Hi everybody !
Alors pour ceux qui me suivent sur mon blog, vous devez savoir que je préparais à la base un petit One-shot... Bon au final... Cet OS s'est transformé en véritable fanfic ^^
Bien oui, au fur et à mesure que j'écrivais.. Eh bien les idées me sont venus et du coup j'ai eu envie de faire quelque chose d'un peu plus construit. Bon, après ce ne sera pas une fic aussi complexe que "Dès la première origine" (que je reprendrai d'ici la mis février).
Nous serons sur une base ne dépassant pas 10 chapitres. Mais dans tout les cas, ce sera plus de 5 car j'ai terminé le 3eme chap aujourd'hui ^^ Les chapitres ne sont pas très long et mon style d'écriture est un peu différent. Tout du moins c'est mon ressenti, mais je vous laisse m'en faire part dans vos commentaires :)
L'atmosphère est plus sombre et plus triste car je suis dans une mauvaise passe... Ecrire me permet de décanter et travailler sur du Ichihime est vraiment agréable pour se changer les idées.
Ne vous attendez pas à quelque chose de fantastique hein ? C'est vraiment du pure étalage de ce que je ressens en ce moment...(euh au passage ce n'est pas une rupture amoureuse hein!) Donc peut être que c'est un peu confus et pas terrible, mais bon ... Je me suis dis que le partager peut être sympa :)
Bon voilà quoi ^^
Je vous laisse jeter un oeil pour ceux qui le souhaitent !
Enjoy
FreedomPen
Chapitre 1 - A la croisée de l'abandon et de l'espoir
« Les choix sont les croisements de nos destinés. De simples nœuds liant les tracés de nos existences. Lorsque le soleil implosera, il entrainera les planètes de son système dans sa danse macabre. A moins que l'astre brûlant ne choisisse de s'éteindre plutôt que d'éclater.
Cette décision, il l'avait prise dès qu'il eut franchi le pas de cette porte royale et incandescente. »
Ses muscles se contractaient, ses dents se serraient. La sueur imbibait son corps malmené alors que son esprit vagabondait vers de tristes tourments.
« J'ai gagné… »
Son souffle saccadé s'évacuait par ses lèvres meurtries et rougis. La pression qu'exerçaient ses plaies suintantes le consumait. Mais c'était la fin. L'écho des larmes de son opposant résonnait déjà comme un affligeant souvenir.
Maintenant un genou à terre, il agrippa son visage tiré.
« C'est terminé… »
Mais ce ne fut ni la joie ni le soulagement qui enivra le jeune homme abattu par sa triste victoire. Juste un goût métallique baignant sa bouche pâteuse. Il était épuisé, essoufflé, éreinté. Du fond de sa pensée, il réalisa les conséquences.
« Plus jamais… plus jamais je ne pourrais… »
« Kurosaki-san ? »
Une voix familière sorti le vainqueur de ses virulentes idées. Vrillant son regard ambré, il reconnut l'homme au bob. Le blond affichait un air opprimé et de grand harassement. Les combats avaient affaiblie le grand Urahara Kisuke. Le banni ressemblait bien plus à un condamné qu'au plaisantin qu'il se devait être en temps normal.
- Urahara… souffla Ichigo.
- Tu as vaincu, une fois encore, déclara le vendeur.
- Ha…
- Je suis désolé, Kurosaki-san… Désolé que…
- C'était mon choix…
- Tu ne vas donc pas réagir ? s'alarma l'ancien capitaine.
- Pourquoi réagir alors que je le savais. Le jour même où j'ai passé la porte de la dimension royale… Je le savais…
- Kurosaki-san…
Le silence s'installa. Le regard de Kisuke en disait long. Ses orbes se cachèrent derrières ses paupières plissés par l'affliction. La laideur de ce triomphe ne faisait qu'accentuer son échec et allait emporter le jeune shinigami dans une longue pénitence non mérité. Etait-ce la fougue de la jeunesse qui avait conduit le fils d'Isshin vers ce rivage ? Ou peut être la sagesse dont cet enflammé faisait preuve, avait dépassé son jugement de vieux scientifique ?
Peut importe les raisons qui avaient conduit le jeune et irritable Ichigo à adopter un tel stratège. Les faits étaient bel et bien là et il en était indirectement responsable. Lui qui l'avait poussé à toquer à la porte des cieux. Lui qui avait encouragé Kurosaki Ichigo à suivre la division zéro dans cette odyssée pour vaincre. Il n'avait pas uniquement suivit un entrainement, il ne s'était pas contenter de devenir plus fort. Intérieurement, Kisuke savait que cet être ne pourrait être épargné par la force qu'il avait acquisse. Urahara réalisa qu'une fois encore, il s'était lamentablement caché derrière le dos de Kurosaki-san…
Ses mains tremblèrent alors que le fils Kurosaki se redressait malgré ses blessures apparentes.
- Ce pouvoir, tu l'as obtenu pour nous… Pour tous nous protéger… Ce n'est pas juste que tu payes un prix si élevé…
- Urahara…
- Je trouverai une solution pour que tu puisses...
- Je ne suis qu'un shinigami remplaçant, déclara sinistrement Ichigo.
Kisuke se figea. Kurosaki-san… avait changé.
Cette puissance qu'il avait obtenu pour châtier le roi quincy… L'avait transformé.
Plus aucune rage, plus aucune colère. Son reiatsu était pesant, même pour lui qui était de l'ordre des officiers de la Soul Society. Il réalisa même qu'il commençait à suffoquer. L'instinct primaire de survie le poussa à reculer de quelques pas. C'est avec l'élan des faibles mouvements d'Ichigo, qu'il comprit que si leur proximité se réduisait, il ne pourrait rester debout.
Emanait du jeune homme, une pression spirituelle dégénérescente. Une force ravageuse palpable à chacune de ses expirations. Les pupilles du scientifique se voilèrent. Il était dangereux…bien trop dangereux…
« Il ne peut plus faire marche arrière… Kurosaki… Je suis triste que ça ait prit cette tournure. »
La voix de Kyoraku résonna dans l'air ambiant, poussant l'ex capitaine de la douzième division à couper son expertise interne. Le capitaine au manteau fleuri s'avança auprès de son camarade blond, ne pouvant davantage s'approcher du jeune homme qui restait fixe.
Vous le saviez, Kyoraku-san, soupira Kisuke.
Nous le savions tous… Kurosaki Ichigo est un être à part. Nous ne pouvons plus le laisser franchir le Seikamon. A présent, il est même bien trop risqué de l'aborder sans être aspiré par son attraction.
Le jeune Kurosaki suréleva légèrement le menton. Cet acte poussa les deux capitaines à fléchir les épaules. Oui, l'émanation de son pouvoir était devenue trop élevée, trop lourde. Kurosaki Ichigo était devenue nuisible à toute personnes qui se risqueraient à trop l'approcher.
Constatant la peine habitant les iris chocolaté du lycéen, Shunsui leva un bras. Les troupes shinigami apparurent alors, déclamant l'invocation d'un hado. Urahara reconnut les récitations. Il s'agissait d'un scellement. Il s'en mordit la lèvre…
Pourtant, lorsqu'il offrit un dernier regard à celui qui avait un jour passé sa porte pour sauver Kuchiki Rukia et Inoue Orihime, son cœur se serra. Ichigo ne bougeait plus, fixant simplement le premier capitaine shinigami qui lui avait permit de révéler le nom de son zanpakuto.
La chevelure flamboyante disparut sous un mur noir et opaque, l'air devint de nouveau respirable. Mais Urahara avait les sourcils froncés.
- Urahara ? quémanda Kyoraku tout aussi accablé.
- Il souriait… souffla le scientifique dans un ultime spasme.
Les cendres tombaient en petites parcelles. Le silence aussi lourd que du plomb et les différentes pressions spirituelles étaient encore mélangées entre elles avec un arrière goût d'hémoglobine. Ce paysage de neiges grises véhiculait le calme mais aussi la crainte. La Soul Society était chavirée et rutilante de flammes après les combats barbares qui s'étaient déroulés ici. Orihime s'en mordit la lèvre inférieure. Tous ces blessés…
Achevant son œuvre sur un jeune shinigami qui avait perdu son bras, elle s'activa sur le suivant qui ne respirait presque plus. Les plaintes, les cris, les lamentations. Toutes ces sonorités bourdonnaient dans son être, faisant marteler son cœur anxieux contre ses côtes. La victoire était amère. Jamais, Hime n'aurait imaginé que cette invasion serait si corrosive. La belle n'en perdit pourtant pas son sang froid. Toutefois, le doute commençait à envahir son cœur. Depuis quelques heures, le reiatsu de Kurosaki-kun avait vacillé.
Il était parti achever cette guerre, disparu derrière un écran de fumée le portant à la conclusion de cette bataille insensée. Elle l'avait aperçu de loin et déjà quelque chose avait changé. Orihime ne l'avait pas revue depuis leur départ au Hueco Mundo. Elle avait pû constater que le héros de son cœur était sorti indemne, mais depuis ses premiers pas vers la division zero, elle n'avait su si le jeune homme se portait bien. Juste un passage au dessus de sa tête l'avait alerté de son retour et Hime avait deviné que la fin était proche.
Soudain, une secousse fit frémir le sol. La belle en trembla. Cette pression… Il s'agissait de…
« Ichigo ! » s'écria une voix qu'elle reconnut aussi tôt.
« Rukia ! Tes blessures ! » renchérit une autre voix masculine.
Grelottante, la princesse axa ses iris orageux sur l'origine de ce crie. A quelques pas, Rukia chancelait sur ses jambes, la peur au ventre. Sous le soutien de Renji, la petite shinigami laissait plusieurs perles d'eau envahirent ses orbes indigo. Les pleures de son amie résonnèrent, plongeant le cœur d'Hime dans la crainte.
- Kuchiki-san ! s'époumona Orihime en la rejoignant.
- Inoue ! Ichigo… Il… Pas ça… il n'a pas le droit d'abandonner ! se perdit-elle dans ses angoisses alors qu'elle agrippait la douce.
- Que se passe-t-il Kuchiki-san ? Où est Kurosaki-kun ?! paniqua Hime.
Dans un dernier espoir, la belle adressa un regard suppliant au shinigami rouge. Celui-ci garda le silence alors que Rukia se plongeait dans son étreinte. La pression se fit plus lancinante alors que l'humaine en dessinait les traits dans son esprit. Cette force, ces tremblements, tout provenait de…
- Kurosaki-kun ! Pourquoi le reiatsu de Kurosaki-kun est-il si fort et vacillant ?!
- Il est… allé trop loin, grogna Renji.
- Comment ça ? Pourquoi ? Comment ?!
Mais seules les lamentations de Rukia retentirent aux tympans d'Orihime qui commençait à réaliser. Poussée par elle ne sait qu'elle sentiment, elle se redressa, laissant ses amis l'observer avec tristesse.
- Inoue, sanglota Rukia.
- Inoue, répéta Renji en lui tendant une main.
- Où est-il ?...
- On ne peut plus rien faire Inoue ! On ne peut pas l'approcher ! Ichigo s'est entrainé dans la dimension royale pour vaincre Juha Bach. C'est finit ! Il l'a vaincue, mais pour cela il a été obligé de renoncer à son humanité ! s'excita Renji.
- Le pourvoir d'Ichigo est si grand, que seule la dimension du roi des esprits peut l'accueillir à présent, se lamenta Rukia.
- Ne comprends-tu pas ? Si tu le rejoins, tu mourras !
- C'est faux… s'indigna Orihime. Kurosaki-kun ne me ferait jamais de mal !
A ces mots, la belle prit ses jambes à son cou. Portée par les émanations de la puissance du shinigami, elle n'avait pas besoin d'évaluer la distance. Son cœur connaissait le chemin qui la mènerait vers son amour de toujours. Après tout, depuis plusieurs années, elle savait que leur route ne cessait de se croiser.
- INOUE ! REVIENS ! NE LE REJOINDS PAS ! C'EST TROP TARD ! s'époumona le shinigami rouge.
Les tremblements s'accentuèrent, poussant Renji à protéger Rukia qui se perdait sans ses bras. De ses iris indigo, la petite Kuchiki perçut la silhouette d'Orihime se perdre à l'horizon.
« Inoue… Je suis désolé… » souffla-t-elle alors que les larmes baignaient ses joues.
Plus loin, la belle hâtait sa course. Le souffle saccadé, elle suivait les files de cette pression spirituelle étrange. Cette énergie était déroutante et écrasante, la forçant même à presser ses mains sur sa gorge pour atténuer les brûlures qui commençaient à l'accabler. Malgré cela, la jeune fille pressait le pas. Cette force était époustouflante, mais c'était celle de Kurosaki-kun. Les images du jeune homme envahirent son esprit. Ses regards, ses gestes, ses sourires. Il était son ami, voir même plus pour son pauvre cœur amoindrit par l'effort. La douce s'était promise d'être à ses côtés en toute circonstances et sans faillir. Le protéger et soigner chaque blessure que lui infligeraient les épreuves. Peut importe ce que subissait Ichigo, elle le guérirait. C'est cette détermination consumant son regard argenté qu'elle arpenta les chemins du Sereitei.
Le paysage devint flou alors qu'elle accentuait la vitesse de son allure. L'affliction devenait forte et prenante. Nombre d'appels de blessés retentissait alors qu'elle augmentait encore la fréquence de ses pas.
« Pardonnez-moi…Mais je dois le rejoindre ! Tenez bon ! »
Tout devenait sombre, tout devenait silencieux. Alors que les dernières lueurs du jour s'obscurcissaient, Ichigo ramena son arme contre lui. Le Kido qui l'entourait commençait à dresser un mur épais entre lui et la réalité. Cet acte de la Soul Society avait été si abrupt, si véloce. Il n'en attendait pas moins, seulement il aurait été plus appréciable de dire « au revoir ». Oui c'est ce que son humanité lui criait encore. Toutefois, imaginer l'un de ses amis chavirer sous la force que dégageait son reiatsu le fit pâlir. Chado et ses muscles, voir une telle force de la nature plier juste sous sa respiration lui fit serrer les dents. Rukia aurait probablement suffoqué tout en affichant une mine dépitée. Renji aurait oscillé mais tout en tentant de le dissimuler. Ishida lui serait resté impassible et froid. Ses petites sœurs ? Non.. Il ne voulait même pas l'envisager. Son idiot de père ? Probablement serait-il fier ? Tatsuki, elle se serait contenter d'hurler en le matraquant d'insultes. Mizuiro et Keigo… tout cela les aurait dépassé. Inoue ? Elle…elle aurait probablement…pleuré.
Le shinigami sentit son cœur pomper plus rapidement. Il avait été lâche jusqu'au bout, mais quelque part, il chercha à se justifier lui même.
« Lui dire ? Lui avouer que depuis le Hueco Mundo je… »
Non, même ainsi il ne pouvait le dire, ni le penser. Il n'avait pas le droit. Il n'avait plus aucun droit.
Kurosaki Ichigo s'était donné corps et âme et avait accepté la contre partie du contrat sans rechigner. Il avait deviné depuis le début que de s'entrainer si durement dans la dimension royale et révéler son potentiel l'empêcherait de mener une vie normal. Le jour où il avait rencontré Rukia, il avait déjà renoncé. C'était peut être égoïste… C'était peut être idiot, mais là était la valeur de son acte, non ?
Il n'avait pu supporter de ne plus être shinigami, il y avait quelques mois de cela. Ce manque l'avait même poussé à se frotter à d'étranges personnages maniant le fullbring. L'image de Ginjo lui revint en mémoire. Lui également avait fait un choix à une certaine époque où il brandissait fièrement l'insigne du shinigami suppléant. Son ainé aurait-il agit de la même manière ? Pas sûr, après tout, il avait tenté de lui voler ses pouvoirs. Mais malgré cela, Ichigo ressentait une certaine sympathie pour l'homme qui lui avait apprit à manier cette étrange faculté qu'était le fullbring. Merde, il devenait nostalgique maintenant. Si proche de la fin.
Tous les souvenirs de ses séances d'entrainements lui revinrent comme s'ils les avaient vécue la veille. Bien que certaines le firent sourire, comme son baptême auprès d'Urahara, ou même l'apprentissage du bankai avec Yoruichi, d'autres le firent presque suffoquer. Sa dernière rencontre avec Zangestu… Cet espace binaire où l'avait enfermé ce jeune garçon riche et blond. Chado était arrivé alors que Ginjo le malmenait et il avait emmené avec lui…
« Inoue »
« Kurosaki-kun, Sado-kun et moi seront à tes côtés sans faillir »
« Je suis désolé Kurosaki-kun, j'ai été inutile, je n'ai pas pu te protéger, merci d'avoir survécu… »
« Ne meurs pas… tu n'as pas besoin de gagner, juste ne meurs pas… »
« Ne pleure pas Kurosaki-kun… »
Ichigo perçut ses membres se crisper. Quand avait-il entendu Inoue le supplier de ne pas pleurer ? Il ne s'en souvenait plus… Peut-être était-ce une fantaisie ? Ou un souvenir inconscient ? Sûrement une douce utopie alors qu'il constatait qu'une unique larme avait sillonnée sa joue.
Non cette fois, il ne recevrait pas les habituels encouragements de celle qu'il avait juré de protéger. Un rictus amusé ponctua ses traits.
« Ma protégée ? »
Inoue Orihime, une jeune fille tête en l'air, aimant particulièrement la pâte de haricot rouge sucrée. Une lycéenne à la beauté grandissante qui emportait le cœur de tous les garçons de son école. La meilleure amie de son amie d'enfance. Celle qui avait un jour cognée à la porte de la clinique Kurosaki, son frère blessé sur son épaule. Celle dont le sourire et la gentillesse lui adoucissait le regard. Celle dont les larmes lui lacérait le cœur. La seule à qui il avait fait la promesse de la protéger…
Oh non, Kurosaki Ichigo voulait protéger beaucoup de monde. Il le disait, le criait parfois. Mais Inoue Orihime fut la seule à qui il l'avait juré en personne tout en s'inclinant. Pour la rassurer ? Pour se rassurer lui même ? Pour contenter les caprices de Rukia qui l'avait réprimandé à ce sujet ?
Maintenant qu'il était proche de cette coupure permanente, il le réalisait. Il en était conscient. Bien évidemment, il avait déjà douté sur ce fait lorsqu'il s'était transformé lors de son combat contre le quatrième espada. Le fait qu'il avait expressément ordonné à Chado de ne pas la mêler à son entrainement avec Ginjo. Même la vue d'Inoue soignant Tsukishima l'avait alerté. Ne parlons pas de son excès de colère lorsque le brun au sabre défiant la mémoire l'avait appelé par son prénom au téléphone, le faisant hurler de rage. Mais à cet instant, il avait comprit. Un soupir de contentement vint franchir ses lèvres.
Bon sang… Lui qui ne s'était jamais intéressé aux filles, voilà qu'il était pleinement éveillé. Son cœur avait été agrippé par une fleure délicate qui habitait son quotidien. Il ne l'avait jamais imaginé ainsi, pour être honnête il ne s'était même jamais posé la question…
C'était bien différent des shojos stupides de Rukia. Cela ressemblait plus à la description de son père lorsqu'il parlait de Masaki…
« J'étais simplement heureux de graviter autour d'elle »avait énoncé le médecin.
« Ha… j'étais simplement heureux qu'elle soit là… qu'elle s'inquiète pour moi… qu'elle me sourit ou même pleure pour moi… Juste pour moi… Inoue… Warui. Il semblerait que je ne puisse plus tenir ma promesse. Il semblerait que jamais je n'aurais le courage d'assumer… Je suis tellement désolé de t'avoir juste exposé mon dos…»
« Kurosaki-kun! »
L'air frisa, propulsant le shinigami sous le poids de sa propre force. Le genou à terre, il reprit vite connexion avec son environnement. Le noir habitait toujours l'espace. Pourtant, il réalisa bien vite qu'il pouvait sonder avec aisance toutes les sources de reiatsu l'entourant. Brusquement, il reconnu ceux de ses amis sur différents emplacements.
Rukia et Renji étaient ensemble, la colère et la peine se mêlaient à leur pression spirituelle. Poursuivant ses fouilles, il surprit celui de Chado, bien faible, mais d'autres l'entouraient, probablement les secours. Il en fut de même pour Ishida. Avide d'en savoir plus, il rechercha celui qui occupait son esprit quelques secondes plus tôt. Mais rien… Pourtant il était suffisamment puissant pour n'éprouver aucune difficulté à localiser Inoue. Pourquoi avait-il autant de mal ? Non… Pourquoi avait-il si mal rien que de l'imaginer ?
Ichigo doubla d'efforts alors que ses sourcils se froncèrent davantage. S'il devait faire une chose avant d'être scellé… c'était au moins d'être sûre que chacun allait bien… qu'elle allait bien…
C'est sans conscience qu'il serra la prise sur son zanpakuto qui sembla osciller sous la friction. La lame paraissait entendre les plaintes du shinigami. Comme un appel inconscient, celle-ci se mit à luire sous nombre d'éclairs noirs et rouge.
De l'autre côté du mur noir que formait le kido, nombre de shinigami, récitant leur incantation, pâlirent sous le joug d'une impulsion déstabilisante. La pression de leur sort chancelait, s'effritait sous l'ardeur de cette vague herculéenne et dévastatrice.
- Ne résistez pas ! hurla Kisuke !
- Urahara ! s'enquit Shunsui.
- Il veut juste…Juste dire au revoir, murmura le scientifique. Ne luttez pas !
- Mais…
- S'il vous plaît ! insista-t-il.
Kyoraku, les mains levées, adressa un ultime regard au blond… C'est dans un sourire évoquant la compassion qu'il abaissa ses bras, intimant aux équipes de suivre les directives du banni.
- Je suis vraiment trop romantique pour ne pas permettre à un garçon si courageux d'assouvir son dernier désir, commenta-t-il sous le regard suppliant de Kisuke.
L'effet fut immédiat. Les différents prêtres abaissèrent la pression de leur manipulation spectrale. Le mur opaque perdit quelque peu sa clarté, laissant la silhouette d'Ichigo se dessiner au travers. Pourtant le corps du jeune homme ne bougea pas. A cette vue, Urahara grinça des dents.
- Kurosaki-san… Fais-le… Maintenant… pria-t-il.
Comme si l'appel du scientifique était arrivé à ses oreilles, Ichigo leva un regard ambré vers ce mur les séparant, mais devenu presque transparent. Accompagné d'un dernier sourire en coin, il ferma les paupières. Maintenant, il avait la voie libre, mais seulement quelques minutes. Les éclairs crépitant de Zangetsu étincelèrent de milles feux, englobant totalement le shinigami remplaçant. Le corps maintenant dissimulé, l'éclat de son pouvoir gonfla au point de déborder de sa prison de verre. Cette émanation était si suffocante, que chacun dû contrôler habilement son reiatsu pour ne pas s 'effondrer. Sitôt, la matière se contracta et se propulsa vers le ciel tel un geyser. La multitude de visage entourant la prison du jeune Kurosaki fut éblouie par la lumière incandescente. Certains, mirent leur bras en visière à cause de l'aveuglement.
Kisuke, lui, maintenait le regard vers la propulsion qui grimpait plus haut encore dans le ciel. Quelques secondes suffirent à la pulsion lumineuse pour se fendre, prenant trois directions bien distinctes. L'une partit vers la droite, alors que l'autre allait à son opposé. Quant à la troisième, elle se contenta de redescendre vers lui.
Le magma atterrit violemment face à Urahara. La terre en frémit, mais le shinigami lui ne bougea pas. La matière finit par se dissiper, laissant un Ichigo apparaître.
- Tu ne pouvais partir, sans dire au revoir, n'est ce pas ? Kurosaki-san…
L'apparition était étincelante, comme si le jeune homme sortait tout droit d'un songe. Rapidement, il examina ses mains dénuées de la moindre arme, et son corps épargné de toute lésions. Il était simplement lui, habillé de son bankai mais qui était d'un blanc immaculé…
- On dirait que Zangetsu me l'a accordé, en effet… Comme une dernière faveur, sourit Ichigo d'une voix aérienne.
- Kurosaki-san…soupira Urahara.
Etonnement, Kisuke ne perçut aucune altération dans son reiatsu. Contrairement à quelques minutes auparavant, il pouvait regarder l'adolescent sans ressentir la moindre affliction. Son esprit fit vite le rapprochement avec les dires de son interlocuteur. Zangestu, ce zanpakuto si particulier avait accordé à son maître la chance de faire ses adieux. Ses adieux ? Alors il s'agissait réellement d'une fin ? Le cœur du banni se contracta au point de lui donner la nausée. Pourtant, il n'en montra aucun signe. Les efforts du jeune homme ne méritaient un tel retour.
- Urahara, onegai… le sorti Ichigo de ses pensées. Pouvez-vous transmettre un message à ma famille ?
- Bien sûre… sourit péniblement Kisuke qui se doutait qu'il s'agissait de leur dernier entretien.
- Je ne suis pas doué pour les adieux, mais pouvez-vous rassurez mes sœurs et dire à mon père… « Merci… »
Les paupières du vieux shinigami s'affaissèrent. Oui, il avait tellement bien deviné les intentions du jeune homme. Il était si prévisible malgré cette force. Kurosaki-san restait Kurosaki-san.
- Hai… murmura-t-il en lui adressant un regard peiné.
- Je ne serais plus en mesure de protéger Karakura, alors si vous pouviez vous charger de ça…
- Comme toujours…
Urahara ne put prononcer un mot de plus, l'émotion menaçant de faire surface. Les iris maronné du shinigami blanc évoquaient tous les sentiments qu'il ressentait. Alors pourquoi en rajouter ? Ce simple merci énonçait tant de choses… Nombre d'images envahissaient les songes de l'ex capitaine.
Kurosaki-san avait grandit et était devenu plus fort… tellement plus solide… Un cap qu'aucun shinigami n'avait pu franchir jusqu'à lors. Cela ne rendait Ichigo que plus exceptionnel. Mais cette puissance avait coût bien amer… Si difficile à accepter pour un gamin de cet âge, qui en à peine trois ans, avait gagné bien plus de maturité que lui qui avait traversé les âges…
Il se senti bien honteux de faire face à ce garnement coléreux qui était devenu un homme.
Pourtant, une main gantée de blanc lui effleura l'épaule. Redressant le regard, il vit ce que le fils Kurosaki était devenu de bien plus près. Ses sourcils froncés sur ce regard chaud ambré et sur un sourire apaisé, il déclara :
« Merci, Urahara-san… Merci pour tout… »
Le blanc devint éclatant, floutant ainsi la vue de l'ancien capitaine de la douzième division. Lorsqu'il rouvrit les yeux, Ichigo avait disparu. Laissant derrière lui juste les deux autres traînées lumineuses, indiquant qu'il n'en avait pas encore terminé. C'est alors que Kisuke se jura de n'interférer en rien sur les derniers actes du shinigami, pour lui laisser le temps de faire, ses adieux convenablement…
Rukia palpait le bras de Renji dans l'espoir que ce qu'elle voyait n'était pas un rêve. Le shinigami rouge, tout aussi ahurit, la redressa doucement. Elle hoqueta lorsqu'il approcha. Difficile d'imaginer un shinigami effrayé par la vue, d'un fantôme ?
- N'aie pas peur Rukia… Ce n'est que moi… Ichigo.
- Ichigo.. Répéta-t-elle de façon robotique.
La petite Kuchiki avait tant pleurée que ses yeux avaient rougis, tant crié que sa voix était cassée. Mais lorsque le sujet de ses pleures lui était apparu dans un amas d'étincelles, vêtu d'un manteau blanc, la stupeur l'avait violemment frappé. C'est sous les appuis de son ami d'enfance, qui en était tout aussi abasourdie, qu'elle avait trouvé la force de se relever. Dressant une main vers lui, vers l'ami qu'elle avait perdu, qu'elle répéta bouleversée.
- Ichigo… Comment…
- On me devait un service, sourit-il. Zangetsu est grincheux mais pas sans cœur… Je ne pouvais pas partir sans… sans te dire…
Rukia écarquilla les yeux.
- Partir ? répéta-t-elle désarçonnée …
- Je ne peux pas revenir… Je ne le peux plus…
- Non… Tu … ne peux pas… faiblit Rukia.
- Rukia… J'ai si peu de temps, et tellement de… Bref… Si tu n'étais pas apparue dans ma vie. Je n'aurais pas put accomplir tant de choses… Je n'aurais pas pu…
La petite Kuchiki serra les dents alors qu'elle fuyait le regard d'Ichigo. Avec la force émanant de ses bras et d'un courage naissant, elle se propulsa des bras de Renji.
- Rukia ? s'étonna Renji.
- Rukia ? rechuta Ichigo.
BBBAAAAMMMM !
L'apparition lumineuse d'Ichigo fit un vol plané sur plusieurs mètres. Dans un fracas assourdissant, il se redressa, la joue fumante.
- MAIS ÇA VA PAS T'ES CINGLÉ ! TU VIENS DE BRISER…
- URUSAI ! s'écria l'insultée. Ne… ne parle pas comme si nous n'allions jamais nous revoir BOKE !
Tout allait trop vite. Le temps était si abstrait pour un shinigami. La petite Kuchiki comptait au moins dix fois la vie d'un humain dans son existence. Jamais la diligence du temps ne l'avait effleurée. Il lui paraissait même s'écouler trop lentement à certaines époques, mais à cet instant, tout prenait des proportions fulgurantes. Trop vite, tout se passait bien trop vite !
Rukia n'était pas de ces nobles idiotes se félicitant de ses tissus hors de prix ornant son dos. Elle ne se contentait pas de simples échanges vaseux et éphémères. Elle était taciturne et quelque fois torturée sous les épreuves qu'elle avait déjà endurées. Sa rapidité d'analyse était l'une de ses facultés aiguës, dont elle se vantait fièrement sous son apparence juvénile. Le simple regard d'Ichigo sous ce bankai aveuglant était évocateur de la situation. Un adieu ? Non ! Pas maintenant… pas dans ces conditions !
- Rukia…
- Je ne te dirais pas adieux ! Je ne te dirais rien comme si … comme si c'était la dernière fois, sanglota la petite shinigami en s'agrippant le visage. Nous sommes amis… alors … alors je refuse de te dire adieux !
- …
- Rukia, reprit Renji en posant ses mains sur ses frêles épaules.
- C'est impossible… je ne le peux pas… Tu n'as pas le droit Ichigo, tu n'as pas le droit… Tu ne peux pas abandonner ta famille, tes amies… Et ta promesse…
- Ma promesse… répéta Ichigo, une main sur sa joue douloureuse.
- Celle que tu as prononcée à tous les êtres qui te sont chers, celle que tu as faite à Inoue ! Tu n'as pas le droit de partir et de nous abandonner ! s'époumona Rukia en s'écroulant au sol.
Renji prit le pas en enfermant la petite shinigami pleurante dans ses bras. Ichigo se redressa, balançant sa lumière diffuse dans son sillage. Comme toujours, la petite naine avait le don de l'ébranler et de toucher le point douloureux. Il s'y attendait. Silencieusement et bercé par les lamentations de celle qui avait changé son univers, il s'avança. Délicatement, il posa une main sur le sommet de sa chevelure sombre, alors qu'elle tremblait encore dans l'étreinte du guerrier rouge.
- Wauri Rukia… prononça-t-il difficilement alors qu'il frictionnait le sommet de sa tête.
- Tu n'es qu'un idiot… Tu n'es qu'un abrutie.. se lamenta-t-elle sans le regarder.
- Ha.. je sais…
- Ichigo, voulut reprendre Renji. Chad est blessé plus loin, il n'est pas conscient mais Inoue est sur la route pour te retrouver et…
- Ouais… je sais… souffla-t-il en se redressant. Renji, prends soin de Rukia.
- Ha… Tu n'as pas besoin de me le demander, sourit péniblement le maître de Zabimaru.
- C'est vrai, s'amusa le roux.
Rukia réalisant que la touche de son ami avait perdu de son intensité, elle redressa le regard dans sa direction.
- Ichigo ! Tu ne vas pas la rejoindre ? Oye ! BOKE !
- Je suis déjà… à ses côtés, sourit en coin le fils Kurosaki tout en pivotant les épaules.
La petite Kuchiki se releva, utilisant ses dernières forces pour se soulever. Ichigo prenait déjà de la distance.
« Matte ! Ichigo ! NON NE PARS PAS ! ICHIGO ! » s'époumona la petite Kuchiki.
Mais le blanc du bankai du jeune homme commençait déjà à s'illuminer alors qu'elle tendait une main désespérée vers lui. Les battements d'un cœur retentissaient aux oreilles de la jeune noble. Impossible de déterminer s'il s'agissait du sien ou tout simplement de la pression qui émanait d'Ichigo. Peut importe, ses jambes la propulsèrent vers lui dans une tentative extrême. Le jeune homme ressentant les pas de la petite brune résonner, axa son regard ambré sur elle.
- Pardon Rukia… Il y a tellement de choses que j'aurais voulu te dire… Mais je ne suis vraiment pas doué pour ça, alors juste… Arigato.
- ICHIGO !
La blancheur envahit la vue de Rukia et Renji. Peinant à ouvrir les yeux, la petite Kuchiki papillonna des paupières. Ses forces la quittant peu à peu, ses jambes vacillèrent pour laisser ses rotules cogner le sol. Lorsqu'elle rouvrit ses orbes, seule le vide se présentait là où s'était tenue son ami. Les épaules frissonnantes, elle s'entoura de ses bras. D'abord hésitant, les lamentations et gémissement se frayèrent un chemin jusqu'à ses lèvres pincées. Hoquetant, elle eut du mal à respirer jusqu'à ce que Renji la rejoigne. Une fois dans le confort de ses bras, la jolie brune laissa un hurlement primaire résonner jusqu'à son palais. Le shinigami rouge la berça tendrement pour la calmer alors que l'image d'Ichigo se floutait à ses iris imbibés par le chagrin.
Le paysage se présentait comme un tourbillon flou de couleurs et de formes. Ses jambes commençaient à vaciller sous l'effort. Ses muscles grelottaient sous la pression de son propre poids, mais Hime, continuait sa lancée. Cette course douloureuse lui lancinait les membres, mais la détermination de retrouver Kurosaki-kun ravivait son cœur fatigué.
Le regard indigo de Rukia inondait encore son esprit troublé alors qu'elle continuait son avancé. Suivant le reiatsu corrompu de son protecteur, Orihime ne savait à quoi s'attendre. Serait-il blessé ? Juste physiquement ? Pourquoi une telle peur dans le regard de son amie Kuchiki ? Peut importe les blessures infligés au shinigami, la belle s'était jurée de toute les guérir. Les dires de Rukia ne pouvaient être justes. Comment Kurosaki-kun pourrait être nuisible, comment imaginer un seul instant son ami lui faire du mal. La jolie noble devait se tromper sous l'affliction de son mal suite à toutes ses batailles. Cependant, quelque part au fond de son cœur, la douce consentait à ce que son amour de toujours ne soit plus le même. Elle s'en était aperçu à l'instant même où les frémissements du sol avaient atteint ses pieds. Cette vive analyse ne présageait rien de bon. Les fins sourcils de la belle se courbèrent davantage en imaginant le pire. La crainte de ne plus le retrouver… Cette peur naissante lui grignotait le fond de l'estomac.
Ecrasée sous le poids de ses craintes, elle discerna au loin une concentration de shinigami. Ne les apercevant que de loin, il lui était difficile de déterminer qui se trouvait là. Mais la simple présence d'une invocation de Kido aussi épaisse lui fit se mordiller la lèvre inférieure. Une telle mise en place ne pouvait être réservé qu'à son Kurosaki-kun. Réalisant que leurs gestes étaient hostiles, ses membres se crispèrent.
Dans la hâte, Hime poussa la flexion de ses jambes au point de perdre l'équilibre. La route était biscornu, expliquant sa chute sur le sol caillouteux. La souffrance de sa peau meurtrie ne fut que bien légère comparée à l'incertitude et l'effroi qui lacérait son cœur. Que se passait-il ? Elle était si loin. Impossible de déterminer ce qui était sur le point de se produire. La panique s'emparant d'elle, elle voulu forcer sur ses membres. Mais la douleur de ses muscles tendus à l'extrême la paralysa. Vrillant son regard orageux sur l'origine de cette peine, elle découvrit que ses jambes flageolaient. Kami-sama…. Son propre corps refusait de se redresser suite à cette course démesurée. Hime était si fatiguée, si éreintée que ses rotules ne supportaient même plus son propre poids. C'est avec la force de sa volonté qu'elle arriva toutefois à se mettre sur ses genoux endoloris.
La belle profita de cette pause pour observer son environnement. Tout était aussi sombre que le reiatsu d'Ichigo qui embaumait l'air. Seule l'éclat lumineux qui ornait le ciel lui apparu comme l'espoir que ses yeux la trompait dans la gravité de la situation.
« Je ne vois rien, c'est bien trop loin ! Que font tout ces shinigamis ? Pourquoi cette concentration lumineuse dans le ciel ? Pourquoi de cette lumière émane la même énergie que celle de Kurosaki-kun ?! » songea-t-elle apeurée.
Ses jolies dents blanches crissèrent sous l'effort qui la poussait à se remettre sur pieds. Une fois le dos droit, ses jambes flageolèrent de nouveau. Son équilibre était précaire, son teint blafard. La respiration saccadée, elle entreprit un pas hésitant pour se relancer vers cette aura incandescente.
« Kurosaki-kun… Kurosaki-kun… Attend-moi, je t'en pris… »
Mais les articulations cédèrent. La charge environnante lui comprimait les poumons. Orihime ne savait si toutes ses sensations étaient liées au phénomène qui se déroulait autour d'elle ou s'il ne s'agissait que de la traduction de son tracas. Dans une ultime concentration de ses forces, la beauté auburn se propulsa en avant. L'air était si lourd que son imagination débordante lui dessina une enclume sur l'échine. L'attraction du sol fut la plus forte et c'est sans ménagement que la belle s'effondra.
Malgré cette nouvelle dégringolade, la lycéenne surprise, put constater que le frottement du sol était bien plus doux. Une seconde lui fut nécessaire pour réaliser que ses mains ne raclaient aucun sol terreux, mais une matière douce et chaude. En ouvrant complètement ses paupières, un blanc immaculé envahit sa vue. C'est alors qu'Orihime comprit qu'elle se trouvait dans une étreinte bienveillante.
« Inoue… »
Cette chaleur, ce cœur battant si vite. Hime se vit resserrer ses doigts crispés sur le tissu âpre. Inconsciemment, elle plongea son visage encore plus profondément dans le creux de ces bras qui la maintenaient.
Ce reiatsu…
Sans même relever son visage mouillé à présent par les larmes, elle l'avait reconnu.
« Kurosaki-kun… » gémit-elle.
A l'évocation de ce nom résonnant sur le buste tonique contre lequel elle se blottissait, une main vint caresser le sommet de sa chevelure. Hime se détendit à la touche et ferma paresseusement les paupières.
- Ha… C'est moi Inoue, tout va bien…
- Kurosaki-kun… répéta la tourmentée en s'agrippant plus fermement.
- Ton reiatsu est si faible Inoue, pourquoi courrais-tu ainsi ? demanda faiblement Ichigo.
- Te rejoindre… J'ai eu si peur… si peur qu'il ne te sois arrivé quelque chose…
Orihime sentit la prise d'Ichigo se raffermir. Dans ses souvenirs, lui apparaissait clairement que très rare étaient les fois où le jeune homme l'avait prise dans ses bras. Chaque touche du shinigami avait eu lieu à un moment désespéré où l'appréhension prenait le pas sur la quiétude. Ce moment était-il différent ?
« Je vais bien Inoue, rassure-toi. »
Timidement, le fils Kurosaki glissa ses mains sur la mâchoire de la jeune fille tremblante. Avec délicatesse, il lui redressa le visage pour l'examiner.
Docilement, Orihime suivit le mouvement. Une fois le sujet de ses craintes en vue, les perles de la belle étincelèrent. La vision de son Kurosaki-kun était telle qu'il lui fut nécessaire de se mordre la langue pour être certaine qu'elle n'était pas en plein songe. Le jeune homme arborait un bankai blanc étincelant. Ses cheveux orangés en bataille n'étaient nullement tachés de sang et ses traits semblaient tellement plus affirmés. La douce eut même l'illusion qu'il avait prit de l'âge et de la maturité, ce qui ne le rendait que bien plus séduisant. Ses sourcils paraissaient bien moins froncés malgré ses lèvres pincés. Mais par dessus tout, les iris chauds de son ami brillaient d'un sentiment qu'elle ne lui connaissait pas.
- Kurosaki-kun… Tu sembles si changé, peina-t-elle.
- J'ai changé, affirma-t-il. Changé jusqu'au point de non retour.
Cette annonce électrisa la belle qui se reconnecta à la réalité.
- Que veux-tu dire ? La guerre est terminée, nous allons pouvoir rentrer ! Pourquoi parles-tu de non retour ? C'est absurde !
- Warui… Je … Je ne suis plus en mesure de me contrôler désormais…
- Ne dis pas n'importe quoi ! s'emporta la douce, surprenant son protecteur. Tu as peut être un peu changé mais tu restes Kurosaki-kun ! Ta place est avec ta famille et tes amis dans le monde réel ! De toute manière, où comptes-tu aller ?
- Inoue…
Elle le savait, elle l'avait ressenti. L'émanation du pouvoir de son amour de toujours était devenu dévastateur. Toutefois, elle croyait en ses paroles. Kurosaki Ichigo était un être exceptionnel dont la force n'avait jamais trouvé d'équivalent. Rien ne lui était impossible et surtout pas être loin de ceux qu'il aimait. C'était une certitude aux yeux d'Inoue Orihime, amoureuse depuis de nombreuses années de cet homme hors du commun. Il avait bravé tant de dangers, s'était relevé de chaque épreuve. Il était inconcevable qu'il ne puisse maîtriser sa propre force, n'est-ce pas ?
- Inoue…Je ne peux pas rentrer, sourit tristement Ichigo. Ma force ne va pas jusque là.
- Non c'est impossible ! s'écroula Hime dans ses bras. Tu as toujours vaincu pour nous, tu nous as toujours protégé ! Tu es là devant moi ! Cela prouve bien que…
- Je suis venu te dire adieux Inoue, la coupa-t-il dans sa tirade.
Kurosaki Ichigo n'était pas de ceux qui se perdaient dans de longs discours. Il n'était pas du genre à faire l'étalage de ses sentiments. Une simple phrase pour exprimer le fond de sa pensée sans détour. Bien que cette élocution tranchante ne lui apparaisse comme d'aucune originalité, le jeune shinigami se ravisa dans la seconde. Les iris de sa tendre interlocutrice n'étaient plus habités de la même lueur. Assombrit par un sentiment qu'il ne pouvait déterminer, il crispa la mâchoire lorsque de nouvelles perles humides vinrent inonder ce regard grisé par la stupeur.
- Me dire… Adieux… répéta-t-elle sans âme.
- Hum…
- Mais qu'est ce que tu veux dire ? Tu ne peux pas partir !
- Inoue…
- Non ! s'écria-t-elle en le repoussant de ses poings.
La douce était paralysée par ses angoisses. Mais où voulait-il en venir ? Kurosaki-kun gagnait toujours, Kurosaki-kun avait vaincu une fois encore. Pourquoi annoncer une telle chose comme si elle était naturelle ? Comme s'il n'y avait pas d'autre alternative. Il se présentait devant elle sans aucune chaîne alors pourquoi ?! La belle releva même qu'aucune oppression ne lui comprimait les membres. Alors pourquoi tenir un tel discours ? Cela ne pouvait être qu'un cauchemar.
- Inoue, reprit le shinigami en lui tendant à nouveau une main.
- Non ! le refoula-t-elle de nouveau. Comment peux-tu annoncer tes adieux ? Ça n'a aucun sens ! Je ne comprends pas !
- Inoue…
Ichigo relança ses appels en vain. La belle ne faisait que le repousser davantage en affichant un regard désorienté. Cette vision lui déchirait les entrailles. Pour la première fois depuis qu'il avait croisé le chemin de la douce, il ne savait comment réagir. Au plus profond de lui, le jeune shinigami connaissait la raison égoïste qui l'avait poussé à la retrouver. L'expression de ses profonds sentiments lui était apparue clairement alors qu'il se trouvait encore dans sa prison de Kido encore entrouverte. Pourtant, devant le minois accablé du sujet de ses pensées, le doute l'habitait de nouveau. Il réalisa même la vanité de ses motivations. Honteux, il abaissa le regard vers le sol. Annoncer à Orihime qu'il ne pourrait plus tenir sa promesse était bien plus laborieux qu'il ne le pensait. Il ne pouvait être plus claire pourtant. Subitement, il accentua ses sourcils à la lueur d'une idée lui traversant l'esprit. Merde, n'avait-il réagit que pour se décharger d'un poids ? Etait-ce uniquement dans le but de se déculpabiliser comme lui avait si amèrement rappelé Rukia ? Kami-sama, voilà comment il agissait alors qu'il vivait sa dernière rencontre avec celle qui lui inspirait l'émoi d'un sentiment nouveau. Au final, Kurosaki Ichigo était bien suffisamment fort pour lever son sabre, mais bien trop faible pour assumer ce qu'il ressentait.
« Kurosaki-kun… Ne pars pas… »
Le jeune shinigami écarquilla les yeux alors qu'il redressait ses orbes confus vers Orihime. L'observant de nouveau, le spectacle ne fit que le conforter dans sa faiblesse. Plusieurs paillettes humides imbibaient les joues de la tendre lycéenne. Ses lamentations résonnèrent en lui comme un échos assourdissant. Hime quant à elle, frottait maladroitement ses yeux rougis par la peine que lui causait le silence de celui qui faisait battre son coeur.
- Onegai… ne pars pas…
- Je…
- Je t'en supplie ! Kurosaki-kun ! NE ME LAISSE PAS ! s'époumona la douce affaiblit par son désarroi.
Les pleures éclatant d'Orihime retentirent jusqu'au plus profond de l'âme du fils Kurosaki. L'examinant encore, il s'en voulue de la trouver si jolie. Mais il ne pouvait se mentir à lui même. La phrase éloquente de la jeune fille avait gonflé son buste de fierté. L'inquiétude qu'elle éprouvait à son égard, l'anxiété de ne plus le savoir à ses côtés. Tout cela était palpable et terriblement attirant. Malheureusement oui, il aimait qu'elle lui porte tant d'attention, il affectionnait sa sensibilité, il chérissait toutes les larmes qu'Inoue écoulaient à son attention. Mes dieux, qu'il était lâche et égoïste. Kami-sama, il avait perdue tellement de temps. Il n'avait profité de rien et surtout pas de ce si beau sourire qui lui avait adoucit les traits maintes fois. Cette constatation lui arracha un rictus amusé.
Orihime continuait d'essuyer ses flots scintillants, comme si ce geste apportait l'espoir que ceux-ci se dérobent. Mais rien n'y faisait. Les dernières phrases de son shinigami la martelaient de coups cinglants. L'affliction qu'elle avait put ressentir jusqu'à présent n'était que de vulgaires piqûres de moustique. Son amour de toujours annonçait son imminente disparition dans sa vie et elle ne pouvait l'accepter. Comment digérer une telle annonce ? Non elle ne pouvait s'y résoudre. Pourtant, ses appels semblaient résonner dans le vide. La douce vivait ses dernières minutes auprès de son protecteur et seules ses larmes exposaient les sentiments qui la rongeaient. La douleur, la souffrance…
« Ku… Kuro…saki—kkunn » geigna-t-elle de plus belle.
Voilà comment elle réagissait. Au lieu de se reprendre et lui offrir son plus beau sourire, ses dernières forces l'avaient abandonnés au moment même où le jeune homme avait prononcé ces mots fatidiques. Sa volonté effritée, elle ne put que s'affaisser davantage sur le sol, ses doigts grattant les cailloux, comme si ce geste avait un sens. La douce commençait à s'asphyxier, alors même que l'impact de la nouvelle se dessinait dans sa réalité.
Perdue dans ses émotions néfastes, elle réalisa à peine qu'une pression commençait à s'exercer sur sa poitrine. En l'espace d'une seconde, elle reconnut la douce chaleur du reiatsu d'Ichigo l'envelopper. Sans même qu'elle ne saisisse la situation, le shinigami l'avait enfermé dans ses puissants bras. Ce fut les frissons qui lui indiquèrent qu'Ichigo avait logé sa tête dans le creux son cou. Mollement, elle le suivit dans son élan en ajustant son visage déformé par le chagrin, dans la tiédeur de son col. Agrippant fortement le tissu de son bankai éblouissant, elle l'enlaça le plus rudement possible, comme cherchant à se fondre dans cette étreinte qu'elle avait tant attendue. Cet échange apaisa les pleurs de la douce. Les deux amis, eurent le sentiment que leurs cœurs battaient à l'unisson sous la résonance de leurs reiatsu qui s'entremêlaient. Pourquoi ce geste inespéré avait dû se produire à la fin ?
« Je suis tellement désolé Inoue… chuchota-t-il contre sa peau frémissante. Pardonne-moi de ne l'avoir réalisé que maintenant. J'aurais aimé… J'aurais voulue… »
Mais les mots d'Ichigo se perdirent dans le silence. Ses épaules s'affaissèrent, alarmant la belle qui s'y agrippait.
- Kurosaki-kun…
- Je ne suis qu'un égoïste…
- Nani…
- Je ne suis qu'un égoïste car même jusqu'à la fin, j'aimerai encore te garder jalousement à mes côtés. Alors que j'ai déjà fais mon choix. Warui ! se perdit-il contre sa peau et en resserrant sa tendre protégée avec fougue.
- Kurosaki-kun…
- Tu as toujours été là pour moi, j'ai voulu te rendre la pareille et au final je vais devoir manquer à ma promesse. Je suis désolé.
- Ne dis pas ça, trembla Hime.
Ichigo la serrait si fort, qu'il relevait du miracle que la belle puisse encore respirer. Dans ces quelques mots, ses quelques gestes, Orihime ressentait l'émoi du jeune homme. Une démonstration timide, mais qui lui indiquait parfaitement le dilemme de l'homme qu'elle aimait. Il se sentait honteux, mais pourquoi ? Lui qui s'était toujours voué aux autres. Tendrement, elle lui caressa la naissance de sa chevelure sur sa nuque. Remontant délicatement ses doigts, elle comprit vite que son acte détendait le fils Kurosaki.
Comme reprenant sons souffle, il se redressa pour lui offrir le plus doux des regards. Affection et tentation émanaient de ses orbes qu'elle aimait tant. Ce regard ne lui était apparu qu'en de rares occasions, et cette fois-ci c'est elle qui se sentit avilissante d'être l'une des seules à pouvoir en profiter.
Ichigo réalisait ce qu'il communiquait, mais sa honte se vaporisa. Il n'avait que quelques minutes. C'est alors qu'il entreprit une action qu'il n'aurait jamais osée dans le passé. Comme il était amusant de voir à quel point les situations désastreuses vous poussaient vers de tels agissements. Mais qu'importe… L'instinct guidait ses longues mains vers la félicité qu'il avait secrètement convoitée depuis l'enlèvement d'une certaine princesse au Hueco Mundo. C'est les iris brûlants de cette envie audacieuse qu'il enferma le minois d'Orihime qui se raidit à son mouvement. Sous le silence qui les entourait, Ichigo approcha doucement son visage du sien.
- Kurosaki-kun ?
- Je n'aurais jamais pensé que…
- Que ?
- Que tu exerçais une telle attraction sur moi, souffla-t-il un peu plus proche de ses lèvres.
- Qu'essaye-tu de me dire ?
- Que de tous les regrets que je pouvais accumuler, tu es le plus éprouvant, finit-il par déclarer en inclinant sa mâchoire.
Les larmes embuaient la vue d'Orihime. La vision qui s'offrait à elle devait être un songe ? Comment expliquer autrement cet engrenage de sentiments contradictoires dans son bas ventre ? Est-ce que son Kurosaki-kun était-il vraiment sur le point de la marquer d'une nouvelle preuve significative d'attachement ? Cela ne devait-il pas la rendre heureuse ? Le plus grand amour de sa vie était sur le point de sceller leurs lèvres dans un baiser inattendu, alors pourquoi cela faisait-il si mal ? Le souffle de cet homme qu'elle désirait tant, lui chatouilla les sens et si Hime avait écouté ses plus bas instincts, c'est avec fougue qu'elle aurait accéléré le processus en l'enlaçant amoureusement. Mais malgré les tambourinements joyeux de son cœur, la raison prit le pas.
« Non… »
Les paupières d'Ichigo s'ouvrirent sous la cassure provoquée par celle qui le faisait trembler.
- Non ? répéta-t-il hagard.
- Je ne veux pas être un regret Kurosaki-kun. Je ne veux pas être l'un de tes remords, pleura chaudement Hime. Je ne veux pas être la cause de tes larmes Kurosaki-kun, ajouta-t-elle souriante malgré ses eaux imbibant ses joues.
Le shinigami resta sans voix et se recula de quelques centimètres. Sous la stupeur de cette déclaration, il entrevit la douce lui caresser la joue. Ce ne fut qu'après coup qu'il réalisa qu'une unique larme avait roulé le long de sa joue tendue par la surprise. À l'aide de plusieurs cercles doux, Orihime effaça cette perle brillante tout en lui souriant de plus belle.
- Je refuse d'être responsable de la peine de l'homme que j'aime, surtout lorsqu'il a fait le choix qui lui semble juste, déclara une Hime éclatante de beauté. Je suis fière d'être amoureuse d'un homme aussi extraordinaire que toi… Kurosaki-kun.
Cette vue détendit les membres du shinigami. Examinant la splendeur qui se logeait dans ses bras et lui caressait amoureusement le visage, il ne put qu'éprouver également de la fierté. Là où il avait faiblit, sa douce lui avait montré sa force. Cette initiative ne la rendit que plus désirable et plus belle que jamais. Ses joues de porcelaines empourprées et teintées d'argent par ses larmes. Son sourire sincère et la douceur de ses traits. Oui, Kurosaki Ichigo était heureux d'être tomber sous le charme d'une fleure unique et étincelante. Sa fleure, celle qu'il s'était juré de protéger. C'est alors qu'il comprit.
- Tu as raison, lâcha-t-il dans l'un de ses rares sourires.
- Hum…
- Je ne veux pas non plus que tu sois un regret, annonça-t-il en serrant sa prise sur sa taille.
Le blanc immaculé qui habillait le jeune homme se mit à étinceler de mille feux. Le tissu incandescent aveugla la douce qui malgré tout s'accrocha à son shinigami. La quiétude quitta le regard d'Orihime. La friction du bankai commençait à se perdre sous ses doigts.
- Kurosaki-kun ! paniqua-t-elle.
- Il est l'heure… Je m'en doutais… Je ne suis vraiment pas doué pour les adieux.
- Kurosaki-kun !
- Mais je suis confiant..
- He ?!
Ichigo glissa sa main sur celle d'Hime qui était encore présente sur sa joue. Comme pour s'imprégner d'elle encore une fois, il ferma les yeux en un souffle. Puis, les rouvrit, une lueur de détermination plus brillante que jamais.
« Tu es mon espoir… Orihime. »
Tout devint blanc et floue. La princesse ne put déterminer avec exactitude ce qui se déroula par la suite. Le simple sentiment d'avoir été aspirée dans un tourbillon éblouissant. Le vide qui en résulta la plongea le nez vers le sol. La lourdeur de l'apesanteur rappela son corps meurtri vers la terre dans un bruit sourd. C'est seulement les éclats lointain d'un sort de Kido puissant qui lui assura que Kurosaki-kun était bel bien parti. Les émanations de la pression spirituelle de sa moitié la perforèrent alors de sa cruelle solitude. Sombrant peu à peu dans l'inconscience, seule un nom tourmentait son être.
« Kurosaki-kun… Kurosaki-kun… »
« KUROSAKI-KUN ! »
Ce hurlement bestial, ce rugissement lui déchirant la gorge. Sans retenue, Orihime cria, encore et encore le nom de celui qu'elle aimait du plus profond de son âme. Ses peines, ce manque déjà présent lui déchiquetait les entrailles. Comme un animal blessé, elle se recroquevilla sur elle même, tentant de se bercer pour atténuer le mal qui la dévorait de l'intérieur. Elle ne comprenait pas pourquoi... Elle n'avait pas saisit tout ses mots... Elle n'acceptait pas une telle injustice... Mais les faits étaient là. Kurosaki-kun était parti, laissant un vide derrière lui, laissant sa peine l'achever dans un tournoiement de pleures affligeants. C'était terminé. Plus jamais la belle ne se retournerait en apercevant l'ombre de son shinigami parcourir les immeubles. Lui adressant un signe amicale. Plus jamais elle ne verrait cet homme exceptionnel lui sourire chaudement. Plus jamais elle ne pourrait l'aimer librement. Inoue Orihime avait mal, Inoue Orihime avait senti son cœur mourir au moment même où Kurosaki Ichigo s'était évanouie dans cette lumière blanche.
Les hurlements de la douce retentir entre tous les murs du sereitei, son reiatsu s'éparpillant dans l'air ambiant. Durant une minute, il y eut l'illusion que chaque shinigami présent à la Soul Society percevait la douleur qui imbibait le corps secoué de spasmes de la pauvre jeune fille.
À cet instant, un ancien capitaine à la chevelure blonde observait la prison noire qui venait de se sceller. Kurosaki Ichigo venait de disparaître définitivement derrière quatre murs noir et opaque. Son poing s'en raidit. Comme alerté par les cris d'angoisse d'Orihime, Urahara Kisuke plissa durement les paupières.
Ce départ prématuré ne laissait pas que la gloire habiter la Soul Society... mais une rancœur amère.
« Je voulais être la pluie qui relierait le ciel à la terre, mais mon ciel s'est assombri sans nuage. Je ne serai qu'une ombre tout au long de mon existence car mon soleil s'est éteint sans que je ne puisse jouir de ses rayons.»
Inoue Orihime
