Note d'auteur : Comment ça, ça fait longtemps? Vous ne rêvez pas ! Me revoilà pour un nouveau prologue, pour une nouvelle histoire ! J'espère qu'elle vous plaira ! On se retrouve en bas pour vos impressions et un petit sondage, merci d'y répondre !
- Dépêche toi, petit vaurien !
La voix de la vieille femme qui venait de l'interpeller était celle de sa tante, Pétunia. Elle ne supportait pas de mettre le nez dehors quand il pleuvait à verse de plus qu'elle se refusait à passer plus de temps avec lui que nécessaire.
Pourtant, au milieu des gens pressés de se mettre à l'abri, le petit garçon s'émerveillait de ce qu'il pouvait voir et entrevoir, du simple parc accolé à la petite boulangerie où ils se rendaient aux grandes vitrines luxueuses des magasins. Un spectacle somme tout assez banal mais pour quelqu'un qui n'avait jamais rien vu du monde extérieur que la rue où il vivait depuis le jardin où il travaillait toute la journée, c'était immensément merveilleux. Le sourire aux lèvres, il suivait la dame qui lui jetait des regards noirs, lui disant de se presser en ajoutant moult surnoms dépréciatifs dont vaurien, crétin, idiot, incapable étaient les plus gentils.
Pour aller plus vite sans se perdre, le petit garçon avait bien tenté d'agripper la main de sa tante mais Pétunia Dursley avait vivement retiré sa main, comme si une bactérie contagieuse l'avait contaminée puis l'avait giflé avec un gant. Il n'avait pas le droit de la toucher. Jamais. Quand il avait posé la question, il avait été battu par son oncle qui l'avait surpris pour l'avoir fait. Avec les Dursley, il ne fallait jamais poser de questions. Alors, quand Vernon, le mari de Pétunia, l'avait baptisé "monstre" et ne jurait que par ce surnom dépréciatif, Harry avait progressivement oublié son nom. Il était un monstre, une erreur de la nature.
- Dépêche toi, sale garnement ! Ne vois-tu donc pas qu'il pleut?
Pétunia était furieuse. Vernon avait catégoriquement refusé que le monstre aille en voiture et elle avait dû se résigner à se rendre à la boulangerie à pied pendant que son mari emmenait son fils faire un tour pour s'acheter un nouveau jeu vidéo. En temps normal, elle aurait envoyé le bon à rien à sa place mais pas plus tard que la veille, Vernon l'avait corrigé pour avoir bu de l'eau au robinet extérieur alors qu'il devait arroser les plantes. Elle ne voulait pas prendre le risque que le monstre parte avec l'argent ou leur pose des problèmes. C'est pourquoi elle s'était résolue à l'accompagner, le laissant la suivre comme un chien sans jamais se mettre à sa hauteur.
Mais Harry n'était pas pressé de rentrer. C'était la première fois en huit ans qu'il pouvait observer le monde extérieur alors il enregistrait le plus de choses possibles pour inventer des histoires aussi farfelues que ses rêves la nuit.
Depuis tout petit déjà, Harry avait compris qu'il était différent. Contrairement à Dudley, il vivait dans un placard et n'avait pas le droit d'aller à l'école.
Les services d'aide à l'enfance étaient venus mais Pétunia avait inventé une histoire de constitution fragile et le soir venu, quand le petit garçon avait appris l'existence de l'école et avait demandé pourquoi lui n'y allait-il pas, il avait découvert qu'il ne fallait pas poser de questions. Depuis, il avait retenu la leçon.
Mais Harry était aussi étrangement bizarre. Il lui était arrivé certaines choses qu'il n'expliquait pas. La nuit par exemple, quand il avait fait un mauvais rêve, il s'était réveillé en hurlant avant de se mordre la main pour se faire taire. Puis il avait attendu, la peur au ventre. Aucun bruit dans l'escalier sous lequel était son placard n'avait retenti et il avait pu respirer à nouveau. Puis il y avait eu cette fois où Dudley l'avait poussé alors qu'il se servait du tuyau d'arrosage pour nettoyer la voiture. Il avait fini trempé mais l'instant d'après, il était sec. Il ignorait pourquoi toutes ces choses lui arrivaient mais il remerciait à chaque fois Dieu pour ses bonnes actions et promettait d'être un bon petit garçon pour qu'il ne l'oublie pas.
Mais même Dieu l'oubliait parfois. Pourtant il priait pour avoir à manger, nuit et jour, quand Vernon estimait qu'un monstre ne devait être nourri qu'une à deux fois par semaine s'il était d'assez bonne humeur ou si Pétunia avait des remords et le laissait avaler quelque chose pendant qu'il cuisinait. Harry était traité en esclave.
- Nous y sommes. Suis moi et pas un mot, sinon tu sais ce que Vernon fera quand on rentrera ! Tout doit être parfait pour l'anniversaire de Dudley !
Et pour se faire, elle avait commander à la boulangerie quatre énormes gâteaux de huit personnes tous garnis de crème fraiche ou de chocolat. Harry retint une grimace en les prenant. Son ventre gronda. Il n'avait rien eu à manger depuis deux jours. Pourtant il savait. Il n'y aurait pas droit, il le savait. Alors qu'espérait-il? Il finirait sans doute enfermé dans son placard pendant que sa "famille" fêtait joyeusement l'anniversaire de son cousin. Le garçon aurait bien aimé savoir pourquoi il n'avait pas le droit d'être là mais il ne pouvait pas poser de questions. Il ne devait pas.
- Allez, dépêche toi ! Et ne fais pas tomber les gâteaux, bon à rien !
Puis ils étaient repartis dans l'autre sens alors que Pétunia pressait le pas. Harry aurait bien voulu ralentir pour mieux observer le parc devant lequel il passait et saluer des gens mais sa tante n'ayant pas l'air de bonne humeur sous son parapluie, il se pressa, laissant la pluie finir de le tremper jusqu'aux os.
- Range ça vite dans le frigo, ingrat ! Vernon et Dudley arrivent dans quatre heures. Tu prépareras le dîner pendant que je range la chambre de Dudley puis tu iras dans ton placard, ton oncle ne veut pas te voir.
Harry se mordit la lèvre. Aujourd'hui était un jour de fête alors il avait espéré… Espéré que Pétunia fasse une exception, qu'il puisse avoir au moins un repas, même des vieilles tartines avec le restant de fromage, il s'en contenterait. Il aurait au moins quelque chose dans l'estomac.
Mais non se dit-il quand il eut fini sa tâche en entendant Pétunia fermer le verrou du placard derrière lui. Peut-être valait-il mieux cela que les coups. Il soupira et ferma les yeux en s'allongeant sur sa couverture à même le sol. Peut-être aurait-il à manger demain? Il pouvait toujours espérer mais en attendant, il fallait qu'il se fasse oublier s'il voulait avoir une chance d'avaler quelque chose de la semaine. Mais comment pouvait-on se faire oublier quand on s'appelle Harry Potter, monstre et erreur de la nature à plein temps?
Note d'auteur : Voici un petit prologue de rien du tout ! J'avais prévu une double fanfiction parallèle. Voilà une suite de mots bien compliquée et difficile à vous expliquer. Tout dépendra de si j'arrive à écrire l'autre. En attendant, j'en entame déjà la première partie. Je vous tiens au courant de l'écriture de la deuxième fanfiction. Les explications seront données en temps utile si cette double-fanfiction parallèle nait vraiment.
Bref, j'espère avoir vos retours et que ce prologue vous aura plus ! A bientôt !
PS : J'écris une histoire avec un OC en personnage principal mais je ne sais pas comment elle sera reçue donc j'hésite à vous la partager. J'aimerais vos avis pour me mettre en confiance.
