Hello~!
Une petite fic' sur Five Nights At Freddy's, parce que je suis obsédée par ce jeu, et que je trouve qu'il en manque cruellement sur ce site.
Concernant l'histoire en elle-même, je l'ai finie, il ne me reste plus qu'à la publier régulièrement. Des explications seront également apportées au fur et à mesure des chapitres.
De plus, je tiens à préciser : il existe de très nombreuses théories sur les jeux, surtout en ce qui concerne l'ordre des événements. Je serais plutôt de l'avis que FNAF 2 se passe bien avant FNAF 1, si on regarde bien l'écran de fin du jeu, mais pour les besoins de l'histoire, FNAF 1 se passe bien avant le 2, mais les explications viendront après.
Pour le contenu, je préviens à l'avance : sang, mort, gore. Pas des masses, mais quand même, vous êtes prévenus…
Comme dit dans la présentation, cette fic tourne autour d'un OC, j'ai fait mon possible pour le rendre le moins Mary-Sue possible, j'espère qu'il ne dérangera personne.
Sur ce, bonne lecture !
x.O.X.O.x
D'accord ! D'accord… Peut-être que j'aurais dû écouter ce gars quand il m'avait dit de faire attention. Peut-être que j'aurais dû l'écouter quand il avait parlé de ces robots tueurs au lieu de rigoler en pensant que c'était une blague. Peut-être que j'aurais dû aller chercher ce foutu masque comme il me l'avait conseillé, avant que je lui raccroche au nez, en lui hurlant d'arrêter de se moquer de moi. Et peut-être, je dis bien « peut-être », que j'aurais dû le prendre au sérieux pour cette histoire de robots tueurs, et me barrer loin et vite, comme me le hurlait à présent ma conscience. Sauf que cette dernière s'opposait vivement à mon instinct de survie, qui lui me tonnait de rester dans ce putain de conduit, si je tenais à rester en vie. Pour au moins quinze minutes de plus, quoi… Le temps que cette espèce d'horreur sur pattes ne me retrouve.
Ca faisait bien dix minutes que j'étais planquée dans ce conduit, à me tordre le cou à cause de l'espace extrêmement restreint, mais aussi à pouvoir surveiller les allers et venues des différents robots dans ce qui se trouvait être mon nouveau bureau, mais à l'allure où allaient les choses, il n'allait pas tarder à devenir mon ancien bureau ! Soit pour cause de décès précaire, soit pour démission. Quel imbécile accepterait de revenir passer une seconde nuit dans ce cauchemar éveillé ? Tu m'étonnes qu'ils offraient la place de gardien de nuit au premier venu ! Ca expliquait leur contrat à durée minimale… Autant dire qu'au milieu de ce champ de monstres, mon espérance de vie était aussi limitée qu'une bouteille un soir de Nouvel An.
Je me figeai à l'entente d'un cri, que je n'avais que trop entendu depuis minuit. Plus aucun bruit, je ne bougeai plus un cheveu, j'étais inerte, mais à l'affut du moindre mouvement. Il y avait quelqu'un dans la pièce, mais je refusais catégoriquement de passer ma tête hors du conduit pour voir s'il s'agissait d'un robot, ou d'un humain. Malheureusement, j'eus la réponse assez vite en entendant l'intrus bouger, ses mouvements étant mécaniques, et beaucoup trop bruyants et stridents.
Je restai un long moment sans bouger, allant même jusqu'à retenir inconsciemment ma respiration, jusqu'à ce que je l'entende s'éloigner. Je soufflai de soulagement, me passant une main fatiguée sur le visage. Je sentais les larmes me monter aux yeux, j'avais peur comme jamais. Mon cerveau commençait d'ailleurs à visualiser l'avenir, et ces visions se divisaient en deux catégories : celles où je mourrais de différentes manières, et celles où l'on pouvait se délecter des réactions des autres en apprenant ma mort.
Non, non… Pour le moment, il fallait juste que je me concentre sur ma survie. Par chance, j'avais choisis le bon conduit, et j'avais la possibilité de voir l'heure. 4 h 46. Bon… Encore un peu plus d'une heure à tenir… C'était pas non plus la mort, surtout que les vraies emmerdes n'avaient commencées qu'il y a peu de temps. Ça avait commencé avec cette saloperie de poulet. Des trois robots, cette saleté m'avait apparue comme étant la plus sympathique.
Ah grossière erreur. Même si je n'avais pas cru à un seul mot de ce que m'avais dit Mike –son nom m'était revenu maintenant, j'avais pris la décision de vérifier l'ensemble du bâtiment grâce aux caméras, et à la tablette qui m'avaient été fournies. Un premier coup d'œil sur les robots m'avait glacé le sang, leur tête étant orientées en direction de la caméra –j'aurais juré qu'ils la suivaient même. J'avais zappé sans plus de cérémonies, mais vu que les autres pièces ne présentaient rien de spécial, j'en étais revenue à la première caméra. Là, j'avais senti mon sang se geler dans mes veines, mes yeux s'agrandissaient au fur et à mesure que je m'étais rapprochée de l'écran. Il manquait au poulet ses yeux et son bec, affichant une rangée de dents pointues parfaitement alignées, et ces espèces de points blancs au creux de ses yeux vides. Ajoutez à ça le message sur son bavoir – à savoir « let's party ! », et vous aviez le cocktail parfait pour vous barrer sans demander votre paye. Mais comme j'y tenais, à ma paye…
J'avais zappé, et dégluti en m'enfonçant dans mon fauteuil, assez pâle pour s'alerter, mais rien comparé à ce qui allait suivre. Mike avait alors essayé de me rappeler, mais dans ma confusion, je n'avais même pas entendu le téléphone sonner. Au lieu de ça, j'avais juste entendu une espèce de boîte à musique. Elle résonnait tellement fort que je la croyais dans la pièce, mais d'après les caméras, elle se trouvait plus loin. Mike m'avait bien précisé qu'il était vital que je la garde tout le temps allumée, mais évidemment, comme beaucoup de choses à ce moment-là, je n'avais pas écouté, et je ne m'en étais souvenu que bien trop tard. A comprendre : quand la saloperie de marionnette qui devait rester à l'intérieur en gardant la musique constante, était sortie parce que la musique s'était arrêtée, et que la boîte était alors grande ouverte, et béante de toute présence. J'avais bien essayé de chercher cette saleté après, mais impossible de la trouver avec les caméras.
Ajoutez pour encore plus de fun les robots qui s'amusaient à apparaître et à disparaitre au fond du couloir, plus ces espèces d'expériences d'hallucinations ultra réalistes où un ours doré essayait de vous bouffer le visage, et vous finissez par craquer. Je m'étais maudite de m'être réfugiée dans ce conduit comme une idiote, sans lampe torche, sans téléphone, et sans ce putain de masque –apparemment essentiel à ma survie- qui se trouvait sur le porte manteau à à peine quatre mètres de là, mais impossible de mettre le nez dehors pour aller chercher ne serait-ce que l'un de ces objets. J'avais quand même réussi à tenir jusqu'à maintenant, mais tout tendait à devenir de plus en plus difficile, d'autant plus qu-
-Hello.
Je me figeai. What. What, what, what. WHAT ?!
Je tournai la tête, lentement, comme si ça allait me sauver, et passai un regard par-dessus mon épaule. Je manquai de sursauter, et donc empêchai une collision inévitable avec le haut du conduit en voyant d'où provenait la voix. Une espèce de petit humanoïde, avec de grands yeux, un grand sourire, et surtout une grande capacité à me foutre les jetons se tenait dans mon dos, rampant dans le conduit. Il était immobile, la bouche béante, et me fixait, brandissant fièrement son panneau « balloons ! ». Okay, petit bonhomme flippant tiré d'un univers enfantin, check.
La première question qui me venait à l'esprit : c'est quoi c'truc ? La seconde : comment c'est arrivé ici bordel ?!
Okay, okay, on se calme ! De toute évidence, ça bougeait pas, et ça n'avait pas l'air forcément dangereux… Peut-être que c'était aussi un robot, mais que lui ne me voulait pas de mal…hein ?
Hypothèse niquée quand il se mit à rigoler. Non, non, pas un petit ricanement ou un gloussement d'enfant… Plutôt l'éclat de rire que tu entendais quand un enfant se pétait une barre à côté de tes tympans, ouais !
Oh, bon dieu je le savais que cette saloperie ne pouvait pas être de mon côté ! Rien que ce sourire et ce regard qui te disaient clairement « Tu vas crever, et ce sera de ma faute. » te prévenaient des lustres à l'avance que cette raclure ne t'aiderait pas. Non, à la place, il continuerait de rigoler en te regardant décéder, parce que l'un des robots t'aurait trouvée à cause de son rire débile qui l'aurait ramené vers toi.
Et c'était justement ce que cette peste était en train de faire ! Il rigolait à s'en arracher la glotte, juste pour rameuter l'un de ces robots pour qu'il vienne me faire la peau une bonne fois pour toute !
-Mais ferme-la ! soufflai-je à voix basse.
Rien à faire, cette petite merde continuait de ricaner. Et en plus il se foutait de ma gueule ! Alors là mon con… Ma position accroupie me permettait de lui décrocher un coup dans la mâchoire inférieure, mais bien évidemment, ça ne le fit pas taire pour autant. Je grimaçai, excédée et paniquée à l'idée qu'un robot ne se ramène, mais personne n'avait l'air dans les parages pour le moment. Je jetai quand même une œillade paniquée hors du conduit, et me retournai finalement vers l'humanoïde stupide qui commençait à grave me taper sur le système. J'enlevai ma chemise, et décidai de bâillonner la source du bruit, qui provenait d'un micro placé dans sa gorge. J'attrapai sa tête par l'arrière, et il se décida finalement à bouger, mais je le tenais de manière à ce qu'il ne recule pas. En réponse, il rigola plus fort, et je lui enfonçai ma chemise enroulée dans le fond de la gorge, l'accès ayant été grandement facilité grâce à sa mâchoire béante.
Lorsqu'un bruissement étouffé s'échappa alors de sa gorge, je soupirai d'aise. Enfin du calme… Mais bon, j'allais pas non plus le tenir jusqu'à 6 h… Pour le peu que je me fasse attaquée par un autre robot…
Mais cette saleté était vraiment gênante. Pas dangereux en lui-même, il était chiant sur sa capacité à appeler les autres. Un virus, en somme…
Je me figeai quand même, par peur qu'il ait fini par alerter quelqu'un. Sans le lâcher, je fixai l'entrée du conduit, attendant un évènement qui n'arriva pas. Mais soupirer de soulagement ne me fut pas permis, puisqu'un truc non identifié me sauta au visage en poussant un cri. Par pur réflexe, je poussai un gloussement pathétique, reculai, me cognant la tête contre le plafond du conduit, et m'étalai de tout mon long, essayant tant bien que mal d'arracher ce truc collé à mon visage.
Aïe ! mais attends ! Ce truc griffait ! Il plantait ses griffes dans ma peau pour que je ne le décroche pas ! Putain… Putain, putain, putain ! Mais dégage, saloperie !
Je l'arrachai un bon coup, lâchant un cri. Heureusement, ou malheureusement, pour moi, mon hurlement avait été couvert par les rires de l'humanoïde, qui avait dû réussir à se défaire de mon bâillon. Saleté, va…
Je me redressai, toujours en tenant la chose qui, faute de pouvoir griffer mes joues, griffait maintenant mes mains, mes bras et presque mes épaules – il avait quand même les bras longs. J'ouvris les yeux, pour faire face à un genre de masque blanc, au corps rayé noir et blanc. La Marionnette, je suppose. Franchement glauque, mais lui au moins ne braillait pas. Tiens, d'ailleurs… Ca me donnait une idée…
Je récupérai le bâillon que venait de me jeter l'insupportable androïde à la tronche, et m'étalai sur la Marionnette pour qu'elle ne me gêne pas dans mes mouvements, mais évidemment, il fallait bien qu'elle continue de griffer, alors du coup, c'était mon ventre et mon dos qui y passaient. Et comme mon haut reprenait sa place dans la gorge de l'humanoïde, ma peau était directement livrée à ses griffes. Le bâillon étant en place, j'attrapai la Marionnette par le masque, la faisant gigoter et lacérer mes mains douloureusement, je l'enfonçai dans le trou béant de la bouche du petit robot –je jurerais que la marionnette venait de tressaillir de dégoût. Bon ! Une bonne chose de faite ! Maintenant les deux pouvaient me foutre la paix ! Dommage que je ne pouvais pas les foutre en dehors du conduit, sous peine de me faire repérer.
Je me retournai, dans l'espoir de voir l'heure, mais la seule chose que je vis fut… Du violet. Du violet partout. Chemise, pantalon, peau, tout. Encore heureux que les dents ne l'étaient pas…
Pour faire court… Un type entièrement violet à l'exception de ses yeux –dégueulassement révulsés- et de son sourire colgate, était accroupi devant le conduit, à me fixer en souriant, comme un vieux pervers. Si je survivais à cette nuit, je me prendrais des vacances clandestines au Tibet, histoire de pouvoir me calmer dans un temple bouddhiste bien loin de cette pizzeria de l'enfer. Amen.
Le seul truc qui me gênait avec lui, c'était, contrairement aux autres, son inactivité. Entre le premier qui ne bougeait pas trop, mais qui emmerdait le monde à rigoler comme un autiste, la marionnette qui bougeait sans arrêt, et qui allait pas tarder à me vider de mon sang à force de me taillader comme une taureau de corrida, et maintenant ce gars bizarre qui passait son temps à me fixer comme un psychopathe… D'ailleurs, depuis combien de temps était-il là, au juste ?
Un long moment passa sans que l'un ne parle, juste en se regardant dans le blanc des yeux –facile pour lui, y'avait que ça ! Je ne savais pas vraiment, pour ma part, si j'avais envie d'engager un semblant de conversation. Certes, des trois, voire même de tous ceux que j'ai rencontré ici, il semblait le plus proche d'un être humain, mais ce sourire qu'il avait me dissuadait de toute envie de lui adresser la parole. Et sa présence m'apportait quelques gênes : la première, j'étais presque à poils, face à un mec qui a l'air aussi sain qu'un sérial killer après une boucherie générale dans un jardin d'enfants. Deuxièmement, le simple fait qu'il soit accroupi devant le conduit : soit il était de mon côté, alors il allait se faire tuer à rester là devant comme un imbécile heureux, soit il n'était pas de mon côté, chose plus probable vu sa tronche, et là, j'étais dans la merde parce que ça revenait exactement à la même chose qu'avec ce crétin de gamin robot, vu qu'il allait finir par rameuter les robots dans ma direction !
-Euh… Vous auriez une veste ?
Bien joué, cerveau. Bien joué… Pour toute réponse, l'autre continue de me fixer en souriant, comme si ma question était passée par son nez, et pas par ses oreilles. Z'êtes sûrs qu'il était encore vivant ?
Apparemment oui, puisqu'il ricana, et pencha la tête sur le côté comme… Oui, oui, comme un autiste. Tous tarés ici…
-En effet, tu sembles en avoir bien besoin, répondit-il d'une voix basse et profonde.
Et le tout sans bouger, s'il vous plait ! A comprendre, « Oui j'ai vu, mais compte pas sur moi pour t'aider, tu te démerdes ma petite, moi, j'ai juste envie de te voir galérer. ». Trou de b- !
Il fouilla dans sa poche, pendant que je le fixai gravement, alertée à chacun de ses mouvements, comme si j'avais peur qu'il ne sorte un couteau ou un flingue de sa poche. Presque… Un taser. Je tressaillis, et m'enfonçai un peu plus dans le conduit, même si dans le fond, je savais déjà que c'était foutu.
-Minute, fillette !
Et histoire de ponctuer sa phrase, un ovni cogna ma tête avec violence, certes réduite, mais quand même… Je grimaçai, et tournai ma tête dans sa direction. Il sourit une nouvelle fois, me faisant tressaillir, et baissa la tête, m'obligeant à en faire de même. Dans mon dos se trouvait le taser qu'il avait quelques secondes plus tôt dans les mains. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il m'avait aidée, mais surtout à quoi ça allait bien pouvoir me servir face à des trucs qui ne ressentaient même pas la douleur.
-Ce sont des robots, si tu les électrocutes, tu vas les court-circuiter, explique-t-il calmement.
Ah, bien vu Sherlock. Je lâchai l'espèce de chimère que j'avais créée en enfonçant l'un dans l'autre, et attrapai le taser en vitesse. Je tentai de le régler rapidement, mais croyez bien que d'une main, c'était compliqué. Finalement, j'éloignai les deux monstres de moi, appuyai sur la sécurité, et plantai le taser sur le côté de la gorge de l'humanoïde, qui sembla glapir, avant de tomber raide. Dans sa bouche, la Marionnette continuait de gigoter, et reçut donc en cadeau pour mes futures cicatrices un bon coup dans l'arrière-train. Pareillement au premier, elle cessa de bouger, se laissant totalement retomber, mais néanmoins toujours coincée dans la bouche du gamin. Je ne m'autorisai à souffler que quelques secondes plus tard, après avoir eu la certitude qu'ils ne se réveilleraient pas tout de suite.
Mais bien évidemment, comme depuis le début de la nuit ici, les pauses ne sont que de courte durée, et à peine eussé-je soufflé que du bruit se fit à l'entrée du conduit. Ayant temporairement oublié la présence de l'autre, je me retournai vivement, mais il s'était juste contenté d'entrer dans le conduit pour s'y loger, me faisant signe de faire moins de bruit. Je fronçai les sourcils, dépassée. Mais c'était quoi ce type, bordel ? Il était de mon côté ou pas, au final ?
Il se redressa, et se cala à côté de moi, soupirant, pendant que je me mettais en boule un peu plus loin. Pour moi, c'était toujours un psychopathe, quand bien même il m'avait aidée, alors mieux valait ne pas se trouver trop près de lui, si en plus j'étais toujours sans chemise. Evidemment, elle était maintenant coincée entre la gorge du robot et la marionnette que j'y avais enfoncée. Ma vie était une vraie blague…
-Mais c'est quoi tout ce bordel… ? soufflai-je, plus pour moi-même que pour les autres.
-Tu acceptes un job sans savoir ce qui t'attend, t'aurais dû prévoir, idiote…, répliqua l'autre sur le même ton, bien qu'un peu sarcastique.
Je lui jetai un regard noir, qu'il accusa sans ciller. A croire que rien n'atteignait ce gars…
-Forcément ! Comme si j'allais croire un malade qui me dit que la pizzeria est infestée de robots tueurs !
-Comme quoi, tu aurais mieux fait, au lieu de faire la maligne…
Encore ce ton sarcastique… Oh, il commençait à me gonfler, celui-là…
-Et comment j'aurais pu prévoir ? On croise pas des pizzerias hantée tous les jours, à ce qu'il me semble !
Pour toute réponse, il haussa les épaules, et tourna la tête vers la sortie du conduit, regardant l'heure.
-De toute manière… T'es qui, toi ? Il me semblait être seule dans la pizzeria après minuit… Et à ce que je sache, il n'y a qu'un seul gardien de nuit.
Cette fois, il sourit franchement, comme si le sarcasme était passé pour laisser place à de la moquerie enfantine, rien d'agressif en soi.
-Tu n'es pas unique tu sais ? Mais si tu tiens tant que ça à le savoir, un vieil ami m'a appelé, parce qu'une idiote qui venait de prendre le job de gardien de nuit n'avait pas pris au sérieux ses avertissements, et que, de toute évidence, elle allait crever.
Un vieil ami ? Mike, peut-être ?
-Mais si c'est vrai, comment tu es rentré ?
-J'ai travaillé ici pendant longtemps, Honey, je connais l'endroit mieux que personne. C'est pour ça que je vais te dire qu'à l'avenir, ne te cache plus dans les conduits, c'est une très mauvaise idée.
Tiens, on était passé du statut d' « idiote » à « honey » ? Sainte mère de d-…
-Deux choses : la première, stop avec ces surnoms dégueulasses, grimaçai-je, le faisant ricaner. Deuxièmement… « A l'avenir » ? Même pas en rêve. Il n'y aura pas de prochaine fois, il est hors de question que je remette les pieds ici !
Il sembla surpris, pencha à nouveau la tête sur le côté comme un idiot. Remarque, ça l'aidait peut-être à connecter ses deux neurones comme ça.
-Pourquoi ça, Darlin' ?
Je tiquai en entendant cet imbécile continuer avec ses surnoms débiles, mais cette fois, je passai à côté, sa question m'ayant horripilé au plus haut point. Je l'agrippai par le col, geste qu'il ne vit pas venir en vue du regard surpris qu'il me lança, et me fit violence pour ne pas hurler :
-Peut-être parce que TOUT dans cette pizzeria veut ma mort, et que je ne suis pas suicidaire au point de vouloir rester une seule nuit de plus ici ! C'est déjà un miracle d'avoir survécu cette nuit !
-Ne parle pas trop vite, il reste encore une demi-heure, grimaça-t-il.
Il se dégagea de ma prise d'un revers de bras plutôt calme, sans aucune violence, et continua :
-Je trouve que tu abandonnes un peu vite… Mike a passé cinq mois ici, avant d'être muté à la sécurité de jour.
-Et alors ? Peut-être que Mike était plus doué que moi, tout simplement ! Peut-être que lui n'a pas passé ses nuits caché dans un conduit !
-Forcément, il savait que c'était pas une bonne idée, fit-il remarquer.
Je me figeai, et lui lançai un regard désabusé, mais il ricana une nouvelle fois, toujours aussi stupidement que d'habitude. Et genre, moi j'étais la reine des bouffonnes d'avoir essayé de sauver ma peau, c'est ça qu'il était en train d'essayer de me faire comprendre ?
-Bref… Il y a une chose que tu dois comprendre : tant que tout le monde agira comme toi et fuira à cause de la peur, la situation ne s'arrangera pas.
Je restai muette face à son explication, soucieuse, puis finis par lui demander :
-Tu me demandes quoi, au final ? D'être celle qui fera bouger les choses ?
-T'es une comique, toi…, grinça-t-il, ayant retrouvé de son mordant. Ne te crois pas plus importante que tu ne l'es.
Je me tétanisai à l'entente de ces mots. Le ton était presque agressif, tranchant. On aurait dit qu'il cherchait à me casser, simplement et durement. Mais il me fixa quelque secondes, puis soupira en secouant la tête.
-Mike a essayé de faire changer les choses ici, il s'est intéressé à ce qu'il s'était passé, il a essayé de comprendre. Et il aurait pu régler l'affaire, mais sa mutation de jour ne lui a pas permis de poursuivre dans ses recherches, ni de conclure toute cette histoire.
-Ce qu'il s'est passé ? répétai-je.
-Tu penses peut-être que les robots se sont mis à tuer des gens comme ça, pour le fun ? raya-t-il, mesquin.
-Des tueurs dégénérés, ça existe…, contrai-je.
-Je te l'accorde, admit-il alors en haussant les épaules.
Puis il resta muet, sans plus d'explications. Evidemment, ça ne fit qu'accroître ma curiosité, mais j'avais le pressentiment que j'allais me faire envoyer sur les roses si je cherchais à avoir plus d'explications. Oh, et puis merde, hein ? C'était ma vie qui était en jeu, là !
-Et qu'est-ce qu'il s'est passé pour que ces robots en viennent à tuer tout le monde ?
Il sourit, les yeux rivés sur l'horloge, avant de m'adresser un regard énigmatique, et conclut :
-Ca, c'est à toi de le découvrir.
Devant mon air blasé, il éclata ouvertement de rire, et compléta :
-Tu ne penses pas que c'est triste si je te dis tout du premier coup ? Un peu de mystère rend les choses plus drôles !
-On doit pas avoir le même sens du mot « drôle », je pense…, fis-je remarqué, affligée.
-Ca t'obligera à revenir la nuit prochaine, Sweety, gloussa-t-il en se glissant hors du conduit.
Je grimaçai, autant pour la remarque que pour le surnom, et soupirai en repensant à si oui ou non, je devais revenir demain ou pas. Je secouai la tête, remettant les questions pour plus tard, et fis mine de le suivre, mais il me stoppa de la main.
-Oh non, toi, tu restes là-dedans… Ces animatroniques me haïssent, mais moi au moins, j'y suis habitué. Contente-toi de rester planquée au fond du conduit, il ne te reste qu'un quart d'heure à tenir.
-Alors pourquoi toi tu t'en vas ? Tu vas te faire tuer.
-Disons que théoriquement, j'ai strictement rien à foutre ici, ricana-t-il, comme fier de sa connerie. Si on me trouve ici, je me fais arrêter illico. Et autant te dire que je suis facilement grillable.
J'allais pour ajouter quelque chose, mais il disparut après s'être relevé, me laissant en plan avec mes questions. Mais surtout, j'avais l'impression d'être plus vulnérable que jamais. Allons donc… Qu'est-ce qui allait arriver cette fois ? Le lapin avec la moitié de la tronche défoncée ? Le renard taré qui court dans les couloirs ? L'ours psychopathe ?
Peu après, un cri strident résonna dans le couloir, me glaçant le sang, et des bruits de courses, de coups et de portes se firent entendre. Même si ce gars semblait être un enfoiré fini, je n'étais pas une connasse au point de vouloir sa mort.
Je soupirai, et penchai ma tête en arrière, inspirant lentement. Non… J'allais pas mourir ce soir. Il était presque 6 h, j'allais bientôt pouvoir souffler, quand les cuisiniers allaient revenir. De toute manière, Mike avait bien précisé que les robots se figeaient à partir de 6 h ? Autrement dit, ils devaient forcément revenir à leur position initiale avant ladite heure. Donc, je pouvais sortir avant.
Je jetai un regard à ma droite, et grimaçai. Evidemment, j'allais avoir des problèmes à cause de ces deux-là… Non seulement j'en avais bousillé un, mais les deux étaient court-circuités. J'allais probablement me faire engueulée. Bah, pas grave… Au moins, j'étais en vie.
-Hey !
Je sursautai vivement, claquant ma tête contre le plafond du conduit, encore une fois. Ca commençait à me fatiguer, soit dit en passant… Encore un peu et j'allais avoir la forme de mon crâne imprimé dans le métal du conduit.
Je jetai un regard vers la sortie du conduit tout en frottant ma tête, quelque peu soucieuse, et tombai sur un homme, plutôt jeune, dans la vingtaine, et vêtu d'un costume de sécurité. Sur le blason doré de son costume, un nom qui fit manquer à mon cœur un battement : Mike.
Sur le moment, j'ai bien cru que j'allais pleurer. Les larmes me montaient aux yeux, ma gorge s'était serrée brutalement pour retenir le sanglot qui menaçait d'éclater, en même temps que mes mains tremblaient de peur, de joie, de douleur, de panique ? Je ne savais pas…
Sans plus attendre, je me jetai hors du conduit en rampant presque, et me jetai sur lui. Il accusa sans ciller, posant une main sur ma tête, alors que j'essayai difficilement de me calmer contre lui. Enfin… La nuit était enfin finie, et j'étais en vie… Il fallait que je décompresse, maintenant, que je remette en ordre dans ma caboche tout ce qui venait de se passer. Mais j'avais tellement de questions à lui poser, et d'un autre côté, je me demandais si les réponses n'allaient pas plus m'enfoncer dans cette affaire, et au final, finir par signer mon arrêt de mort.
-Oh mon… Il faut que tu ailles te faire soigner ! fit-il en remontant une main devant son visage, sur laquelle mon sang coulait lentement.
J'inspirai profondément, et me redressai lentement, pour secouer la tête.
-C'est pas la peine, c'est juste des égratignures… Au lieu de ça, j'aurais plutôt des questions.
Il grimaça, histoire de me faire comprendre que ça n'allait pas être possible, et soupira.
-Pas maintenant. Je dois prendre mon service dans dix minutes, et je pense que ces dix minutes ne vont servir qu'à réparer l'animatronique que tu as cassé.
Je baissai les yeux, comme honteuse d'un geste qui n'avait été fait que dans le but de sauver ma peau. Ridicule, en somme.
Il sourit doucement, et se pencha dans le conduit pour en ressortir les deux carcasses encastrées. La tête qu'il tira en voyant la marionnette enfoncée dans la bouche du premier réussit à m'arracher un sourire, malgré le stress encore bien présent dans ma tête, mais je commençais lentement à me détendre. Mike gloussa en me montrant la Marionnette, commentant :
-J'avoue que l'idée m'avait plusieurs fois tentée…
Je souris, pendant qu'il séparait les deux monstres, et repris la chemise qu'il venait de récupérer en haussant un sourcil, étonné. J'enfilai la chemise chiffonnée, et soupirai en m'asseyant sur le bureau, pendant que Mike réparait l'espèce d'horreur qui avait tenté de me faire tuer. Les dix minutes passèrent silencieusement, pendant que Mike réparait mes… dommages collatéraux, je me contentai d'observer un peu plus le bureau, essayant de noter des détails qui pourraient m'aider lors de la prochaine nuit. Si je revenais, bien sûr…
C'était bien évidemment inutile de poser des questions maintenant, jamais je n'aurais de réponses complètes et concrètes, et ça me perturberait plus que si je ne savais rien. Alors, pour une fois, autant la boucler…
Les dix minutes passées, Mike se tourna vers moi, et me lança :
-Je finis mon service à 16 h, on se retrouvera à 21 h, le temps que tu te reposes et que tu ailles soigner tes plaies. Ça nous laissera un peu de temps pour reparler de tout ça, et de répondre à tes questions. Rendez-vous devant la porte de secours.
Oh maman… Donc revenir n'était pas une option, mais une obligation. Je baissai les yeux, et tombai sur le visage moqueur de l'humanoïde, déclenchant la crispation immédiate de ma mâchoire. J'en avais pas fini avec toi…
x.O.X.O.x
Voilà... Si vous avez des avis, des commentaires, faites-m 'en part ! Evidemment, je me retiendrai de vous crachez le speech habituel de "Les commentaires doivent être constructifs, surtout s'ils sont négatifs" ; je pense que vous êtes assez grands pour le savoir...
Bye~!
