Disclaimer : Albator, Clio, Toshiro, Warius Zero, Tori-San et Mi-Kun appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto

Les autres personnages sont à bibi

1.

Né cinq mois après le remariage de ses parents, Oralys en avait désormais trois et était choyé par tous les membres de sa famille.

Rond, dodu, roucoulant tout son saoul, il savait tout obtenir d'un sourire et ne se privait de l'exprimer parfois par de hauts cris !

- Il va terriblement me manquer, avoua Albator qui marchait à pas lents tout en berçant son troisième petit-fils.

- Tu n'es pas obligé de repartir, remarqua son fils à la crinière fauve en buvant tranquillement son thé glacé.

- Je suis en manque de la mer d'étoiles.

- Je ne l'ignore pas, sinon j'aurais tenté plus d'efforts pour te retenir !

- Tu me laisses toujours bien ton Deathbird ? interrogea le grand brun balafré en rendant le bébé à son père qui déposa un baiser passionné sur la tempe presque transparente où on voyait battre une fine veine.

- Oui, il n'y a rien de changé sur ce point. Je n'ai pas besoin du Death et je repars moi aussi avec mon Pharaon. Mon cuirassé noir est un modèle plus que performant, mais…

Alguérande se mordit la lèvre et ne dit plus rien, détournant légèrement la tête.

- Désolé, papa, je ne voulais pas…

Albator haussa légèrement les épaules.

- Clio sera avec moi, c'est tout ce qui est important, c'est tout ce dont j'ai besoin ! Je suis indifférent au reste, ne t'inquiète pas, Algie, tu ne m'as fait aucune peine.

- En revanche, je dois insister : tu es suffisamment rétabli ?

- Totalement. J'ai eu assez de mois pour cela ! Un tel repos complet, cela m'était quand même assez rarement arrivé – enfin plus souvent qu'à mon tour, soit – mais j'ai apprécié d'être ici et de me rétablir à mon rythme. Et je peux te retourner la question ?

- L'Elixir de vie de Pouchy m'a remis à neuf, mais il m'a bien précisé qu'il ne pouvait fonctionner qu'une seule fois dans l'existence d'un Mortel. Il s'agissait même d'une technique de secours interdite, j'espère que Pouch' n'a pas été pénalisé pour s'en être servi… Mais il convole avec Terswhine, je n'arrive plus à communiquer avec lui depuis le remariage. Je retenterai le contact une fois que je serai reparti en mission avec le Pharaon.

Remettant Oralys à sa mère qui l'emmena pour son bain, Alguérande refit face à son père.

- J'ai comme l'impression que toi et moi avons à trouver de nouveaux repères, à reprendre nos positions, pour repartir de l'avant, non ?

- Les remises en question font mal, la plupart du temps, mais elles sont nécessaires, à plus d'une reprise dans une vie. Je ne l'ai que trop expérimenté, reconnut le capitaine du Deathbird.

- On dirait que cela marque notre lignée, même avec quelques sauts de générations, murmura Alguérande. Mon reboot à moi fut infiniment plus doux : Madaryne et Oralys ! J'aimerais tant faire quelque chose pour toi, papa, mais il n'y a rien… J'y ai réfléchi tant et tant de fois !

Albator posa une main affectueuse sur l'épaule de son fils.

- Tu prends bien trop souvent en charge mes tourments. Ne t'y oblige pas, tu ne peux rien !

- Mais, toi aussi tu es venu à ma rescousse encore et encore. Entre Mâles Alphas, nous avons à aller au secours de l'un et de l'autre, alternativement, et pour toute notre existence, sourit le jeune homme à la crinière fauve.

Alguérande esquissa un sourire.

- Et quelque chose me dit que ce n'est pas fini que nous nous prêtions mutuellement main-forte !

- Et moi, j'aimerais tant que tu te trompes… Mais tu ne peux qu'avoir raison, se désola Albator, appréciant l'étreinte de son fils.

Et chacun des deux hommes sourit du partage des émotions intenses.


Agité de cauchemars, Alguérande tentait vainement d'en sortir.

Dans ses délires, il voyait des planètes disparaître, comme avalées, volées, avec toutes leurs populations.

« Mais, que… ? Qui… ? ».

Une ombre noire, blanche et comme striée de sang, se matérialisa dans l'espace – phénomène galactique impossible, mais qui s'était répété durant des siècles.

- Je suis le Monarque ! Et je viens conquérir ces univers.

Dans son sommeil, Alguérande sourit, se calmant soudain, paisible et confiant.

« Vieille chanson. Je la connais. Je m'en fiche ! Et, comme à l'ordinaire, je te vaincrai en empêchant les projets mégalomanes des êtres de ton espèce. Je suis plutôt devenu bon à ce jeu, la plupart du temps ! ».

- Je serai curieux de voir ça. Je tente ma chance, à mon tour. Et qui sait, je pourrais peut-être réussir là où tous ceux qui m'ont précédé se sont piteusement plantés !

Avec défi, et mépris, Alguérande rit dans son sommeil, roula sur le côté et enlaça son épouse qui n'avait pas bronché, poursuivit des rêves devenus plus doux.