Fiction basée sur l'œuvre de Leroux ; fiction écrite par KittyPimms , traduite par For Star'rs , corrigée par kakashi. gk
Elle l'avait fait. Le Scorpion lui procurait un sentiment de chaleur entre ses mains alors même que l'air glacial des sous-sols la refroidissait jusqu'aux os. Le fait qu'Erik paraissait totalement désintéressé face à la situation ne ne rendait en rien la réalisation subite et horrible de ce qui c'était passé moins brutal. Qu'ai-je fait?
Il lui avait pourtant assuré qu'elle avait le choix, que si elle ne voulait vraiment pas être liée au monstre, elle n'avait tout simplement qu'à tourner la Sauterelle pour pouvoir s'échapper. Dans son égoïsme enfantin, elle ne souhaitait rien de plus que d'être libre de toutes décisions. Mais si elle écoutait ses désirs, tant de gens auraient à mourir à cause de lui, à cause de cet ange, à cause de cet homme, à cause de ce démon qui n'aspirait qu'à avoir sa femme vivante. Elle pleura pour qu'on lui indique quelle décision prendre, et la réponse lui fut finalement donnée par le lointain écho d'une voix , alors même que l'horloge sonnait la fin du terrible ultimatum d'Erik. Soit une bonne fille, Christine.
C'est ainsi que, déterminée, elle avait tourné l'arachnide en bronze jusqu'à ce que les bruits d'eau puissent recouvrirent le son de ses sanglots. Lorsqu'elle entendit son nom frénétiquement répété, ses lamentations se changèrent en prières pour son bien-aimé Raoul et pour l'homme insensé qui avait essayé de l'aider. Si seulement ils pouvaient comprendre qu'ils ne pouvaient plus rien pour elle. L'ange déchu l'avait prise et comptait la garder pour lui seul, aussi bien qu'aucun aucun être mortel ne pouvait espérer la sortir des longs doigts morts qui la tenaient prisonnière.
La folie du fantôme était bien supérieure à celle de Christine. Auparavant livrée à elle-même, cette dernière avait tenté de créer un troisième choix, un choix qui permettrait aux innocents de vivre, tandis qu'elle, avec son âme et son cœur intactes, ne serait plus la principale victime. Mais il l'avait rapidement rejeté, remplissant la tête de la pauvresse avec son insupportable voix, et l'accusant maintes et maintes fois d'être fourbe. Après sa tentative de mettre fin à ses jours, il la lia à une chaise, tant et si fort que ses mains délicates commencèrent à s'engourdir au bout de seulement quelques minutes. Les choix. Elle n'en avait plus vraiment eut depuis un moment, et il ne restait dorénavant que des décisions déjà prises et les conséquences d'actes irréfléchis.
A présent, les yeux dorés étaient rivés sur elle, qui s'agenouillait piteusement. Saisissant le bas du pantalon finement taillé de son geôlier, elle mendiât pour la survie des deux hommes. « Pourquoi Christine aurait-elle besoin d'un prétendant alors qu'elle a déjà un mari aimant ? » Était-il donc cela? Était-il son mari? La simple pression de ses paumes sur une figurine d'insecte l'aurait lié à cet... homme, pour toujours? Peut être cet acte de bonté envers la créature difforme suscitera la compassion de celle-ci afin que l'homme qu'elle aimait ne décède pas de noyade? La jeune fille jugea donc qu'elle devait sacrifier le dernier vestige de sa liberté pour son tendre amant.
« Erik, Erik s'il te plaît. Ne fais-tu pas confiance à ta femme? J'ai choisi le scorpion! Je t'ai choisis! » Il s'arracha brutalement de l'emprise de la diva et se mit à arpenter rapidement la salle, marmonnant des propos incohérents avant de retourner devant le petit corps proscrit par terre. «L' épouse d'Erik ne lui a donné aucune raison de lui faire confiance! Même maintenant, quand elle devrait être en train de lui montrer son plaisir de lui être marié, et sa volonté de devenir une heureuse petite épouse... elle ne fait que regarder Erik en larmes pour son amant! »
Christine ne pensait pas que ses sanglots pouvaient devenir plus malheureux, mais tout comme cet homme qui avait tant déchainer sur elle sa colère et ses frustrations, elle sentait la perte de bon sens la quitter une fois de plus. Elle n'avait que seize ans. Il voulait une femme, et elle ne savait qu'être son élève, rien de plus. Il n'y avait que peu de mariages à l'Opéra, seulement des aventures ici et là. Sa mère était morte il y a si longtemps que l'innocente créature n'avait aucun souvenir de la relation qu'elle entretenait avec son père. Alors Christine ne fit rien, à part pleurer comme l'enfant qu'elle était, jusqu'à ce que des chaussures en cuir poli s'immobilisent sous son regard.
« La pauvre petite femme d'Erik doit être fatiguée après son mariage, et il est du devoir de son mari de surveiller sa santé. » Et tout à coup, sans que Christine ne puisse dire d'où il provenait, un flacon se retrouva contre ses lèvres. Elle ne voulut même pas lutter: ayant déjà manqué de mourir une fois cette nuit, elle se dit qu'une seconde fois ne ferait pas de grande différence.
Au premier abord, la malheureuse jeune femme ne ressentit pas les effets de la drogue. Au contraire, elle se sentait même bien, si on excluait évidemment ses yeux brûlants et sa tête rendue douloureuse par le flot constant d'émotions diverses. Mais si à un moment elle fut lucide , à peine une seconde plus tard, elle ne pouvait plus que vaguement percevoir l'ombre d'Erik tandis qu'il l'enveloppait dans son manteau de noirceur, la portant dans ce qu'elle supposa être sa chambre. Allaient-ils consommer leur mariage aujourd'hui? Elle était trop fatiguée pour s'en inquiéter. Après tout, c'était peut être mieux pour elle qu'ils fassent ça quand elle n'était pas elle même. Elle n'aurait pas à sentir sa chair froide et cadavérique contre sa jolie peau pâle. Oh mon Dieu.
Pourtant, dès que son corps fut posé sur le dessus de lit, il se leva et partit, la laissant seule dans la pièce sombre en proie à ses pensées embrouillées.
-X-
Christine n'avait aucune idée du temps qu'elle avait passé à dormir. Son crâne la faisait encore souffrir et sa vision était totalement floue alors qu'elle tentait d'analyser les alentours. La dernière fois qu'elle était restée avec Erik, elle lui avait demandé s'il aurait la gentillesse d'ouvrir la porte de façon à laisser passer un mince rayon lumineux. C'est un fait, elle n'avait jamais été friand de l'obscurité, surtout que le manque d'éclairage dans la pièce en disait long sur l'état d'esprit de l'homme.
Cherchant à tâtons autour d'elle une table de nuit, elle trouva par hasard une petite boite d'allumettes et alluma une bougie de ses doigts tremblants. Sa chambre était restée intacte. Une tâche de sang qui décorait un pan d'un mur, ainsi que d'autres traces visibles témoignaient de sa folie suicidaire de la veille. L'autre côté du lit étant froid et les draps lisses, elle en conclut que son mari n'avait pas... profité d'elle.
Elle était lâche. Il était évident qu'elle aurait à quitter sa chambre à un moment ou à un autre, mais Erik lui avait toujours promis que cette pièce serait serait son sanctuaire, un lieu où elle pourrait faire ce qu'elle souhaitait. Sauf mourir. De telles pensées n'étaient pas dignes d'une chrétienne, elle en était consciente, et son père en aurait été horrifié s'il l'avait su. Oh Papa.
De son vivant, son père l'emmenait autant que possible à la Messe du Dimanche, à la fois pour l'acte religieux bien sûr, mais aussi pour la musique. Lorsque l'orgue à tuyaux remplissait les murs de pierre de l'église, de la cathédrale, ou de la chapelle dans laquelle les Daaé se trouvaient, l'âme de la fillette s'envolait pour voir les notes sacrées dans toute leur magnificence.
Erik ne pouvait pas être son mari. Il n'y avait eu précédemment ni vœux, ni sacrement et encore moins de prêtre. Il avait proclamé l'aimer, la désirer, et pourtant, il avait anéanti les souhaits de sa fiancé dans des accès de rage démoniaque . Ce n'était pas de l'amour. L'amour est un simple geste ou une douce parole échangée avec son Raoul, dont le sourire timide rempli à chaque fois son estomac de papillons , et dont les belles promesses sont si agréables.
Pour tout cela, elle se promis intérieurement de garder sa pudeur. Dans l'esprit d'Erik, elle était sa femme, mais ils n'étaient pas mariés à l'église, et il était donc impensable de permettre à toute action inappropriée d'avoir lieu. Si seulement elle avait compris quelles étaient les intentions du malheureux. On sentait du désespoir quand Erik la touchait, et ce n'est pas là un apport que l'on peut légitimement attendre de l'amour. Et pourtant, bien que son cœur ne lui appartenait pas, elle ne parvenait pas à le détester. Elle ne pouvait pas le détester.
En effet, quand il n'était pas perdu dans un tourbillon de colères infernales, il demeurait tout de même son Maestro, son guide, tant et si bien que la sensible jeune fille se perdait dans les délicieux méandres de cette resplendissante magie qu'il lui offrait aussi simplement qu'un bouquet de roses fraîches. Alors sa tristesse était la pire chose qui soit. Comment serait-il possible de se montrer à ce point cruel pour haïr l'être infortuné qui mendiait à ses pieds, implorant ne serait-ce que pour un peu d'affection et cherchant la rédemption.
Quand elle quitta sa chambre, Christine ignorait à quelle façade d'Erik elle aurait à faire. Et elle ne fut pas plus avancée quand elle distingua la silhouette assise, apparemment calme, de son sinistre soupirant qui lisait un livre. Sitôt que ses pupilles jaunes et perçantes se levèrent pour observer son arrivée, la fébrile jeune femme voulu se retirer dans son havre sécuritaire.
«Ah, elle est réveillée ! Est-ce que la petite femme d'Erik a faim? » Son ton continuellement détaché suffisait à l'avertir de la dangereuse instabilité de la terre qu'elle foulait. Elle souhaitait l'informer du fait qu'il devait encore se référer à elle en tant que mademoiselle, mais devant les éclairs qu'elle recevait pour son manque de réponse, sa timidité l'envahit.
«Je voudrais bien prendre le petit déjeuner ... Erik .» Le rire sans humour qui jaillit de ses lèvres mal formées la fit tressaillir et reculer, ce qui lui valut un autre regard foudroyant.
«Si vous vouliez prendre le petit déjeuner, ma chère, Erik craint qu'il aurait fallut vous réveiller plus tôt que cela. Le dîner serait plus approprié à présent. » Un moment, alors qu'il continuait de la fixer de sa posture immobile, elle craint de subir à nouveau sa fureur. Mais finalement, après avoir brièvement analysé la cantatrice, il disparut vers la cuisine
Christine le suivit prudemment, en partie par peur de le contrarier davantage en se réfugiant dans sa chambre, mais surtout parce que son subconscient lui rappelait la drogue qu'il l'avait contraint à boire la la nuit dernière. Rien ne suggérait qu'il n'allait pas recommencer maintenant.
Avant même qu'elle n'ait fait un pas dans la salle, Erik avait déjà remplit un verre de Merlot et préparer le pain et les fromages. Il se servit à son tour une coupe puis s'installa sur la chaise qui faisait face à celle de la jeune dame. Soudainement affamée par le manque de nourriture de ces derniers jours, Christine dévora la plupart des aliments avant de croiser les iris ardentes de son voisin.
«Je ... vous remercie pour le repas. » Elle se sentait fière d'avoir réussi à garder une voix presque sereine, alors qu'en vérité elle était intérieurement bouleversée.
«La femme d'Erik croyait vraiment qu'il n'allait pas la nourrir ? » Bien qu'Erik ait replacé son masque durant son sommeil, Christine pouvait clairement voir l'horreur et le dégoût qui luisait dans ses yeux. «Je prendrai toujours soin de toi, ma Christine».
Légèrement accablée par sa précédente présomption, Christine commença à jouer avec les miettes restantes sur le bord de son assiette. Refusant de voir son mari en face, espérant ne jamais avoir à affronter ces émotions contradictoires encore une fois, elle se demanda combien de temps devait-elle encore rester à table avant de pouvoir fuir dans sa pièce privée. Pourquoi se sentait-elle coupable? Il l'avait attaché, les marques qui encerclaient ses poignets en étaient les preuves irréfutables, quand à ce qu'il avait fait à Raoul ...
Horreur. Des larmes brûlantes de colère obstruèrent sa vision tandis que la rage consommait son être. Elle avait pris de la nourriture de ce... monstre infâme... et n'avait même pas pensé à ce qu'était devenu son cher Raoul...
«Christine.»
Elle ne supportait pas le son de sa voix, alors que Raoulavait peut être péri de l'autre côté du mur en pierre, peut être n'était-il plus qu'un cadavre pourri similaire à son père.
Elle suffoqua subitement devant le vif déplacement d'Erik, dorénavant accroupi devant elle. Elle ne l'avait pas entendu approcher, et ne s'était pas préparée à la vue des doigts minces qui avançaient lentement en direction de sa joue. Son prénom fut aussi doux qu'une brise, Erik se délectait de chaque syllabe avec une telle vénération que Christine en fut effrayée.
« Tellement belle ...» Il se raidit un peu et retira sa main. « Vous n'avez plus faim? »
«Je ... je crains d'avoir perdu l'appétit." Elle ne parvenait pas à le regarder, trop occupée à débattre avec elle-même. Oserait-elle lui demander ce qu'il s'était passé hier, après son couché ?
Erik se redressa si rapidement que la jeune femme fit grincer la chaise en acajou, espérant pouvoir disparaître dedans afin qu'elle n'ait pas à affronter ce qu'il allait se passer.
« Est-ce parce qu'Erik t'as touché... Te repousse-t-il donc tant que cela? Ou peut être que Christine a trouvé une nouvelle manière de quitter Erik, en se laissant mourir de faim? Eh bien, Erik ne le permettra pas! Il nourrira sa Christine, sa femme vivante, et elle ne pourra jamais, jamais le quitter! »
Prise d'un élan de courage surprenant, elle se leva pour être à seulement quelques centimètres de la poitrine haletante d'Erik afin d'affronter son regard, les deux tout aussi furibond l'un que l'autre.
«C'est parce que je ne peux pas supporter l'idée de consommer des plats préparés par les mains qui ont assassiné Raoul! »
Erik était calme. Trop calme. Lorsque le déchaînement de la suédoise fut terminé, la réalisation de son emportement la prit de court. Erik siffla, puis l'attrapa férocement. Ses poignets encore sensibles étaient à présent très douloureux. Ce qui était autrefois des larmes de colère se muèrent en larmes de peur. Peur de sa colère et de ses conséquences.
«Ne mentionne plus jamais le nom de ce garçon. » L'ordre était ponctué par de violentes secousses ô combien douloureuses pour ses articulations – certes pas assez fortes pour les lui briser mais tout de même assez puissantes pour faire dégénérer les pleurs en sanglots impuissants.
« Il semblerait que je ne t'ai pas donné suffisamment de preuves de notre mariage. Est-ce cela que tu veux ? Une cérémonie avec un prêtre nous faisant jurer solennellement nos vœux devant Dieu? » Il crachait quasiment sur les mots. « Christine ne traite pas son mari comme tel. Peut-être qu'elle ne le considère pas ainsi. C'est pourquoi Christine n'est pas une bonne épouse! »
Mais elle essaierait, si cela signifiait qu'il allait la libérer, arrêter de la blesser et stopper sa folie destructrice. Elle n'avait besoin que d'un véritable mariage. Des preuves concrètes lui étaient nécessaires, comme la déclaration officielle d'un prêtre assurant qu'elle était belle et bien sienne aux yeux de tous car elle était incapablede croire que ce qui s'était passé la nuit dernière pouvait constituer un mariage.
Apparemment insatisfait de l'absence de réplique de Christine, Erik resserra son emprise de manière cette fois insupportable.
« S'il vous plaît Erik, s'il vous plaît, je serai une bonne épouse! Alors, par pitié, arrêtez de me faire du mal! »
Bien qu'il y ait peu de force dans le geste qui la libéra, elle tomba tout de même sur le sol et frotta doucement ses poignets lancinants de façon à les soulager.
« Erik ne blesserait jamais sa Christine, » l' informa-t-il avec une certaine fougue. « Christine doit se tromper. » Il la regarda pensivement un moment tandis qu'elle s'inquiétait des nouvelles accusations qui menaçaient de lui tomber dessus. « Erik comprend que tu puisses être confuse. » Son visage se calma légèrement puis il se baissa à terre. « Je te pardonne de ton insinuation. »
Ses geignements sans fin n'étaient évidemment pas les excuses qu'il attendait d'elle. Elle recula quand il s'accroupit devant elle, gagnant un autre regard assassin avant qu'il ne s'approche d'elle, qui criait, puis ...
Sa poigne était douce quand il prit une de ses mains violentées dans les siennes, soulevant soigneusement sa manche afin qu'il inspecte l'état de la pauvre chair. Elle n'avait jamais entendu un si triste soupir, un mélange entre un sanglot et un gémissement. Il apporta ensuite la peau sensible à ses lèvres mortes et la baisa. Comme elle détestait cela - qu'il pose ses lèvres fraîches et apaisantes sur elle, la faisant souhaiter, à son insu, qu'il les laisse là plus longtemps.
Trop tôt, ou peut être trop tard? Les pleurs d'Erik ne devinrent plus que de faibles reniflements accompagnés par le tremblement de ses épaules, et elle se retrouva soulevée en l'air. Des souvenirs obscures, composés de tunnels sombres et de César lui revinrent alors à l'esprit. Mais contrairement à la dernière fois, Erik l'emmena juste dans la chambre, où les draps étaient bien entendue froissés, et la plaça tendrement contre les oreillers.
Elle pensait qu'il s'en irait après, mais à peine eut-il quitté la pièce, il revint avec un petit bol rempli de ce qui semblait être de l'eau et un chiffon blanc. Plus délicatement que jamais, il releva la dentelle jusqu'à ce qu'elle atteignent son coude, et commença à laver les endroits rougis tout en déballant une profusion d'excuses.
Christine ne savait pas quoi penser. Bien qu'il était celui qui l'avait faite souffrir, qui avait blessé Raoul, cet homme possédait un petit côté attachant. C'était cette partie qu'elle avait appris à aimer durant toute son enfance, et qu'elle regrettait beaucoup, même maintenant. Mais il lui avait trop fait peur, lui avait menti trop souvent pour qu'elle puisse lui faire confiance à nouveau. Il avait prouvé que ses désirs à elle n'avaient pas d'importance pour lui, que la volonté d'autrui ne comptait pas. C'était sa volonté seule ce qui comptait.
«Ma très chère Christine. Tu es une bonne fille. » Erik avait apparemment suffisamment nettoyé sa peau, étant donné qu'il plaça le tissu sur sa table de nuit, mais il prit en échange ses mains avant qu'elle n'eût le temps de s'écarter. Elle souhaitait vraiment s'éloigner, mais il avait l'air si suppliant, si piteux qu'elle resta telle une statue.
« Erik, il n'avait pas ... Je n'avais pas l'intention de te blesser. » Oh ses yeux, comme ils brûlaient son âme pure! « Je vais te donner un mariage, Christine. Nous serons unis par un prêtre, et tu porteras ta jolie robe blanche, et Erik jure - Je jure que tout ça ne se reproduira jamais. Pas à ma gentille petite femme».
Elle ne pouvait pas dire non. Pourtant, elle ne savait rien de ce qu'allait devenir Raoul, ni même elle, mais Erik était si gentil, ses yeux si touchants, et ses serments si sincères …
Sa tête s'inclina, et avec des larmes dans les yeux, elle ne put qu'acquiescer. Erik lui baisa les paumes avec énormément de ferveur, des larmes remplissant ses yeux scintillants. Il courut hors de la pièce sur un simple 'bonne nuit' pour faire les préparatifs. Il ne restait plus qu'elle seule avec rien d'autre que sa douleur atténuée, et le silence de la maison du fantôme . L'atmosphère était oppressante autour d'elle, comme une fumée épaisse dans laquelle Christine se sentait perdue, abandonnée avec une seule pensée errante dans son esprit ...
Qu'avait-elle fait?
