Bonsoir à tous !

J'espère que cette histoire vous plaira !

je cherche toujours une bonne âme pour être Bêta si quelqu'un est tenté :-)

Bonne lecture !


Seule dans son appartement, Kate Beckett fixait la rue passante en contre bas sans pour autant s'y intéresser. Son regard était à l'image de tout son être : vide.

Il en était la cause.

Encore et toujours lui.

Rick Castle, le seul à pouvoir faire ce qu'il veut de sa pauvre âme…..

Il avait menti, il l'avait trahie et elle était désormais seule au monde, seule avec son chagrin. Des coups répétés se firent entendre brusquement la tirant de sa contemplation passive. Dans une extrême lenteur Kate finit par se décider à ouvrir tout en jetant un coup d'œil à son appartement. Un ouragan semblait y être passé la colère et le chagrin lui avait fait perdre le contrôle d'elle-même. Une étagère était renversée, la table en verre était brisée mais peu importe, elle ne laisserait pas rentrer l'inconnu qui tentait de détruire sa porte. Elle le chasserait simplement avant de retourner périr lentement près de sa fenêtre. Toujours plongée dans ses pensées lugubres, elle ne pensa pas à observer le pallier à travers le judas et ouvrit la porte sombre distraitement.

« Je pensais avoir à défoncer la porte »

Quelques mots.

Il n'aura fallu que quelques mots pour la ramener à la vie. Sentant le vent tourner, Rick Castle se précipita à l'intérieur et fixa longuement le spectacle qui s'offrait à ses yeux horrifiés.

« Sortez d'ici Castle. Immédiatement.

- Non, j'ai déjà trop attendu visiblement

- Sortez Castle ! »

Les traits crispés de sa partenaire et la colère qu'il pouvait lire sur son visage lui glacèrent le sang. Quel fou il était d'avoir espéré.

« J'ai cru que trouver enfin son meurtrier vous soulagerait.

- Me soulager de quoi Castle ? De vos mensonges ? De votre trahison ?

- Kate…

- Vous m'avez menti délibérément pendant des mois. Vous saviez, vous saviez tout et qu'avez-vous fait à part jouer avec moi Castle ?

- Je voulais vous protéger.

- Vous m'avez fait croire que vous seriez là, à mes côtés quand ça serait le moment et je vous ai cru. Je m'en suis remise à vous et vous avez tout détruit ! »

Des larmes de rage perlèrent au coin de ses yeux. Ivre de colère, elle saisit l'écrivain par le bras et le repoussa violemment vers la porte.

« Vous avez tout détruit Castle, pas la peine de venir contempler les dégâts. Allez-vous-en ! Tout de suite ! »

A peine ébranlé par son geste, Castle était en revanche bouleversé par ses propos. Il avait toujours su que le jour où son secret serait révélé les mensonges auraient d'énormes répercutions sur sa partenaire mais jamais il n'avait envisagé une chose pareille.

« Je n'en vais Kate mais je ne laisserai pas tomber, on a tous les deux des choses à régler.

- Vous ne me reverrez pas Castle »

Sans un mot il s'éclipsa donc, réfléchissant déjà à sa prochaine approche.

La porte claqua derrière l'écrivain et Kate se laissa glisser sur le bâtant en bois, épuisée par cet échange. Elle frappa le mur de rage et laissa les larmes inonder son visage marqué. Elle était perdue, accablée de douleur. De longues heures passèrent avant que la jeune femme ne se relève. Elle avait besoin d'air, besoin d'oublier et seul un endroit au monde lui semblait désormais adapté.

(…..)

L'endroit était magnifique et calme ce qui permettait enfin à la jeune femme de souffler. Debout devant le marbre sombre, la détective fixait les lettres d'or sur la tombe de sa mère.

Rest in peace

Enfin sa mère pouvait respecter l'adage. Il lui aura fallu des années pour mettre la main sur son assassin, des années et surtout Castle. Bien malgré elle, ses pensées revenaient sans cesse à lui et, même si la colère n'avait pas disparu, il lui manquait.

« Je peux approcher ? »

Kate se sentit défaillir, était ce vraiment possible ? Elle ne répondit pas, trop surprise alors il avança lentement et déposa un bouquet pour sa mère. Beckett observa la scène sans un mot, tiraillée entre la douleur et l'émotion. Castle reprit sa place derrière elle et inspira profondément avant de prendre la parole.

« Je ne voulais qu'une chose Kate : vous protéger. Et j'étais prêt à tout pour ça. Ce n'est peut-être pas une excuse à vos yeux mais je n'ai jamais voulu que ça ce passe ainsi. »

Incapable de maitriser les émotions qui l'envahissaient, la jeune femme préféra écouter sans rien dire. Il poursuivit donc.

« Je vous ai menti, vous m'avez menti et nous souffrons tous les deux. Il est temps de faire le point Kate. »

Vous m'avez menti… mais comment savait-il ? Elle se retourna vivement, choquée par sa dernière phrase.

« Comment ?

- La vraie question est : pourquoi ? »

Le jeu été risqué, il avait tenté le tout pour le tout en essayant de profiter au maximum de l'accalmie qui lui était offerte.

« Il aurait suffi de me le dire Kate, j'aurai pu comprendre que vous ne m'aimiez pas.

- Vous ne comprenez rien… »

En assénant ces quelques mots, la jeune femme reporta son attention sur le bouquet de fleurs pour fuir autant que possible son regard clair. Il semblait si calme et si désireux d'apaiser les choses… Kate souffla longuement et décida de déposer les armes. Les mots s'échappèrent sans qu'elle puisse les contrôler.

« Avez-vous un instant réfléchi aux conséquences Castle ? Vous auriez pu vous faire tuer comme tous les autres ! Tous ceux que j'ai aimés sont morts Rick. Cette affaire m'a pris ma mère, a pris le capitaine et ça aurait pu être votre tour ! »

Elle se tut quelques secondes pour reprendre son souffle et essayer de maitriser le flot d'émotion qui l'envahissait. Au-delà de la douleur et du sentiment de trahison, c'est surtout la peur qui s'était emparé d'elle.

« Vous êtes mon partenaire, mon meilleur ami. Vous m'avez changé Castle. Croyez vous réellement que j'aurai pu un jour m'en remettre ? J'ai déjà eu tellement de mal à refaire surface après ma mère… je n'aurai pas eu la force cette foi.

- Je voulais vous garder en vie Kate.

- Je n'aurai plus jamais été capable de vivre… »

Les larmes inondaient désormais son visage et Castle s'approcha doucement. Il hésita longuement avant de poser une main sur son épaule.

« Kate… »

Il appela doucement, murmurant son nom contre son oreille avant de l'entourer de ses bras puissants. Dévastée, Beckett se laissa tomber contre son torse et appuya l'arrière de sa tête sur une épaule. L'écrivain la serrait le plus possible, bouleversé par ses révélations à cœur ouvert. Le mensonge n'était donc pas la seule cause de sa violente réaction et enfin les choses s'éclairaient.

« Kate il faut qu'on se parle, qu'on remette les choses à plat maintenant. »

Pas intéressée le moins du monde par sa remarque, la jeune femme se retourne timidement vers lui et s'agrippa à sa chemise avant d'enfouir son visage dans son cou. Les larmes chaudes coulèrent sur sa peau et Rick finit par se résigner : il allait devoir être patient. Castle entraina donc sa muse à quelques pas de là et s'appuya contre un arbre sans la lâcher, savourant malgré tout cette étreinte inattendue.

(….)

« Pourquoi vous n'avez rien dit ? »

Rick releva la tête, surpris par le calme soudain de sa partenaire. Elle se défit lentement de ses bras et leva vers lui des yeux hésitants.

« Pourquoi la blonde, le chasseur de tête et l'indifférence ?

- Pour les même raisons qui vous ont poussées à ravager votre appartement. »

Ils s'affrontèrent silencieusement durant de longues secondes avant que Kate ne cède il avait fait tellement d'efforts pour elle, pour eux… c'était son tour.

« Je n'étais pas prête, j'ai eu peur que vous partiez, peur d'être seule à nouveau.

- Je vous ai attendu.

- Comment aurai je pu en être sûre ? «

Il ne répondit pas elle ne pouvait pas. Un long silence s'installa entre eux, leur laissant le temps de faire le point sur toutes ces révélations. Leurs convictions, leur chagrin, leur colère, tout apparaissait sous un nouveau jour à présent. Soudainement prise de panique, Kate laissa rouler une dernière larme sur sa joue avant de plonger son regard dans celui de son partenaire.

« J'ai besoin de me reconstruire Rick, d'apprendre à vivre sans cette affaire. J'ai encore besoin de temps. »

Il la contempla un long moment, fasciné par ce qui se déroulait devant ses yeux. Castle se sentait plus léger désormais et ne cachait pas sa surprise. Hésitant, il préféra partager ses interrogations avec la jeune femme.

« Êtes-vous entrain de me demander d'attendre Kate Beckett ? De vous attendre ? »

Kate baissa les yeux avant de hocher faiblement la tête. Elle frémit tout à coup en sentant la main de son écrivain saisir la sienne.

« Je ne veux plus de ça Kate, de ce jeu où l'on ignore chacun les sentiments de l'autre. »

Blessée, la jeune femme amorça un recul rapidement stoppé par Castle.

« Hey j'ai pas fini !... je sais qu'il faudra encore du temps, que l'on s'est blessé mais je veux du changement. Je ne demande pas une relation dès maintenant seulement… j'aimerai plus que ce que l'on a aujourd'hui.

- Castle… si on se lance maintenant je n'y arriverai pas… ça ne marchera pas et … je veux vraiment que ça marche. »

Ému, il la prit contre lui, caressant lentement ses longs cheveux. Malgré son appréhension, Kate se détendit aussitôt et osa enfin enrouler ses bras autour de lui.

« Un rendez-vous. Je veux un rendez vous comme je te l'ai proposé il y a 4ans. Un rendez-vous comme des gens tout à fait normaux qui apprennent à se connaitre. »

Kate releva la tête vers son partenaire et fixa longuement ses yeux doux, pesant le pour et le contre.

« Accepte. »

Elle sourit en remarquant le tutoiement et lui murmura un « c'est d'accord » avant de replonger dans ses bras. Kate était un peu perdue mais entourée de la chaleur de Castle, tout lui paraissait désormais plus lumineux. Mise en confiance, elle se décida à lui faire un dernier aveu.

«Le premier livre que j'ai lu, le premier de tes romans, c'est elle qui me l'a acheté.

- Vraiment ?

- Vraiment. Le premier d'une longue série. »

Castle réprima un sourire avant de demander.

« Lequel c'était?

- Flowers for your grave. »

Il s'éloigna un peu afin de croiser le regard de sa muse.

« Je crois qu'on appelle ça le destin. » lui répondit-il dans un sourire

D'un geste, ils se tournèrent alors vers le bouquet de fleurs déposé sur le marbre et se serrèrent un peu plus fort, comme rassurés par ce coup du sort.