Un drabble, SebastianxCiel, léger. Merci de commenter !
Un bruissement, très doux. Un tissu tombant au sol ? Il ne voit rien. Il sent. Ses sens sont aiguisés. Il entend un corbeau, il frissonne au contact de la pierre froide. Froide comme la mort, comme une pierre tombale. Un mouvement délicat, un soupir. Un doigt sur sa joue, qui descend, lentement, sensuellement, sur ses lèvres, s'égare. S'il pouvait se perdre entre elles… Mais non. Le doigt remonte, glisse sous le cuir, défait le lacet d'un coup d'ongle. Un hoquet, presque un gémissement. Ce geste est devenu si intime, si particulier que sa peau devient rugueuse d'anticipation. Il ne se rend pas compte de la sensualité de son soupir. Mais qu'importe, c'est la fin. Rien n'est plus important, n'est-ce pas ?
Il veut être dévoré. Il sent au plus profond de son être le désir de son bourreau. Il veut être déchiré, ressentir la douleur de son âme dans sa propre chair. Une punition ? C'est bien mieux comme ça. Il mourra dans la douleur comme ses aînés ont péri.
Il a peur, soudain. Peur de la mort. Il est terrifié par la bouche qui s'avance vers son visage, qui va le déchiqueter. Comment va-t-il s'y prendre ? Sa vengeance s'est apaisée, mais il a encore tant de choses à accomplir… Les visages de May-linn, Finny, Bard et Lizzy se pressent devant ses paupières, comme pour le défendre du sourire mutin de son diable de majordome. Encore tant de choses à accomplir… La lueur rose de ses yeux… Il esquisse un sourire distrait. Le rose est le couleur des sucreries, des délicieux gâteaux qu'il a savourés pendant deux ans. S'ils étaient aussi bons, son âme doit avoir le même goût. Son sourire s'efface lentement. Un masque qu'il retire précautionneusement. Il se dit que l'esthétique de son démon doit être respectée. La scène est belle à en mourir. A en mourir.
« Bien, jeune Maître. »
Sa tête roule sur son épaule. A en mourir.
Eh bien...?
