On sonne à la porte et je n'ai aucun scrupule à accuser Amandine de venir troubler ma tranquillité. Ca fait trois jours de suite qu'elle vient me faire des adieux larmoyants.
J'étais tranquille sur mon balcon à profiter de la nature sauvage qui s'étend à perte de vue. Des montagnes majestueuses dont les sommets baignent dans des nuages encore roses de la lumière du matin.
Le silence seulement troublé par les clochettes de quelques vaches, l'immobilité du paysage seulement agité par quelques petits lapins qui … copulent ?
J'hésite, c'est moi la voyeuse ou c'est eux les exhibitionnistes ?
Parce que j'ai franchement pas envie de me bouger juste pour préserver l'intimité de saletés de bêtes dont les hormones s'excitent juste quand ils passent sous mon nez. Si ça se trouve c'est moi qui provoque ça. C'aurait été un pouvoir fabuleux si ils ne s'appliquaient pas seulement aux animaux. Et puis tant pis, je reste. Du moment que les vaches reste tranquille.
Et puis ça me fait penser que-
« - C'est moi où y'a des lapin qui copulent juste sous ton nez sans que ça te déranges ?
- Ils pourraient le faire sur mon dos que ça me dérangerais pas tant qu'ils restent silencieux. »
Amandine franchit la baie vitrée qui la séparait de son amie et l'observa un instant en soupirant d'exaspération. Affalée sur un transat son fidèle cahier et un stylos entre les mains, ses long cheveux noir dégringolant dans un dégradé de légères boucles sur son visage concentré sur ce qu'elle écrivait.
Céline avait toujours été comme ça. Elle semblait toujours porter plus d'attention à son cahier qu'à ce qui l'entourait et paradoxalement il n'y avait personne de plus attentive qu'elle. Maintenant encore, elle était plongée dans ses écrits ignorant son amie qui s'affala tranquillement sur elle faute de place sur le transat.
Céline ne releva pas trop habitué à l'attitude tactile de son amie, elle repoussa les cheveux châtain clair d'Amandine qui lui obstruait la vue et continua d'écrire en essayant d'ignorer les cercles imaginaires que traçait son amie sur sa peau pâle.
Voyant que malgré son petit manège Céline restait de marbre, Amandine tenta une solution plus radicale.
« - Waaaayeuuuh !
- Rooh ça va Lin', c'était qu'une petite pincette de rien du tout, se justifia Amandine avec son joli sourire enjôleur et ses yeux noisette pétillant de malice. »
- Arrêtes de faire ce que ton unique neurone te dicte de faire, tu veux ?
Céline continua de grogner quelques insanités avant de refermer son cahier signifiant ainsi à son amie qu'elle avait toute son attention.
« - Mais tu te rend compte Lin' ! Tu pars demain soir pour l'Angleterre ! S'égosilla Amandine.
- Je peux savoir pourquoi tu lèves le petit doigt en disant ça ?
- Bah … Angleterre-thé, thé-petit doigt levé !
- Logique implacable …
- N'est ce pas ? Alors, alors ! Tu m'as toujours pas dit comment ton père avait réagit !
- Comme un père qui apprend que sa fille est virée définitivement de son école pour, je cite, « avoir tenté d'assassiner un camarade ».
Amandine écarquilla les yeux et sa bouche s'ouvrit sous la stupéfaction.
- Naaaaaaaaaaaan, ils ont vraiment mis ça comme motif d'exclusion ?!
Céline acquiesça et déjà ses lèvres commençaient à s'étirer doucement. Son amie essaya de garder un air impassible sur son visage ce qui était largement raté. Pour Amandine, garder une expression neutre c'était équivalent à une grimace de souffrance. C'est avec des éclats de rire dans la gorge qu'elle lui demanda :
- Et ton père qu'est ce qu'il a dit ?
- « T'as foutu un élève de septième année dans le comas ?!
Deviens Auror ma fille. »
S'en fut de trop pour les deux filles qui rirent à gorges déployées pendant un bon moments avant que le père de Céline ne l'appelle de l'étage d'en bas.
C'est clopin clopant, les abdos douloureux d'avoir trop rit, que les deux jeunes filles se retrouvèrent devant le père de Céline. Un bel homme blond au teint mâte et avec les yeux d'un bleu foncé profond comme l'océan et où quelques nuances de bleu plus clair faisaient leur chemin. Les yeux étaient la seule chose qu'elle avait héritée de son père avec quelques traits du visage comme les pommette hautes pour le reste elle était le portrait craché de sa mère, selon son père. Le même teint pâle, la même petite bouche rose et charnue constamment étiré en un petit rictus moqueur, un petit nez mutin et la même silhouette délicate et inoffensive.
« - Etre ma fille n'est pas une raison pour te balader dans ma maison en pyjama tu sais, intervint une voix douce mais néanmoins autoritaire.
- Comme tu dis je suis à la maison, je me balade comme je veux, répliqua Céline en se précipitant vers le gâteau à peine sorti du four tandis qu'Amandine cherchait déjà de quoi le découper.
- Pas quand ton pyjama se résume à un débardeur et une culotte, gronda son père avec une lueur de malice dans ses prunelles bleues.
- Laisse moi manger en paix, ça ne te dérange pas d'habitude papa, t'aime pas snoopy ?, soupira la jeune fille en prenant des verres, Amandine ! Sors des boissons du frigo !
- Ouai, ouaaaaai ! Elle est où la crème chantilly ? »
Ce n'est qu'une fois attablé et la bouche pleine de gâteau au chocolat que les deux filles se rendirent compte d'un détail. Tout était absolument normal, certes, la cuisine toujours aussi beige et lumineuse, donnant à la fois sur le salon où un feu crépitait doucement et sur le grand jardin à travers la baie vitrée. Là était le problème. Pourquoi une dame se tenait elle juste là ?
Amandine fut la première à réagir.
« - Bonjour, ça va ? »
Il eu un silence. Dans un premier temps, Céline se serait frapper la tête contre la table, une dame inconnue au bataillon débarque et tout ce qu'elle a à dire c'est « ça va ? ». Dans un deuxième temps elle fusilla son père du regard, celui-ci lui souriait à pleines dents. Il savait qu'il y avait quelqu'un et ne l'avait pas prévenu de s'habiller correctement.
« - Moi ça ne me dérange pas mais ça ne convient pas tout le monde, dit il d'un air faussement sévère, et puis tu sais que j'adoooore snoopy, fini-t-il en faisant la tête de la gamine énamourée. »
Nouveaux silence, que seul les bruits de mastication d'Amandine troublaient.
« - J'aimerai bien qu'on me présente si ce n'est pas trop demandé, Nathan. »
C'était la dame qui avait parlé. Elle avait un petit accent que Céline jugea anglais, elle avait l'air brune sous son chapeau et ses yeux bruns lançaient des éclairs, sa bouche fine était pincé sous l'impatience et sa fine silhouette se déplaça pour se retrouver face au deux jeunes filles.
« Bien sûr, Jessica. Jessica voici Céline ma fille, Céline voici Jessica Kimbley une amie de longue date et ta tutrice tout le temps que tu sera en Angleterre pour ta scolarité » devant le regard accusateur de sa fille il ajouta « tu sais que mon travail ne me permet de me déplacer en dehors de la France ma belle. »
Céline le savait mais elle eut tout de même un pincement au cœur. Elle n'avait pas le choix, Poudlard était la seule école de sorcellerie qui l'avait accepté après son renvoi de Beauxbâton. Elle avait tout essayé pour y échapper et malheureusement elle parlait trop bien anglais pour laisser passer cette chance, selon son père. Pff, tout le monde parlait anglais d'abord.
Résignée mais tout de même reconnaissante envers cette femme qui la prendrai sous son aile sans la connaître, Céline se leva alla lui serrer la main.
La sorcière eu l'ai surprise puis une furtive lueur amusée passa dans son regard au moment où Céline dans une révérence bien française la salua dans un anglais parfait. Cela aurait pu être élégant, habillée et sans snoopy.
« - Mes hommages madame, j'espère ne pas vous faire regretter trop tôt d'avoir accepter de prendre soin de moi. »
Puis l'air de rien, alors que son père riait doucement, elle se redirigea vers la table au côtés d'Amandine avant de s'adresser de nouveau à Mme Kimbley.
« Un peu de gâteau ? »
On a tous des ennemis.
Ou du moins des gens qu'on ne peut pas sentir. Pour moi cher journal ce Gabriel restera à jamais le numéro un des ennemis de Céline Delaplume.
Non seulement il me pourrissait le paysage à Beauxbâton, mais même à moitié mort il me pose des problèmes.
Mon père à reçu une lettre du Ministre en personne. L'illustre Babel à daigné nous porter attention dans le seule but de me menacer.
De quoi, à ton avis ? De quoi pouvons nous menacer une gamine de quinze balais qui a accidentellement presque mis à mort son camarade d'école ?
Parce qu' il ne va pas mourir cet idiot, un simple protego n'a jamais tué personne.
Certes, à part si on admet qu'un individu A lance dans toute sa fureur un incendio sur un individu B et que cet individu B dans un ultime réflexe contre avec un protego ce sort, qui à quand même une assez grande capacité magique. En effet cela peut engendrer que l'individu A se retrouve pour le moins soufflé par la déflagration de la contre attaque et qu'il aille se fracasser à grande vitesse contre un mur. J'avoue que moi non plus je ne m'y attendais pas, je me suis un petit peu laisser emporter pas l'adrénaline.
Nom d'une pipe ! Il m'envoyait un incendio en pleine gueule, j'ai eu le droit de ne pas mesurer la force de mon bouclier devant la boule de feu qui me fonçait dessus non ? C'est que j'ai quand même flipper moi. Et puis heureusement qu'Amandine était là puisque c'est elle qui a fait les sorts de premier secours. Elle lui à probablement sauvé la vie.
Cette garce.
Elle n'aurait pas dû. Ce mec est un ingrat, il l'a aussi accusé alors qu'elle lui a sauvé la vie. Du coup elle aussi se retrouve sur le fil puisque qu'elle est considérer comme ma « complice ». Encore un écart de conduite et elle est renvoyé.
J'avoue que j'espère qu'elle fera une grosse connerie, comme ça elle me rejoindra à Poudlard. Je sais qu'elle y pense. Affaire à suivre.
Mais revenons à nos citrouilles, je disais donc que pour punir une gamine de quinze ans d'un tel accident, on la prive de sucreries, on lui rajoute des devoirs de potions et de métamorphose, au pire on la gifle. Oui, c'est ça. Une bonne gifle et on en parle plus.
Mais ça n'a pas l'air d'être la punition lambda pour monsieur Babel. Je plains ses enfants.
Comment ça il n'en a pas ?
Hé bien, au fond ça ne m'étonne pas, ils sont morts punis par leur père.
« Comment ça tu prends des bonbons en cachette Maurice ?! Allez hop, files à Azkaban ! »
Oui journal, t'a bien entendu je ne plaisante qu'a moitié. Dans sa lettre super pompeuse Babel menace de m'envoyer à la prison d'Azkaban si jamais un autre fait de ce genre à lieu, mineure ou pas. Comme si cela ne suffisait pas à Beauxbâtton, je suis aussi fiché comme serial-killer-futur-mangemort-bras-droit-de-tu-sais-qui. Tout ça parce que cet abruti de Gabriel est le fils d'un je ne sais quel haut conseiller, bref un ami intime du grand manitou. Evidemment j'en savais rien, tu penses bien que j'aurais essayé de sortir avec lui et pas de l'assassiner.
Inutile de dire que cette nouvelle étant arrivé quelques heures avant le grand départ mon père s'est indigné contre le monde magique entier et à jugé nécessaire de rallonger de trois kilomètre la liste de recommandations et conseils sur le quai de la gare tandis qu'Amandine a rit nerveusement en lançant pour détendre l'atmosphère un « trop coooool, j'ai une amie criminelle ! ».
M'enfin mise à part ses broutilles, les adieux auraient pût être simple si Amandine n'avait pas décidé de les humidifier. Et que je te sers dans mes bras, et que je te dis des mièvreries, et que je pleure et m'essuie ma morve sur ton pull. Ou elle crois que ce train me mène tout droit rouler une pelle aux détraqueurs ou elle fait ça juste pour me faire royalement chier car elle sait combien je n'aime pas les démonstrations d'affection.
Je sais que c'est la deuxième solution. Amandine est loin d'être bête malgré ses airs de fille simplette. Je la connais autant qu'elle me connais elle n'a cessé de me coller depuis notre première année. Elle est rapidement devenue la personne dont je suis la plus proche en dehors de mon père souvent absent. Et je sais qu'il lui en ai reconnaissant de me coller autant. Il doit culpabiliser de ne pas être souvent là à cause de son travail « top secret » comme je l'appelai étant petite, car il ne m'en parle jamais, et il se repose sur Amandine pour ce qui est de ma vie sociétale. C'est sûre que si Amandine n'était pas là je serais devenue misanthrope. Va savoir pourquoi elle a jeté son dévolu sur moi en première année.
Cette fille ne peut s'empêcher d'aller voir tout le monde que se soit pour sympathiser ou les embêter.
Je me rend compte en parlant d'elle que la savoir rester là bas me dérange. Savoir qu'en sortant du train cette sangsue ne viendra pas se pendre à mon cou en criant des absurdités, me fait mal.
Et pour la première fois je regrette d'avoir blessé cet idiot de Gabriel.
« - On est arrivé Céline arrête d'écrire on doit se dépêcher d'acheter tout ce qu'il te faut sur le chemin de traverse. »
Et en plus je suis forcé de parler Anglais vingt quatre heures sur vingt quatre, car Jessica ne veut pas parler français même entre nous.
What else ?
« - Céline !
- Oui, oui ça y'est je viens Jess.
- C'est Miss Kimbley, pour toi effrontée, j'ai quand même l'âge de ton père. Avances.
- J'ai déjà l'impression d'être à Azkaban, souffla l'adolescente en remettant son journal dans son sac à main, sans vouloir vous offenser Miss Kimbley, ajouta-t-elle en voyant le regard noir qu'elle lui adressait.
- Ne plaisantes pas avec ça, tu n'a pas l'air de te rendre compte de la situation dans laquelle tu es alors ne te fais pas remarquer, dit elle acide, et cesse de m'écraser le pied avec ta valise !
- Elle fait trois fois ma taille et mon poids, vous pouvez utiliser votre baguette magique pas moi ! s'exclama Céline qui tirait sa valise et un sac de sport à bout de bras en plus de son sac à mains en haletant et jurant comme un charretier.
- Quelle idée de prendre autant d'affaires aussi, soupira d'agacement Miss kimbley, Rei minor !
Aussitôt la valise et le sac de sport devinrent si petit que Céline pût sans difficulté les glisser dans son sac. Elle adressa un grand sourire satisfait à sa tutrice qui roula des yeux avant de s'en aller à grand pas.
L'arrivée en Angleterre fut moins difficile que ce à quoi s'attendait Céline. Les gens parlaient dans un anglais tout à fait compréhensibles par la jeune française et semblaient la comprendre ce qui lui valait un sourire béat pendant tout le trajet. Même une petite peste n'était pas arriver à la démoraliser en imitant grotesquement son accent, Céline s'était seulement contenté de lui tirer les cheveux une fois que sa mère lui tourna le dos.
D'ailleurs Miss Kimbley la sermonnait encore pour cet écart de conduite.
« - Non mais franchement, moi qui pensait que ton père avait été suffisamment sévère pour t'éduquer, continuai-t-elle à s'égosiller en bifurquant dans une allée étroite et sale.
- Il n'en a pas eu besoin j'ai toujours été sage, se justifia Céline en rentrant à son tour dans un genre de bar miteux.
En général, ajouta elle devant le regard sceptique de sa tutrice. »
Celle-ci l'ignora et se dirigea droit vers le comptoir ou un vieil homme somnolait, laissant la magie laver les verres et balayer le sol. Céline évita une chaise volante et un balai maniaque avant de pouvoir rejoindre Miss Kimbley, en observant toujours curieuse le bar. Tout était fait de bois usé et malgré les balais qui s'agitaient dans tout les sens le parquet regorgeait de tâches de boissons, la lumière du jour rendu grises par les vitres sales éclairait une pièce où les tables semblaient s'empiler les unes sur les autres et au fond un vieil escalier se perdait dans le plafond.
« - Bonjour Tom, nous voulons passer à l'arrière s'il te plait.
Le vieil homme émergea aussitôt de son sommeil et se mit au garde à vous.
- Tout de suite ma p'tite dame. Vous prendrez bien une petite bière au beurre avant ?
- Non Tom nous sommes pressé, répondit sèchement Miss kimbley.
Et alors que déçu le bar man les menait vers l'arrière du bar dans une petite cour en briques rouge Céline glissa à l'oreille de sa tutrice :
« Bah alors, ma p'tite dame, on est fâchée ? »
Ce à quoi elle répondit par un grognement agacé avant de la pousser contre un tas de carton vides. Et alors que Céline s'insurgeait de tant de violence en clamant le droit des enfants et lui récita le code pénal français, Miss kimbley leva sa baguette magique et pointa certaine brique de pierre dans de grands gestes. Et elles se déplacèrent de sorte à dévoiler une allée de boutiques haute en couleurs et fourmillant de vie.
« - Ah, c'était pour ça, murmura bêtement Céline toujours empêtré dans ses cartons »
Miss Kimbley sans lui accorder un regard s'engagea dans le chemin de traverse avec un petit sourire moqueur coller au visage. La jeune fille se dépêcha de ramasser ses affaires et de la suivre en rajustant sa veste et sa robe.
Le chemin de traverse n'était pas de beaucoup différent de l'avenue des fées que connaissait Céline, toujours ses même boutiques saugrenue, vendant des objets nécessaire au sorcier et d'autre complètement insolites comme un détecteur de pervers qui criait « au viooooool » à chaque fois qu'on en croisait.
Des baguettes, des robes de sorciers, des affaires scolaires, des hiboux, des rats, des serpents, ça bougeait de partout, ça criait de partout et toujours ses premières années qui déambulaient perdue dans ce joyeux fouillis.
Cependant Céline ne put s'empêcher de trouver l'avenue des fées bien plus…chic. On est français ou on l'est pas.
Néanmoins ce joyeux bazar lui plaisait assez. Elle se laissa traîner sans rechigner par Miss Kimbley de boutiques en boutique et au bout d'une heure elle se retrouva avec de nouvelles affaires scolaires, robes de sorcier ainsi que son nouvel uniforme. Et sans aucun doute, l'uniforme français était bien plus classe.
En sortant de chez le libraire les bras pleins de livres elles prirent le chemin d'un bar tout ce qu'il y avait de plus chaleureux et propre.
« - Enfin un bar digne de ce nom ! Ah ces anglais … »
Céline se précipita à une des rares tables libres et déposa toute ses affaires et sans ralentir se jeta sur le comptoir où elle commanda
« Ce qu'il y'a de plus nourrissant par pitié ! ». Elle revint à table en portant elle-même un plats remplie de crêpes et deux bières au beurre sous le regard exaspérée de sa tutrice. Et alors qu'elle s'empiffrait de crêpes au chocolats en reconnaissant leur qualité malgré leur origine, une voix hautaine et méprisante la dérangea.
« - Les françaises ne sont pas censé avoir un appétit d'oiseau ? »
Aussitôt des rires fusèrent de derrière elle. Céline ne se retourna pas de suite. Non. Elle prit soin de terminer sa crêpe, de boire une grande gorgée de bière au beurre et de rassurer sa tutrice du regard qui lui intimait l'ordre silencieux de ne pas relever la provocation.
Puis tranquillement se retourna et fit face à ses agresseurs. Car oui, l'interrompre dans son goûter n'était autre qu'une agression pure et dure.
« - C'est que, c'est tellement rare que les anglais fassent quelque chose de potable, que j'en profite, vois tu. »
Pour le coup les rires se transformèrent en protestation indignés et Céline crut déceler le mot « raciste ».
« - Oooh, Tout de suite les grands mots ….
- Celine ! »
La jeune fille croisa le regard furibond de sa tutrice et se tut aussitôt. Elle ramassa ses affaires et suivit penaude les grandes enjambée de Miss Kimbley qui sortit du bar en un coup de vent.
Céline marchait à ses côtés en attendant que la dame se décide à lui passer un savon. Et plus le silence durait plus cela promettait de ressembler à un passage à tabac. Elle eu un élan de sympathie pour les détraqueurs tout d'un coup.
« - Tu es satisfaite ? »
La voix glaciale de sa tutrice lui fit l'effet d'une gifle. Céline ne savait pas trop quoi répondre surtout que de son point de vue un aussi insignifiant crêpage de chignon entre demoiselle ne valait pas qu'on s'énerve autant. Se doutant qu'il y avait quelque chose d'autre, elle préféra se taire, histoire de ne pas finir dans le mur.
Miss kimbley soupira longuement avant de s'immobiliser soudainement et faire face à la petite inconsciente qu'on lui avait refilé.
« Tu semblait être quelqu'un d'assez perspicace mais les apparences sont toujours trompeuses. »
Céline ne releva pas, elle sentait que si elle la laissait vider son sac elle pourrait enfin savoir à quel point elle était dans la merde.
« Penses tu que ton père, papa poule comme il est, aurait accepter de t'envoyer aussi loin de lui si ce n'était pas une question de v… d'urgence ?
Même si tu ne sais rien des activités de ton père ton cerveau aussi sous développé soit il, n'a t il pas pu faire le lien entre ta soudaine notoriété dans les magasines sorciers et son envie soudaine de t'envoyer en Angleterre ? L'objectif et de te faire oublier et toi tout ce que tu trouve à faire c'est de provoquer une dispute dans le bar le plus fréquenté du monde magique ! »
Céline encore une fois ne fit pas attention aux insultes, seul une chose l'intéressait
peut être qu'elle pourrait lui faire cracher le morceau …
« … et ne me regarde pas comme si j'étais du chocolat, je ne te dirait rien le boulot de ton père ! »
Raté.
Miss kimbley soupira plus fort encore et tourna les talons. Au fond elle ne pouvait en vouloir à cette gamine elle ne savait rien. Et si elle ne savait rien peu importe le nombre d'insinuation plus ou moins poussés qu'elle ferait elle ne comprendrait pas. La tenir dans l'ignorance était une très mauvaise idée selon elle, mais c'était la volonté de Nathan.
Elles déambulèrent un long moment à travers les rues biscornu du chemin de traverse, puis les boutiques se firent de moins en moins nombreuses et les lumieres s'allumaient en même temps que le soleil déclinait. Céline remarqua à plusieurs reprises le regard suspicieux de Miss kimbley et elle pris un certain temps avant de comprendre que ce n'était pas elle qu'elle surveillait mais autre chose. Sa tutrice s'arrêta enfin devant ce qui semblait être une auberge.
Céline grimaça, les Anglais étaient ils toujours obligé de faire dans le bizarre ?
Parce qu'il était difficile de trouver un semblant d'harmonie entre le sphinx siégeant fièrement sur la rampe de l'escalier et la fée qui voletait un peu partout sur le perron en semant une poudre blanche.
Poudre blanche qui n'avait rien de magique, ni d'enfantin.
« C'est quoi ça ? Une fée toxico ? »
Miss Kimbley se retourna vivement vers l'insolente un air furieux sur le visage.
« - Excuses toi, idiote !
- Hein... mais j'ai rien fait ! »
Elle n'eu pas le temps de réaliser que la fée se figea et se retourna lentement vers elle, arborant un rictus mauvais. Céline remarqua qu'elle avait des canines étrangement aiguisées. Puis la fée fondit sur elle.
« - Toxicoooo ! Toxicooooo ?! Parce que nous les fées on peut pas s'amuser heinnn ? Fille de ***** de**** à ***** ! On est censé planer avec quoi nous ?! En sentant les tulipes ? »
Miss Kimbley réittera son conseil d'un coup d'oeil assassin à Céline mais celle ci ouvrit la bouche pour tout autre chose.
« Mais je t'emmerde moi. Fille de ***** de**** à ***** toi même ! J'critiquait pas c'est même cool, t'es originale au moins, alors lâches mes cheveux ! »
La fée sembla se détendre, aussitôt elle libéra Céline la recoiffa et se remit à flâner en jettant un peu partout sa poudre suspecte tout en murmurant « cool et originale hihihi, cool et originaaaaaaal ... »
Miss kimbley soupira une nième fois pour cette journée et tira sans douceur Céline à l'intérieur de l'auberge. Cette fille était irrécupérable.
…...
