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IMPITOYABLE

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Il faut vraiment vouloir la souffrance de l'autre et y prendre plaisir. La juste et sainte colère n'aura pas beaucoup d'effet sur moi. Laisse-moi te montrer comment faire, d'accord ? Je vais te donner une leçon.

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C'est entourée par ses parents que la jeune sorcière se pavanait au chemin de traverse. Ses parents, Cygnus Black et Druella Rosier Black, en adoration devant l'allure de leur fille, obéissaient à tous ses désirs. Alors que la sorcière aux cheveux d'ébène, le menton fièrement levé, déambulait devant les vitrines des magasins, quémandant régulièrement l'arrêt de toute la petite troupe qui la suivait afin qu'elle puisse acheter un nouvel article, la voici qui s'arrêta devant la boutique Ollivander.

« Veuillez m'attendre ici, tandis que je vais chercher ma baguette. » dit-elle sans se retourner. Une plus jeune enfant, très semblable à son ainée, lui demanda si elle pouvait l'accompagner. Elle refusa. « Reste là, Andromeda. Ce sont les affaires des grands, ici. Contente-toi de surveiller Cissy. » Sa voix était dure et sèche.

Quand elle eut passé la porte de la boutique, la jeune sorcière apprécia l'élégance du lieu, ainsi que la propreté et le rangement des hautes étagères sur lesquelles s'empilaient de nombreuses boites fines. Des baguettes.

Un homme, qui devait avoir une quarantaine d'années, arriva avec un sourire aimable. « Bonjour Miss Black. J'attendais votre visite avec une grande impatience. »

La jeune fille esquissa un sourire aussi poli que désintéressé et l'enjoignit à poursuivre par un haussement de sourcils.

Mr Ollivander la jugea de la tête au pied quelques secondes avant d'aller chercher une boite. « Cerisier, vingt-sept centimètres et crin de licorne… Très semblable à celle de votre père. » Récita machinalement le sorcier en tendant le morceau de bois à sa cliente.

La jeune Black, leva un bras gracieux pour s'emparer de la baguette. Ses lourdes paupières semblèrent se fermer un peu plus, ne laissant plus que deux fentes noires sur son visage d'ange lorsqu'elle donna un coup de baguette dans le vide. Dans un craquement assourdissant, le bureau d'Ollivander s'écroula.

« Hum. Non, je ne pense pas. » Il lui reprit la baguette des mains et lui en confia une autre que la jeune sorcière rejeta sans même l'avoir essayé. Après six autres essais, Ollivander commençait à désespérer. Il avait tenté des baguettes faibles, aux plus puissantes, en passant par les plus douces et les plus féroces. Enfin, en voyant le résultat un peu plus probant de la neuvième baguette qu'il lui fit essayer – Aubépine et ventricule de dragon, vingt-cinq centimètres, assez agressive – et face à cette petite hautaine insolente face à lui, il décida de lui en faire essayer une autre. Une baguette qu'il n'avait qu'en un unique exemplaire. Une baguette puissante qui était connue pour faire des ravages. Une baguette qui n'était guère neuve est avait appartenue à un sorcier puissant – Antioche Peverell – qui s'en était débarrassé car, selon la légende, il aurait ensuite acquis la baguette de Sureau. « Miss Black, voici une autre baguette. » bredouilla Ollivander avec hésitation en tendant à la sorcière l'un de ses plus beaux joyaux.

La jeune fille, repoussant ses longues mèches noires derrières son oreille droite, se saisit du long morceau de bois. Aussitôt, une chaleur intense la parcourut et l'envie de jeter un sort lui devint insoutenable. Elle donna alors un coup de baguette vers une des armoires qui tenaient encore debout et c'est avec délectation qu'elle la vit prendre feu.

Ollivander, observant les flammes, sut tout de suite que la baguette venait de changer son allégeance. Mais ce n'était pas de la satisfaction à avoir enfin trouvé une baguette à sa cliente qui lui étreint le ventre, mais une peur sourde face à cette jeune sorcière qui regardait son feu dévastateur avec un sourire tranquille.

« Décrivez-moi cette baguette. » demanda-t-elle sans détourner ses yeux de ses flammes qui léchaient le bois de l'armoire.

« Bois de noyer et ventricule de dragon, trente et un centimètres huit. Tout à fait rigide.» Bredouilla Ollivander en arrêtant le feu à l'aide de sa propre baguette. Il dût s'y reprendre trois fois avant de l'étouffer complètement. Il ajouta en pensée, pour la description de la baguette, autant que pour celle de son nouveau possesseur : impitoyable.

« Parfait. » déclara Bellatrix Black avec un sourire mauvais.

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FIN DU PROLOGUE

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Voici un nouveau début de fiction. Celle-ci sera courte et retracera à ma façon la jeunesse de Bellatrix jusqu'à son incarcération à Azkaban entre 1981 et 1982.

NB : Mes sources, en plus des livres de JKR, viennent de ce site : encyclopedie-hp . org qui synthétise tout l'univers de HP de manière très rigoureuse.

Bonne Lecture, et n'oubliez pas de me donner votre avis. MERCI :)