roi. La reine aussi est tombée, mais je sais que tu pourras te relever. N'oublie jamais que je suis là pour toi. Je te vois par fenêtre, tu fixes la Mer, comme si elle était le miroir de tes émotions. Calme par moment et tumultueuse par d'autres.
Quand il reviendra, armé de ses mots, il n'aura pas le temps d'en dire un. Il t'a aimée. Il t'a blessée et je ne le laisserai pas te blesser à nouveau. Tu m'en voudras, tu me détesteras, mais un jour, tu comprendras.
Ton père qui t'aime,
William"
