Chapitre 1

Je suis de retour à New York, je viens de terminer mes études en Allemagne. J'y suis restée plus de dix ans là-bas. Mes parents ayant été mutés pour un nouveau travail. Bien mieux payé, et placé dans la capitale. Je suis devenue bilingue. Pourquoi je suis retournée dans la ville de mon enfance ? J'avais trouvé moi aussi un emploi dans le journalisme, correspondant à la finance et à la technologie chez Oscorp Industries. Mais quelque chose me manquait. Des souvenirs jaillissaient depuis quelques années dans ma tête. Me rappelant certaines personnes que j'avais connues ici. Et maintenant, je travaille pour l'un d'eux. Le père Osborn.

Cela fait une semaine que je suis de retour, je peux seulement que maintenant me reposer. J'ai enfin le droit d'avoir quelques jours de repos, trois, à vrai dire, de quoi en profiter pour revoir quelques personnes dont je me souviens justement parfaitement, mais je ne sais même pas s'ils habitent encore ici. En rentrant chez moi, je me jette sur mon ordinateur pour chercher le nom de Parker. Je mets un certain moment avant de trouver une véritable adresse. Je la note, et me dépêche de sortir de chez moi. Je ne sais pas du tout comment y aller. Je connais à peine le chemin pour me rendre au travail et revenir à la maison. Je prends finalement le taxi, dès que j'arrive à en choper un sur le trottoir un peu plus loin de ma porte d'entrée. Je lui file l'adresse et il m'emmène sans broncher devant chez lui.

Quelques minutes plus tard, je me trouve enfin dans sa rue et le taxi me laisse devant sa maison. Je regarde depuis ma fenêtre la façon dont ce lieu a été construit. Je suis curieuse, j'aime bien regarder où je mets les pieds. Non pas pour en faire un article, mais pour mon intéressement personnel. Je souffle et me lance en sortant définitivement de la voiture après avoir payé le taxi. Plus je m'avance vers les escaliers qui me mènent à cette porte, le stresse monte. Va-t-il me reconnaitre ? Sait-il que j'existe encore ? C'est ce genre de questions qui me font généralement rebrousser chemin et abandonner alors que je suis si près du but. Mais je devais en avoir le cœur net, heureusement pour moi, un côté courageux qui me permet de donner une réponse positive ou non à mes doutes du moment. Alors que j'allais frapper énergiquement à la porte, je vois une jeune femme à la chevelure châtain foncé, et plutôt âgée, ouvre la porte. Comment savait-elle que j'allais frapper ? Était-elle devin ?

— Excusez-moi, mais vous marchez sur notre journal, dit-elle en me montrant du doigt ce fameux journal.

Je m'excuse et me baisse pour le lui donner, la main tremblante. Ne sachant pas trop par quoi commencer. Dois-je me lancer ou plutôt partir ? Je secoue la tête pour me redonner une dose de motivation.

— Est-ce que tout va bien mademoiselle ?

— Oui, je suis désolée de vous déranger, mais je voulais savoir si Peter Parker vivait toujours ici ?

— Bien sûr, mais il est encore en train de dormir. Dois-je le réveiller ?

— Euh… Pas nécessairement.

— Est-ce important ?

— À vrai dire, si je suis là, c'est parce que je suis de retour à New York. Vous ne devez sûrement plus vous rappeler de moi. Ça doit bien faire, onze an que je suis partie en Allemagne.

— Nous nous connaissons ? Peut-être que si vous me disiez comment vous vous appelez, des souvenirs me reviendraient.

— Je m'appelle Lizzle Hubble, j'étais dans la même école que lui et Harry Osborn.

— Ha, je me souviens d'Harry. Et de vous. On ne vous appelait pas les inséparables ?

— Si ! Mais finalement, nous avons tous pris des chemins différents.

— Venez, entrez.

— Je ne veux pas vous déranger ! Je repasserais !

— Vous ne nous dérangez pas, je vais aller réveiller Peter. Il sera ravi de vous revoir.

— S'il se souvient de moi.

J'entre alors un peu plus tranquille, mais toujours aussi agitée à l'idée de pouvoir rencontrer à nouveau un vieil ami d'enfance. Allait-il avoir la même réaction positive que cette femme dont je ne connais même pas son prénom ?

Évidemment, même si la décoration change dans chaque maison que je rencontre, il y a toujours ce rituel typique, où tu vois des photos de familles partout dès que nous entrons dans le couloir. Je peux voir au fur et à mesure que j'avance, le changement physique total de Peter. Grandissant au fur et à mesure. Je finis par m'arrêter avant d'entrer dans la cuisine, devant une photo où lui et une femme semblent très complices, et plutôt jolie avec sa chevelure blonde. La femme remarque que je me suis arrêtée et revient vers moi. Elle prend la photo et la met au plus près de mes yeux comme si je ne la voyais pas assez bien.

— C'est la petite amie de mon Peter, Gwen. Ça fait quelques années qu'ils sont ensemble maintenant. Elle est tellement parfaite comme belle-fille. J'aimerais bien qu'ils marient.

À cette remarque, j'eu un petit pincement au cœur, mais j'étais tout de même très contente pour lui, qu'il est trouvé chaussure à son pied, ce qui n'est toujours pas le cas pour moi, ayant vécu pendant de longues années avec le passé que nous avions en commun. Je ne pouvais pas oublier notre trio.

Je lui lance un faible sourire, puis elle repose la photo avec délicatesse sur le meuble. Elle m'invite de nouveau à la suivre jusque dans la cuisine. Nous y entrons, et cette fois, c'est une pièce très lumineuse, qui s'ouvre à ma vue. Très bien meublée également. Elle devait sûrement avoir tous les ustensiles nécessaires pour accueillir au moins dix invités.

— Asseyez-vous ! Désirez-vous boire quelque chose ? Du thé ? Un café ?

— Du thé, de préférence, si cela ne vous dérange pas.

— Bien sûr que non !

Elle s'active à me préparer mon encas, avant mon diner de ce soir. Je n'avais presque rien mangé de la journée.

— Au fait, je ne me suis pas présentée, je suis May Parker, la tante de Peter.

— Je me souviens que vaguement de vous, Peter m'avait parlé de vous, mais je ne vous avais pas encore rencontré. C'est alors un plaisir pour moi de vous voir, enfin, depuis tout ce temps.

— Le plaisir est partagé. Vous me semblez adorable comme jeune femme. Quel âge avez-vous maintenant ?

— Ouf, j'ai 20 ans désormais.

— Le temps passe vite !

— Comme vous le dites.

La tellière siffle, et annonce que l'eau est prête. Elle me donne une tasse remplie et m'annonce qu'elle va de ce pas réveiller Peter. Qu'il dort déjà depuis bien trop longtemps !

Lorsqu'elle quitte la cuisine, j'entends des pas lourds montants jusqu'à la chambre du jeune homme. Peu de temps après, c'est des coups dans une porte et les hurlements gentillets de sa tante qui raisonnent jusqu'à moi. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un faible sourire. Personne ne m'avait réveillé ainsi depuis que je suis née. Et heureusement, Dieu sait combien d'engueulades, j'aurais eu juste après si l'un de mes parents osait le faire.

Je finis par entendre une porte s'ouvrir, et la voix de Peter légèrement endormie râler, comme prévu.

— Quoi ? Je n'ai pas cours ce matin.

— Tu as de la visite ?

— Ha bon ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?

— Je pensais que tu nous entendrais de ta chambre.

— Je ne suis pas Superman, je n'ai pas une ouïe aussi fine que lui. Même si j'aimais entendre à travers les murs.

— Cesse ton humour, habille-toi. Dépêche-toi.

Il obéit tant bien que mal à sa tante et il fut même plus rapide qu'elle à descendre. Alors que je suis en train d'avaler une gorgée du thé de préparée par les mains de May, je tourne les yeux, lorsque je l'entends entrer dans la cuisine, en courant et essoufflé. Sally le rejoint peu de temps après derrière lui.

— Je ne comprends pas, je pensais que c'était Gwen, moi !

— Je ne t'ai jamais dit que c'était elle.

— Qui est-ce ?

Alors il ne se souvient plus de moi ? Je serre mes doigts fins et petits contre la tasse, encaissant attention de ne pas la casser fragile comme elle est. Mais je peux comprendre, après toutes ses années d'absences.

— Tu ne te souviens pas ? Toi, Harry et elle étaient inséparables, de ce que tu nous racontais à ton oncle et moi. Lizzle Hubble. Vous étiez dans les mêmes écoles jusqu'à ce qu'elle déménage en Allemagne.

— Je me doute que tu pensais que ta petite amie était là. Je ne voulais pas que ta tante te réveille.

— Il le fallait de toute façon, se défendit-elle.

— De toute façon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps.

Je venais tout juste de terminer mon thé, et le fait que Peter ne se souvienne plus de moi ne me donnait pas plus envie de rester ici. Mais je n'en espérais pas plus également. Je me lève, prête à partir et à les laisser tranquilles. Je ne laissais même pas le temps de répondre à Peter, je connaissais déjà sa réponse. Elle me raccompagne, jusqu'à la porte d'entrée, laissant son fils me regarder lui tourner le dos. Elle ouvre la porte.

— Désirez-vous venir diner demain soir chez nous ? Me propose soudainement May.

Je suis surprise de sa proposition, je ne m'y attendais pas. Que dire ? S'il n'y a que sa tante qui se souvient de moi, je ne suis pas sûre que ça m'aide d'avantage.

— Peut-être que vos souvenirs d'enfance avec mon neveu lui feront rappeler qui vous êtes.

— Je ne sais pas.

— Je ne veux pas que vous partiez déçue. Essayez de nouveau demain soir. Et puis comme ça, vous rencontrerez Gwen, sa petite amie.

Est-ce qu'au moins je serais à la hauteur ?

— À la hauteur de quoi ? De mon neveu ? Ne vous inquiétez pas. Ne vous mettez pas autant de pression. Tout ira bien.

— Pour quelle heure dois-je venir ?

— 19 heures, ça ira ?

— D'accord, je vous remercie en tout cas de m'avoir accueilli. Et merci encore pour votre invitation ! À demain soir.

— Passez une bonne soirée.

Je la remercie une dernière fois, un peu bredouille du résultat de ce soir. Je gardais encore un petit espoir pour demain soir, ce fameux diner allait être décisif sur l'avenir de notre ancienne relation entre Peter et moi. Si notre duo repartait comme avant. Mais mes chances étaient moindres. Je reprends un autre taxi, et dès que je rentre chez moi, je me jette dans mon lit, épuisée par ma journée de travail et ce petit moment d'émotions, espérant que demain sera un jour meilleur.