Ce soir-là, si quelqu'un avait posé ses yeux sur la tour d'astronomie, il aurait pu voir un ange.

Un ange qui pleurait. Mais personne ne fut là cette nuit.

Il n'y avait que la lune pour admirer cet ange qui avait perdu espoir.

Draco pleurait. Pour la première fois depuis bien longtemps Draco pleurait. Les larmes coulaient abondamment sur ses joues. Demain serait le grand jour. Le jour où il perdrait son amour ou le verrait revenir sain et sauf mais une fois de plus détruit à l'intérieur.

Cette nuit Draco avait offert à Harry son coeur et son âme. Alors qu'il suppliait Harry de le faire sien, Draco gravait dans sa mémoire chaque caresse, chaque souffle d'Harry sur sa peau d'albâtre. Comme si c'était la dernière fois qu'ils s'aimeraient. Si demain Harry mourrait, Draco le suivrait sans regrets.

Mais Draco avait mal, tellement mal. Il avait tellement souffert qu'il ne supporterait pas de voir partir Harry demain matin. Il préférait mourir avant plutôt que de l'attendre. Il ne voulait pas vivre de faux espoirs. Draco se leva. Sans s'en rendre vraiment compte, Draco se retrouva debout sur la balustrade qui le séparait du vide.

Harry se réveilla en sursaut. Il avait un mauvais pressentiment. Il se tourna pour pouvoir voir Draco mais celui-ci n'était plus là et lit était froid. Harry s'empara de la carte du maraudeur et découvrit avec effroi où se trouvait Draco. Harry courut à en perdre haleine. Il n'avait jamais été aussi rapide, mais Harry ne s'attarda pas sur ce détail. La seule chose qui comptait maintenant était de retrouver Draco. Sa vie dépendait désormais de lui.

Harry entra en trombe dans la tour et stoppa net lorsqu'il le vit.

Draco se trouvait toujours debout sur le muret de pierre. Il savait pertinemment que Harry était derrière lui. S'eut été hypocrite de dire le contraire. Draco se retourna. Une autre larme roula sur sa joue.

« Dray, ne fais pas ça... Ne pars pas sans moi...

Je t'en supplie ne me laisse pas seul mon ange »

Draco descendit de la balustrade et se laissa tomber dans les bras d'Harry. Il releva la tête et croisa le regard empli d'amour de son amant.

« Ne pars pas avant moi mon coeur »

Harry entendit le murmure de draco.

« Alors pars avec moi... »

L'aube se levait et étincelait sur le lac paisible. Un spectacle magnifique s'offrait à leurs yeux.

La nature leur rendait un dernier hommage.

Ils s'embrassèrent tendrement. Leurs baisers étaient lourds de l'amour qu'ils se portaient l'un à l'autre. Ils entrelacèrent leurs doigts et melants leurs regards se prononcèrent leur dernier « je t'aime ». Le sol disparut sous leurs pieds.

Dumbledore sortit admirer l'aube. Le parc était envahi du chant d'une douce brise d'été.

La nature était en parfaite harmonie. Jamais il n'avait vu cela auparavant.

Son regard s'égara sur tout le parc lorsqu'il se posa sur eux.

Deux anges, leurs cheveux mêlant l'or à l'ébène, étaient tachés de sang. Leurs mains enlacésmontrant la force de leur amour. Et le vieux sage comprit. La nature avait chanté leur amour. Une larme roula sur sa joue lorsqu'il se souvint.

Le vieux directeur avaitmaintesfois répété à son protégé que seul la force de l'amour lui permettrait de vaincre le seigneur des ténèbres. Mais voulant sans cesse le garder de toute attaque, et de toute peine, il avait fini par ne pas reconnaître l'amour qui avait frappé à la porte d'harry. Quoique que l'on en dise, l'amour de ces deux anges avait fini par triompher. S'ils ne pouvaient s'aimer vivants, ils s'aimeraient dans la mort. Dans le coeur du vieux sorcier se grava l'image de ces anges qui s'aimaient à la vie...à la mort.