Bonjour, petite fanfiction, du drama, du pipou, du Shura, moi je suis heureuse avec ça ! J'espère que vous aussi !
J'ai fais des chapitres plus courts que dans mes précédentes histoires, à vous de me dire si vous préférez.
A un point cruciale de la fanfiction, je vous demanderais votre avis pour écrire la suite, votre voix compteras dans l'histoire :) On y est pas encore mais je préviens d'avance.
Sur ce, bonne lecture !
Le jour était encore là lorsqu'ils poussèrent Aiolia au sol violemment. Ils avaient le droit après tout, en public, pendant les entraînements. Évidemment qu'ils n'allaient pas s'en priver. C'était le jouet du sanctuaire, le gosse présumé fragile que tout le monde aimait rabaisser pour se sentir supérieur. Et cela marchait, toujours, car jamais il n'abandonnerait. Jamais il ne renoncerait.
Sauf lorsqu'il était seul, et la solitude, il ne la connaissait que trop bien. N'ayant plus de famille, pas un seul ami. Même son instructeur commis d'office ne l'appréciait pas et se moquait de lui en permanence.
C'était sûrement plus drôle…
Plus facile comme ça.
Plus logique.
Pourquoi être gentil avec le garçon ? Il ne comprendrait même pas de toute façon, comme tout le monde était violent avec lui, il ne connaissait pas ça. Puis, la terreur, ça marche toujours mieux, paraît-il ?
Ce soir-là, Aiolia sortit de l'arène, en piteux état, il n'était plus tout à fait un enfant, mais pas un adulte non plus. Mais ne plus être un enfant aussi facilement diminuable, ça en énerve plus d'un.
Il rendait les coups qu'on lui donnait, et manquait presque de gagner certains combats. Alors, quand on est le chef de sa bande de copains, et qu'on risque de se faire battre par la tête de Turc du sanctuaire, on se venge. Et pas de la manière la plus chevaleresque possible. Du moment qu'on gagne.
Le bras contre un mur, en train de passer de l'eau sur les plaies de son visage, le chevalier d'or du Lion les vit arriver du coin de l'oeil. Et sans qu'il en comprenne quoi que ce soit.
Il vit trouble, puis rouge.
Les plaies sur son corps étaient plus douloureuses. Comment savoir s'il y en avait eu de nouvelles ? Impossible. Il y en avaient tellement, et il y en avaient eu tellement. Ça pouvait se rouvrir si facilement...
Alors Aiolia se redressa comme toujours, bien qu'il pensait que c'était terminé, ce ne fut pas le cas. Il n'y voyait plus très clair de toute façon. Et perdre connaissance lui arrivait, ça le soulageait un peu, se disait-il parfois.
Quand il vit des silhouettes partir au loin et son corps rester en place sans bouger sous un nouveau coup de pied, il comprit que c'était fini, pour de bon. Il se releva lentement et douloureusement. Puis il partit.
Il avait pris un sale coup sur la tête et tituba il ne savait où, mais le plus loin possible, là où on ne l'entendrait pas. Son chemin le mena sur un sentier entre les reliefs de la montagne du sanctuaire, un sentier bien défini, mais pas si entretenu que ça. Peu de gens devaient passer par ici. Il continua, et arriva bien vite dans l'ombre de l'horloge du sanctuaire. Il se souvenait être venu ici autrefois, avec Aiolos. Mais c'était il y a plus de dix ans… Il continua de marcher, un peu mieux, vers les pieds de l'immense bâtiment. Des colonnes colossales se dressant devant lui, et personne dans les environs.
Il s'assit sur les premières marches et s'allongea ensuite sur la pierre froide. Regardant de dessous l'horloge. À quoi servait-elle lorsqu'il n'y avait pas d'attaque ? Elle n'indiquait même pas l'heure.
Il discerna un peu mieux un détail, au fur et à mesure qu'il se remettait de ses coups. Il avait vu le petit escalier qui conduisait au sommet. Il mit presque dix minutes à se redresser et se lever, puis quinze de plus pour gravir toutes les marches, curieux et envieux d'un endroit secret.
Une fois en haut, il observa la trappe, la poussa et se hissa à l'intérieur. Dans un petit sas, la trappe se referma, une petite lumière avec marqué exit trônait au-dessus, comme une porte de sortie de secours. Dans la pièce il n'y avait rien. Rien du tout, tout était noir, aucune lumière ne pénétrait, et la lampe n'éclairait rien de plus qu'elle même. La pierre avait gardé la fraîcheur, un peu comme dans les temples au sanctuaire, et la chaleur de la Grèce n'avait pas pénétré l'endroit et sa muraille de pierres.
Aiolia laissa ses yeux se reposer à l'obscurité, il longea le mur, avec la main contre pour ne pas foncer dedans bêtement. Puis, lorsqu'il resta assez longtemps dans la grande pièce pour s'y sentir en sécurité, il ferma les yeux, et se laissa glisser au sol le long du mur.
Lentement, il recroquevilla ses jambes contre lui, et posa sa tête contre ses genoux. Laissant échapper une larme, première d'une longue série.
La bouche ouverte, les dents serrées, il commença à sangloter. Ne remarquant même pas que ses larmes rentraient dans sa bouche. Il ne pouvait même plus le faire dans son temple, le pope avait mis des gardes pour surveiller le frère du traître. Et il savait bien que même les gardes pourraient venir lui faire du mal s'il se montrait faible devant eux.
Là, il se laissa aller.
Seul dans le noir, à des centaines de mètres d'un autre être vivant.
De son temple, il la voyait, comme depuis tous les temples. De son temple, il ne pouvait pas l'atteindre… Mais non loin de la maison du capricorne, se trouvait un sentier. Un sentier qui menait à une corniche, qui elle, s'en approchait énormément. De là, Shura pouvait sauter sans trop d'effort et atterrir sur l'immense horloge. Comme beaucoup de soirs lorsqu'il rentrait de l'entraînement et que le soleil n'était pas encore couché, il aimait sauter dessus et regarder le ciel et ses couleurs. Réfléchir à sa vie, et avoir un moment de paix où on ne lui rappelait pas quel héros il était d'avoir tué son meilleur ami. Où il pouvait non pas être un héros, ou l'assassin qu'il se répétait être chez lui, mais juste un homme un peu seul, qui regarde quelque chose de beau pour une fois dans sa vie.
Cette vue, aussi apaisante soit-elle, était pour Shura son radeau de sauvetage. La seule chose qu'il appréciait vraiment.
Servir Athéna, c'était tout ce qu'il voulait, mais la seule fois où on lui avait dit qu'il était utile, lui avait valu le pire trauma de sa vie. Quelque chose qui le hantait encore jour et nuit. Et parfois du haut de son horloge, il lui arrivait de se demander ce qu'il se passerait s'il "tombait" en bas.
Comme d'habitude, il se posa, en tenue d'entraînement, les jambes allongées, et les bras en arrière retenant son dos de tomber. Regardant le soleil se coucher dans le plus grand des calmes. Quand soudain, il entendit des sanglots, un nez qu'on renifle, des gémissements, presque des cris parfois. Comme si un enfant pleurait à chaudes larmes. Shura se demanda bien d'où le son pouvait provenir, pas de la corniche… Alors ça ne devait être que de l'horloge.
Qui diable osait déranger son petit moment à lui ? Enervé, il chercha un moyen d'entrer dans l'horloge, il ouvrit une autre trappe et descendit à l'intérieur. Il y avait trois mezzanines, pour accéder à tous les mécanismes et ensuite seulement, le sol. Shura le savait vaguement, mais n'avait pas prévu de descendre tout en bas.
- Il y a quelqu'un ?
Aiolia arrêta immédiatement de pleurer. Quelqu'un était là, quelqu'un l'avait entendu pleurer. Il ne dit rien.
- C'est ça. Arrêtez de faire du bruit quand je pose une question, comme ça je suis sûre qu'il n'y a personne du tout.
Shura commença à descendre la première mezzanine dans un bruit métallique.
- Voudriez-vous bien allumer la lumière, pour que je puisse voir où je mets les pieds avant de tomber bêtement ?
- Non…
- Comment ça, "non" ?
- Je ne veux pas…
Shura soupira, étonné également qu'on ne lui obéisse pas.
- Et pourquoi cela ? Savez-vous au moins quel est mon grade ?
- …
Le chevalier du capricorne n'entendit qu'un bref gémissement de refus. Il essaya néanmoins de descendre sans se faire trop mal, bien qu'il rata une marche et gémit lui aussi, jurant au passage. Il avança à tâtont, cherchant la lumière qui était proche de l'entrée par laquelle était arrivé Aiolia. Le lion tendit l'oreille, sentant quelqu'un passer non loin de lui, quand il comprit pourquoi, il se jeta sur le bras tendu avant qu'il n'atteigne l'interrupteur.
- Non !
- Mais pourquoi enfin ?! Il fait noir ! On n'y voit rien !
- Je ne veux pas que vous sachiez qui je suis !
Shura retira son bras, intriguer, il réfléchit.
- Et pourquoi ça ? Parce que je… T'ais entendu pleurer ?
Il n'entendit pas de réponse, mais le capricorne avait d'ores et déjà compris qu'il avait sûrement à faire à un enfant, alors il avait laissé tomber le vouvoiement. Il ajouta, un peu plus sympathique.
- Ya pas de honte à avoir. Tout le monde a déjà pleuré un jour.
- Moi, je ne dois pas.
- Comment ça tu ne dois pas ? Il ne me semble pas avoir lu un décret qui interdit aux gens de chouiner au sanctuaire, sinon crois moi, on en vireraient à la pelle toutes les semaines !
- Si je pleure, ça veut dire que je suis faible…
- Mais pas du tout ! Arrête tes bêtises. Tu as quel âge ? C'est normal de pleurer pour un enfant.
- J'ai dix-sept ans.
- …
Shura ne répondit plus rien. Le capricorne lui-même s'interdisait de pleurer, et se trouva soudain un peu bête de donner des leçons qu'il ne suivait pas lui-même. Puis bon, dix-sept ans… Ca faisait vieux pour pleurer comme ça, surtout que Shura imaginait la raison moindre, comme tomber par terre, un chagrin d'amour, ou même, vu la maturité du garçon, peut-être juste qu'il avait renversé sa glace.
Il essaya de changer de sujet. S'intéressant à autre chose.
- C'est la première fois que tu viens ici ?
- Je suis déjà venu en bas, tout en bas, il y a longtemps.
- Tu n'as jamais vu l'intérieur de l'horloge?
- Jamais.
Le plus âgé remarqua un petit défaut d'élocution chez le jeune garçon, comme s'il n'arrivait pas bien à formuler certaines syllabes.
- Tu as un trouble du langage, quelque chose ?
- Ben, non pourquoi ? J'ai l'air d'un attardé c'est ça ?!
S'énerva tout de suite le jeune lion.
- Non, juste que… Tu n'arrives pas à articuler certains sons, tu as une gêne quelques parts ?
C'est alors qu'Aiolia comprit. Il était tant blesser, qu'une de ses plaies au visage l'empêchait de parler comme il faut. Il ne répondit rien, se tenant un peu la joue, honteux.
- Hey ? Tu réponds plus ?
- Si si…
Bredouilla Aiolia. En entendant à nouveau le lion parler, Shura commença à comprendre, il sentit l'odeur du sang, de la sueur et de la terre sur le lion.
- On t'a frappé ?
- …
Devant l'absence de réponses, Shura avança une main à tâtont pour vérifier par lui même, pensant toucher la tête du garçon, il toucha l'épaule. Le plus jeune donna un coup dans la main qui venait de le toucher, ayant peur.
- Hey ! Qu'est-ce que-
- Pardon, je te pensais plus petit.
- Même, ne me touchez pas !
- Je vais pas te faire de mal ! Je vérifie si t'es blessé, je te regarderais bien mais tu veux pas que j'allume la lumière !
Ils grognèrent tous les deux, et Shura remonta sa main vers la joue doucement, appuyant par endroit.
- Tu as un os cassé, ici… Et à en juger par tes spasmes ici, tu dois être sacrément amoché.
Après son consta rapide, il arrêta de toucher au petit garçon qui lui était inconnu.
- C'est pour ça que tu pleurais ?
- Oui…
- À cause de la douleur ?
- Pas que…
Shura ne dit rien un instant. Puis posa "LA" question.
- C'est pas la première fois qu'on te frappe ?
- Non...
- Tu veux en parler ?
- Non. J'ai pas besoin d'aide.
- J'aurais tendance à dire que si… pourquoi tu n'es pas allé voir tes amis plutôt que de t'isoler dans un trou perdu ?
- J'ai pas d'amis.
- Ben tu vois que t'as besoin de quelqu'un, t'as besoin d'ami.
- Non, j'en ai pas besoin ! T'es qui d'abord pour me dire ça ?! Tu crois que c'est facile !?
Il entendit la voix du garçon vaciller légèrement, comme s'il allait pleurer à nouveau. Shura stoppa tout de suite la discussion.
- OK OK ! Excuse-moi ! Je connais pas ta vie. Si tu me racontes pas, je peux pas savoir cela dit. Mais pardon. Je ne voulais pas te faire de la peine.
Aiolia écarquilla les yeux et regarda devant lui sans voir son interlocuteur. Cherchant dans l'obscurité, il ne vit rien.
L'inconnu venait de s'excuser, et de lui demander pardon..? Ça n'était jamais arriver. Même quand on le bouscule, on se moque juste de lui et on continue.
Une brève pensée traversa son esprit. Il avait envie que jamais il ne sache qui il est. Pour qu'un autre jour… Peut-être… Il soit à nouveau une exception, et lui demande pardon à nouveau.
- Je vais rentrer chez moi.
Il commença sa route et se dirigea vers le petit intitulé "sortie"
- Hey petit. Si ont t'embêtes à nouveau, revient ici. Je ne suis pas très bon pédagogue, mais je ne suis pas méchant. Je suis là presque tous les soirs. Alors, n'hésite pas d'acc ?
Aiolia ne répondit pas, ferma la porte du sas, et descendit par la trappe. La nuit était tombée, puis il rentra chez lui péniblement.
Peut importe qui était ce mec, quelque chose en lui n'aimait pas trop son air "je suis plus vieux et je suis hyper moralisateur" mais, d'un autre côté, en dix ans, c'était peut être un des rare à ne pas avoir été simplement méchant, ni même indifférent à sa souffrance… Il avait eu le sentiment qu'il veuille l'aider. Et ça. C'était le premier, et ce serait sûrement le seul.
Je ne mord pas, les reviews sont là, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez penser :)
Suivez l'histoire en bas, comme ça vous ne manquerez pas les prochains chapitres, j'essais de les publiés tout les samedi.
