Santana et Brittany, une histoire vraie.

La première fois que je l'ai vu, je devais avoir 6 ans, comme elle. Je l'ai vu, pensive, à l'arrière de la voiture conduite par son père. La tête reposant contre la vitre. J'étais assise dehors, dans la pelouse fraîchement tondue par mon père le matin même. La voiture est passée devant moi au ralenti, nos regards se sont alors croisés, très furtivement. Je ne saurais exprimé ce que j'ai ressenti exactement à ce moment là mais j'ai trouvé dans ce regard un réconfort chaleureux. Et ça n'a pas changé. 20 ans plus tard, à chaque fois que je plonge dans ses yeux, la même sensation me revient, intacte. Elle est ma moitié, elle est tout pour moi. Je suis Santana Lopez et je vais vous raconter mon histoire vraie avec elle, Brittany.. Nous ne sommes qu'un, nous sommes Brittana. Du moins jusqu'à hier soir.

Chapitre I : Hier soir

Il est 22h, je sors du studio d'enregistrement où je prépare mon tout premier album. La dernière chanson est en boîte, c'est d'ailleurs celle que j'attendais le plus. Je suis vidée, j'y ai mis toute mon âme, toutes mes tripes. Elle parle de nous, de notre histoire, de nos bonheurs et de nos peines. Brit l'a écrite avec moi, alors vous comprendrez que celle là est toute particulière pour moi. Elle ne se mêle jamais de mon travail d'écriture. C'est moi qui le lui avais demandé 1 an auparavant; une envie que j'avais; quelque chose à nous.

Depuis les choses ont un peu changé entre nous. Tout n'est plus aussi serein qu'avant. La faute à qui? Au temps sans doutes. A nos occupations respectives. A ma jalousie maladive. Certainement pas de sa faute à elle. Brit est incapable de méchanceté, elle ne cherche jamais le conflit. Non pas que je le cherche absolument mais je suis impulsive, je m'agace rapidement, je crie avant de réfléchir et après je regrette. Et elle me pardonne toujours. J'ai peur d'être allée trop loin ce matin. Je suis partie en claquant la porte de notre appartement. J'ai tenté de la joindre toute la journée mais tous mes appels ont été renvoyés sur la messagerie. Si mes valises ne sont pas sur le pallier quand je rentre et que la serrure n'a pas été changé, j'aurais sauvé mon cul de justesse cette fois. Je ne baisserais pas les bras pour autant, je me battrais jusqu'à la mort pour elle. Elle est mon autre, je vous l'ai dit.

Alors pourquoi cette jalousie me direz-vous? Parce que je ne supporte pas l'idée que quelqu'un d'autre que moi puisse la faire rire, puisse l'attendrir ou la rassurer. J'ai confiance en elle mais ça ne suffit pas. Elle est tellement gentille, naïve et douce qu'elle serait capable de se laissé embobiner. Ce sont les autres qui ne m'inspirent pas confiance. Hommes et femmes. Elle le sait, elle le comprend mais là elle n'en peut plus, je le sais mais je ne fais rien pour m'arrêter. Je la pousse dans ses derniers retranchements.

Elle aime 3 choses plus que tout au monde dans la vie : Lord Tubbington son chat de 15 ans, la danse et moi. Il ne lui reste plus que 2 choses: son chat et moi. Ma jalousie maladive l'a poussé à arrêter la danse. Non, c'est moi l'ai poussé. Moi seule. Oui j'ai honte, oui vous pouvez me détester pour ça. Je me déteste déjà bien assez moi même.

Je n'ai pas toujours été comme ça, pas à ce point. Évidemment quand on est amoureux une petite pointe de jalousie fait son apparition de temps à autre, au cas où. Mais tout a changé il y a environ 8 mois lorsque moi même je me suis surprise a embrasser une autre femme que B lors d'une soirée quelque peu arrosée. Il n'y a rien eu de plus qu'un baiser. Mais ça n'enlève en rien à la gravité de mon acte. J'ai embrassé une autre que Brittany alors que celle-ci me comble entièrement. Je n'ai pas a aller chercher du sexe ailleurs, elle me comble et j'ose croire que c'est réciproque. Si j'ai pu faire ça, pourquoi elle n'en ferait pas de même? Un accident est si vite arrivé. Je l'aime plus que tout,mais j'ai embrasser cette femme qui pourtant ne représente rien pour moi. Pourquoi? Je n'ai toujours pas la réponse. Je pourrais vous sortir l'excuse hypocrite du « j'avais trop bu » mais ce serait mentir, j'étais consciente de mes actes. Évidemment je n'avais rien dit à B, jusqu'à ce matin.

Nous nous sommes réveillées à 7h. Je me suis préparée pendant que ma douce moitié terminait sa nuit auprès de Lord Tubbington.

Elle est ensuite allée prendre sa douche pendant que je nous préparais le petit déjeuner.

Son portable s'est mit à vibrer, j'ai regardé qui était l'appelant pour voir si je pouvais répondre ou pas. C'était Artie notre pote de lycée et accessoirement ex petit ami de B.

J'ai donc décroché et j'ai sentie de la surprise dans sa voix. De la gêne aussi. Je n'étais pas capable de définir cette sensation mais je sentais qu'il n'osait pas me parler, de peur de dire une bêtise. Il m'a demandé de dire à Brit de le rappeler le plus rapidement possible et il a raccroché.

Je tenais encore le portable dans ma main, pensive, quand Brit est arrivée dans la cuisine. Son air interrogateur a suffit pour que je comprenne que 1- elle n'était pas ravie que je fouille encore dans son portable et que 2- elle attendait impatiemment que je parle.

Je lui dis calmement donc que Artie voulait qu'elle le rappelle le plus rapidement possible. Et j'ai vu de la panique dans ses yeux. Je l'ai sentie apeurée et ça m'a fait mal. Avait-elle peur de moi ou de ce que Artie avait à lui dire? Elle était elle aussi gênée.

Je n'ai pas compris. J'ai pété les plombs. Je l'ai accusé d'avoir une liaison avec lui. Elle a tenté de se défendre, de me faire entendre raison mais rien n'y a fait. J'étais tellement sûre de moi, de ce que j'avais interprété, que je ne voulais rien entendre. J'étais dans une rage folle.

J'ai prit mes clés, mon sac et me suis dirigée vers la porte d'entrée. J'ai ouvert la porte avec rage mais avant de la refermer , je me suis retournée vers cette femme que j'aime tant. J' ai vu une peine immense transpirer dans tout son corps et malgré le mal de chien que cela me fait de la voir ainsi, je lui ai asséné le coup fatal : « Tu sais quoi ma chérie? Tu as eu raison, je n'ai eu que ce que je méritais,après tout, moi aussi je t'ai trompé ». Et je suis partie.

Il est 22h à présent, et à cet instant je sais que j'ai été minable. Car entre temps j'ai parlé avec Quinn notre meilleure amie à B et à moi.

Q m'a expliqué que Brit s'était simplement remise à danser mais qu'elle avait peur de me le dire.

Artie l'appelait pour décaler leur rendez-vous. Artie était le réalisateur du nouveau clip du rappeur en vogue du moment Biba et celui-ci voulait absolument Brittany pour son clip. Je le comprends, elle a dansé pour les plus grands et les plus grandes de ce monde. Mais Brit avait peur de me le dire, que je l'en empêche et que ça nous mette encore dans une situation délicate.

Q m'a engueulé comme jamais, la plus belle leçon de morale de toute ma vie (et pourtant j'avais subit celles de Sue Sylvester pendant 3 ans.)

Voilà où j'avais mené notre couple. Ma femme qui a peur de moi, qui me cache des choses simples et normales et qui est incapable d'arrêter la lionne que je suis. Minable, je vous l'ai dit.

Il est 22h et je vais bientôt franchir le hall de mon immeuble. Je ne sais pas ce qui m'attend. Je ne sais pas où nous en sommes. Je ne sais qu'une seule chose : mon amour pour elle et mon désir profond de changer.

Il est 22h30, Brit est partie. Lord Tubbington est parti. Le loft est vide de toute présence. Une simple feuille de papier vient troubler cette sensation de vide. Elle est posée sur notre lit lui même vidé de ses draps.

Une simple phrase: « Je t'aime tellement mais je te déteste tant en même temps. B » .

Plus rien dans le dressing. Ses DVD de Walt Disney ne remplissent plus les étagères de notre vidéothèque. Ses livres ont abandonné les miens. Elle a prit tout ce qui pouvait me la rappeler. Tous nos souvenirs. Tout ce qui pouvait avoir son odeur.

Il est 22h30 et je me retrouve seule comme une conne. Il ne me reste qu'une seule chose: mes yeux pour pleurer. Et je vais utiliser la seule chose qu'il me reste jusqu'à ce que même mes larmes m'abandonnent.

Il est 22h30, mon combat sans elle commence.