Disclaimer : l'univers et les personnages appartiennent tous à Tolkien !
Époque : environs 540 PA. Après le Sac du Sirion, sûr et certain.
Edit 12/05/18 : Je viens de repasser pour les fautes. Bien qu'il soit tout à fait possible qu'il en reste encore.
Père refoulé
- Tu crois qu'on peut être là ? s'enquit Elrond s'agrippant fermement à une tuile.
- Ils ont pas dit qu'on ne pouvait pas être ici, donc on a le droit de passer par le toit, affirma Elros.
A quatre pattes sur le toit de la forteresse des deux derniers Fëanorion, les jumeaux Peredhil tentaient de s'échapper encore une fois. Depuis l'attaque du Sirion et la disparition de leur mère, ils étaient à la charge de leurs agresseurs, cela faisait maintenant deux années. Avec le temps, ils ne sursautaient plus en voyant arriver l'un des frères et ils en étaient même venus à les aimer.
Jamais les Fëanorion ne les traitèrent différemment que comme des membres de leur famille, ce qu'ils étaient par le sang. Pourtant, les jumeaux voulaient toujours fuirent. Ce n'était pas contre leurs cousins qu'ils aimaient presque comme des pères mais fuir puis se faire prendre en plein délit et gronder, les rassurait. Leur mère sauta dans la mer sans regarder en arrière, d'ailleurs elle se souciait bien plus de son caillou lumineux que de ses fils et leur père, jamais ils n'avaient rencontré Eärendil. Que les Fëanorion leur courent après quand ils fuguaient, leur donnait un sentiment d'être recherché et désiré, d'être aimé.
- Maglor n'a pas dit qu'on ne pouvait pas aller sur le toit, mais Maedhros il a dit que nous ne devions plus fuir, répliqua Elrond.
Elros se retourna vers son frère, lui faisant les gros yeux.
- Si tu veux tant que ça redescendre, je te retiens pas ! dit-il, se sentant trahi.
Elrond regarda son frère, indécis. Elros avançait rapidement sur le toit, atteignant la jonction entre les tuiles et le mur de la montagne. Respirant un grand coup, il suivit son jumeau, avançant beaucoup plus lentement jusqu'au moment où une tuile se délogea sous son pied, le faisant chuter à plat ventre et glisser le long de la pente.
– ELROS ! cria-t-il.
Elrond tomba du toit et saisit au passage la gouttière. Suspendu dans le vide, il entendit les tuiles entraînées par sa chute se fracasser bruyamment plus bas.
- ELROND ! cria Elros tout à coup terrorisé depuis l'autre bout du toit.
Le son des tuiles tombantes ameuta plusieurs elfes qui s'horrifièrent de la situation.
- Que quelqu'un aillent chercher les seigneurs Maedhros et Maglor ! tonna une voix. Tenez bon les enfants !
Elrond, suspendu à la gouttière, sentait ses bras le brûler et s'épuiser. Il regarda en-dessous de lui et bien mal lui en prit. Il était trois étages plus haut que le sol et bien qu'il vit une échelle être posée au mur, elle n'allait pas plus haut que le premier étage. A travers un gémissement apeuré, il entendit Maglor l'appeler.
- Atya ! pleura-t-il, laissant échapper pour la première fois le titre qu'il donnait à l'elfe.
- Atya ! résonna l'appelle d'Elros en échos à celui de son frère.
Elros, depuis le bout du toit, vit son frère le suivre quand lui avait le dos appuyé contre la montagne. Il ne s'attendait pas à ce que son jumeau dégringole et qu'il soit terrorisé, incapable de bouger. Quand il entendit Malglor plus bas, il pleura, appelant son père.
Maedhros et Maglor parlaient des réserves pour l'hiver quand un elfe vint à leur rencontre. Quand il s'arrêta à leur hauteur, il soufflait comme un bœuf. Il n'arrivait pas à formuler de phrase compréhensible tellement l'essoufflement et la panique lui tenaient la gorge mais il lui suffit d'aligner les mots « jumeaux », « toit » et « tomber » pour que les deux aînés filent au pas de course dans la direction indiquée.
Qu'elle ne fut pas leur surprise et leur peur quand ils virent Elros tout en haut du toit et Elrond accroché à la gouttière, son corps dans le vide.
Pour les Fëanorion, il ne faisait aucun doute qu'ils avaient tenté de fuir à nouveau, ce qui était leur jeu favoris. Quant à monter sur le toit, les jumeaux durent passer par la fenêtre de leur chambre au cinquième étage qui se trouvait être encastrée au milieu des tuiles.
- Elrond ! Elros ! s'écria Maglor.
Un duet de « Atya ! » lui répondit mais ni lui ni son frère ne relevèrent le nom.
Ils pénétrèrent dans le bâtiment, montant les volets de marches trois par trois. Quand ils arrivèrent à la chambre des jumeaux, la fenêtre se trouvait grande ouverte. Se penchant à travers elle, Maglor vit Elrond sur sa gauche, peinant à rester accroché à la gouttière.
- J'arrive Elrond, le prévint Maglor.
Il passa la fenêtre, se retrouvant accroupi sur les tuiles devant celle-ci. Il avança prudemment vers l'enfant au bord du toit. Quand il fut à son niveau, il prit les poignets d'Elrond et le hissa hors du vide. L'enfant s'agrippa fortement à lui, il eut d'ailleurs beaucoup de mal à lui faire lâcher prise quand il le passa à Maedhros.
Maglor retourna sur le toit et s'avança plus loin, prudent dans ses pas. Il dépassa la zone découverte de toutes tuiles laissée par leur chute. Arrivant près d'Elros, le semi elfe s'élança dans ses bras, crochetant les siens autour du coup de Maglor et ses jambes à sa taille. Tant bien que mal, l'elfe retourna vers la fenêtre et rentra dans la chambre.
Elrond ne voulait pas lâcher les vêtements de Maglor, s'y agrippant alors qu'il sentait les deux adultes tenter de le décrocher.
- Elrond, je dois aller chercher ton frère.
L'enfant relâcha un peu sa poigne, permettant à Maglor d'enlever sa tunique des mains d'Elrond et de le donner à son frère. Maedhros fut surpris de la force que mit Elrond à s'accrocher à lui quand il relâcha Maglor.
L'aîné des Fëanorion passa son bras droit sous l'enfant et plaça le gauche dans son dos. Elrond tremblait comme une feuille contre lui, reniflant de temps en temps. Maglor passa la fenêtre, avec Elros cramponné à son torse. Les Peredhil étaient effrayés de leur aventure sur le toit.
Tout ce petit monde déménagea dans la chambre de Maglor, en face de celle des jumeaux.
Il fallut un temps et beaucoup de patience de la part de Maedhros et Maglor pour calmer les jumeaux bouleversés. Des larmes silencieuses coulaient sur leurs joues et de violents tremblements les secouaient. Quand ils furent calmés, Maedhros assit Elrond sur le lit, Maglor faisant de même avec Elros. S'accroupissant à leur auteur, l'aîné des frères leur demanda pourquoi ils étaient montés sur le toit.
Les jumeaux se regardèrent, ne disant rien pendant un moment. Maedhros resta devant eux, Maglor planant sur ses épaules.
- … Pour..., commença Elrond dont la voix mourut quand les regards se tournèrent vers lui.
-Onvoulaitfuir, enchaîna très vite Elros.
L'elfe roux leva un sourcil, ayant parfaitement compris ce que dit l'enfant mais pas la raison.
- Il me semblait vous avoir clairement dit d'arrêter vos âneries, claqua Maedhros sans lever la voix.
- Tu n'as pas dit que l'on ne pouvait pas se promener sur le toit, intervint Elrond pour sauver son frère d'une réprimande.
- Je vois, dit Maedhros en plissant les yeux. Maglor, je te les laisse, dit-il en se redressant.
Il partit plus loin dans la chambre et s'assit sur une chaise dans un coin.
Les jumeaux ne savaient pas vraiment à quoi s'attendre. C'est Maedhros qui distribuait toujours les punitions, cela pouvait aller d'un temps au coin à une fessée. Sauf que généralement, il leur passait un sermon avant et après la punition. Cette fois-ci, rien.
Ils regardèrent Maglor prendre sa brosse à cheveux, un objet en bois large et lourd, et revenir vers eux.
- Bien, qui a eu l'idée de monter sur la toiture ? questionna Maglor en soupesant sa brosse.
Les jumeaux ne dirent rien. Elrond ne voulait pas dénoncer Elros et ce dernier ne voulait le dire non plus.
- Très bien, soupira Maglor. Je vais donc commencer par toi, Elros.
Ceci dit, l'adulte s'approcha de l'enfant mais Elrond se releva et se tint entre eux. Sous les yeux étonnés de Maglor, il vit Elrond rougir, d'abord les joues, puis les oreilles et enfin le cou. Il fuit aussi son regard, regardant à gauche de Maglor, du côté où ses yeux ne croiseraient pas ceux de Maedhros.
- C-c'est moi… qui voulut passer par le toit...
Il ne regardait toujours pas Maglor.
- Je vois, siffla le Fëanorion en plissant étroitement les yeux. Elros, va te placer à côté de Maedhros. Maintenant !
Hésitant à obéir, le peredhel sauta sur ses pieds à l'exclamation de Maglor et partit à côté de l'elfe plus âgé. Celui-ci plaça une main sur son épaule, lui faisant comprendre de ne pas bouger.
Maglor s'assit sur son lit et prit Elrond sur ses genoux.
-N'oublie pas que quoi que tu puisses faire ou dire, je t'aime, dit Maglor en lui caressant tendrement les cheveux.
Le souffle d'Elrond se coinça dans sa gorge à ces mots mais il ne put reprendre sa respiration qu'il se retrouva basculé sur les genoux de Maglor, le fessier découvert avant même qu'il ne puisse penser correctement. Tout aussi vite, il sentit un objet lourd s'abattre sur sa peau, cuisant sa chair.
Maglor descendait sa brosse en rythme, ne consentant pas à ralentir la cadence alors qu'il rougissait les fesses de l'enfant.
Elrond se mordit les lèvres, ne voulant pas pleurer mais quand la fessée passa sur le haut de ses cuisses, il hoqueta et ne put reprendre le contrôle. Maglor, entendant le peredhel pleurer bruyamment, commença à lui poser des questions.
- Pourquoi es-tu fessé ? demanda-t-il en ralentissent seulement un peu pour lui permettre de parler.
-Wevoui... houa..., bafouilla Elrond.
- Parle de manière compréhensible, châtia Maglor avec une frappe un peu plus fort.
- Aaahaaha... P-pa-arce que-que je sssuis m-moonntéé sur le toiiiiit, pleura Elrond toujours sans dessus dessous de son aventure précédente.
- Oui. Mais encore ?
Elrond pleura plus fort à la question. Il ne savait ce qu'il avait bien put faire de plus.
- Je sais paaaas, se lamentât-il quelque seconde plus tard.
Maglor fronça les sourcils. Elrond mentait-il encore une fois ou n'y pensait-il vraiment pas ?
Elros, regarda son frère prendre la première fessée. Il fut extrêmement choqué de voir Maglor l'administrer. Surtout avec sa grosse et large brosse à cheveux qui devait sans doute être bien lourde. C'était tellement différent de ce que faisait Maedhros, qui ne se servait que de sa main gauche pour fesser. Puis vint un interrogatoire, surprenant encore plus Elros qui se dandinait en essayant de mettre ses mains sur son derrière. Maedhros les lui claqua avec son moignon pour les chasser de leur nouvelle place, les replaçant le long de l'enfant.
Elros se sentit très mal quand la fessée continua pour Elrond quand il réalisa qu'il fut aussi châtié pour l'idée de grimper sur le toit. Même si ce n'était pas de lui.
Maglor fessa encore Elrond puis s'arrêta bien qu'il n'eut pas de réponse à sa seconde question. L'enfant, une fois redressé et assis entre les genoux de l'adulte, se calma doucement. Les caresses dans ses cheveux et les frottements dans son dos y étant pour beaucoup.
-Elrond, parla Maglor, tu as reçu une fessée pour être monté sur le toit, une chose particulièrement stupide, et pour m'avoir mentit. Oui, je sais de qui vient l'idée.
Le peredhel regarda Maglor avec de grand yeux, reniflant. Il essuya son nez avec sa manche que le Fëanorion retint loin de son visage. Il le mit debout, le tenant quand il chancela un peu et lui remonta ses culottes. Elrond se tendit quand le tissu entra en contacte avec sa peau enflammée. Elle faisait mal cette brosse !
Il fut poussé vers Maedhros qui poussa Elros vers Maglor. Devant l'elfe roux, ce dernier le moucha et lui se laissa faire, reniflant et hoquetant quelques fois. Il sauta presque sur les pieds de l'elfe aîné quand il entendit le premier coup de la brosse sur le fond d'Elros.
Maedhros passa sa grande main dans le dos de l'enfant et le lui frotta avant de le retourner vers la punition de son frère.
Elros pâlit quand Maglor parla de qui venait l'idée, il savait que c'était lui le coupable. Il se sentit poussé vers lui par Maedhros quand Elrond fut envoyé prendre sa place. Il essaya de croiser le regard de son frère mais celui-ci ne le regardait pas, les yeux au sol.
- Je suis désolé, chuchota-t-il devant Maglor.
- Je m'en doute bien, dit celui-ci sur le même ton en mettant Elros sur ses genoux. N'oublie pas, quoi que tu puisses faire ou dire, je t'aime.
La première fessée s'abattit plus durement que ce qu'il prévoyait et il glapit, la brosse étant bien plus dur sur sa peau tendre que la main de Maedhros. Il teint longtemps devant la douleur de la fessée et pas une seule larme ne coulait alors Maglor changea le rythme ce qui le surpris. Cela suffit à briser le barrage érigé et Elros commença à pleurer doucement. Contrairement à son frère, il était presque silencieux.
- Pourquoi es-tu fessé ? recommença Maglor.
- Parce que... je suis... monté... sur le... le toit, répondit Elros entre deux claques. Et... Et... Et..., dit-il sans arriver à aller plus loin.
- Et ? insista Maglor en ralentissent le rythme.
- Et... Parce q-que... je ne m-... me suis pas... d-dé-nnn-dénoncé, parvint-il à dire en haletant.
Elros eut du mal à sortir la dernière phrase, la culpabilité vis à vis de son frère lui nouant la gorge.
Maglor fessa encore un peu Elros puis le redressa en position assise, le fessier de l'enfant dans le vide entre ses jambes comme pour Elrond.
- Tu as été fessé pour être monté sur le toit et pour avoir entraîné ton frère dans ton idée particulièrement stupide.
Elros renifla et baissa les yeux, refusant de croiser le regard de Maglor. Ce dernier réconforta l'enfant en lui frottant le dos avant de lui remonter ses culottes et de le mettre debout devant lui.
Elros tressailli quand le tissu toucha les zones enflammées mais il trouva un certain réconfort quand Elrond fut poussé à ses côtés par Maedhros.
- Maintenant, entama Maglor, vous serez tout deux punis de dessert ce soir. Elros pour avoir essayé de me mentir par omission en laissant ton frère se dénoncer et toi Elrond, pour avoir répondu effrontément à Maedhros. Vous serez aussi couché dès le repas fini et votre toilette effectuée. Est-ce que c'est compris ? demanda sévèrement l'elfe.
- …
- Une réponse est exigée, réprimanda Maglor.
- Oui, dirent les jumeaux.
- Oui qui ?
- Oui Maglor ? hésita Elros.
- Oui Maglor..., souffla tristement Elrond.
- Maintenant, dans votre chambre. Je ne veux pas vous voir jusqu'au dîner, déclara le deuxième Fëanorion sèchement.
Le duo Peredhil ne se le fit pas dire deux fois et fuit vers la chambre d'en face.
- Maglor, tu pourrais au moins..., commença Maedhros.
- Non ! On en a déjà discuté et c'est non ! s'irrita le sus-nommé en fuyant la discutions.
- Kanafinwë Makalaurë Fëanorion ! s'énerva Maedhros. Nous les avons prit en charge entièrement, il serait temps que tu l'acceptes !
Ces mots se perdirent dans le vide du couloir, son frère déjà descendu.
Derrière leur porte, les jumeaux entendirent Maedhros ruminer dans sa barde contre son frère puis s'éloigner. Cependant, ils distinguèrent dans le marmonnement une phrase :
- Nous sommes tous les quatre une famille.
Donc, ce texte est le premier d'une série qui n'est pas encore écrite ! Comme toujours... En réalité, il ne s'agit que de quelques idées qui tournent, pour la plupart, autour de la famille et du pardon avec les personnages du Silmarillion.
Pour le titre, « Apsenossë », c'est un mot que j'ai créé de manière absolument barbare en contractant les mots quenya issus du dictionnaire de Ambar Eldaron :
apsene- : pardonner (+datif pour ceux qui sont déjà pardonnés) ;
nossë : clan, famille, maison, descendance ;
donc oui, ce mot est une aberration linguiste mais je ne suis pas linguiste, malgré mon amour des langues étrangères. Je ne comprends pas grand chose au datif, gérondif et touti quanti... Déjà que je peine à me dépatouiller entre le conditionnel, le subjonctif et je ne sais plus quoi en français...
Je m'excuse des fautes qui se promènent très certainement encore, bien que j'ai fait de nombreuses relectures.
Et surtout, les reviews ne mangent pas de pain ! Je serais ravie de vous répondre, tant que vous avez un compte pour que je puisse le faire.
