Toi mon garde-fou
vague disclaimer : Les personnages présents dans cette fanfiction, sont la propriété exclusive de J.K. Rolling, qui malheureusement pour mon protefeuille, ne fait pas partie de mon entourage ! Fleur d'orient yaoiste
chapitre 1 : Perdre pied et se laisser emporter...
Harry avait vaincu Voldemort l'année précédente, lors de sa sixième année à Poudlard, après une longue et harassante chasse aux horcruxes de près d'un an. Lui et l'Ordre s'étaient rendus à Godric's Hollow, là où tout avait commencé, pour enfin mettre un terme à ce guerre.
Au bout d'une journée de lutte acharnée, il avait vaincu et survécu tel que le prédisait la prophétie.
Ce combat, pour lequel il était destiné depuis bien avant sa naissance, lui avait laissé un goût amer et beaucoup trop d'interrogations. Mais le sentiment qu'il y avait surtout perdu son innocence en subsistait.
Qu'est ce qui le différenciait de Voldemort ? Lui avait également tué, des Mangemorts certes, mais des hommes, des femmes et des jeunes qu'il avait l'habitude de côtoyer dans les couloirs de Poudlard. Ron et Hermione voyaient bien que leur ami se réfugiait souvent dans le mutisme et dans de sombres réflexions. Mais à leurs questions, le survivant leur répondait inexorablement qu'il allait bien et que ce n'était qu'un simple coup de blues. Que cela allait passer.
Aux repas, Harry se montrait toujours joyeux avec ses camarades de tablée et riait aux plaisanteries. Il feignait l'étonnement aux nouvelles rumeurs abracadabrantes colportées par les sœurs Parvati. Et pourtant Merlin savait qu'elles avaient le chic pour dénicher la dernière information croustillante. Elles n'étaient pas les filles du riche magnat de la presse sorcière pour rien !
Mais tout n'était que façade pour Le-Garçon-qui-avait-vaincu. En effet, il ne se contentait que de donner le change et masquer ses émotions.
Un autre jeune homme, habitué aux masques, avait su remarquer le manque d'enthousiasme de Harry. Un jeune blond, de la maison des verts et argents. Anciennement et à tour de rôle fils de Mangemort, Mangemort contre sa volonté, espion pour l'ordre et combattant acharné pour défendre les idéaux de feu Dumbledore. Ce Serpentard avait l'œil pour décrypter les humeurs de notre Survivant national. Il l'observait ainsi de sa table, depuis quelques temps déjà et dans le but de remplir sa mission.
Le professeur McGonagall, devenue la directrice de Poudlard, s'inquiétait de l'état de santé psychologique de Harry. Depuis qu'elle l'avait "ramassé" sur le champ de bataille après sa lutte contre le Lord Noir, il avait passé deux mois durant lesquels il n'avait prononcé aucun mot, aucune parole et était comme cloisonné dans un monde de silence. On lisait la souffrance dans ses traits. Mais malgré l'insistance de ses amis, des Médicomages de Sainte-Mangouste, des professeurs et de la directrice, Harry refusait catégoriquement de se confier.
Cela avait été dur pour Ron et Hermione. Dans le plus fort de la guerre, ils avaient enfin osé s'avouer leurs sentiments. Ils avaient scellé la veille de la bataille finale, leurs cœurs, leurs corps et leurs âmes. La guerre avait eu cela de bon au moins.
Malgré tout, ils ne pouvaient partager ce bonheur nouveau avec leur meilleur ami. Le roux avait l'impression de perdre son frère et la brune un ami très cher à son cœur.
Au bout de ces deux mois d'isolement, Harry sortit de son état apathique et, enfin, se décida à parler. Enfin, c'était un grand mot, car oui il parlait de choses et d'autres, du temps qui passe, des personnes qui gravitaient autour de lui, s'enquérant de la santé de chacun et du nombre de ses amis ou alliés disparus dans cette bataille sordide.
Néanmoins il taisait toujours l'objet de sa souffrance. Si une personne abordait le sujet, il changeait habilement le sens de la discussion. Même la sagacité et l'intelligence d'Hermione furent contrées. Ron avait beau le cuisiner avec gentillesse et douceur mais il se heurtait à un mur. Il ne voulait forcer son frère à se faire du mal en avouant, contraint, ce qui le chagrinait. Alors tout le monde se dit que Harry parlerait quand il sera prêt, et chacun se réjouit toutefois du retour du Gryffondor dans le monde des vivants.
Mais ce que chacun ignorait, c'est que la nuit, Harry sortait toujours de son dortoir aux alentours de minuit. Muni de sa cape d'invisibilité et de la carte des Maraudeurs, il parcourait les couloirs de Poudlard en pleurant, entouré d'un sort de silence, il n'était que sanglots et cris inaudibles.
Ron le savait, car il le voyait se lever la nuit pour sortir. Il en avait parlé à Hermione un soir à la bibliothèque. Il lui raconta les larmes brillantes sur ses joues à son retour et la voix cassée au réveil. Il avait pleuré, crié peut être aussi. Il lui raconta aussi qu'il avait essayé en vain de questionner Harry sur ses sorties nocturnes et s'être heurté à un "Je t'assure, Ron, tout va bien et je vais bien aussi". Un certain préfet en chef Serpentard les avait entendu, précautionneusement caché derrière une étagère de livres.
Il était triste. Il était entouré par la Mort. Il avait perdu trop de personnes chères à son cœur. Ses parents tout d'abord qui avaient disparu alors qu'il n'était âgé que d'un an. Cédric durant la troisième épreuve du Tournoi des Trois Sorciers. Sirius qu'il venait à peine de commencer à connaître quand il lui fut brutalement enlevé par la folle meurtrière qu'était Bellatrix Lestrange. Yoann, son premier amour, qui avait été enlevé, puis torturé, et dont on avait trouvé le cadavre nu, lacéré et abandonné devant les grilles de Poudlard. Dumbledore, sacrifié pour servir la cause.
Décidément, sa vie n'était que souffrance. Souvent, il y pensait quand dans ses escapades nocturnes, ses pas le menaient près du lac. Combien de fois avait-il rêvé de plonger dans les eaux afin de s'y laisser mourir de froid ou noyé tel Ophélie ? Ou alors tué par le calamar géant qui y avait élu domicile.
Mais ce soir près du lac, son esprit en avait assez de survivre. Il avait trop mal. Personne ne pourrait le comprendre. Sirius aurait pu, lui, mais il était passé à travers le voile deux ans plus tôt et Harry ne cessait de tourner la scène en boucle dans son esprit torturé. Il gémit le nom de son parrain lorsqu'il vit, le regard tourné vers le firmament, la constellation portant le même nom que celui dont il fut injustement privé par douze années de réclusions forcées à Azkaban.
Non, personne ne pourrait partager cette peine. Tout le monde avait décidé d'avancer dans la vie, mais lui restait hanté par ses morts.
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Il se leva en s'aidant du saule contre lequel il était appuyé, il fit quelques pas en direction du lac. Les eaux calmes et sombres semblaient l'appeler. L'onde avait un effet hypnotique sur lui. Il frissonna en entrant dans l'eau. Il avait froid, mais cette sensation trouvait son écho dans son cœur tout aussi glacé.
Il laissa la nuit l'envelopper en laissant glisser la cape de ses épaules, il n'en aurait plus besoin là où il allait. Il avançait toujours et l'eau atteignit rapidement ses épaules. Une dernière pensée pour les êtres chers qu'il laissait derrière lui et il s'enfonça complètement dans cette mort aquatique.
Des rares flashes des bon moments vécus depuis son arrivée dans le monde magique traversèrent son esprit. Il dit mentalement adieu à tout cela. Il sentit une douce torpeur l'envahir. Un peu de peur, mais elle fut vite oubliée. Cependant, le destin prit une toute autre décision pour lui. Il fut sauvé in extrémis par le seul dont qu'il avait appris à détester. Son négatif, sa Némésis. Une paire de bras l'avait agrippé et sorti de l'eau avec une poigne ahurissante.
Il entendit un vague juron et fut emmitouflé dans un manteau de sorcier une fois sorti de l'eau. Il eut juste le temps de voir le visage de son sauveur avant de s'évanouir. Ses rêves furent cette nuit là hantés par deux prunelles grises métalliques dans lesquelles on avait pu voir, mais juste l'espace d'un instant, une grande inquiétude. Il eut l'impression d'avoir entendu un vibrant "Je t'en prie, Harry, ne fais plus jamais ça !"
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Lorsque Harry se réveilla, il avait la vision floue d'une pièce lui étant familière. Il chercha ses lunettes à tâtons et les découvrit près de lui sur ce qui lui semblait être une table basse. La pièce était silencieuse si ce n'était un léger bruit de grattement. Au fur et à mesure que son esprit embrumé s'éveillait, il distinguait des étagères de bocaux remplies de plantes, insectes et animaux diverses sur un pan de mur, des livres sur un autre. Oui, il connaissait manifestement cet endroit. Une bassine de pierre entourée de runes sur un socle noir parcouru de serpents en reliefs. La pensine du Professeur Rogue ! Il se trouvait sur le canapé du salon de son professeur de potions, situé dans ses appartements privés.
Le jeune homme tenta de se relever, luttant contre la migraine qui le gagnait et une sensation nauséeuse. Il ne put empêcher un gémissement de franchir ses lèvres. Le grattement stoppa, et il entendit des pas se diriger vers lui.
« - Enfin réveillé, Monsieur Potter ?
Harry se retourna vivement pour voir d'où venait la voix caverneuse qui s'était adressée à lui. Son regard fut accroché par les deux onyx noirs d'un homme qui était accroupi près du bras du canapé. Les yeux le sondaient, et il eut l'impression que l'ancien Mangemort essayait par la Légilimencie de percer ses pensées. Harry se servit de son occlumancie pour le contrer et l'empêcher de fouiller son âme.
« -Oui, enfin, je crois professeur.
- Comment vous sentez vous ce matin ?
- Des lutins de Cornouailles dansent dans mon crâne et j'ai mal au cœur, mais à part cela tout baigne !
- Je ne crois pas, Monsieur Potter, dit le maître de potions d'une intonation légèrement agacée, Vous savez que je suis là et que vous pouvez vous confier à moi. La guerre est finie dans le monde sorcier et nous vous en sommes reconnaissant. Mais dites moi, pourquoi ai-je l'impression que dans votre esprit elle a laissé des traces qui vous consument à petit feu ?"
Le visage blafard affichait une sincère inquiétude. Harry avait été sauvé à plusieurs reprises par le professeur Rogue et il lui avait sauvé la vie en retour. Au plus fort de la guerre, ils avaient tissé des liens forts teintés de respect mutuel. L'élève avait appris à connaître son professeur. C'est lui qui l'avait réconforté après la découverte du corps de Yoann. Il avait essuyé ses larmes et avait étouffé dans ses robes les cris de rage mêlés de détresse du brun. Trois jours durant, il avait aidé Harry à reprendre pied et à réaliser que tant que le Seigneur des Ténèbres ne serait pas mort, des gens continueront à mourir.
Il avait aussi eu connaissance de l'attachement que l'austère Maitre des Potions, éprouvait envers sa mère. Lily. Un amour pur, nullement charnel, les liait. Il l'avait perdue, mais avait fini par se résoudre à retrouver ses pupilles émeraudes, dans le visage de Harry.
Après quelques minutes de silence durant lesquelles il fut plongé dans d'intenses réflexions, Harry se résolut enfin à répondre à son nouvel ami :
« - Professeur, je ne suis pas encore prêt. C'est encore trop vif et trop douloureux pour moi. J'ai... j'ai besoin d'encore un peu de temps...enfin, je suppose.
- Mais enfin, manifestement vous aviez envie d'en finir cette nuit et si Draco ne vous avait pas trouvé à temps, vous seriez mort à l'heure qu'il est.
- Peut être que cela aurait été une bonne chose finalement... »
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Une main s'était abattue sur sa joue. La puissance du coup lui fit brutalement tourner la tête. Abasourdi, il regarda son professeur. Les yeux gagnés par la colère, celui-ci lui dit d'une voix sourde et menaçante :
« - Croyez le ou pas, des gens ici pleureront votre mort. Avez vous pensé à vos amis miss Granger et la famille Weasley, par exemple ? Vos amis de chambrée ? Vos professeurs ? Les membres de l'Ordre que vous avez côtoyé ? À moi également, vous perdre ainsi, signifierait pour moi perdre une seconde fois Lily ! De plus je connais une personne qui ne pourrait se remettre si vous vous décidiez à en finir ainsi.
- Qui donc ? " Demanda le Gryffondor d'un air peu convaincu. "De ma vie, je n'ai apporté que souffrance et malheur à mon entourage et il y a cette part de ténèbres qui demeure en moi.
- Croyez moi, Potter, les ténèbres, il en est coutumier et il a grandi dedans. Mais apparemment, il veut votre bien. Même si il doit le faire par la force... »
à suivre...
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Salut les gens !! Ravie de publier enfin cette fanfic qui date depuis un certain temps. Elle m'aura été inspirée par Cyzia et j'ai beaucoup été encouragée par ma mokona, l'ange rouge. Beaucoup de chapitres sont déjà écrits. j'aurais besoin de votre avis pour savoir si je continue, si je fais des modifications et lesquelles, ou voire même être influencée par vos suggestions. Dans tous les cas, une review fais pas mal au doigts (aucunement, je vous l'assure !) et fait vraiment plaisir à l'auteur (tiens, c'est moi cette fois...) alors comme qui dirait... LACHEZ-VOUS !!!
Prochain chapitre :
- Ryry en colère
- blondinet séquestreur de brun tout mignon
- un vilain complot
- une aliance pour le bien (ça vous dit pas quelque chose ça ?)
A la prochaine !!!
