Genre : Humour - Érotique - Yaoi

Rating : M

Paring : A découvrir (très rapidement)

Disclaimer : Les personnages de Kuroko no Basket ne sont (malheureusement... snif) pas à moi.

Avertissements : Cette fiction contient des scènes de sexe entre hommes. Elle est donc destinée à un public averti ou conscient de ce qu'il fait. Ne venez pas me dire que je ne vous ai pas prévenu. Mais si vous restez, c'est que vous savez ce que vous faites.

Pour les notes, c'est en fin de chapitre.

Bonne lecture.


1ère chute : Dérapage

- T'es sûr de toi ?

Cela devait être le quinzième burger que Kagami ingurgitait, la pile devant lui ne s'étant cependant pas tant réduite que ça. Aomine avait toujours un peu de mal à se dire que son ami et rival avait un tel appétit, bien que lui-même ait un estomac sans fond. Mais ce n'était rien comparé à celui de l'américain. Cependant, à cet instant, la quantité de viande et de pain que pouvait ingurgiter le roux était le cadet de ses soucis.

Vingt minutes qu'ils avaient atterri dans ce Magi Burger, après avoir passé trois heures à s'affronter sur un terrain de basket, en ce week-end de septembre. Vingt minutes que le tigre lui exposait son idée et tentait désespérément d'obtenir son aide. Vingt minutes que Kagami n'arrêtait de le baratiner avec l'organisation de sa soirée. Depuis près de deux semaines, le dunker n'avait que ça en tête, préparant minutieusement cette fête qui ne servait en réalité qu'à une seule chose : pouvoir conclure avec Kise.

Un soupir resta dans la gorge du métis qui écoutait d'une oreille distraite les dires de son rival. Près de trois mois s'étaient écoulés depuis le jour où le rouquin lui avait avoué, après de longues minutes de questionnements, les sentiments qu'il éprouvait pour le copieur. Aomine s'en était rendu compte quelques temps après leur match contre l'équipe américaine de Jabberwock mais il n'aurait jamais pensé qu'il se serait passé presque deux mois pour que les deux partis s'en rendent compte. Parce qu'en plus d'avoir dû écouter les lamentations de Kagami, Daiki avait dû supporter le blond qui ne savait pas quoi penser de ce qu'il ressentait pour le tigre. Le scoreur s'était retrouvé entre deux feux, peu désireux d'avoir quelque chose à faire avec leur histoire et leur avait tout simplement dit de se débrouiller et de se sauter dessus. Cependant, les choses avaient été un peu plus compliquées.

- Allez mec, sois cool et aide-moi à organiser ma soirée, lança soudain Kagami tout en terminant sa boisson.

- Ouais, répondit mollement l'autre adolescent, mais j'ai aucune envie de t'aider en fait.

- Sérieux, t'es vraiment qu'un enfoiré ! Aide-moi non ?

- Non.

- Teme !

L'as de Tôô ne releva même pas l'insulte, trop blasé et attaqua un nouveau burger en soupirant. Il n'avait aucune envie de prendre part à cette fête. Si les raisons du dunker de Seirin avaient été différentes, il s'y serait rendu avec joie. Sauf que dans le cas présent, il allait finir par servir de chaperon. Ok, Taiga comptait inviter un maximum de personnes pour que cela passe inaperçu mais ça ne changeait rien au mauvais pressentiment qu'avait le jeune homme.

- Sérieux Aomine, t'as juste à m'accompagner acheter les bouteilles et passer l'info à un maximum de gens. Je comprends pas ce qui t'emmerde, déblatéra le rouquin avec ennui.

- Ce qui m'emmerde c'est que je vais devoir vous supporter toi et l'autre crétin de blond. J'ai aucune envie de vous voir tourner autour comme des bisounours et que vous vous bécotiez sous mes yeux.

- Il y aura d'autres personnes abruti, répliqua Kagami avec en rougissant. Tu vas pas tenir la chandelle.

- Désolé mais j'arrive pas à te croire.

Mordant rageusement dans son sandwich, Aomine détourna le regard d'un air boudeur. Le nouveau soupir de son ami lui parvient, le faisant légèrement grimacer mais par tous les dieux, il en avait vraiment rien à carrer de cette soirée. Il allait finir dans un coin à boire tout seul, avec son orgueil et sa mauvaise humeur. Parce qu'en ce moment, il avait tout sauf envie de faire l'entremetteur pour ses amis ou les voir se caser sous ses yeux.

Il n'arrivait pas à comprendre comment ils avaient fait pour ne pas se mettre en couple d'ailleurs. Tout avait été propice pour que Kise et Kagami se rapprochent et s'accoquinent une bonne fois pour toute. Mais il n'avait pas pris en compte les entraînements de basket, les séances photo du blond, les cours du soir que suivaient à présent le tigre depuis son entrée en deuxième année. Les matchs amicaux, les groupies du mannequin, les nouvelles fans du rouquin et sa fâcheuse tendance à se foutre dans des situations pas possibles. Pendant plusieurs semaines, Kagami n'avait pas été fichu de se retrouver seul avec le copieur pour lui dire ce qu'il avait sur le cœur et lui faire une déclaration en bonne et due forme. Quant à Ryota, il s'était à chaque fois emmêlé les pinceaux, bafouillant plus qu'autre chose et se faisait toujours interrompre au meilleur moment. À croire que ces chiffes molles n'arriveraient jamais à se mettre ensemble.

- Allez Aomine, sois cool.

- Je vois pas pourquoi, maugréa la panthère. Elle me rapporte rien ta soirée.

- On invitera des filles à grosse poitrine rien que pour toi, marchanda le dunker en un sourire contrit.

- Tu crois que tu vas m'avoir comme ça ?

- Ok, qu'est-ce que tu veux ?

Les pupilles marine du jeune homme s'illuminèrent quelques secondes, l'expression vaincue qu'affichait son ami lui indiquant bien qu'il ne plaisantait pas. Si Kagami lui disait une telle chose, c'était qu'il se sentait vraiment au pied du mur. Aomine retint une autre plainte, désabusé. Il n'arriverait vraiment pas à se débrouiller tout seul apparemment.

- Tu paies le resto, pour les deux mois à venir.

- Ça marche ! T'es un vrai pote !

Affichant un énorme sourire, Taiga reprit l'explication de son plan afin de faire tomber l'as de Kaijo dans ses bras. C'était d'une banalité affligeante, lassant quelque peu le métis qui ne l'écoutait qu'à moitié. Il était foutu. Il allait devoir jouer les marieuses pour ses deux abrutis de copains et assister à leurs fiançailles. Aomine soupira bruyamment, blasé. Il la sentait mal cette soirée.

.o.

KnB

.o.

Le liquide transparent coula de la commissure de ses lèvres, l'alcool brûlant sa gorge telle de la lave en fusion. Poussant un juron, Daiki toussa un instant avant de s'affaler sur la rambarde du balcon de son ami afin de contempler les lumières de la ville. Il avait eu raison, c'était une fichue soirée de merde.

Balançant son bras et la bouteille de vodka dans le vide, le métis fixa de son regard vide et lassé les immeubles qui se dressaient devant lui. Il était à peine vingt-deux heures et il était déjà à moitié bourré, pour ne pas dire complètement. Rien d'étonnant vu ce qu'il avait entre les doigts mais le connaissant, c'était une chose assez rare. Aomine faisait toujours en sorte de bourrer les autres avant de finir éméché, le plus souvent pour se foutre d'eux le lendemain. Il connaissait ses limites et faisait toujours en sorte de ne pas les dépasser mais ce soir-là, la panthère avait juste envie de disparaître et se pelotonner dans son lit. Il ne comprenait pas trop pourquoi il était aussi aigri et coléreux ces derniers temps mais ses soi-disant amis n'avaient pas fait grand chose pour qu'il ne se retrouve pas dans cet état.

La soirée avait pourtant pas trop mal commencé. Après avoir acheté les snacks et boissons -alcoolisées ou non- avec l'as de Seirin comme celui-ci le lui avait demandé quelques jours plus tôt, les deux lycéens s'étaient rendus à son appartement pour tout préparer. Une fois les meubles poussés, les objets fragiles rangés dans la chambre du père de Kagami qui avait été condamnée et installé les bols et gobelets, les deux basketteurs avaient longuement joué sur la console du rouquin jusqu'à l'arrivée des premiers invités.

Kuroko avait salué les deux garçons, accompagné du reste de l'équipe de Seirin -excepté Aida qui était en week-end avec son père- et quelques filles de leur lycée. Puis Midorima se pointa, Takao le suivant comme son ombre ainsi que deux autres membres de leur équipe dont le métis n'arrivait pas à se souvenir du nom. Sakurai et les autres membres du club de basket de Tôô débarquèrent à leur tour, accompagnés de Kise, son ancien capitaine, de quelques-unes de ses fans et des membres de son agence. Jusque là, les choses s'étaient plutôt bien passées, les invités discutant entre eux tout en écoutant ou dansant sur la musique qui avait été mise en fond. Avant le drame.

Après avoir fait du repérage, Aomine avait finalement mis le grappin sur une petite rousse à forte poitrine qui était venue avec l'as de Kaijo. Le scoreur avait discuté un long moment avec elle, celle-ci l'écoutant et rigolant à ses blagues quand il lui proposa d'aller danser. La jeune femme l'avait suivi en souriant malicieusement quand un grand brun vint se mettre en travers de leur route. Déjà bien imbibé, le mannequin -lui aussi- commença à le menacer de ne pas toucher à sa copine... qui n'était pas sa copine. Le jeune homme, jaloux et éméché, avait essayé d'attirer l'attention de la rousse et lui avouer ses sentiments tout en s'en prenant au métis. Daiki tenta de ne pas trop rentrer dans son jeu, Kise débarquant pour calmer son collègue qui trouva malin d'essayer d'écraser son poing sur le visage de l'adolescent qui esquiva avec une grande facilité. Et commença alors une bagarre qui dura moins de dix secondes. La panthère envoya son adversaire au tapis sans la moindre difficulté, s'attirant les regards à la fois impressionnés et désapprobateurs des autres invités avant d'aller sur le balcon pour calmer sa fureur. Parce qu'entre le sermon de la rousse qui s'était ruée sur son collègue, la moue boudeuse du blond et l'atmosphère qui s'était refroidie, Aomine n'aurait pas tenu une minute avant de dire une connerie.

Et voilà qu'il se retrouvait exilé sur le balcon, vidant seul la bouteille de vodka que Kagami lui avait gracieusement ramené une heure plus tôt. Le rouquin était venu le voir, lui demandant comment il allait et lui proposa de passer le reste de la soirée avec lui. Mais le métis avait refusé, ne souhaitant plus avoir à faire à qui que se soit. Son rival s'était excusé et l'avait laissé, lui rapportant un alcool fort comme il le lui avait demandé et était retourné à l'intérieur. Aomine se retint de soupirer, ses bras se croisant sur la rambarde pour mieux accueillir sa tête. Il l'avait senti que cette soirée allait être pourrie.

Avalant une autre gorgée de vodka, l'as de Tôô commença à se dire qu'il n'avait plus rien à faire là. Personne ne venait le voir, la musique lui tapait sur le système et les gloussements des pouffes dans le salon l'exaspéraient. En tournant la tête, il pouvait voir que plusieurs petits groupes s'étaient formés, que des couples s'étaient retranchés dans des coins plus reculés du salon et de la cuisine et que des personnes avaient disparu. La scoreur n'arrivait pas à retrouver Kuroko et Takao, l'ancien capitaine de Kise s'était, semblait-il, fait la malle et certains membres de Seirin et de son équipe n'étaient plus là, tout comme plusieurs des fans du blond. La soirée commençait à toucher à sa fin et personne ne lui en tiendrait rigueur s'il partait maintenant.

Ses pas le menèrent dans la pièce à vivre avant de le diriger vers le buffet où il déposa la bouteille presque vide. Il ne s'occupa pas de Sakurai qui l'accosta pour lui demander comment il allait et s'engagea vers la salle de bain pour se rafraîchir. Bien qu'il ne soit qu'à moitié éméché -enfin, sur le papier- , le lycéen préférait de loin se passer de l'eau sur le visage et reprendre totalement ses esprits avant de retourner chez lui. Il n'était pas dit que sa mère ne l'entende pas rentrer et il n'avait aucune envie de se faire disputer une nouvelle fois en si peu de temps.

La lumière déjà allumée dans la pièce lui piqua légèrement les rétines alors qu'il pénétrait dans la salle d'eau. De style occidental, elle possédait une assez grande surface, des murs carrelés de blanc, une douche et une grande baignoire ainsi qu'un double évier et des toilettes, sur lesquelles un jeune homme était assis. Celui-ci le regarda d'ailleurs d'un air un peu surpris, ses billes brunes le fixant alors qu'il sortait son visage rougi par l'alcool d'entre ses mains. Aomine le reconnut comme étant l'un des coéquipiers de Taiga, un troisième année... comment il s'appelait déjà ? Hiroshi ? Non ce n'était pas ça... Kiyoshi !

- Oh Aomine ! Ne fais pas attention à moi, je crois bien que j'ai trop bu.

Le sourire benêt que lui lança le jeune homme confirma assez bien ses dires, intéressant à peine l'adolescent qui s'avança vers l'évier. Prenant une serviette qui traînait, il ouvrit l'eau froide et s'en aspergea le visage, acte qui le rasséréna d'un coup. L'esprit beaucoup plus clair, le métis pouvait enfin quitter cette soirée pourrie et rentrer chez lui. Tout du moins, c'était ce qu'il pensait sur le coup.

- Attends, attends.

Alors qu'il s'approchait de la paroi de bois le séparant du reste de l'appartement, Aomine fut retenu verbalement par le brun toujours assis sur le couvercle des toilettes, qu'il avait réussi à entendre malgré le volume plutôt élevé de la musique. Ses lèvres étirées en un sourire bienheureux ne rassurèrent pas le scoreur, une légère grimace se dessinant sur ses traits pendant qu'il portait son attention sur le jeune homme.

- Tu peux m'aider à me lever s'il te plaît, souffla Kiyoshi tout en pouffant. Je tiens plus sur mes jambes.

La panthère monta les yeux au ciel, lassé au possible. Tout le monde le prenait pour un bon samaritain en ce moment. Il fallait que cela change rapidement sinon il devrait s'occuper de toutes les personnes qui le connaissaient de près ou de loin. Pourtant, malgré son air bougon et le juron qui passa la barrière de ses lèvres, le lycéen alla aider le jeune homme à se redresser. Celui-ci tangua un peu, riant légèrement devant sa maladresse et surtout à cause de l'alcool avant de remercier l'as de Tôô d'une tape sur l'épaule.

- Tu devrais demander à Kagami de dormir ici, déclara Aomine d'un air neutre. Tu risques pas d'aller bien loin dans ton état.

- T'as raison. C'est une bonne idée. Merci !

Kiyoshi afficha un nouveau sourire enjoué, agaçant son vis-à-vis qui commençait à en avoir assez de ce type. Il ne ressemblait pas du tout au basketteur qu'il avait affronté lors de la Winter Cup, ni à l'image que lui décrivait Kagami quand il parlait de lui. Là, Daiki avait l'impression d'avoir un simplet en face de lui et de ne pas pouvoir s'en débarrasser. Comme si la soirée n'avait pas été assez longue comme ça.

Ce fut avec brusquerie que le métis relâcha le meneur de Seirin avant de reprendre la direction de la sortie pour pouvoir quitter les lieux le plus rapidement possible. Sa patience avait depuis longtemps atteint ses limites et le scoreur ne souhaitait qu'une chose : rentrer chez lui. Cependant, alors qu'il tournait le dos au lycéen, son corps tomba bizarrement vers l'avant. Et sans qu'il ne comprenne réellement comment, Aomine se retrouva étalé par terre, sa tête ayant manqué de peu le meuble de l'évier tandis que Kiyoshi l'écrasait de tout son poids. C'était le bouquet. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur lui ?

Le rire tonitruant du jeune homme accentua un peu plus son irritation, la panthère étant vraiment à bout de nerfs. L'alcool dans son sang se remettait à faire des siennes, lui échauffant les sens et lui donna envie de taper sur quelque chose. Et il ne se priva pas de donner une claque sur le sommet du crâne de son vis-à-vis.

- Tu pouvais pas faire plus attention sérieux ?! Vociféra-t-il en grimaçant.

- Pardon, pouffa l'autre. Je l'ai pas fait exprès.

Pas fait exprès ? Comme si c'était le problème. Ce gros bêta lui était tombé dessus et ne cessait de rigoler comme si c'était la chose la plus drôle de l'univers. Aomine en avait assez. Il devait y avoir un dieu qui lui en voulait sérieusement.

- Hé, mais tu sens super bon !

Avait-il bien entendu ? Un sourcil se leva sur la face de la panthère qui assimilait les paroles du brun. Mais que venait-il de sortir comme connerie encore ? L'alcool lui était vachement monté à la tête pour qu'il dise de telles idioties. Pourtant, sans crier gare, l'adolescent plongea son nez dans le cou du métis et renifla - littéralement – son odeur. Daiki eut un mouvement de recul face à cet acte, surpris et abasourdi et se retrouva complètement allongé sur le sol, sans défense. Certes, toute la vodka qu'il avait avalée faisait moins effet sur lui et le jeune homme le chevauchant était plus ivre que lui. Il était peut-être plus grand - voire pas du tout -, plus massif et plus large d'épaule mais le scoreur n'avait qu'à lui mettre une droite pour l'éloigner et quitter la pièce. Pourtant, Aomine n'arriva pas à bouger d'un pouce. Il ne se sentait pas à l'aise, pas vraiment en sécurité. Mais malgré ça, son corps refusait de faire le moindre geste.

- Qu'est-ce que tu fous crétin ? Maugréa violemment la panthère tout en tentant de repousser son vis-à-vis. Dégage de là !

Kiyoshi ne prit même pas garde aux paroles du jeune homme, trop concentré à respirer son odeur à plein poumon. C'était qu'il sentait vachement bon le bougre et pour une raison qu'il ignorait, cela le mettait dans tous ses états. Grisé et enivré par l'alcool, le meneur releva la tête avant d'observer le garçon sous lui d'un air enjoué tout en souriant comme un bienheureux. Ses cheveux châtains étaient totalement en bataille, tombant légèrement sur son front couvert d'une fine couche de sueur. Dans ses billes chocolat brillait un éclat malicieux et chaud, perturbant la panthère qui tenta de se redresser, sans succès. La panique se mêla très vite à l'agacement, les événements prenant une toute autre tournure alors que le joueur de Seirin affichait un sourire bien trop enjoué pour être normal.

- Et si on jouait ?

Ce n'était pas bon. Mais alors, pas bon du tout. Le brun avait, semblait-il, perdu la notion de réalité et s'apprêtait à faire n'importe quoi, l'alcool dans son sang lui retournant le cerveau. Aomine se retrouvait dans une situation bien trop ambiguë et s'il ne faisait pas quelque chose très vite, il n'était pas dit qu'il se sorte indemne de cette histoire. Décidé à repousser le lycéen afin de retrouver sa liberté de mouvement, le métis essaya de s'éloigner le plus loin possible du jeune homme et de ses futurs desseins dérangeants. Mais encore une fois, il fut pris de court en sentant les lèvres fines et sèches de Kiyoshi caresser les siennes. Et là, son esprit se mit en pause.

Ses mains se placèrent d'elles-même sur les épaules de l'adolescent pour le reculer le plus loin possible, l'ahurissement et l'étonnement passé. Ce fut au tour du joueur de Seirin d'être surpris, son corps s'écartant légèrement avant que ses billes châtaines ne fixent le scoreur comme s'il venait d'une autre planète. L'expression soucieuse et déboussolée qu'affichait la panthère ne lui mit pas la puce à l'oreille, ses paupières papillonnant d'interrogation quand il replongea soudain sur lui telle un rapace pour l'embrasser, les questions se bousculant dans sa tête étant reléguées au second plan. Le joueur de Tôô n'eut pas le temps de pousser une plainte ou de l'insulter que la langue du brun envahit sa bouche, forçant son homologue à jouer avec elle. Elle l'enlaça alors, la malmena, la tortura pour enfin l'abandonner et permettre à la panthère de respirer. Jusqu'à ce que son assaillant n'aille explorer son cou.

Un cri quitta sa gorge quand il sentit les dents de Kiyoshi se planter dans sa peau, une vive douleur parcourant toute son échine pendant que l'adolescent s'amusait à le marquer comme sien. Contrarié et furieux, Daiki plaça son poing dans l'épaule droite du lycéen pour le faire bouger, geste qui malheureusement n'eut aucun effet. Ahuri, il recommença encore et encore, se débattant comme un forcené tout en remuant tout son corps, tirant sur le t-shirt du cœur de fer, repoussant son torse, attrapant ses mèches brunes. Mais rien n'y fit. Le meneur était parfaitement ancré à lui, ne lui offrant aucune issue ni fuite. Il était pris au piège et obligé de subir les tortures de ce détraqué.

C'était tout de même dingue. Il suivait son instinct d'habitude et quand il sentait que la situation allait être foireuse, Aomine faisait en sorte de ne pas se foutre dans la merde. Alors pourquoi était-il venu à cette putain de fête ? Pour les beaux yeux de Kagami ? Pour tous les futurs restaurants qu'il allait lui payer ? Ou tout simplement pour lui faire plaisir ? Vraiment, il était trop gentil. Et voila dans quelle merde il se retrouvait. Il allait se faire violer par l'un des coéquipiers de son rival, ses membres ankylosés par l'alcool lui répondant de moins en moins et ses plaintes étant étouffées dans le brouhaha incessant que faisaient la musique et les voix des invités dans le salon. Oh oui, Aomine était dans de beaux draps. Mais il se vengerait sur le plus de personne possible une fois que tout cela serait terminé. En commençant par cet enfoiré de brun !

Un courant d'air froid caressa la peau de son torse brûlant, ses rétines s'écarquillant d'effarement quand la langue mutine de Kiyoshi vint retracer ses abdominaux. Réprimant un frisson, Daiki vit alors sa chance de se libérer et de foutre une raclée à cet imbécile heureux avant de rentrer tout simplement chez lui. Le jeune homme n'était plus très loin de la ligne de poils qui descendait dans son pantalon, sa bouche s'approchant dangereusement de la boucle de sa ceinture. Sérieux, il n'allait tout de même pas faire un truc pareil ? Quel genre de type s'apprêtait à sucer un autre mec alors qu'il le connaissait à peine ? Ok, Aomine n'était pas très regardant sur les pratiques de chacun et il lui était arrivé plus d'une fois de coucher avec des filles dont il connaissait à peine le nom et dont il ne se souvenait plus. Mais là, il ne voulait en aucun cas que ce gars le prenne dans sa bouche. Ou tout du moins, son esprit n'était pas d'accord avec l'idée.

- Putain !

Son injure se perdit dans une plainte à moitié étouffée, l'une de ses mains se plaquant sur ses lèvres alors que l'autre empoigna les cheveux de Kiyoshi pour l'obliger à se décaler. Malheureusement pour lui, l'adolescent prit ce geste pour un encouragement et continua sa descente.

C'était surréaliste. Ce type avait juste effleuré le tissu de son jean, juste de son index et une véritable décharge électrique avait traversé chaque cellule du corps d'Aomine. Il ne s'était pas senti excité quand il s'était retrouvé au sol et encore moins avant qu'il ne pénètre dans la salle de bain, ou pendant tout le long de la soirée. Alors quoi ? Le fait de se faire embrasser par ce type l'avait mis dans cet état ? C'était tout bonnement impossible ! La panthère avait jusque là toujours été attirée par des filles, le plus souvent à grosse poitrine et les hommes ne l'avaient jamais intéressé. Bien sûr, il savait faire la différence entre un beau garçon et un laideron mais de là à se retrouver excité par un mec, il y avait un monde, voire plus que ça. Alors, tandis que le meneur de Seirin ouvrait la braguette de son jean pour libérer son érection naissante et n'écoutait pas ses remarques et injures pour le faire arrêter, Daiki se demandait comment les événements allaient tourner.

Il ne fallut pas longtemps à Kiyoshi pour descendre le pantalon et le boxer de son vis-à-vis et dévoiler son membre gorgé de sang. Concentré et perdu dans sa tâche, il ne faisait pas attention à ce que lui disait le scoreur et ne récoltait que ses frissons de plaisir et ses soupirs érotiques. Il était comme à des années-lumière de la salle d'eau de son coéquipier, loin de Tokyo et de ses grandes tours de béton. Non, il n'y avait que lui et ce jeune homme, une telle perceptive faisant sourire davantage le lycéen.

Aomine étouffa un hoquet en voyant le sourire mutin et gourmand qu'affichait le joueur de Seirin. Pendant un instant, il se demanda ce qu'il pouvait bien se passer et où il était, son esprit se déconnectant de la réalité. C'était à la fois bizarre et irréel. Et quand la bouche fine du lycéen se posa sur son sexe dressé, la panthère comprit qu'il ne pouvait plus rien y faire. Elle qui était d'habitude le chasseur se retrouvait être la proie.

Un mélange de frustration, de plaisir et d'impatience coula alors dans ses veines, se confrontant à ce désir de partir et frapper ce salopard qui le suçait merveilleusement bien. Mordant son poing pour éviter diverses plaintes et soupirs de s'élever dans la pièce, Aomine se laissa à moitié faire tout en se disant que c'était une très mauvaise idée. Mais que pouvait-il y faire ? Tout l'alcool qu'il avait avalé lui donnait l'impression d'être dans un cocon chaud et trop doux dans lequel il ne pouvait s'empêcher de s'enfoncer. Son corps était aussi brûlant que des braises, sa tête étant assaillie de légers vertiges pendant que le jeune homme entre ses cuisses ne semblait pas près de le libérer. Que devait-il faire au juste ? Parce que s'il y avait véritablement une issue, la panthère n'arrivait pas à la voir.

Toujours concentré et consciencieux, Kiyoshi s'efforçait de donner le plus de plaisir au métis qui gémissait de plus en plus fort. Parfois, le brun passait sa langue le long du sexe enflé et dur, récoltant des plaintes suaves qui l'excitaient grandement. D'autres fois, il s'aidait de ses mains, passant son pouce sous les bourses pleines du scoreur qui grognait sous le plaisir que cela lui parcourait. Mais ce qu'il préférait était enfoncer le membre de Daiki dans sa bouche, amorçant un va-et-vient tantôt rapide et brutal, tantôt lent et désordonné pour mieux le faire languir. Jusqu'à ce que l'une de ses mains n'aille s'aventurer plus bas.

Ne sachant plus où donner de la tête, l'adolescent gémissait son plaisir avec peine pendant que le meneur continuait sa douce torture. En plus de sa bouche chaude et experte, ses longs doigts n'étaient pas en reste et caressaient l'intérieur de ses cuisses et ses fesses, passant et repassant sur des points sensibles qu'Aomine lui-même ne se connaissait pas. Lorsque soudain, un frisson bien plus violent secoua tout son corps, ses rétines marines s'écarquillant d'effroi. Il n'allait tout de même pas faire ça ?

Doucement –peut-être même un peu trop– Kiyoshi fit tourner son index contre cette zone que le métis pensait intouchable et interdite. Avec une lenteur atroce, le jeune homme s'entreprit à caresser le plus fugacement possible son intimité, décuplant les sensations du métis qui se tortilla davantage contre lui. Encouragé, le meneur de Seirin accentua ses mouvements, remplaçant son index par son pouce alors qu'il écartait un peu plus les cuisses de Daiki qu'il avait lui-même relevé, tout en se débarrassant des vêtements encombrants. Un gémissement, presque un cri, lui parvint derrière le bourdonnement qui emplissait ses tympans, la respiration erratique et saccadée du jeune homme lui indiquant qu'il n'était plus très loin de la fin. Et ce fut avec un plaisir sans borne que le brun s'entreprit à faire jouir son amant.

Chaud. Il avait horriblement chaud. Il ne savait même pas où il était. Il s'en fichait totalement d'ailleurs. Il n'y avait que plaisir. Trop de plaisir. De la panique aussi. Bien qu'il n'oserait l'avouer à haute voix. Et de l'appréhension. Mais alors que ces lèvres chaudes glissaient plus rapidement sur son membre, que ces doigts agiles caressaient sa peau avec volupté, il n'était plus question que de délivrance. Une délivrance qui le faucha telle une mort rapide et violente, sa voix lui échappant avant que sa paume ne se plaque durement contre sa bouche. Un voile blanc passa devant ses yeux sombres, son souffle se coupant une dizaine de secondes avant que l'air n'emplisse à nouveau ses poumons et que le calme ne se fasse.

Jamais il n'avait vu quelqu'un d'aussi beau. Les yeux portés sur le jeune homme sous lui, Teppei avait regardé l'adolescent dans sa jouissance, avalant sans trop faire attention sa semence tandis que le métis se tordait de plaisir sous ses doigts. Les traits déformés par l'extase, le brun ne l'avait trouvé que plus beau, désireux d'en voir encore et encore. Si il lui était donné de pouvoir admirer cette expression tous les jours, il serait prêt à donner son âme au diable pour cela.

Redescendant sur terre, Aomine faisait l'état des lieux de sa boite crânienne après le moment d'absence qu'il avait eu. Il était allongé sur le sol, avait terriblement chaud et était à moitié dévêtu... à moitié... ses sourcils se froncèrent, son esprit embrouillé recollant les morceaux des derniers instants qu'il venait de vivre. La salle d'eau. Kiyoshi. L'alcool dans le sang. Kiyoshi. Le baiser. Kiyoshi. Sa bouche... ses mains... la gâterie... et… et merde !

Ses poumons se vidèrent de leur air alors qu'il se retrouvait à quelques mètres du lycéen, celui-ci lui ayant donné un violent coup de pied. Perdu, Kiyoshi leva les yeux vers le garçon qui se redressa rapidement, le visage fermé et la mine sombre. Qu'est-ce qui se passait au juste ?

- Ao...

Ses lèvres se scellèrent d'elles-même quand les billes bleues du scoreur se posèrent sur lui. Réprimant un frisson, le meneur resta assis sur le sol, le regard haineux de la panthère le transperçant de toute part. Il voulut dire quelque chose, ses esprits embrumés par l'alcool lui revenant peu à peu pendant que le jeune homme en face de lui terminait de se rhabiller. Déboussolé, Kiyoshi se leva à son tour, rejouant ce qui s'était produit dans sa tête. Ses gestes, ses paroles, ses plaintes, ses jurons, son envie, sa colère. Le cœur de fer du roi sans couronne rata un battement, l'horreur se calant dans son estomac. Mais qu'est-ce qu'il avait fait ?

- Il ne s'est rien passé. Rien du tout.

Le ton sans appel et autoritaire du jeune homme glaça le sang de Teppei qui ne répondit pas, trop mal à l'aise pour faire quoi que se soit. Il regarda ensuite Daiki quitter la pièce sans un mot de plus, la musique s'infiltrant un instant entre les quatre murs avant que le silence ne reprenne ses droits. Affligé, le brun jura bruyamment, se traitant de tous les noms pendant de longues minutes avant de prendre la direction de la sortie et de quitter l'appartement de son kouhai. Il avait merdé... et pas qu'un peu.

À plusieurs blocs de là, Aomine rentrait d'un pas rageur jusqu'à chez lui, les mains plongées dans les poches de son sweat dont il avait rabattu la capuche. Il s'était laissé faire. Il s'était putain de laissé faire ! Bon sang ! A cause de l'alcool, ou de la bouche de cet imbécile qui... un cri lui échappa, la colère grandissant dans sa poitrine. Il n'était qu'un gros con, un sombre con pour avoir accepté d'aider Kagami, pour être venu à cette soirée et pour s'être laissé faire par cette enflure qui avait bien failli lui faire les fesses !

- C'était du joli Daiki ! Bravo !

Shootant dans une canette traînant par là, la panthère continua son chemin en maugréant et jurant, un sentiment désagréable tiraillant ses entrailles. C'était bien sa veine. Il avait vraiment un mauvais karma. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il sentait bien qu'il n'était pas sorti de l'auberge.


Notes : Bonjour ! Bonsoir ! Bon déjeuner à tous ! Si vous êtes arrivés jusque là, c'est que ce premier chapitre vous a plu, ou que vous avez été vachement curieux ou que vous avez juste terminé votre lecture et que vous vous êtes dit "mais wtf ?!" Bon, ce chapitre ne mérite pas une telle réaction mais je ne dirai rien si cela vous est arrivé.

Bref ! Me voici donc avec une nouvelle fiction avec comme perso principal Aomine ! Ca fait tellement longtemps que j'avais envie de lui en mettre plein la tronche et de m'amuser avec lui alors voici le résultat (et aussi expérimenter un nouveau couple crack, donc je suis super contente) Je peux concevoir que ce couple, d'ailleurs, ne plaise pas à tout le monde mais j'avais envie de faire dans la nouveauté. Et aussi, désolée de ne pas l'avoir mentionné dans le résumé, mais vous ne seriez pas venus lire sinon ;_;

Mais ne partez pas ! Cette fiction sans grosse prise de tête et sympatoche finira certainement par vous plaire ! Alors attendez la suite. Elle sortira dans trois semaines, promis juré ! Si vous prenez la peine d'aller jusque là, et bien ça me fera extrêmement plaisir :D

En tout cas, me voici lancée dans une nouvelle aventure et j'espère que vous en serez. Je vous dis à dans trois semaines pour la suite et plein de bisous (et passez de bonnes fêtes !)

Night ~