*Pointe timidement le bout de son nez, et prépare son speech*

Bonjour, bonjour,

Je suis particulièrement stressée à l'idée de poster cette fiction, et de vous présenter cette réécriture de Vision de notre futur, qui avait déjà été publiée il y a fort fort longtemps (le 29/09/2007 pour être précise).

Pour de multiple raisons j'ai donc décidé de la réécrire, et de vous en offrir une vision un peu plus sombre et un peu moins hasardeuse en terme d'écriture et "d'intrigue". J'ai donc dû me réapproprier cette fiction et ses personnages. Lors de la précédente publication, il m'avait été reproché de faire de Sélénia une Mary Sue et des Guérisseuses "un artefac magique dont on n'a pas l'explication" (si mes souvenirs sont bon). J'ai donc essayé de rectifier ça pour cette réécriture. Sélénia a donc bel et bien des faiblesses, des peurs, des défauts, etc dont je ne ferrais pas la liste, mais qui j'espère seront visible, permettant ainsi de faire sauter l'étiquette Mary Sue. Il en va de même pour les Guérisseuses, et je prépare un cours chapitres (probablement en bonus à Réécrire le futur, ou peut-être ici je ne sais pas).

Je n'ai pas l'intention, ni la prétention de pondre une fiction du niveau Des Portes, de Hundred of Lilies, ou encore du cycle Les cicatrices du temps / j-ai-oublié-le-nom-de-la-deuxième-fic / Le dernier secret, loin de là, et j'en ai conscience, je souhaite juste partager l'histoire qui un jour à germé dans mon esprit, et j'espère simplement que cette fic vous plaira.

Avant de commencer :

Disclaimer : Tout est à JKR, je la remercie du fond du coeur de nous avoir donner Harry Potter et son univers!

Inspirations : Les Guérisseuses ont été, à la base, inspirées des Inquisitrice de la saga L'épée de vérité (ce que j'avais d'ailleurs oublié jusqu'à ce que ma beta sonne la cloche de rappel, merci à elle). Les toiles de Sandrine Gestin ont elles aussi été d'une très grande inspiration pour moi, et notamment en ce qui concerne les Guérisseuses. La demie tonne de série et de fanfiction que je m'enfile ne sont pas sans reste, et vous y trouverez soi des références directes, soit des inspirations.

Un énorme merci à ma beta d'avoir relu ces chapitres et soulevé quelque incohérence! Bichette, n'oublie pas : 3 3 love à Clermont!

Une toute dernière chose, mon orthographe est une abomination sans nom, et il probable que malgré plusieurs relectures et un passage à Antidote il reste des fautes! Par avance je vous présente mes excuses!

Trève de blabla, je vous souhaite une bonne lecture!

Edit du 31-05-2015

Ce chapitre a été retravaillé avec l'une de mes amies, qui va se servir de ce texte pour son mémoire et son projet de création éditoriale.

Après une après-midi entière de "mais ça me saoûle", "c'est mal écrit là non?", "on enlève, on enlève, ça fait Mary Sue", "Mais ça aussi ça fait Mary Sue", "J'ai faim", "J'en ai marre", "Tu as vu le dernier épisode de Flash? Et de Arrow", nous avons fini par arriver à ça. C'est loin d'être parfait, mais c'est mieux que la version précédente =).

Il est également important de noter que je ne me tiens pas à mon rythme de publication initial (mea culpa).

Petit détail important : Toutes les phrases terminées par "*" sont des citations du livre.

Une bonne lecture à tou-te-s


Chapitre 1 : Prologue.

La sonnette retentit vrillant le silence de la maison. Vernon Dursley posa son regard sur la porte en quittant son neveu des yeux.

— C'est eux ?

Harry hocha la tête et la tante Pétunia se leva. Elle se dirigea vers la porte d'entrée et laissa échapper un cri d'exclamation. La seconde suivante, Yael Black faisait son apparition dans le salon du 4 Privet Drive. Harry voulut dire quelque chose, mais sa phrase resta coincée au fond de sa gorge.

Pourquoi diable la Guérisseuse se trouvait-elle là ?

Elle prit place sur l'un des fauteuils libres tandis que Dedalus Diggle saluait chaudement Harry.

— Ce n'est pas Hestia Jones qui devait venir les chercher ?

— Elle les rejoindra au point de transplanage. Ta tante me connaît déjà, il m'a semblé judicieux de faire partie de la première escorte, répondit Yael.

Elle pivota vers les Dursley et ajouta :

— Je sais que vous n'êtes pas à l'aise avec des gens comme nous.

Pétunia hocha la tête d'un air approbateur et murmura un vague merci son attention. L'oncle Vernon semblait complètement perdu. Harry eut un faible sourire. Comme à chaque fois qu'elle voulait mettre quelqu'un en confiance, la Guérisseuse parvenait à dégager cette énergie particulière qui apaisait même les caractères les plus explosifs.

Il était temps pour eux de quitter l'endroit qui avait abrité leurs vies et leurs souvenirs. L'oncle Vernon marmonna un adieu à Harry, voulut lui serrer la main, mais finit par serrer le poing. Dudley le remercia à sa façon. Il eut l'impression que son cousin ne voulait pas partir sans lui. Étrangement, il fut touché. Il ne restait plus que Pétunia et Yael dans le salon. Sa tante s'approcha de lui, amorça un geste pour le prendre dans ses bras. Son regard en disait long. Peur, regret, inquiétude et peut-être, oui peut-être une pointe d'amour. Après tout, il était le fils de sa sœur. Lily, cette sœur qu'elle avait jalousée jusqu'à la détester, jusqu'à rejeter son propre neveu. Une larme roula sur la joue de Mrs Dursley, elle qui d'ordinaire se refusait tout accès de sentiments envers cet enfant. Harry se rapprocha d'elle et la prit dans ses bras. Lorsqu'il relâcha son étreinte, la tante Pétunia lui murmura quelque chose qu'il ne comprit pas, puis elle s'éloigna de lui et passa la porte d'entrée. Avant de refermer la porte Yael adressa un dernier regard à Harry et lui dit :

— Sirius et Sélénia sont déjà au Terrier, ils t'attendent

OoOoO

Le soleil avait disparu derrière l'horizon lorsque Maugrey Fol' œil suivit de douze membres de l'Ordre pénétrèrent dans le salon. L'auror écourta les retrouvailles, se plaçant au centre de la pièce. Il exposa le plan mis en place. Six des membres de l'Ordre avaleraient du Polynectar, leur permettant de prendre l'apparence de Harry et ainsi tromper les Mangemorts. Six personnes prêtes à perdre la vie pour le protéger. Il en aurait hurlé de colère, d'incompréhension, mais aussi de gratitude. Et Sélénia, Sélénia qui n'était pas venue. Le cœur d'Harry était pincé de déception. Elle se trouvait au Terrier, « au cas où… » La phrase était restée en suspens dans la bouche de Fol' œil. Après leur métamorphose, chacun avait rejoint la place qui leur avait été attribuée par l'auror, à dos de sombrals, sur des balais, et sur la moto de Sirius, aux côtés de Hagrid pour le véritable Harry. Lorsqu'ils eurent décollé, il ne s'écoula que quelque minute avant que les Mangemorts n'attaquent. Très vites des flashes lumineux jaillirent de tout côté. Impuissant, le survivant ne pouvait qu'observer ce qu'il se passait autour de lui, réagissant seulement lorsque Voldemort apparut.

Il arriva au Terrier dans un état second, l'adrénaline courant encore dans ses veines. L'inquiétude de Molly se lisait dans ses yeux, deux groupes auraient déjà dû arriver. Une détonation se fit entendre, les faisant tous sursauter. Quelque instant plus tard, Remus apparut soutenant George dont le visage était couvert de sang. Molly se précipita vers son fils, mais elle fut repoussé par Sélénia qui, malgré son statut d'apprentie Guérisseuse, parvint à soigner le rouquin. Peu à peu, toutes les paires commencèrent à arriver. Lorsque Kingsley passa la porte, il leur annonça la mort de Fol' œil. Ils avaient été trahis. Alors qu'un échange silencieux et soupçonneux s'installait, Harry s'écria :

— S'il y a eu une fuite, ce n'était pas volontaire, nous devons avoir confiance les uns envers les autres. J'ai confiance en chacun de vous, je ne crois pas que quiconque dans cette pièce m'aurait vendu à Voldemort*.

Remus lui jeta un regard étrange, presque empli de pitié. Au côté de son meilleur ami, Sirius avait les lèvres pincées.

— Vous pensez que je suis un imbécile, c'est ça ? *

— Non, je pense que tu es comme James. James aurait considéré la méfiance envers ses amis comme le comble du déshonneur*, répondit doucement Remus.

Soudain, la cicatrice de Harry se fit brûlante et douloureuse. Un vague d'énervement le submergea. Il eut l'impression d'étouffer, de suffoquer. Il ne voulait qu'une chose, leur hurler de se taire et fuir.

Sélénia le prit par la main et l'entraîna dehors, loin de toute l'agitation. Elle posa sa main sur sa cicatrice, comme elle avait toujours eu l'habitude de le faire. Des images vinrent envahir la tête de Harry. « Tu as menti à Lord Voldemort Ollivander* ». La jeune femme prit la tête du jeune homme entre ses mains

Ne le laisse pas entrer, surtout, ne le laisse pas entrer.

Le survivant planta son regard dans les orbes bleus et les images disparurent. Il avait le souffle court. L'Apprentie lui fit un grand sourire.

Contente de te revoir parmi nous Potter.

Ce fut au tour du survivant d'esquisser un sourire. Sélénia prit un air sérieux, ses sourcils se froncèrent.

Tu vas partir ?

Oui, mais je ne sais pas encore quand.

Ron et Hermione te suivront. Tu le sais ?

Je m'en suis toujours douté, mais je partirais comme un voleur. Ils n'ont pas à risquer leurs vies pour moi.

Sélénia partit dans un éclat de rire. Elle secoua la tête et passa sa main dans les cheveux d'Harry. Elle prit la main du survivant et l'attira vers le Terrier. Ni l'un ni l'autre n'avait vu Ginny les regarder par la fenêtre, rongée de jalousie et éperdue d'amour.

OoOoO

Harry se trouvait à proximité du chapiteau qui abritait la soirée du mariage. Losrqu' il y entra, son regard se posa sur Sélénia. La jeune femme portait une robe en mousseline gris perle qui lui tombait jusqu'à mi-cuisse dont le décolleté dorsal s'arrêtait au creux des reins et ses pieds étaient glissés dans des escarpins noirs. Il s'approcha d'elle d'un pas souple, s'échappant ainsi des griffes de la tante Muriel dont la légendaire langue de vipère venait de frapper : « La fille Black à un maintien parfais, mais sa robe est d'une vulgarité ! ». Il croisa Luna qui lui adressa un sourire auquel il répondit. Son père, Xenophilius Lovegood, s'interposa entre eux et commença à disserter sur les gnomes et les bienfaits de leur salive. Harry hocha la tête d'un air faussement intéressé, le regard toujours posé sur Sélénia. Luna finit par l'attirer vers le buffet. Yael et Sirius évoluaient sur la piste de danse avec élégance. Harry crut apercevoir une étincelle de bonheur éclairer le regard de son parrain. Il esquissa un sourire, les moments où Sirius était heureux étaient trop rares. Azkaban l'avait marqué bien plus qu'Harry ne voulait bien le croire. Plus loin, il aperçut Remus et Tonks en pleine discussion avec Lisys. Le loup-garou avait toujours cet air triste dont Harry ne parvenait pas à saisir la signification. Il parvint à éviter Krum qui foudroyait Xenophilius Lovegood du regard. Le survivant se glissa derrière Sélénia qui esquissa un sourire.

— Tu n'es toujours pas parti ?

— J'attends la fin du mariage.

— Aurais-tu peur de Molly Weasley ? se moqua Sélénia.

— Et de Fleur, continua Harry.

Alors qu'ils étaient partis tous deux dans un éclat de rire, le cœur d'Harry manqua un battement au moment où il croisa le regard de Sélénia dont les yeux semblaient pétiller. Le jeune homme se gifla mentalement. Il n'avait jamais su comment réagir avec elle. La première fois qu'il l'avait vu, il l'avait trouvée magnifique et son cœur avait comme déraillé. Mais très vite, il s'était rendu compte qu'entre eux ce serait toujours compliqué. Elle était devenue sa confidente et lui le sien. Il avait toujours ce petit pincement au cœur, même lorsqu'il était avec Cho, et encore aujourd'hui avec Ginny. La plupart du temps, il ignorait l'effet qu'elle lui faisait. Non seulement c'était une apprentie Guérisseuse, mais en plus c'était la fille de Sirius.

Harry secoua légèrement la tête. Remarquant sont geste, Sélénia lui demanda ce qui le tracassait. Il éluda la question de la main. Luna venait de les rejoindre, Harry déposa un baiser sur la joue de la jeune Black avant de rejoindre Hermione et Ron. Il venait de s'asseoir entre ses deux amis lorsqu'un lynx argenté apparut au milieu de la piste, devant Fleur et Bill.

La voix lente, forte et profonde de Kinglsey Shacklebolt s'éleva du patronus : « le ministère est tombé. Scrimgeour est mort. Ils arrivent* ».

Ce fut la panique. Les sorciers présents au mariage commencèrent à transplaner, laissant leurs affaires sur place. Lisys transplana avec Tonks qui se débattait dans ses bras. Sirius se précipita vers Sélénia lui ordonnant de se mettre à l'abri, ce qu'elle ne fit pas. À la place, elle se dirigea vers Harry en courant. Un Mangemort apparut devant elle lui jetant un sort qu'elle parvint à éviter de justesse. Sirius s'interposa entre le sorcier et sa fille et riposta. Des jets de lumière explosaient de tous les côtés. Harry chercha Ginny du regard et la vit aux prises avec un Mangemort. Fred et George apparurent derrière elle en soutien. Remus attrapa le survivant par le bras et lui ordonna de partir. Il se dégagea de l'emprise du loup-garou et se dirigea vers le dernier endroit où il avait vu la jeune Black. Il devait trouver Sélénia.

L'apprentie Guérisseuse se débarrassa de ses talons et se retrouva pieds nus sur le sol jonché de morceaux de verres. Elle grimaça, marmonna un sort qui fit apparaître une paire de baskets à ses pieds. Elle devait trouver Harry. Un sort lui frôla la joue, elle se retourna et hurla une formule. Un jet noir surgit de sa baguette et heurta de plein fouet le Mangemort en face d'elle. À nouveau elle pivota. Elle trébucha et ne dut qu'à ses réflexes de ne pas tomber. Elle finit par trouver Harry qui la saisit par le bras. Le jeune homme était avec Hermione et Ron.

— Harry, il faut qu'on parte ! le pressa Hermione.

— Sélénia vient avec nous, affirma Harry.

— Non.

Le jeune Potter resta bouche bée. Il braqua son regard sur celui de l'apprentie. Elle semblait impassible, il lâcha sa main, à contrecœur. Il lui jeta un dernier regard avant de se sentir tiré par le nombril lorsqu'Hermione transplana. La jeune Black ferma les yeux lorsqu'elle vit Harry disparaître. Un sort la frôla, elle riposta, mais manqua sa cible. Du coin de l'œil elle aperçut Ginny prise entre deux Mangemorts. Sélénia se précipita vers elle, la saisit par le bras et transplana. Les deux jeunes femmes se retrouvèrent dans un immense salon. La rousse se dégagea sèchement en jetant un regard noir à la jeune Black. Elles se trouvaient dans le Manoir des Guérisseuses. En face d'elles se tenaient Lisys et Tonks, les Weasley n'étaient toujours pas arrivés.

La métamorphomage se précipita vers les deux adolescentes, en leur demandant des nouvelles de Remus. Non, elles ne l'avaient pas vu et non, il ne lui arriverait rien. Il se trouvait avec Sirius et Yael la dernière fois qu'elles l'avaient vue. Lisys s'approcha à son tour jeta un rapide coup d'œil à leurs blessures et les guérit d'un geste de la main. Tonks se remit à faire les cent pas, sans prêter la moindre attention à la Guérisseuse qui lui demandait de s'asseoir. Remus ne fit son apparition qu'une heure plus tard, accompagné de Sirius. Ginny se figea, alors que le loup-garou se dirigea vers Tonks.

Comment vont les autres ? demanda Lisys.

On a réussi à faire fuir les Mangemorts. On a eu de la chance, beaucoup de chance. Il n'y a aucun mort à déplorer dans notre camp. La plupart des invités ont réussi à fuir, lui répondit calmement Sirius.

Et pour Kingsley ? Voldemort saura qu'il nous a prévenus, fit remarquer Sélénia.

Ne t'en fais pas pour lui, Sélénia. Il saura se mettre à l'abri.

Sirius, ou est ma famille ? demanda Ginny, inquiète.

Ils arrivent, la rassura-t-il, Bill et Fleur sont partis à la Chaumière aux Coquillages, le reste de ta famille réunie des affaires. Vous viendrez habiter ici dorénavant, c'est encore l'endroit le plus sûr après Poudlard.

Les Weasley arrivèrent quelques instants plus tard, chacun portant un sac de voyage à la main. Le strict nécessaire. Ils laissaient leur vie et leurs souvenirs derrière eux. Molly et Arthur semblaient désespérés, dévastés, comme si leur instinct leur soufflait que jamais ils ne pourraient revoir ce qu'ils avaient mis plus de vingt ans à construire. Une des ailes du manoir leur fut cédée, voisine à celle dans laquelle vivait Yael, Sirius, Sélénia, Remus et Tonks.

OoOoO

Les jours passèrent, sombres, inquiétants et les mauvaises nouvelles se multipliaient. De plus en plus de personnes disparaissaient. Les sorciers d'origine moldus avaient commencé à être recensés et jugés. Le service d'Arthur Weasley avait été transformé. Désormais c'était eux qui traquaient les nés moldus. « Services de recensement des Sang-de-bourbe ». Voilà ce qui était désormais indiqué sur la porte de son bureau. Il voulut démissionner. Yael le lui déconseilla. Il était au cœur du ministère, au cœur de ce service de traque, il pourrait aider.

Les parents de Tonks vinrent eux aussi habiter au Manoir. Son père semblait plus sombre que les sorciers, comme si les récents événements avaient réveillé quelque chose en lui. Quelque chose qu'il n'avait pas vécu, mais qui était ancré dans les esprits de tous les moldus.

Peu de temps après, des affiches à l'effigie d'Harry avaient été diffusées. Indésirable n° 1. Plus que jamais, il était en danger, plus que jamais, la Résistance qui venait de se mettre en place devait tout faire pour faciliter sa quête.

La Gazette du Sorcier les informa des changements survenus à Poudlard : Severus Rogue avait été nommé directeur et Alecto et Amycus Carrow, deux Mangemorts connus, professeurs. L'information avait été confirmée par la lettre annonçant la rentrée prochaine. Sirius grimaça, Remus soupira, Yael ne dit rien. Molly refusa d'abord que Ginny retourne à l'école. La rouquine insista sur le fait que Sélénia y retournait elle aussi, et qu'elle serait donc en sécurité au côté d'une apprentie Guérisseuse. Molly finit par céder.

Le lendemain, Sélénia, Ginny, Yael et Mrs Weasley se rendirent au Chemin de Traverse. La rue d'habitude si vivante, si bruyante, était d'un silence de mort, lui donnant des airs d'Allées des Embrumes. Les rares passants semblaient raser les murs comme pour se fondre dans le décor et éviter de se faire remarquer par les patrouilles d'Aurors. Elles croisèrent la famille Malfoy. Lucius avait perdu en prestance, son teint avait viré au gris, ses yeux étaient dévorés par la haine. Il semblait fatigué, épuisé. Drago essayait de faire bonne figure. Il se redressa lorsqu'il croisa les quatre femmes, jetant un regard hautain à Ginny et Sélénia. Narcissa ne fit aucun effort, elle jeta un regard effrayé à Yael, lançant presque un appel au secours. Elle dévia de son chemin se décalant vers la Guérisseuse. Lucius la tira sèchement vers lui. L'épouse Malfoy jeta un dernier regard à Yael. Sélénia la suivit du regard, avant de se sentir tirée vers l'avant. Ginny venait de la saisir par la manche.

Qu'est-ce qu'elle a ? interrogea Sélénia.

Qui ? La mère de Malfoy ? Aucune idée, répondit Ginny.

Elle semblait paniquée, souleva l'apprentie.

J'ai entendu Remus et Sirius expliquer que le QG de Voldemort se trouvait dans leur manoir. À sa place, moi aussi je serais dans cet état, fit remarquer Ginevra.

Elles venaient de finir leurs courses lorsqu'elles croisèrent Neville. Il se trouvait au côté de sa grand-mère, droite, rigide comme à son habitude. Pour autant, une étincelle dans son regard laissait percevoir une inquiétude, une peur naissante. Ils échangèrent des banalités, pesant leurs paroles et les informations que chacun détenait.

Alors qu'elles allaient rentrer, Yael ne les suivit pas. Elle avait quelque chose d'autre à faire, quelque chose d'important. Sélénia regarda sa mère rabattre la capuche de sa cape, enfermant son visage dans l'ombre. La Guérisseuse s'éloigna d'un pas souple et rapide. Molly saisit alors les deux jeunes femmes par la main et transplana jusqu'au Portoloin qui les ramènerait au Manoir.

OoOoO

Yael se déplaçait rapidement, elle n'avait que peu de temps. Après avoir parcouru une centaine de mètres, elle tourna sur la droite en face des Allées des Embrumes et déboucha sur la Rue des Boutiques Obscures. Les échoppes étaient toutes lugubres, comme sorties des légendes de La Nouvelle-Orléans. L'air était lourd, presque irrespirable. Elle pénétra dans un des commerces, une vieille sorcière se tenait derrière un comptoir tout aussi vieux, les étagères croulant sous des objets et grimoires vaudou. À la vue de la Guérisseuse, elle tendit une main vers l'arrière-boutique. Yael en poussa les rideaux d'un geste sec. Une odeur de moisi l'assaillit, elle fronça le nez. Elle saisit l'une des torches et entreprit de gravir l'escalier qui, devant elle, s'enfonçait dans les ténèbres. Une autre odeur arriva jusqu'à elle. Une odeur de peur mêlée de colère. L'escalier débouchait dans une immense pièce dont la moindre parcelle était couverte de poussière. Une table et deux chaises se trouvaient au centre de celle-ci. Sur l'une d'elles se tenait Narcissa Malfoy. Yael prit place en face d'elle.

Où se trouve l'apprentie ? demande la Guérisseuse sans préambule.

Au manoir.

Aide-nous à la récupérer et tu auras notre protection. Pas avant.

Et les informations que je vous ai livrées ?

Nous avons un accord Narcissa. Tant que tu ne nous donnes pas l'apprentie, tu restes chez ton époux. Le reste n'est là que pour prouver ta bonne foi.

Yael se leva sous le regard désemparé de l'épouse Malfoy. Elle avait peur et la Guérisseuse ne pouvait pas l'abandonner comme ça. Elle voulait lui montrer les bleus, lui prouver qu'elle était en danger. Elle n'en fit rien. Elle devait se montrer forte, comme on le lui avait toujours demandé depuis que Lucius lui avait été présenté. Elle ferma les yeux, et lorsqu'elle les rouvrit Yael avait disparu. Narcissa se leva et descendit les escaliers, sans lumière, affrontant les ténèbres, espérant faire une chute. Lorsqu'elle arriva dans la boutique, la vieille sorcière lui tendit un sac en tissu rapiécé qu'elle fourra dans sa poche. Elle se dirigea vers la cheminée et lorsque les flammes flamboyèrent d'une lueur verte, elle se glissa dans l'âtre et disparut.

OoOoO

Yael apparut dans le bois situé à l'arrière du Manoir. Elle passa devant les serres, l'ombre de la bâtisse l'enveloppa pareil à un cocon de ténèbres. La Guérisseuse ne put s'empêcher de frissonner. Le destin du monde sorcier se tenait entre les mains d'une seule et unique personne. Harry réussirait, elle en était certaine. Elle poussa la porte qui menait à l'aile qui lui était réservée, débouchant dans une cuisine où se mêlaient le moldu et le sorcier, l'ancien et le neuf. Elle poussa une seconde porte et gravit un escalier qui conduisait à la bibliothèque. Sirius s'y trouverait probablement. Elle entra dans une pièce spacieuse, éclairée par un unique feu de cheminée. Les étagères débordaient de livres de toutes époques et de tous types, allant du simple sortilège ménager aux sortilèges les plus controversés.

L'animagus était là. Affalé dans le canapé devant la cheminée, un livre sur les genoux, le regard fixé sur l'âtre rougeoyant. Peur. Douleur. Haine. Culpabilité. Il essayait de cacher ces sentiments qui chaque jour le rongeaient un peu plus. Lorsqu'il se savait observé, il prenait cet air fier et détaché, comme si plus rien ne pouvait l'atteindre, comme si tout était derrière lui. Comme à chaque fois qu'il se pensait seul, Sirius s'abandonnait à cette douleur. Comme pour se punir. Comme s'il n'avait plus la force de se maintenir à la surface. Le cœur de Yael se pinça. Treize ans à Azkaban. Treize ans qui jamais ne pourraient être effacés. Treize ans qui avaient transformé l'homme qu'elle aimait en une plaie béante. Elle se rapprocha de lui, lentement, silencieusement et déposa un baiser sur sa joue. Sirius sursauta, força un sourire. Il l'aimait et elle était devenue son repère, indispensable, l'une des seules choses qui le maintenait en vie. Elle s'assit à ses côtés, il la prit dans ses bras, l'embrassa et posa sa tête contre son épaule. Il sentit les mains de sa femme glisser dans ses cheveux. Elle se mit à chanter d'une voix douce, envoûtante, dans une langue qu'il ne comprenait pas. Il ferma les yeux.

Sirius se réveilla en sursaut, la couverture que Yael avait déposée sur son dos glissa sur le sol. Il chercha la pendule du regard. 7 h 14. Il grimaça, puis finit par se lever. Aujourd'hui, sa fille retournait à Poudlard. Il se dirigea vers la cuisine, passant par le hall dans lequel trônaient trois valises. « Trois valises ? » Ses interrogations trouvèrent des réponses lorsqu'il pénétra enfin dans la cuisine. Attablés face à deux grands bols de café se trouvaient Sélénia et Neville. Ce dernier eut un mouvement de recul lorsqu'il aperçut Sirius. Il lui adressa un sourire d'excuse et se leva pour lui serrer la main. Yael s'affairait auprès d'un chaudron qui contenait certainement une potion.

Harry doit se trouver dans le Poudlard Express, cette potion de transmutation leur permettra de créer une diversion, lui expliqua-t-elle.

Les Mangemorts s'attaqueront au train ? s'étonna-t-il.

Probablement, mais ils ne prendront pas le risque de blesser qui que ce soit. Les enfants sont bien trop précieux.

Leurs enfants tu veux dire, ironisa l'animagus.

Sirius déposa un baiser sur le sommet du crâne de sa fille, puis se prépara un café. À nouveau son regard se porta sur la potion de transmutation. Elle était moins puissante que le Polynectar, mais elle avait l'avantage de se préparer très rapidement. L'illusion ne serait créée que pour quelques instants, mais suffisamment pour qu'une rumeur sur la présence d'Harry dans le train circule.

Seuls Molly, Sirius et Yael accompagneraient Neville, Sélénia et Ginny à la gare. Ce que Remus avait approuvé. Les loups-garous étaient mal perçus en ce moment, il préférait se tenir éloigné des agents du ministère qui serait certainement présent sur le quai. Le petit groupe se réunit autour d'un Portoloin en forme de chapeau qui les fit réapparaitre à quelques rues de la gare. Yael donna la potion à Neville, qui rabattit la capuche de son sweat sur sa tête.

La traversée de la gare se fit sans encombre. Lorsqu'ils arrivèrent sur le quai, Neville se glissa discrètement dans l'un des wagons. Il se dirigea vers un compartiment occupé par Dean Thomas et Seamus Finnigan. Ils étouffèrent une exclamation de surprise lorsqu'ils virent leur ami reprendre son apparence. Quelques instants plus tard, Ginny et Sélénia les rejoignirent dans leur compartiment.

Je crois que ça a marché, supposa Neville.

Ils ne reviendront pas cette année ? questionna Seamus.

Non, lui répondit Sélénia.

On doit pouvoir faire quelque chose pour les aider ! s'exclama Dean.

On trouvera lorsqu'on sera à Poudlard, affirma Ginny.

Neville, excuse-nous, mais on doit rejoindre Luna, signala l'apprentie.

Les deux jeunes femmes s'éloignèrent rapidement pour pénétrer dans un compartiment voisin. Le train se mis en branle, évacua de la vapeur, et tous regardèrent le quai s'éloigner lentement. Le trajet se déroula dans une ambiance particulière, mêlée de peur, de doute et de curiosité. Les élèves de premières années étaient intimidées, curieux, discutaient entre eux, observaient leurs ainés. Seuls ceux de sixièmes et septièmes années semblaient soucieux. Leurs conversations tournaient autour de Potter et du climat actuel. Les enfants de moldus osaient même des comparaisons avec la Seconde Guerre Mondiale. Soudain le train s'arrêta. Les portes des compartiments s'ouvrirent à la volée, les élèves se bousculaient pour voir ce qu'il se passait. Des Mangemorts se tenaient à l'entrée de chaque wagon, Neville se leva lentement aussitôt imité par Sélénia. Il sortit de son compartiment et fit face au Mangemort. La jeune apprentie se campa derrière lui.

Hé, les nuls, il n'est pas ici, s'exclama le jeune homme.

Le Mangemort émit un grognement sourd, bouscula Neville et Sélénia et fouilla chaque compartiment. Il jeta un dernier regard aux deux Griffondors et transplana.

La fin du trajet se déroula dans un calme oppressant. La vision des Mangemorts avait renvoyé chaque élève à la réalité de manière brutale. Aucun d'eux ne voulait penser à ce qu'ils trouveraient à Poudlard : Rogue directeur et les Carrow professeurs. Il n'y avait que certains Serpentards pour s'en réjouir ouvertement.

Sélénia jeta un rapide regard aux élèves qui l'entouraient. Certains étaient de son âge, et pourtant elle ne les avait jamais vus. Jusqu'à présent, les jeunes sorciers avaient la possibilité de ne pas aller à Poudlard et d'apprendre la magie chez eux, auprès de leurs parents ou des anciens de leur village. Mais, l'école était désormais un passage obligé, un moyen de contrôler les jeunes sorciers et de vérifier leurs ascendances. Sélénia se mordit la lèvre. Elle ne craignait absolument rien, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser aux autres, à ceux qui ne pouvaient prouver leur affiliation à un sorcier. Luna sembla deviner ses pensées. Elle lui adressa un sourire qui se voulait réconfortant, mais il semblait évident qu'elle aussi avait peur.

Bientôt le château fut en vue. Lorsque le train s'arrêta sur le bord du quai, les élèves furent accueillis par les regards glaçant des Carrow. Les premières années furent rapidement éloignées vers une tente. Neville donna un coup de coude à Sélénia et lui désigna les jeunes élèves.

Qu'est-ce qu'ils vont leur faire ? demanda Neville inquiet.

Il les sélectionne. Seuls les « vrais » sorciers passeront la répartition.

Neville dissimula une grimace de dégoût, avant d'entraîner Sélénia, Luna et Ginny vers l'une des carrioles.

Tu crois que l'on va y passer nous aussi ?

Sélénia haussa les épaules faisant mine d'ignorer la réponse. Pourtant, elle savait pertinemment ce qu'il allait se passer. Eux aussi seraient triés, ou du moins certains d'entre eux. Son regard glissa vers Dean et Seamus. Si le second avait bel et bien une ascendance de sorcier de par sa mère, ce n'était pas le cas du premier. Il devrait fuir Poudlard dès que possible et se cacher. La carriole s'arrêta brusquement. Sélénia perdit l'équilibre et se raccrocha tant bien que mal à ce qui lui tombait sous la main, c'est-à-dire Ginny. Cette dernière poussa un juron et parvint à rétablir l'équilibre de l'apprentie. Neville jeta un regard moqueur à la jeune Black avant de se diriger vers l'entrée du château.

Les élèves entrèrent dans la Grande Salle et prirent place à leur table en silence. Rogue se tenait sur l'estrade derrière le pupitre directorial, à ses côtés le Choixpeau trônait sur son éternel tabouret. Le nouveau directeur jeta un regard circulaire à la salle, dévisageant chaque visage. Neville ne put s'empêcher de frissonner lorsque les yeux de Rogue se fixèrent sur lui. Le maître des potions claqua des doigts et les portes de la Grande Salle s'ouvrirent, laissant entrer les premières années. Sélénia remarqua aussitôt que certains élèves manquaient à l'appel. Elle émit un faible grognement. Ginny lui enfonça son coude dans les côtes et la fusilla du regard.

Les nouveaux élèves se serraient les uns contre les autres, comme pour se protéger. Ils sursautèrent lorsque la déchirure qui servait de bouche au Choixpeau se mit en mouvement. Sa voix rocailleuse commença à envahir la Grande Salle. Il commença à chanter, détaillant les qualités de chaque maison et de chaque fondateur, mais lorsqu'arriva la fin de la chanson, le chapeau rapiécé sembla, au creux de ses plis, avoir un froncement de sourcil. Il s'arrêta net. Sélénia releva aussitôt la tête, et répondit à l'air interrogateur de Ginny par un haussement d'épaules. Jamais le Choixpeau n'avait arrêté une chanson, jamais. Rogue affichait un air timidement agacé. Il y avait fort à parier qu'il n'avait pas été scrupuleusement obéi. Il finit par détourner le regard et tendit la main devant lui. Presque aussitôt une liste se matérialisa entre ses doigts. Il appela chacun des nouveaux élèves. Contrairement à la tradition, ni applaudissements ni acclamations n'accompagnèrent la répartition. Rogue fit disparaître le Choixpeau et à nouveau jeta un regard circulaire à la Grande Salle, avant de prendre la parole :

Comme vous avez pu le constater, certains… changements ont eu lieu. Désormais, l'Étude des Moldus sera enseignée par Mrs Alecto Carrow et la Défense Contre les Forces du Mal sera assurée par Mr Amycius Carrow. Dès demain, une évaluation sera mise en place quant à vos ascendances respectives. Tous les élèves devront prouver qu'au moins un de leurs parents est un sorcier depuis plus de deux générations. Le cas échéant, les élèves concernés seront expulsés de Poudlard et confiés au Ministère. Les Carrow seront également en charge de la discipline. Votre apparence vestimentaire et votre attitude devront être exemplaires. Sachez que je rendrais à Poudlard sa grandeur passée et que je ne tolérerais aucun écart.

Le dernier regard que jeta Rogue aux élèves les fit tous réagir, certains prirent peur, d'autres ressentirent du dégoût et une petite minorité y pris plaisir. Les sangs de bourbes allaient enfin déguerpirent.

Il était presque onze heures lorsque les élèves regagnèrent leurs dortoirs. Dean, Neville et Seamus contemplaient les lits d'Harry et Ron d'un air presque désespéré. C'est à cet instant que Sélénia décida de débarquer dans la chambre, suivie de près par Ginny. Les yeux de la jeune Black lançaient des éclairs, ce qui n'annonçait jamais rien de bon.

ON NE PEUT PAS LES LAISSER FAIRE ! hurla Sélénia.

Tu penses réhabiliter l'Armée de Dumbledore ? s'enquit Seamus.

Elle ne prit pas la peine de répondre et pivota vers Dean.

Dean, je sais que ta mère est une moldue, mais ton père ?

Aucune idée, il est parti avant ma naissance.

Tu dois partir ce soir ! Si jamais ils te font passer l'évaluation, tu es bon pour Azkaban ! Je t'indiquerais comment te rendre à Pré-au-Lard, tu iras voir Merwyn de l'atelier de couture. Elle t'aidera.

Dean hocha lentement la tête. Il ne pouvait se résoudre à fuir, ce n'était pas l'attitude que l'on attendait d'un Griffondor, mais Sélénia avait raison, s'il restait, il s'offrait un aller simple pour Azkaban. Il empaqueta ses affaires en quelque seconde, prenant le strict nécessaire, laissant sa valise dans le dortoir. Sélénia chercha en vain la carte dans les affaires d'Harry et poussa un chapelet de juron lorsqu'elle se rendit compte que Potter l'avait emportée avec lui. « La cape OK, mais la carte ! La carte bordel ! »

Le plan fut le suivant : Dean emprunterait le passage du Saule Cogneur arrivant ainsi à la Cabane Hurlante, qui serait probablement le dernier endroit que les Mangemorts surveilleraient. De là, il irait jusque chez Merwyn, qui lui fournirait des vivres pour plusieurs semaines. Par la suite, il rejoindrait par des voies moldues, Ted Tonks qui récupérait les clandestins pour leur trouver un abri ou les faire passer en France. Dean approuva. Il jeta son sac à dos sur ses épaules et fit signe à Sélénia qu'il était prêt. Neville leur jeta un sortilège de Désillusion et le duo disparut. Ils se glissèrent hors de la salle commune des Griffondors, rasant les murs et se figeant au moindre son. Alors que Dean s'apprêtait à prendre la direction du hall d'entrée, Sélénia le saisit par le bras et l'entraîna dans la direction opposée. Il voulut protester, mais l'adolescente lui posa la main sur la bouche et le poussa contre le mur. Le professeur McGonagall passa devant eux à grandes enjambées. La sorcière semblait pressée et furieuse. Lorsqu'elle passa devant eux, Sélénia crut la voir ralentir, la professeure continua son chemin. La jeune femme entraîna Dean. Elle s'arrêta devant une tapisserie qui représentait deux Dryades sous une cascade. Elle posa une main sur la tenture tout en murmurant quelque chose que le Griffondor n'entendit pas. La chute d'eau se divisa alors en deux, laissant place à un tunnel. Black l'y entraîna et il sembla à Dean qu'ils s'enfonçaient de plus en plus sous la surface de la Terre. Soudain, une brise d'air frais vint s'enrouler dans ses cheveux. Ils débouchèrent à côté du Lac Noir, à seulement quelque mètre du Saule Cogneur. Sélénia passa devant, se saisit d'une grosse branche dont elle se servit pour ouvrir le passage. Aussitôt que l'arbre se fut figé, Dean se précipita dans l'ouverture qui s'était creusée entre les racines. Lorsqu'ils furent arrivés à la Cabane Hurlante, Sélénia lui expliqua rapidement comment se rendre chez Merwyn. Elle le serra dans ses bras et lui souhaita bonne chance avant de prendre la direction de Poudlard.

Le chemin jusqu'à la tapisserie se déroula sans encombre, mais lorsqu'elle arriva dans le couloir, elle s'entrava sur Miss Teigne qui émit un miaulement strident. La voix éraillée de Rusard se répercuta alors dans tout le couloir. Sélénia n'eut pas d'autre choix que de se mettre à courir. Elle fila en direction d'un passage qui la mènerait à l'étage des Griffondors. Dans son élan, elle ne se rendit pas compte de la présence de Rusard et le percuta de plein fouet. Déséquilibré, le concierge tomba lourdement sur le sol tout en essayant d'agripper ce qui l'avait percuté. Il se mit alors à hurler : « ÉLÈVE HORS DU DORTOIR ». Sélénia se maudit, se releva brusquement et s'engouffra dans le passage dissimulé derrière une statue d'elfe. Elle crut entendre des bruits de cavalcades derrière elle. Elle parvint à prendre encore de la vitesse, surgit dans le couloir des Griffondors et se précipita vers le portrait de la Grosse Dame, qui contrairement à son habitude la laissa entrer sans mot de passe. Alors que le tableau se refermait dans son dos, elle sentit les effets du sortilège de Désillusion s'effacer. Elle s'adossa au mur et se laissa glisser jusqu'au sol. Le sang battait à ses tempes et elle avait l'impression que son cœur allait exploser à l'intérieur de sa poitrine.

OoOoO

Rogue se tenait derrière son bureau lorsque Yael apparut au centre de la pièce. Le directeur sursauta et fusilla la Guérisseuse du regard.

Tu pourrais au moins avoir l'amabilité de prévenir, l'attaqua Rogue.

Je voulais uniquement m'assurer que notre accord tenait toujours.

C'est le cas.

Bien. Ils sont toujours persuadés que tu n'as pas accès au bureau de Dumbledore ?

Rogue acquiesça d'un mouvement de tête. Yael esquissa un sourire avant de jeter un rapide coup d'œil en direction de la porte du bureau, des bruits de pas résonnaient dans l'escalier. Elle braqua son regard une dernière fois sur Rogue avant de transplaner. La porte s'ouvrit à la volée, laissant place à une Alecto Carrow particulièrement essoufflée.

Rusard vient de me signaler un ou une élève hors du dortoir. A priori, il ou elle a pris la direction de la salle commune des Griffondors.

Rogue ferma les yeux et se pinça l'arête du nez. À tous les coups, il s'agissait de la fille Black.

Laisse-faire Alecto, tu auras de multiples occasions de les punir cette année, répondit Rogue dans un soupir.

À suivre.


À suivre.

Et voilà la fin de ce premier chapitre.

Qu'en avez-vous pensé? Bien? Pas bien? Trop tôt pour juger?

N'hésitez surtout pas à le laisser des review, elles seront lues avec beaucoup d'attention, et appréciées!

Comme vous l'aurez constater je fais un "savant" mélange entre les machins qui sortent de ma petite tête, les livres et les films! Je vous annonce déjà que la chronologie des livres/films va être un peu arrangée à ma sauce, et surtout de manière à ce que ça colle avec mon histoire et son développement!

Je vous donne rendez-vous vendredi prochain pour la suite!

Eliane Gil'