Si un jour on m'avait dit que j'écrirais un poème (ou quelque chose du genre), je crois que je me serais tellement bidonnée que j'en aurais attrapé des crampes.

C'est vous dire si je me fais peur.

Je ne pensais vraiment pas sortir un truc de ce genre pour ma première fiction sur le fandom d'Inuyasha, mais bon... ce n'est pas comme si je pouvais contrôler ces dames les Muses, huh?

Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai pas beaucoup d'affection pour le personnage de Kikyô. Si la Kikyô des tout premiers épisodes (la vivante, je veux dire) ne m'avait pas vraiment dérangée, la poupée d'argile est une tout autre histoire.

Alors pourquoi, pourquoi diable est-elle apparue au fil de mes élucubrations pseudo-poétiques?

Honnêtement, pour cette première fic, j'aurais préféré écrire quelque chose à propos d'Inuyasha et Kagome, une histoire un peu drôle, le genre de scénario banal et désespérément commun qui serait sûr de décrocher au moins une dizaine de review.

Mais non.

Me voilà avec un texte un peu étrange, pas trop mal construit, soit, mais qui ne me garantira pas l'unanimité des foules. Je ne suis même pas certaine de récolter quelques lecteurs.

Enfin...

Je n'allais quand même pas le laisser pourrir au fond de mes placards.

Alors voilà: une élégie au personnage de Kikyô, une vision un peu douce et mélancolique de la femme tourmentée qui se cache derrière la poupée d'argile et de cendres.


Doll under the God Tree


Au pied de l'arbre est une poupée.

Si belle, si fragile poupée.

Délicate et toute polie,

Lisse, sans rayure.

Pas une gerçure.

.

Un visage éthéré,

Fin, effilé, parfait.

Des mains délicates,

Des yeux d'Agathe.

.

Des lèvres de reine.

Des courbes pleines.

Le teint pâle et le corps froid.

Ses yeux morts

Sur un corps délicat.

.

On dirait qu'elle dort.

Son cœur ne bat pas.

Moitié d'âme elle croit

Qu'elle vivra alors.

.

Qu'il la lui rendra,

Cette vie qu'elle ne voulait pas.

Qu'il lui reviendra,

Cet homme qu'une autre changea.

.

Sa peau blanche

Sur ses hanches ainsi tendue,

Se craquèle et se délite,

Se morcèle et s'effrite.

Comme un arbuste abattu

C'est avec peine qu'on l'approche.

.

De sable et de vent,

Elle s'endort et se répand

La porcelaine qui se fend.

Enfin libre son sourire s'étend

La paix l'emporte, ah ! le bel achèvement !