Percevaal
Cette fic est écrite dans le cadre de la cent-quatrième nuit d'écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "Camembert". Le but du défi était d'écrire une fic (OS) en une heure de temps, idée, écriture et postage compris.
Ce recueil se concentrera sur le personnage de Perceval et ses rencontres avec des vieux.
Disclaimer : Rien à moi, ou presque.
1. Puanteur
« Un vent froid soufflait sur les collines irlandaises. Perceval marchait depuis quatre jours sans avoir croisé âme qui vive. Il n'était pas tombé sur un village, pas un hameau, pas même une cabane isolée au fond d'une forêt touffue. Ses rations venaient à s'épuiser et le chevalier s'interrogeait sur la pertinence d'un retour en terre connue avant longtemps. Mais poussé par son esprit d'aventure et son légendaire courage, Perceval poursuivait son long voyage.
Le cinquième jour, alors qu'il en avait perdu tout espoir, le chevalier Perceval arriva en vue d'un village. Le village était tout aussi désert que ses alentours. Les paysans semblaient avoir fui les lieux, poussés hors de leurs murs par la misère, par des envahisseurs ou par les deux phénomènes conjoints. À défaut de renseignement au sujet de la quête du Graal ou d'indices au sujet d'une nouvelle aventure, Perceval espérait trouver, dans l'une des misérables chaumières regroupées, quelques denrées qui lui permettraient de continuer son chemin et de poursuivre son aventure personnelle et chevaleresque.
Alors que Perceval s'approchait des premières habitations, un vieux surgit de l'arrière d'une maison. Il paraissait avoir cent ans, tellement le poids des ans semblait avoir voûté son dos et ses épaules. Ses yeux n'étaient que des fentes aveugles ; ses cheveux, des crins épars ; sa bouche, une craquelure ; son nez, une excroissance purulente. Tout son être irradiait le malheur et la décrépitude. Pourtant, quand il tourna la tête dans la direction du chevalier, le vieil homme parla avec une voix profonde et solennelle.
— Chevalier, je vous attendais.
— Moi ? s'enquit Perceval.
— Vous, Perceval de Galles. Vous seul êtes capable de recevoir ce secret que je détiens depuis trop longtemps. Je suis si las. Il me faut me défaire de mon fardeau avant de partir vers l'Éternel. Le savoir entre des mains aussi courageuses que les vôtres sous la responsabilité d'une belle âme et d'une intelligence sans faille m'apaise déjà.
Les jambes du vieux tremblaient. Ses forces le quittaient peu à peu. Perceval s'approcha de l'homme afin de le soutenir de son bras ferme et viril. L'ancêtre usa ses dernières forces pour se maintenir debout, la main gauche appuyée sur le bras du chevalier. De sa main droite, il saisit un paquet sous ses haillons et le tendit à Perceval. Ce dernier le saisit.
À ce moment, dans un éclair divin, le vieil homme disparu laissant derrière lui un petit tas de vêtements mêlés de poussière.
Ébahi, Perceval se statufia plusieurs minutes avant de reprendre ses esprits et de concentrer son attention sur la petite boîte qu'il tenait dans la main.
Elle était circulaire, devait mesurer une quinzaine de centimètres de diamètre pour trois de hauteur et était en bois souple et fin. Nul mécanisme pour l'ouvrir : elle se composait de deux cylindres qui se désolidarisaient dans le sens de la hauteur.
Ne pouvant contenir son impatience, le chevalier ouvrit le coffre qui lui avait confié le vieil homme. Bien mal lui en prit ! Un grand malheur s'abattit sur lui ! Une odeur pestilentielle lui monta immédiatement au nez. Perceval s'empressa de refermer le coffret et détruisit rapidement cet abject objet par le feu.
Nul doute n'était permis : cet artefact maléfique était certainement à l'origine de la désertification de la région. »
— Non, mais vous êtes malade ? s'insurge Karadok.
Les chevaliers, le roi Arthur, le scribe et Perceval se retournent vers leur pair.
— Un camembert ! Un bon camembert de pays, affiné pendant des mois, coulant à souhait... Et vous l'avez brûlé sans autre forme de procès ? On ne plaisante pas avec ces choses-là ! Désormais, vous n'êtes plus mon ami ni mon allié. Tout ennemi du bon goût devient mon ennemi, chevalier Perceval !
Penaud, Perceval ose demander :
— Camembert, c'est une sorte de haillons ?
Merci de ton passage et de ta lecture. À bientôt au pays de Kaamelott.