Premier Chapitre
Partie I.
Il prit ses affaires d'un air las, et sortit de la salle de classe en traînant des pieds. Il eut à peine le temps d'apercevoir Potter qui se faisait remonter les bretelles par le professeur Rogue, pour avoir fait exploser un énième chaudron suite à une potion désastreuse -et cela sans l'aide de Finnigan- car déjà Blaise et Pansy le pressaient pour qu'il accélère le pas. Il passa une main dans ses cheveux blonds et habituellement si ordonnés qui étaient désormais aussi ébouriffés que ceux de son pire ennemi. Il suivit ses amis à travers les couloirs, ne comprenant pas ce qui suscitait chez eux autant d'enthousiasme. De toute façon, cela faisait quelques temps qu'il n'écoutait plus vraiment les dires de ses deux meilleurs amis. Il considérait cette nouvelle année à Poudlard comme une perte de temps, et sa plus grande hâte était qu'elle se termine et qu'il ne remette plus jamais les pieds dans l'école de magie. Il n'avait rien dit de tout cela à Blaise, pourtant, le beau métisse était son meilleur ami ; mais Draco sentait qu'un fossé s'était créé entre eux, et cela à cause de la guerre et de la découverte par tous qu'il faisait parti des forces du mal, qu'il était devenu un mangemort. Il avait ressenti le dégoût qu'il inspirait aux autres élèves, et même à certains professeurs, comme à cette vieille chouette de McGonagall. Tout à coup Pansy le tira de ses pensées:
_ Dépêche-toi Draco, on va être en retard ! s'exclama t-elle en lui tirant la manche.
Ne sachant pas à quoi elle faisait allusion, il haussa les épaules, et celle-ci le fixa, éberluée par son comportement.
_ Ne me dis pas que tu as oublié..Tu nous écoutes quand on te parle ? Non, bien sûr que non. Je me demande où est passé le Draco Malfoy que nous avons connu, celui qui était le Prince des Serpentard, car tu ressembles plus à une coquille vide qu'au fier et beau jeune homme que j'ai connu.
Et sur ses mots, elle tourna les talons, laissant le blond seul dans le hall d'entrée. Le métisse, quant à lui, s'était empressé de suivre sa petite amie : il ne voulait pas subir une des colères noires de celle-ci, qui étaient fatales et effrayantes. Il avait alors adressé un maigre sourire à son ami, et avait disparu derrière la grande porte de l'entrée. Il avait une heure devant lui avant le cours de métamorphose, que les Serpentards partageaient avec les Gryffondors. Ce serait son deuxième cours commun de la journée avec les rouge et or, et cette idée aurait dû le faire frémir mais il n'en avait que faire. Après tout, on ne les obligeait pas à se parler ou pire encore, à sympathiser, il leur suffisait juste d'être attentifs aux paroles de la vieille Mcgonagall, ce qui en soit, n'était pas bien difficile. Draco se dirigea à tout hasard au deuxième étage, et souhaitant avoir la paix, il s'engouffra dans les toilettes pour filles.
Partie II.
Harry sortit du cachot qu'occupait le professeur Rogue et vit ses amis qui l'attendaient. Il se précipita vers eux, voulant à tout prix éviter que le professeur de potions lui fasse encore des remontrances sur ce chaudron qu'il avait réduit en miettes, due à une préparation totalement ratée. Perdu dans ses pensées, le jeune homme n'avait pas suivi les instructions de son livre à la lettre, ce qui avait conduit à la «pire catastrophe que la science des potions ait jamais connu» selon les déclarations de cette chauve-souris qui lui servait de professeur. Cependant, ce qui avait mis l'homme aux cheveux gras dans un état pareil, c'était que ce chaudron, qu'il avait prêté à Harry car celui-ci avait encore oublié son matériel, avait une immense valeur sentimentale pour lui. Son professeur lui avait hurlé que sa mère n'aurait pas du tout apprécié cela, et le brun s'était enfui de la salle de classe, sans réellement comprendre les paroles de Rogue.
_ Tu en as mis du temps ! Je meurs de faim et puis.. lança Ron, blanc comme un linge et qui se tenait le ventre pour empêcher les gargouillis de celui-ci de se faire entendre.
Il ne put cependant pas finir sa phrase car Hermione le coupa en lui donnant un coup de coude dans le bras.
_ De toute façon tu as toujours faim! Je me demande comment Molly arrive à calmer ton estomac, tu es impossible! s'écria t-elle, exaspérée, avant de se tourner vers son meilleur ami. Alors ? Quelle est ta punition ?
Harry avait totalement oublié cet aspect des réprimandes du maître des potions, et la jeune fille fut surprise d'apprendre qu'il n'y en avait pas. Pendant ce temps, le rouquin les suppliait de se dépêcher, afin qu'ils puissent se rendre à la grande salle pour grignoter quelque chose. Néanmoins, les plaintes de son petit ami avaient irrité au plus haut point Hermione.
_ Grignoter ?! Tu oses dire que tu vas grignoter ?! Je te connais comme si je t'avais fait Ronald, et crois-moi tu vas plutôt te jeter sur la nourriture et te goinfrer jusqu'à en devenir vert que grignoter !
A ces mots, le plus jeune des frères Weasley avait rouspété que sa petite amie ressemblait étrangement à sa mère, et Harry s'était retenu de justesse d'exploser de rire. Ce qui n'avait pas du tout plu à la jeune fille, et qui avait décidé de se venger.
_ Bien, vous savez tous les deux que nous avons une heure de libre.. dit-elle tranquillement en souriant, et bien je vous propose que nous allions à la bibliothèque pour réviser nos ASPIC, ça ne nous fera aucun mal! Avait-elle poursuivi alors que son sourire s'élargissait à la vue de la tête des deux jeunes hommes.
Ils avaient voulu protester en indiquant que le mois d'Octobre venait à peine de commencer et qu'il leur restait beaucoup de temps devant eux avant la venue des examens, mais elle s'était déjà préparée à cette éventualité-là et leur avait promis que s'ils osaient changer ses plans, les représailles seraient terribles. La dernière vengeance d'Hermione avait été de réciter pendant toute une semaine les passages les plus sordides de l'Histoire de la Magie, écrit par Bathilda Tourdesac, et non, vraiment, ils n'avaient pas du tout envie de savoir quelles seraient les prochaines représailles de la jeune fille s'ils lui désobéissaient.
Partie III.
Harry et Ron avaient donc suivi leur amie à travers les couloirs, et ils s'étaient pressés, ne voulant pas subir une nouvelle colère de sa part. Lorsqu'ils étaient arrivés au niveau du deuxième étage, le brun avait aperçu une silhouette blonde se glisser dans les toilettes de Mimi Geignarde. Il avait alors annoncé à ses meilleurs amis qu'il avait quelque chose d'important à faire, et qu'il les rejoindrait plus tard, et il avait disparu avant qu'Hermione ait le temps de le rattraper. Il était entré discrètement les latrines et c'était là où il se trouvait désormais, observant le Serpentard qui ne l'avait même pas remarqué. Il constata que son pire ennemi avait terriblement maigri, et que sa musculature avait disparu ; ses cheveux d'ordinaire peignés et séparés par une raie droite n'étaient même plus dignes des Malfoy et ils formaient un ensemble chaotique. De plus, de grandes cernes bleutées entouraient les yeux gris clair du blond. Si l'élu s'était dirigé ici afin de retrouver Draco Malfoy, c'était dans le but de le provoquer. En effet, depuis le début de l'année, il n'avait pas eu le droit à une seule réflexion de mauvais goût de la part de celui-ci, ni à la moindre bousculade. Il semblait que le prince des vert et argent était décidé à faire une trêve, ce qui ne plaisait pas du tout à Harry. Il s'ennuyait comme un rat mort sans les critiques désobligeantes de son ennemi de toujours, et il était déterminé à le provoquer, afin de raviver la flamme de la haine qui brillait entre eux. Le blond était assis par terre, le dos contre le mur, et il sanglotait en silence. Le brun ne put s'empêcher de saisir l'opportunité qui se présentait devant lui.
_ On a perdu sa fierté, n'est-ce pas blondinet ? Je me demande ce que ton cher papa penserait de tout ça, il ne t'a donc jamais appris à contrôler tes émotions ? Lança t-il avec un sourire carnassier. Oh j'avais oublié que de là où il est il ne peut plus faire grand chose pour toi.. Mon pauvre Draco.. poursuivit Harry sur le même ton.
Il s'attendait à une réplique cinglante comme «Dégage Potter, ta maman ne t'a jamais dit de foutre la paix aux gens? C'est dommage, j'avais aussi oublié qu'elle est morte avant que tu ne puisses prononcer son nom», mais il n'en fut rien. Le blond ouvrit simplement les yeux, et l'observa rapidement, avant de les refermer et et de continuer à pleurnicher. Ébahi, le brun s'était mordu la lèvre inférieure devant tant d'indifférence, et avait contre-attaqué avec une nouvelle remarque acerbe. Cette fois-ci son pire ennemi s'était tout simplement levé et avait déserté les toilettes des filles, laissant un Harry pantois au milieu de la pièce. Le rouge et or ne comprenait décidément pas ce qui arrivait au beau, au grand, au fort Draco Malfoy, mais il n'était pas prêt de lâcher l'affaire, le jeu venait à peine de commencer.
Partie IV.
L'élu avait fini par retrouver ses amis à la bibliothèque, Ron faisant une tête d'enterrement et Hermione lisant paisiblement un livre qu'elle avait emprunté à la réserve avec l'autorisation du professeur Flitwick. Il s'assit à côté d'eux, et ne leur fit pas part de sa rencontre étonnante avec Malfoy, mais sa meilleure amie avait décerné dans son regard que quelque chose le troublait. Elle avait tout d'abord songé à le questionner, puis elle s'était ravisée en se disant que si son ami voudrait lui parler, il le ferait. Elle replongea donc dans son bouquin, tandis que les deux garçons chuchotaient discrètement, ayant abandonné les révisions des examens de fin d'année. Le rouquin trouvait que sa petite amie exagérait vraiment, car c'était justement des examens de fin d'année, et qu'il leur suffirait une ou deux semaines auparavant pour être prêts. Malgré sa concentration, la jeune fille avait tout entendu et lui avait écrasé le pied avec force. Ron s'était retenu de hurler de douleur, ne voulant pas s'attirer les foudres de Madame Pince, et la brune avait sourit, avant de se remettre à la lecture. Lorsqu'ils avaient enfin quitté la bibliothèque, le jeune Weasley avait risqué de demander s'ils pouvaient se rendre aux cuisines afin d'emporter quelque chose à manger pour le cours de métamorphose, mais la jeune fille avait été claire.
_ Il nous reste exactement deux minutes avant d'être en retard, et franchement, je pense qu'à bientôt dix-huit ans, tu peux calmer les ardeurs de ton estomac !
Ron avait protesté, ce qui avait entraîné une énième dispute entre les deux amoureux, qui n'avaient pas perçu que leur meilleur ami s'était soudain mis à marcher plus vite, les devançant d'une bonne dizaine de mètres. Il avait vu son ennemi qui arrivait d'un pas monotone vers la salle de métamorphose, et il avait voulu profiter de l'occasion pour susciter de la colère chez lui. Il s'était alors avancé vers lui de plus en plus rapidement, jusqu'à qu'il soit assez près de lui pour le bousculer. Il avait tapé son épaule contre la sienne, et Draco était désormais par terre, incrédule. Pansy se précipita vers lui et l'aida à se relever, puis jeta un regard noir à celui qu'elle appelait le balafré, et elle allait dire quelque chose mais le professeur McGonagall la devança.
_ Potter ! Malfoy ! Dans mon bureau ! Immédiatement ! J'ai un cours à faire je vous signale, je n'ai pas à perdre mon temps avec vos idioties !
Cependant le maître des potions venait de faire son apparition dans le couloir en faisant traîner sa cape noire derrière lui, ce qui lui donnait cette allure de chauve-souris, et il dit d'une voix doucereuse:
_ Ne vous embêtez pas, Minerva, je serai ravi de m'occuper d'eux. Je peux même prévoir une punition à cet effet, j'ai vu que Potter avait quelques difficultés en matière de potions, et vu l'excellence de Monsieur Malfoy, il ferait un parfait professeur. Passer un peu de temps ensemble ne leur ferait pas le moindre mal, ajouta t-il en souriant de façon suspecte.
La vieille femme au chignon tiré le dévisagea, soupçonnant une manigance derrière cet élan de politesse, mais elle laissa finalement son semblable s'occuper des deux jeunes hommes. Il s'éloigna alors du regroupement d'élèves qui s'était formé, et emporta les deux ennemis avec lui. Hermione, qui avait observé la scène depuis l'apparition de sa directrice de maison, se dit qu'il y avait vraiment quelque chose qui clochait dans cette histoire.
Partie V.
La punition avait été fixée par la chauve-souris, et elle se déroulerait le soir-même. Harry aurait donc droit aux cours particuliers de potions avec le Prince des Serpentards, dans le but de ne plus jamais gâcher un si précieux chaudron, sauf dans la perspective d'éteindre sa propre vie, selon le professeur Rogue. Ce qui avait surpris le brun, c'était qu'une fois de plus, son ennemi n'avait pas bronché. Quand son directeur de maison lui avait demandé ce qui s'était passé, il avait haussé les épaules, et à l'annonce de la punition, il n'avait même pas fait une moue dégoûtée. Il n'avait tout simplement pas réagi, comme si on lui apprenait une nouvelle sans grande importance. Le brun avait été vexé par ce manque d'intérêt, et s'était promis de mettre les bouchées doubles pour la soirée à venir. Le rendez-vous était à vingt-deux heures, dans les appartements privés de Draco, et il s'était promis d'arriver en retard.
Le blond patientait tranquillement dans sa chambre, il se doutait bien que son élève ne serait pas à l'heure, mais cela ne le dérangeait pas. Il avait préparé du parchemin ainsi qu'une plume et un encrier, au cas où cette tête en l'air de Potter oublie son matériel. Il y avait aussi un chaudron qui bouillait au-dessus du feu de la cheminée et quelques ingrédients disposés sur le bureau. Et en attendant le brun, il avait lu quelques passages de son manuel sur les soins aux créatures magiques. Il n'affectionnait pas particulièrement cette matière, et encore moins son professeur, mais il voulait réussir ses examens à tout prix, et il s'était résolu à approfondir ses connaissances. Il entendit tout à coup de violents coups à la porte, et il regarda rapidement l'horloge qui indiquait que le rouge et or avait une heure de retard. Il se dirigea mollement vers la porte, et l'ouvrit, puis montra du doigt le bureau, et indiqua à Harry de s'installer. Celui-ci le fit, et il fut étonné que le blond ne dise rien à propos de son retard excessif: il n'avait même pas soupiré, et ses yeux n'exprimaient rien d'autre que de la fatigue. Il s'assit donc, mais ne voulut pas attendre le début du cours pour entamer les hostilités.
_ J'ai remarqué un truc chez toi la fouine, tu as les cheveux affreusement désordonnés! Ta petite maman ne peut plus te les recoiffer, hein, maintenant qu'elle passe son temps à pleurnicher l'emprisonnement de ta saloperie de père!
Draco se crispa mais ne répondit pas. Le brun était un peu déçu qu'il n'essaie pas de lui sauter dessus, mais il savait qu'il commençait à taper sur les nerfs du vert et argent, et c'était pour lui une grande avancée. Il lança alors d'autres remarques, si bien que vers vingt-trois heures dix, le cours n'avait toujours pas commencé. Le blond les ignora toutes, mais la colère montait en lui et ses poings s'étaient serrés, ce qui avait fait sourire l'élu de plus belle. Il semblait se défouler et avait pour souffre-douleur son pire ennemi, cette situation lui faisait de plus en plus plaisir, et il se dit que c'était une aubaine que Rogue lui ait laissé aussi facilement une chance de s'en prendre à Malfoy.
_ Pourquoi tu pleurais tout à l'heure blondinet ? Ton papounet te manque ? Tu t'inquiètes pour lui ? Oh oui, tu as peur que les gros vilains pas beaux détraqueurs s'en prennent à ton cher papa, oh oui je..
_ Mon père est mort !
La nouvelle eut l'effet d'une bombe sur Harry, il se tut instantanément, et baissa les yeux. Draco rougit, honteux d'avoir perdu le contrôle de lui-même et d'avoir partagé la nouvelle avec son pire ennemi. Ses yeux s'embuaient de larmes, mais il les chassa aussitôt d'un revers de manche. Le brun voulut prononcer quelque chose, sans doute des excuses, mais le vert et argent le coupa net.
_ Je ne veux pas ta gentillesse gryffondorienne pleine de sentiments. Ni de ta pitié. Page 24 et 25, les instructions sont claires et tu as tout ce dont tu as besoin. Quand tu as fini, tu peux partir, je vérifierai ensuite.
Et le blond disparut dans la salle de bain, abandonnant un Harry abasourdi et s'en voulant à mort dans la pièce froide et sombre qu'était sa chambre.
Après deux longues de travail acharné, le rouge et or eut enfin terminé le travail que lui avait donné son professeur particulier. Il avait tout fait pour réussir la potion, et avait suivi les instructions au pied de la lettre, il avait même fait un grand effort de concentration dans le but de faciliter la tâche de la correction à son ennemi. Il n'avait cessé de penser à ses quatre mots que le blond avait prononcé sous le coup de la colère, et qui avait fait mal au cœur du brun bien plus qu'il ne l'aurait cru. Toute la journée, il avait provoqué son pire ennemi afin de lui faire péter les plombs, mais maintenant que c'était chose faite, il s'en voulait amèrement. Il n'avait jamais connu ses parents, et cela avait toujours été un sujet sensible, alors il imaginait bien la douleur que Draco pouvait ressentir, et il culpabilisait. Cette phrase l'avait tourmenté durant toute la préparation, et si il n'avait pas fermement respecté les consignes, il était certain qu'il aurait fait exploser un second chaudron.. Et il ne voulait même pas imaginer ce qui aurait suivi si cela avait été le cas. Le jeune homme rangea ses affaires précipitamment, bien décidé à laisser le vert et argent tranquille, mais quand il arriva vers la porte, il se sentit tellement lâche qu'il revint sur ses pas. Il attendit quelques secondes devant l'entrée de la salle de bains, hésitant, avant de pousser doucement la porte. Il voulait présenter ses excuses, et même si le blond lui ferait vivre un enfer après cela, il était prêt à l'accepter. Mais ce qu'il découvrit lui glaça le sang. Draco Malfoy, en pleurs, les yeux rouges et la peau pâle, grimaçant de douleur. Son bras gauche était envahi de sévères entailles au niveau de la marque des ténèbres, et c'était son ennemi qui se les infligeait lui-même, avec sa baguette. Le sang coulait à flot sur la chemise blanche immaculée du jeune homme, et les coupures étaient profondes. Horrifié, Harry se jeta sur le blond alors qu'il allait enfoncer de nouveau sa baguette dans son bras, pour s'ouvrir les veines plus profondément encore.
_ Qu'est-ce que tu fous là Potter ? Hurla le Prince des Serpentards alors que le brun venait de lui arracher sa baguette des mains. Je t'avais pourtant dit de quitter mes appartements dès que tu aurais fini la potion ! Tu peux pas te mêler de ce qui te regarde ?!
Sa voix était agressive, et il tremblait de rage. En une seule soirée, l'élu avait découvert ses deux secrets, et il ne pouvait le supporter. Il allait recommencer à hurler mais une main se posa sur sa bouche pour lui intimer le silence. Puis, le brun lui demanda d'une voix ferme de s'asseoir, et Draco se laissa tomber sur un fauteuil près de lui, n'ayant plus la force de contredire le rouge et or. Son bras le brûlait atrocement, et il savait que l'élu ne lâcherait pas l'affaire. Harry prit le bras gauche du blond et prononça plusieurs formules magiques afin de le guérir, et cela dura une bonne quinzaine de minutes. Ensuite, il banda le bras meurtri de son ennemi et il remarqua que celui-ci s'était assoupi. D'un coup de baguette, il le transporta jusqu'à son lit, puis il commença à le déshabiller. Il lui enleva sa chemise, et il découvrit de nouvelles marques sur son torse, ce qui le fit grimacer. Or, le pire vint quand il lui retira son pantalon, révélant des jambes terriblement mutilées. Harry le borda avec une couverture et s'assit sur le lit, en regardant le vert et argent dormir paisiblement. Il ne pouvait quitter la chambre et le laisser seul après ce qu'il avait vu, il aurait eu l'impression d'être un dégonflé. Il resta éveillé durant deux longues heures, se repassant en boucle la soirée qu'il avait vécu et se trouvant de plus en plus idiot. Puis, il avait à son tour sombré dans le sommeil.
