Au-delà de la Montagne aux Esprits, sur une île drapée de brume épaisse, se dressait l'arche de pierre qu'on appelait la Porte du Ciel. Ceux qui s'en étaient approchés d'assez près disaient avoir entendu des murmures, le souffle rauque d'une bête endormie.
Elle était aussi respectée – aussi crainte et autant évitée – que l'île des Fortunés ou le lac mystérieux dont on disait qu'il était le seuil d'Avalon dans le pays voisin.
Chaque contrée avait ses dieux et ses légendes.
Mais lorsque les étrangers aux yeux d'or apparurent sur leurs terres et qu'il ne se passa pas un jour sans qu'ils ne perdent de bataille, le seul espoir devint la rumeur qui venait de par-delà la mer. On disait qu'Uther Pendragon avait vaincu les sorciers et établi la paix dans son royaume depuis presque vingt ans.
Il était temps de conclure une alliance.
