Je suis Harry Potter. Le Survivant. L'Elu. Le Sauveur du Monde Sorcier. Ils comptent tous sur moi. Un gamin de 16ans. Est-ce qu'ils s'en rendent compte ? Est-ce que ça les intéresse ? Je ne suis qu'un pion. Un sacrifice. Ma vie contre leur liberté. On m'a élevé, on m'a gardé en vie pour finalement, m'emmener à l'abattoir.

Je suis Harry Potter. Le « fameux » Harry Potter. Ils m'adorent, ils m'adulent. Hypocrites. Ils m'ont tous tourné le dos quand ça les a arrangé. Je suis Harry Potter. L'homme de Dumbledore. L'homme d'un manipulateur. Je suis né pour défendre la cause qui me semble juste. Mais je n'ai pas choisi cette cause. Je n'ai pas envie de mourir pour eux. Tout n'est qu'une question de Pouvoir. Si je gagne, le ministère le garde, si je perds, Voldemort le prend. Et moi dans tout ça ? Rien. Ils s'en fichent de moi. Ils ne voient en moi qu'un héros. Ils sont aveugles. Ils voient tout en noir et blanc. Comme dans un jeu d'échec. Il y a les blancs, et il y a les noirs. Les gentils et les méchants. On protège les gentils et on massacre les méchants.

Et moi, je suis un blanc. Le Roi qui protège son équipe. Blanc. Comme neige. Comme un Ange. Mais je ne suis pas un Ange. Mais personne ne le sait parce que tout le monde s'en fout. Ils ont façonné une image de moi. Idéaliste. Ils ne peuvent pas s'imaginer que je suis différent. Que je pourrais tuer Bellatrix de sang-froid si je la croisais. Que je hais Dumbledore et ce qu'il me force à subir. Que je me délecte de voir quelqu'un que je hais souffrir. Ils ne peuvent pas penser que je sois mauvais. Parce que pour eux, je suis un Ange. Mais je ne suis pas un ange. Je suis peut-être un héros, mais pas un ange. Je sauve les vies, mais j'en prends aussi. Et ça, ils ne le voient pas. Parce qu'au fond, ça ne les intéresse pas. Peu importe combien de gens mourront à cause d'eux. Hypocrites. On grandit avec eux. Leurs visages souriants, leur « amour » et leur tendresse, et quand on est assez grands, ils nous envoient au combat. Ils sont tous comme ça. Tous. Même mes propres parents. Les Weasley, le ministère, tous. Même Dumbledore...

Ah Dumbledore, ce grand sage ! Foutaises. Il s'en fiche de qui va gagner. Alors il manipule. Il joue avec nous comme si on était ses pions. « Comme aux échecs ». Blancs et noirs. Hermione disait que c'était un jeu « affreusement barbare ». Elle est loin de se douter à quel point elle a raison. Elle est intelligente, pas comme Ron. Ron n'est pas intelligent. Pour lui, la vie est exactement comme une partie d'échecs. Blancs et noirs. Hermione, elle, a su voir au-delà de ça. Mais elle l'a su trop tard. Je l'ai su trop tard. Je ne peux plus rien faire pour changer ça. Le jour de la bataille, j'irais me battre, en « héros ». Je tuerai, mais peu importe. Je mourrais peut être, mais peu importe. Car ils seront arrivés à leurs fins. À la fin de la partie, il n'y aura qu'un seul gagnant.

Blanc ou Noir.