Bonjour, bonjour ! Je me présente : Raminiah. Voici ma première fiction, je suis assez stressée de la poster et je me pose plein de questions comme "est-ce que c'est vraiment ma version finalisée ?", "est-ce que je dois faire plus d'espace entre les lignes, ou moins ?", "est-ce qu'on va me cracher dessus ?", ... Je suppose qu'on s'en fiche un peu, mais je me sens comme une fillette qui rend son premier devoir (comparaison flatteuse pour le plaisir qu'est l'écriture). Par contre, si vous lisez ces lignes, j'ai une question : est-ce que je suis dans le bon rating ? Je mets T, je crois que c'est adapté, mais peut-être que ça va virer M (ou que ça l'est déjà)... bon, on verra bien.
Bon, alors voici mon histoire, n'hésitez pas à laisser des reviews ! (ah, et disclaimer : rien n'est à moi ! je touche pas d'argent ! tout pour le fun !)
Chapitre 1
Je vais fêter mon dix-septième anniversaire en ce 17 août 1977, et m'affaire à me préparer pour apparaître plus resplendissante que jamais. Je mets du crayon noir sous mes yeux bleus et du brillant à lèvres, m'attache les cheveux en une longue queue de cheval haute qui me bat les épaules et enfile des escarpins très féminins.
Je veux me faire belle pour en mettre plein la vue à mon frère jumeau, ce prétentieux de James Potter, qui prétend qu'il pourra accaparer toute l'attention pour notre fête d'anniversaire commune. Toutefois, ce n'est pas une raison pour rester trois plombes devant mon miroir comme Judith Morse pourrait le faire. Je me précipite vers la porte, l'ouvre à la volée et dévale les escaliers pour débouler dans le salon du manoir Potter.
- Tadam ! Alors, Potter, je suis pas magnifique ?
- Oh, si, Alexis, irrésistible, me lance mon frère qui s'est retourné et affiche un air dégoûté ostensible.
- Ah, tu peux dire ce que tu veux, cette soirée est à MOI !
Une main se pose sur mon épaule, et Sirius Black, le meilleur ami de mon frère, me susurre à l'oreille :
- Je ne crois pas, petite Alexis, on a prévu de faire un coup d'éclat, ce soir.
Je souris à Sirius avec moquerie et ignore le rictus victorieux de mon frère ; ces deux-là ne savent pas en quoi ce que je leur prépare pour faire autant les malins.
Je pars rejoindre ma mère qui donne des directives aux elfes de maison.
Le buffet principal au centre, là, c'est pas bien dur à comprendre ? L'apéritif à gauche, les desserts à droite.
Elle commence à crier sur les elfes de maison, à les traiter d'incapables et ils se mettent tous à se punir en affichant des airs paniqués plutôt pitoyables. Je ne comprendrai jamais ces bestioles… ces créatures… ces êtres. Comment peuvent-ils être aussi débiles ?
Mon père arrive rapidement en entendant le vacarme (une dizaine d'elfes qui commence à se taper contre les murs et le sol en chœur, ce n'est pas le plus discret) et tempère ma mère, parce que tout le monde sait dans la famille que si on la laisse partir dans ses délires psychorigides, elle devient vite hystérique. Elle se confond en excuse en lançant des regards noirs aux elfes qui vont s'atteler à leur tâche avec leurs grands yeux écarquillés de terreur.
Je décide prudemment de faire demi tour, mes parents étant sur le point d'entamer une scène bien niaise sur leur amour qui a survécu à la naissance de leurs deux démons de progénitures. Il va lui dire que c'est normal qu'elle craque, qu'elle est une bonne mère, mais qu'elle a le droit, non, la nécessité de lâcher la pression de temps en temps avec les enfants irresponsables qu'elle se farcit, mais que ces pauvres elfes de maison n'ont rien fait, et ne deviendront que moins efficaces si elle les réprimande ; et cette scène écœurante d'hypocrisie (ou d'amour, mais c'est pareil) durerait certainement un bon quart d'heure.
Je retourne près de mon frère et de son pote, qui sont toujours en train de discuter près des escaliers, et m'effondre sur les marches.
- C'est dégueulasse, t'as ton copain pour te tenir compagnie, et moi je me retrouve seule à devoir vous supporter.
- Ma pauvre chérie, je te signale que c'était comme ça tout l'été, lui répond mon frère avec un sourire sarcastique.
- C'est pas pareil, je pouvais inviter des gens, des amis à…
- Tu n'as invité personne.
- Oui, oui, mais je pouvais le faire alors que là, je me sens brimée. On m'interdit d'inviter qui que ce soit ! « Il n'y a que la famille pour les préparatifs », dixit la vieille. Dans ce cas, faudrait m'expliquer ce que Sirius fait là.
Je peins un air triste sur mon visage, les paupières baissées sur mes genoux, pour que James me prenne en pitié et qu'il s'apitoie sur mon sort – pour que je puisse mieux le poignarder après. Mais il ne doit pas être si stupide que ça, puisqu'il me regarde avec un air méfiant ; il doit avoir deviné que je prépare un mauvais coup – comment ça, c'était gros comme une maison ?
- C'est juste pour t'emmerder, s'exclame Sirius en m'écrasant le pied qui se trouve tout près du sien.
Je retiens un cri de douleur, pas la peine que ce connard s'en délecte, et le regarde avec un sourcil haussé, d'un air blasé.
- Bravo, bravo, Black, très spirituel, vraiment, très mature, dis-je en applaudissant exagérément des mains. Heureusement, ajouté-je avec un sourire sadique et en lançant des œillades charmeuses à mon frère et son ami, je suis d'un tout autre niveau que vous, alors je sens qu'on va s'amuser à cette soirée.
James et Sirius blêmissent : ils ne sont pas si bêtes, ils ont deviné que je m'apprête à leur dévoiler une nouvelle qui va les ravir. Que j'ai préparé quelque chose pour les humilier.
Ils sont les Maraudeurs, avec leurs deux amis Peter Pettigrow et Remus Lupin, et moi je suis… eh bien, personne en particulier, je n'ai pas la prétention de me trouver un nom comme eux le font. Petite, j'étais une enfant très maligne et pernicieuse, je passais mon temps à faire des mauvais coups à James – et lui, avec son tempérament blagueur, me rendait chacune de mes attaques et me faisait des crasses supplémentaires. Ça a continué au collège, à Poudlard, et, si on se fait moins de mauvais coups parce qu'on ne vit pas dans le même monde, il n'empêche qu'on ne se lasse pas de se faire des vacheries de temps en temps. Surtout qu'il a du mal à digérer que je ne sois pas dans ses standards, bien dans le moule qu'il avait prévu pour moi.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? aboie enfin James.
- Eh bien…
Pour les faire mousser, je leur fais un sourire sadique, me relève lentement en sortant d'un geste théâtral un bout de papier de la poche de ma robe, et leur mets sous les yeux.
Haha, qu'est-ce que vous pensez de ça, mes chéris ?
Leurs visages se décomposent et c'est Sirius qui réussit à déglutir et à prononcer la question qu'ils se posent tous les deux : « d'où vient ton génie ? »
- Comment… comment t'as fait ça ?
Ah non.
- Quoi, vous ne vous souvenez pas ? demandé-je d'un air innocent. La semaine dernière, vous avez absolument voulu faire vos rebelles et aller vous aventurer dans une boîte de nuit moldue, vous vous souvenez ? Et bien sûr, pour affirmer votre virilité, vous avez décidé de vous bourrer la gueule pour trouver assez de courage pour draguer des minettes.
J'ai un rire sadique, alors qu'ils appréhendent la suite – je peux le voir dans leurs yeux écarquillés. Je suis vraiment machiavélique.
- Vous êtes rentrés complètement beurrés, je vous ai fait boire quelques potions, des philtres de désir, vous connaissez ? J'ai passé tout l'été à les préparer pour qu'ils durent seulement quelques minutes, je ne tenais pas à vous voir copuler sur le tapis. Je vous les ai fait boire en sachant que vous ne vous souviendriez de rien le lendemain. Et voilà le résultat !
Je leur agite sous les nez la photo sorcière, une photo qui bouge et ne laisse aucun doute : James Potter et Sirius Black s'embrassent à pleine bouche, « avec la langue et tout », en se passant lascivement les mains dans le dos et sur le torse. A vomir. Je dois avouer que les mettre dans cette situation m'a répugnée au plus haut point – mon frère avoir des relations d'ordre sexuel ! Mais, hein, ça valait le coup. James bondit sans crier gare alors que je rêvasse avec un sourire pervers et m'arrache la photo des mains avec un cri triomphant.
Il me prend pour une conne ou… ?
- J'en ai pris plusieurs, imbécile.
James se laisse tomber dramatiquement au sol, une main sur le cœur, et je ris doucement devant sa capacité à faire fi de tout honneur et à user d'autodérision. Néanmoins, je ne suis pas une Poufsouffle compatissante.
- Ne comptez pas sur moi pour vous épargner.
- Ton propre frère ! Ton propre frère, Alexis ! Est-ce que tu te sens capable de faire ça à ton propre frère ? Ton sang ! Ta chair !
- T'excite pas, mon vieux, j'en ai rien à cirer, après tout ce que tu m'as fait, hein.
- Alexis, Alexis, fait Sirius en me passant un bras autour de la taille (j'ai un frisson, même si j'ai l'habitude, ça me fait toujours autant bizarre). Si tu fais ça, je refuse de coucher avec toi.
- Même pas en rêve, Black, je m'exclame en me dégageant et en partant dans la cuisine après un dernier sourire narquois.
Je reste contre le mur, j'ai trop envie de savoir ce qu'ils peuvent bien en penser. Je ne devrais pas me réjouir de leur peine et de leur souffrance comme ça. Haha.
Il y a un silence. J'ai un rictus, ils doivent déchanter, eux qui s'imaginaient être les rois de la fête, ils ne seront que les bouffons.
- Ma sœur doit payer, dit finalement James.
- Ouais.
- On va éparpiller tous ses sous-vêtements sur le buffet.
- Déjà fait, l'an dernier.
Je souris à ce souvenir. James avait voulu me foutre la honte pour l'anniversaire de mes seize ans et avait pendu mes sous-vêtements sur tous les murs du salon pour notre fête d'anniversaire. Il s'imaginait que je mourrais de honte, pourtant il sait comment je suis : une fille sans morale. Il restait une minute avant que les invités n'arrive, il voulait me voir m'activer pour les enlever tous des murs (à la manière moldue, les parents nous empêchant d'utiliser nos baguettes chez nous - formellement), mais je m'étais contentée de relever un peu ma robe et de faire glisser le shorty que je portais et de lui mettre dans les mains avec un sourire insolent. Sirius, qui était déjà là, c'était cet été-là qu'il était parti de chez sa famille, s'était écroulé de rire et James avait rougi comme un première année. Un de mes meilleurs souvenirs.
- Merde. On va… on va… dire à son copain qu'elle couche avec toi ! s'exclame la voix de mon frère avec quelque chose comme de l'euphorie dans la voix.
J'ai bien entendu ? Pour qui il se prend ?
J'attends la suite avidement, me retenant de sortir de la cuisine pour lui lancer un sortilège. J'entends le rire de Sirius, son rire qui ressemble plus à un aboiement, et il lui propose d'aller faire du Quidditch.
Oh ! Je suis pas d'accord ! Bon, c'est clair, j'en ai à peu près rien à foutre de mon copain, mais quand même…
- Attends, Sirius…
Ah ! Enfin ! Repens-toi, frère indigne !
- C'est pas trop Serpentard, ce qu'on va faire ? Elle va pas m'en vouloir ?
Si, petit con.
- Oh, arrête, elle a pas arrêté de dire qu'elle se foutait de ce gars pendant toutes les vacances et elle a flirté la fois où on est allé en boîte, alors devrait pas y avoir de soucis. Sauf peut-être si elle m'étripe parce que je prétends coucher avec elle. Mais t'inquiète, pour le côté Serpentard, elle pourra qu'apprécier que tu te dégourdisses.
- Mouais… Et, dis, Sirius, continue-t-il.
- Ouais ?
- Tout ça c'est des conneries, hein ! T'avises pas de t'approcher de ma sœur.
J'entends le rire de Sirius, puis ils montent les escaliers et je vais m'asseoir sur une chaise, un léger sourire sur les lèvres. Moi et Black, ça pourrait être intéressant. Il est plutôt mignon, très beau même, mais je ne peux pas le voir. Déjà, il est ami avec mon frère, c'est suffisant pour prouver que c'est un débile, en plus c'est un con arrogant qui se croit tout permis et croit avoir toutes les filles à ses pieds (certes, elles y sont presque toutes). Un sosie de mon frère. En plus, il m'agace parce qu'il s'amuse à faire la comédie, à faire semblant de me séduire. Il a commencé ça en cinquième année alors que je leur faisais du chantage sur une anecdote embarrassante, pour me faire céder, et j'avais été tellement choquée sur le moment (il m'avait enlacée et embrassée au coin des lèvres avec un regard de chien battu, immonde, mais sur le moment, j'avais été dans tous mes états) que j'avais oublié de leur faire ma mauvaise blague. Depuis, il s'amuse à me draguer ouvertement, au plus grand plaisir de James qui aime me voir patauger. Heureusement, j'ai vite repris le dessus et je ne me laisse plus faire. C'était pathétique, d'agir comme une coincée, au début, mais après tout, c'est que de la blague et puis, s'il est sous mon charme, je m'en fous. Ça me ferait un moyen de pression supplémentaire, tiens.
Cependant, ça m'ennuie assez, qu'il projettent de dire à mon copain que je couche avec Sirius. Déjà parce que la rumeur va se répandre dans l'école, et je ne tiens pas à ce qu'on croie que je suis tombée aussi bas, ensuite parce que j'y tiens un peu, à mon copain. Attention, pas de niaiserie du genre : « je suis amoureuse haaan », non. Je ne suis pas amoureuse, je n'ai pas la moindre pincée d'affection pour lui, c'est juste un objet sexuel.
Non jplaisante. C'est que je l'aime bien, voilà. Disons que c'est le moins pire des copains que j'ai eus. J'en ai eu quatre, et, sauf lui, c'étaient tous des gars qui s'accrochaient et passaient leur temps à me coller aux basques. Avec lui, on parle de temps en temps, on s'embrasse, on couche, et on se laisse tranquille.
Je m'enfonce, là ?
.
Bien décidée à ce qu'ils me donnent quelque chose en échange de ma photo compromettante, je vais les rejoindre sur le terrain de Quidditch environ une demi-heure plus tard. Je les vois de loin s'amuser comme des gamins à lâcher et attraper le vif d'or, et à faire des figures dangereuses. Avec un sourire sadique, je me plante au milieu du terrain et je sors ma baguette. Quelques Expelliarmus, sortilèges d'entrave ou de jambencoton et autres joyeusetés, et ils se décident à se poser à terre en me jetant des regards noirs.
- Putain, Alex, qu'est-ce que tu fous ? Tu veux nous tuer ou quoi ?
C'est une idée à creuser.
- Mais non, mais non, vous volez trop bien pour vous laisser atteindre en plein air. Bon, vous n'avez rien foutu de la journée, vous n'avez pas aidé à préparer la soirée, vous n'avez pas déplacé les meubles du salon, vous n'avez pas fait à manger, vous n'avez pas aidé à renfocer les barrières anti-transplanage, anti-portoloin, pour la détection de marque mangemorte, vous n'avez…
- On a des elfes pour ça, et t'as rien fait non plus, tu veux quoi ?
Oui, c'est vrai, je n'ai rien fait. Mais je suis une fille, c'est normal que je passe la matinée à dor… à me préparer, à me pomponner, à me faire belle, voyons !
- Nos invités vont arriver.
James et Sirius se font un sourire complice, je suis sûre qu'ils pensent à combien ils vont pouvoir se marrer en allant dire à mon petit-ami que je couche avec Black. Qu'ils disent ce qu'ils veulent, Kevin ne les croira jamais.
- Bon, les copains, vous ne voulez pas que je montre les photos de vous vous bécotant à tout le monde, n'est-ce pas ? Alors j'aimerais que vous me promettiez de me donner cinquante bombabouzes chaque semaine et de ne rien faire contre moi ce soir.
James me fait un sourire goguenard, le sourire du salaud qui se sait en position de force – alors qu'il n'en a aucune raison, ce con -, et s'exclame :
- Proposition rejetée ! On s'en fiche de tes photos à la noix, on va te faire bien pire, ma chérie !
- Et ton Evans ? Ta réputation et celle de ton pote ?
Les deux compères s'éloignèrent en rigolant sans même m'adresser un dernier regard, et je reste comme une idiote au milieu du terrain. Je les trouve bien sûrs d'eux. Ils devraient savoir que de toute façon, Kevin ne m'aime pas plus que ça (enfin, je crois) et qu'il va s'en foutre complètement. Par contre, eux, passer pour des homosexuels incestueux (bah oui ! c'est presque des frères !), ça les dérange pas ? Avec la réputation de tombeurs qu'ils ont à l'école, ils ont pas peur de la ternir ? Ils sont vraiment débiles !
A moins qu'ils n'aient prévu quelque chose en plus, pendant qu'ils étaient sur le terrain. Tant pis, je saurai bien m'adapter et leur rendre la monnaie de leur pièce. Après tout, être mesquine, c'est ma spécialité.
Je ne suis pas à Serpentard pour rien.
