Salut salut ! =D Et oui, c'est moii. Comme je n'ai pas trop aimé la façon dont Sam apprend l'existence des monstre dans la série, je l'ai un peu remanier à ma sauce ^^ D'habitude je n'aime pas trop ça, mais là je n'ai pas pu m'en empêcher. J'espère que vous aimerez cette version !

Bonne lecture !

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Il est trop petit :

« C'est vers cette époque d'ailleurs, qu'a débutée aux Etats-Unis une des plus grandes chasse aux sorcières jamais menée. »

Un sourire étira les lèvres de Dean qui, pour une fois, écouta son cours d'histoire attention. Enfin un sujet digne d'intérêt !

« Les hommes utilisaient des chapelet d'ognons et brûlaient tous ceux qu'ils soupçonnaient de sorcellerie.

- Tssss, ricana l'enfant. Ils s'y prenaient vraiment comme des pieds ! »

Une vague d'amusement parcourue la classe. Ce jeune garçon arrivé seulement deux semaines plus tôt, au beau milieu de l'année scolaire, avait toujours le mot pour rire. Il s'était très vite intégré à la classe, son caractère étant tel qu'il ne laissait que deux choix à ses camarades : soit ils l'adoraient, soit ils le détestaient. Et dans cette classe, Dean avait plus d'amis que d'ennemis.

« Vous avez peut-être une meilleure technique ? Demanda le professeur avec amusement.

- Bien sûr ! S'exclama le garçon avec un sourire supérieur. Pour tuer une sorcière, il suffit de l'attacher avec une corde spéciale, la mettre dans un trou bien profond – sept mètres, c'est l'idéal – et entourer le trou de treize barreaux. Ça ne la tuera pas mais ça l'affaiblira suffisamment pour qu'elle ne puisse pas sortir. Après… Il suffit d'attendre.

- Et bien… Peut-être, admit l'enseignant, plus pour se débarrasser de cette conversation que par accord véritable. Mais ce n'est pas comme cela que s'y sont prit les peuples. Ils ont préféré l'eau bénite et le feu.

- L'eau bénite ce n'est pas une mauvaise idée, acquiesça l'enfant. Mais le feu, c'est stupide. Ça ne les chatouilles même pas.

- Bref, l'interrompit l'adulte. Peut-on reprendre le cours monsieur Winchester ? Vous pourrez tenir votre conférence sur les sorcières en sortant de la salle. »

Le garçon se renfrogna. Pour une fois qu'il avait une conversation intelligente et utile avec quelqu'un d'autre que son père ! Son ami Tom se pencha vers lui.

« Laisses tomber, les profs n'y connaissent rien. Ça te dirait de passer chez moi après les cours ? J'ai plein d'information sur les événements surnaturels dans ma chambre. Je trouve ça trop cool. »

Dean observa son camarade avec une pointe de pitié. Il aimait bien Tom, mais si par malheur le blond tombait un jour sur quelque chose de vraiment surnaturel, il ne s'en remettrait jamais.

« Je suis désolé, s'excusa-t-il sans vraiment le regretter. Mais mon père travail ce soir. Je dois m'occuper de mon frère.

- Mais il est en primaire non ? Il sort de l'école à quatre heures et demie. Ça nous laisse deux heures pour…

- C'est son anniversaire aujourd'hui. Et je n'ai toujours pas trouvé de cadeau. C'est gentil Tom, mais ce sera une autre fois. Ok ? »

Son camarade fit la moue mais capitula. Il avait apprit que s'il y avait bien une chose sur laquelle Dean ne plaisantait pas, c'était les ordres de son père. Et le jeune Winchester avait d'excellentes raisons. Presque un an auparavant, son petit frère avait faillit se faire tuer par une stryge et tout était entièrement de sa faute. Il était absolument hors de question que cela se reproduise un jour.

Enfin, la sonnerie libératrice retentie. Dean bondit de sa chaise et, comme toujours, fut le premier dehors. Il entendit bien vaguement le professeur lui dire un truc mais il n'écouta pas. Il s'agissait sans doute d'un devoir quelconque, il le recopierait sur quelqu'un. De toute manière, l'école ne l'intéressait pas du tout. Il comptait bien arrêter dès ses seize ans. Il n'y avait pas d'études pour ce qu'il voulait faire, hormis celles que pouvait lui fournir son père. Inutile donc de se farcir la tête de formules mathématiques qui ne lui serviraient jamais.

Avec un immense sourire, le garçon de onze ans passa les portes de son collège à deux heures de l'après-midi. Plus que quatre ans et il en aurait finit. Plus que quatre ans et il pourraient enfin se consacrer uniquement à la chasse. Il n'avait pas encore le droit d'accompagner son père mais Dean savait d'ores et déjà qu'il était né pour ça. Il serait chasseur et rien d'autre.

Tout heureux de sa nouvelle liberté, il descendit la grande rue pour se rendre dans le quartier commerçant. Là, il trouverait un beau cadeau pour Sam. Que pouvait bien vouloir un garçon de sept ans ? Une peluche ? Non, trop bébé. Un sac de billes ? Sam n'aimait pas jouer aux billes. Pour son propre anniversaire au même âge, Dean avait reçue un superbe couteau d'argent, avec son nom gravé sur le manche. Mais contrairement à son frère, l'aîné Winchester connaissait l'existence des démons depuis l'âge de quatre ans. Depuis cette terrible nuit…

Secouant vivement la tête, Dean chassa ces sombres souvenirs. Ce n'était ni l'heure ni le lieu pour penser à ça. Sam ignorait encore tout de la réalité et son frère espérait que ça dure encore longtemps. Il ne se souvenait que trop bien de ses nuits de terreur à l'idée que des démons puissent roder pour les souhaiter à son cadet. Non, il offrirait à son frère un jouet adapté à son âge, comme par exemple cette belle maquette d'avion, ou bien ce grand livre sur les dragons. Finalement, au bout d'une heure de recherches, il opta pour un simple ballon de foot. C'était basique, mais il avait toujours promis à Sam de lui apprendre à jouer.

Tout content de son cadeau, il demanda à la vendeuse de l'emballer.

« C'est pour mon petit frère ! Lui expliqua-t-il, tout sourire.

- Et bien il en a de la chance, répondit-elle d'un air attendrit.

- Un peu ! S'exclama-t-il, espiègle. Je suis le meilleur grand frère du monde ! »

Il s'enfuit alors qu'elle éclatait de rire. Il lui restait tout juste assez de temps pour déposer le cadeau au motel et passer récupérer son frère. Leur père lui avait promit d'être là vers sept heures et demie. D'ici là, il devait occuper Sam.

Il arriva devant l'école à l'instant même où elle ouvrait ses portes pour déverser des flots d'élèves sur le trottoir. Comme à son habitude, il se hissa sur les rambardes qui empêchaient les écoliers de marcher sur la route et attendit son cadet.

Contrairement à Dean, Sam aimait beaucoup l'école. C'était étonnant de constater combien les deux frères étaient distincts, et pourtant si semblables. Un de leur plus gros point commun était leur capacité à s'attirer des ennuis. Pourtant là encore, ils étaient différents. Dean pouvait clamer haut et fort son innocence, il n'en restait pas moins un gros fauteur de trouble. Sam au contraire, ne faisait jamais rien de répréhensibles et pourtant, il finissait toujours par se retrouver au milieu des conflits. Comme s'il les attirait.

Dean ne fut donc que moyennement surprit quand il aperçut son cadet, planté près de sa maîtresse, un air boudeur sur le visage. L'institutrice avait une main posée sur son épaule, signe qu'il n'avait pas le droit de partir tout de suite. Avec un soupire, l'aîné descendit de son perchoir et se composa un air inquiet en approchant.

« Sam ? Il y a un problème ? »

En l'apercevant, le petit garçon plissa le nez et traina les pieds jusqu'à lui sans un mot. Sa maîtresse fronça les sourcils en reconnaissant Dean. Les deux frères étaient connus où qu'ils passent de toute manière. Ils étaient connus comme les enfants qui s'occupaient d'eux-mêmes, seuls. De l'avis de Dean c'était faux, mais comme son père ne mettait jamais les pieds à l'école ou au collège en dehors des inscriptions, il comprenait que les autres aient cette vision erronée des choses.

« Bonjour Dean, le salua sévèrement la jeune femme. Sam s'est encore battu aujourd'hui. »

Le garçon parvint à garder son expression inquiète et pivota vers son frère. Effectivement, le coude de Sam était savamment bandé et un bleu lui ornait le front. Rien de grave. D'ailleurs l'institutrice le souligna.

« Oh, Sam n'a que des égratignures, mais le petit Walt, lui, est à l'infirmerie avec une dent en moins.

- Il n'avait qu'à pas m'embêter, marmonna le coupable.

- Sam ! S'exclama l'adulte. Je sais que Walt s'est moqué de toi, mais il est interdit de se battre et tu le sais bien.

- Ce n'est pas parce qu'il s'est moqué que je l'ai tapé ! Rétorqua le gamin en tirant son frère par la manche. Viens Dean, on part.

- Sammy, tu restes ici, lui ordonna ce dernier avant de se retourner vers la jeune femme. Je suis désolé madame.

- Ce n'est pas à toi de l'être Dean, c'est à Sam. De plus, je voudrais rencontrer votre père si possible. »

Là, l'aîné grimaça.

« C'est qu'il travail beaucoup, s'excusa-t-il. Je lui dirais pour Sam mais je ne sais pas s'il aura le temps de passer. »

Devant son air apitoyé, la maîtresse rendit sans doute les armes. Elle soupira.

« Tu ne vas pas vraiment le dire à papa, pas vrai ? S'inquiéta le plus jeune avec de grands yeux mouillés.

- Bien sûr que je vais lui dire ! S'exclama Dean avec le plus grand sérieux. C'est mal ce que tu as fais Sammy.

- C'est bon, filez tous les deux, capitula l'institutrice. Sam, je ne veux plus de bagarre. Et Dean, je compte sur toi pour parler à votre père. »

Ce dernier hocha la tête avec sérieux et tira son frère, comme s'il était en colère. Mais à peine eurent-ils tournés au coin de la rue qu'un sourire amusé illumina son visage.

« Et encore une ! S'exclama-t-il en riant. Décidemment, tu n'en rate pas une depuis qu'on est ici !

- Te moque pas, marmonna Sam avec néanmoins un sourire au coin des lèvres. C'est de la faute de Walt. C'est toujours lui qui commence.

- Encore à propos de maman ? »

Le petit garçon hocha la tête en grognant.

« Bah, tu lui en as collé une belle ! Le consola son frère. Avec le sourire qu'il a maintenant, il réfléchira à deux fois avant de venir t'embêter. »

Dean avait toujours été fier de la répartie de son cadet. Sam ne cherchait certes pas les problèmes mais il savait se défendre quand on l'embêtait. Depuis que Walt se moquait de l'absence de leur mère, il ne s'était pas laissé faire une seule fois. Du coup, en deux semaines, il avait déjà six bagarres à son palmarès. Tant que son frère ne rentrait pas blessé ou en larmes, Dean n'intervenait pas. Que Sam apprenne à se battre dès maintenant ! L'entrainement n'en serait que plus facile lorsque leur père déciderait de l'y mettre.

« Aller Sammy ! Arrête de bouder ! S'exclama Dean. C'est ton anniversaire aujourd'hui ! »

Le visage du gamin s'illumina aussitôt.

« C'est vrai ! S'écria-t-il, soudain monté sur des ressorts. C'est vrai ! J'ai sept ans !

- Ouep. Et on va fêter ça dignement.

- C'est quoi mes cadeaux ? Dis Dean, c'est quoi mes cadeaux ?

- Comptes pas sur moi pour vendre la mèche ! C'est pas drôle s'il n'y a plus de surprise.

- Aller ! S'il te plait ! »

L'aîné se détourna résolument de son frère avant que celui-ci ne lui fasse ses yeux de chien battu.

« Non ! S'obstina-t-il. De toute manière, je ne connais même pas celui de papa. Et tu n'auras tes cadeaux que quand il sera rentré !

- Ah ! C'est vrai que papa sera là ! S'écria le petit avec un immense sourire. Je suis trop content ! Tu sais ce qu'il m'a dit la dernière fois ? Il m'a dit qu'on devait parler de quelque chose de très important ce soir. Tu sais ce que c'est toi ? Moi je pense que… »

Les babillages de Sam passèrent brusquement en second plan dans l'esprit de Dean. Quelque chose de très important ? Ça ne serait quand même pas… Non, il en aurait d'abord parlé à Dean. N'est-ce pas ?

« Hé, Dean ! Tu te dépêches ? »

Le garçon sortit de ses pensées et s'aperçut qu'il avait ralentit le pas. Il chassa l'idée entêtante que son père préparait quelque chose de son esprit et rattrapa son frère. Si vraiment leur père faisait ce à quoi il pensait… Et bien il s'y opposerait. L'enfant ne tenait pas souvent tête à son père pour ne pas dire jamais, mais là, il s'agissait de Sam.

Arrivés devant le magasin, Dean arrêta son frère.

« Au fait Sam ! Qu'est-ce que tu veux manger ce soir ?

- C'est moi qui choisis ?

- C'est ton anniversaire.

- Chouette ! Alors je veux… des frites ! Et un gros steak avec du ketchup. Et puis en dessert, une glace !

- Super, se moqua Dean. Comme ça je n'ai qu'à aller au burger du coin. »

Pour toute réponse, Sam lui tira la langue. L'aîné traina donc son cadet dans les rayons. Du coin de l'œil, il remarqua que le petit garçon grimaçait lorsqu'il s'agissait de s'accroupir, autant que lorsqu'il devait plier le coude.

« Tu as mal au genou aussi ? Demanda-t-il après une plainte de Sam.

- Ça pique juste un peu, répondit le gamin.

- C'est ça, et moi je viens de Mars. »

Avec le budget qu'il lui restait, Dean investit dans une boite de bandages et une petite bouteille d'alcool. Il avait vu son père en utiliser pour se soigner un jour qu'il était rentré blessé d'une chasse. D'ailleurs, en achetant de ça maintenant, Dean évitait à son père la peine de ressortit à huit heures du soir pour s'en procurer.

Les deux frères payèrent leurs achats et rentrèrent au motel. Là, l'aîné obligea Sam à s'asseoir et remonta la jambe de son pantalon. Le sang avait collé la peau au tissu et Dean dû tirer dessus pour le détacher. Sam avait les yeux tous embués.

« Elle sert à quoi l'infirmerie de l'école ? Grogna le plus vieux. Ils n'auraient pas pu s'occuper de ton genou aussi ?

- Je leur ai pas dit, répondit Sam, complètement crispé sur sa chaise.

- Pourquoi ?

- On allait sortir… Je voulais pas que tu attendes.

- C'est bête, rétorqua Dean. Cinq minutes ça ne m'aurait pas tué. Attention ça va piquer un peu. »

Lorsqu'il posa la gaze imbibée d'alcool sur la plaie, son frère se tendit brusquement et devint tout rouge.

« Aïe… Gémit-il, des larmes plein les yeux. Ça pique…

- Tu vas pas me faire ce coup-là ! Se moqua Dean en fixant solidement le pansement. Te battre, tu t'en fiches, mais un peu d'alcool te fait pleurer comme une fille ?

- Je pleure pas comme une fille, grogna son frère en s'essuyant les yeux.

- Je préfère ça. Aller princesse ! Va prendre une douche avant d'attaquer tes devoirs. Pendant ce temps, je prépare le repas. »

L'aîné Winchester était en train de faire cuire les steaks et Sam finissait ses exercices lorsque leur père entra. À première vue, il aurait fait peur à n'importe qui avec son imper noir rabattu sur son visage et le fusil qu'il tenait dans la main. Mais pour Dean, il était l'annonce d'une soirée sans angoisse et pour Sam, d'une soirée en famille et les deux garçons n'eurent pas une seconde d'hésitation avant de se jeter sur lui. Cela faisait trois jours qu'ils ne l'avaient pas vu. Le visage de John Winchester s'illumina lorsque Sam lui saut dans les bras.

« Papa ! S'écria le petit garçon. Aujourd'hui j'ai eu un point vert en mathématiques ! Et un, hier, en orthographe. Mais en Histoire c'était un orange…

- C'est pas grave fiston, répondit John en souriant. C'est bien. Je suis fier de toi.

- Tiens papa, l'alcool et les pansements sont sur la table, lui apprit Dean en lui collant un bisou sur la joue.

- C'est gentil mais je ne suis pas blessé, le remercia son père en lui ébouriffant les cheveux avec affection. Qu'est-ce que tu prépares de bon ?

- Ce soir, c'est steak-frites. Menu choisit par Sammy.

- Oh ! C'est vrai que tu as sept ans aujourd'hui ! Tu es un grand mon bonhomme ! »

Dean fut positivement surprit quand il vit son père soulever Sam dans les air pour l'achever à coups de chatouilles. Sa chasse devait s'être particulièrement bien passée pour qu'il soit d'aussi bonne humeur. Lorsque les rires de Sam s'éteignirent, John posa son fils sur le sol.

« Je prend une douche et on fête ça ! » Lança-t-il en quittant le salon.

Les deux frères échangèrent un regard joyeux. Ni l'un ni l'autre ne parlerait de la bagarre et comme leur père semblait de bonne humeur, la soirée s'annonçait belle. Le repas fut servit lorsque le chasseur sortit de la salle de bain. Il avait l'air beaucoup moins ténébreux qu'à son arrivée. Il mangèrent joyeusement puis vint enfin l'heure des cadeaux. Sam ne tenait plus en place. Il bondit de joie en découvrant le présent de son frère et lui sauta au cou.

« Arg ! Protesta Dean qui n'avait jamais sût gérer les effusions de sentiments. Sammy ! Je suis trop jeune pour mourir ! Promit je ne t'offrirait plus jamais de ballon !

- Merci Dean, c'est trop bien ! Tu m'apprendras à jouer dis ?

- Si tu veux, mais par pitié lâches-moi ! On dirait une sangsue ! »

Insensible aux moqueries de son aîné, Sam retourna s'asseoir à sa place, en face de Dean et leur père, pour ouvrir le cadeau de ce dernier.

La boite était rectangulaire, emballée dans un simple papier journal. Lorsqu'il l'ouvrit, la mine de Sam passa de la joie à l'égarement en une fraction de seconde. Un doute étreignit le cœur de Dean. John, lui, souriait aussi sereinement qu'il est possible à son deuxième fils. Dean se leva pour voir le cadeau de son frère et toute sa bonne humeur s'envola instantanément.

Dans la boite, il y avait la réplique exacte du couteau en argent qu'il avait eu à sept ans, à ceci près que le nom gravé sur le manche était celui de Sam. Ça ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose.

« Il faut qu'on parle Sammy, annonça gravement le père des garçons.

- Non ! »

Le cri de l'aîné fit sursauter les deux autres. Sam avait saisit l'arme et regardait sa famille, plongé dans une incompréhension totale, tendis que John fixait Dean d'un air surprit.

« Qu'est-ce qu'il y a ? S'étonna-t-il.

- Papa ! Il est trop petit ! »

Sam ne pouvait pas apprendre maintenant l'existence des démons ! C'était trop dur ! Il ne pourrait plus dormir tranquille, serait obligé de s'entraîner jusqu'à l'épuisement, et surtout, il connaîtrait l'angoisse. L'angoisse lorsque leur père partait en chasse, l'angoisse lorsqu'il tardait à donner des nouvelles. Ou simplement l'angoisse d'être tout seul dans le noir. Non, Dean refusait que son frère apprenne tout cela maintenant. Il était bien trop jeune.

« Il est trop petit, répéta-t-il. Il a encore du temps.

- Qu'est-ce qu'il te prend Dean ? Demanda son père en fronçant les sourcils. Sam est assez grand pour savoir.

- Savoir quoi ? Questionna le gamin, complètement égaré.

- Il a juste sept ans ! S'entêta Dean. On peut attendre encore un peu. »

La scène était figée. Sam, sur sa chaise, semblait avoir cessé de respirer. Son frère était dressé à côté de lui et fixait leur père avec colère alors que l'expression de John restait indéchiffrable.

Dean respirait par saccade. Non qu'il ait peur de son père, mais être aussi en colère contre lui était une grande première. Il sentait bien qu'un seuil avait été franchit. Même si la conversation s'arrêtait là, Sam ne lui laisserait plus la paix. Il le questionnerait à longueur de temps, essayerai de trouver une explication rationnelle à la situation. Et avec ce fichu couteau en argent au milieu, qui sait ce qu'il s'imaginerait comme horreurs ! Mais rien ne serait au niveau de la réalité. Dean préférait inventer de toutes pièces un mensonge et le servir à son frère pendant encore un an où deux plutôt que lui expliquer ce soir comment était morte leur mère et quels genres de monstres combattait leur père à chaque fois qu'il partait.

Soudain, la scène se débloqua. John pivota lentement vers Sam.

« Tu sais quel est mon métier, n'est-ce pas ?

- Papa ! Protesta Dean.

- Répond Sammy !

- Euh… Je… Oui, tu es chasseur ! C'est ça ?... »

Sam tremblait de tous ses membres, sans doute apeuré par cette dispute inédite entre son père et son frère. Entre ses petites mains, jamais un couteau n'avait parut aussi meurtrier. Instinctivement, Dean se plaça derrière lui.

« Oui Sam, acquiesça John. Je suis un chasseur. Mais je ne chasse pas les animaux normaux.

- Je ne veux pas que tu lui dises, lui rappela son fils aîné sans trop savoir comme s'y prendre pour l'arrêter.

- Dean, maintenant ça suffit ! S'énerva l'adulte. Tu arrêtes ! Ton frère n'est plus un bébé !

- Mais pourquoi on doit lui dire maintenant ? S'entêta le garçon.

- Parce que je suis votre père et que je pense Sam assez grand pour savoir. Tu sais bien tout depuis que tu as quatre ans, toi. »

Du coin de l'œil, Dean capta le regard blessé de son frère. Oui, il lui avait quelque chose d'important ! Et il ne le regrettait pas. La dernière phrase de son père porta la colère de l'enfant à son paroxysme, là où la voix grimpe dans les aigues et où les sanglots obstruent la gorge. John ne se rendait-il pas compte que Dean se serait bien passé de savoir s'il avait put ? Se rendait-il compte de toutes les nuits de terreurs que son fils avait dû vivre ? Des années de cauchemars qui avaient succédé à cette nuit-là ?

« Moi je n'ai pas eu le choix ! » S'écria le garçon d'une voix stridente.

Le chasseur tiqua. Ah, donc il se rendait compte de ce qu'il se passait dans l'esprit de son fils. Pourtant son visage se ferma et ses yeux se firent dur.

« Et tu ne l'as toujours pas, trancha-t-il en se tournant vers son cadet. Sam, je ne suis pas un chasseur normal. Je chasse les démons.

- Les démons ?...

- Loups-garous, sorcières, spectres, fantômes. Tout ce qui est surnaturel. »

Sam resta silencieux quelques secondes. Quand il reprit la parole, sa voix était vibrante de peur et son ton presque suppliant.

« Je croyais que ça existait pas les loups-garous… Dean ! La maîtresse m'a dit que ça existait pas ! »

Devant les yeux terrorisés de son petit frère, Dean se sentit brusquement coupable. Son père lui avait bien dit pourtant, que protéger Sam, c'était son job. Mais il n'y était pas parvenu. Il n'avait pas réussit à protéger son frère du monde cruel et horrible dans lequel il était plongé jusqu'au cou. Sam dû sentir la détresse dans le regard de son aîné car ses tremblements se firent plus violents.

« Ça existe Sammy, insista leur père. Et c'est dangereux. Alors je veux que vous soyez préparé. Demain tu commenceras à t'entraîner avec Dean. Pour que tu puisses te défendre. »

Pour se défendre, bien sûr. Dean eut un rictus moqueur. C'était aussi pour qu'il puisse se défendre que son père avait commencé à l'entraîner. Mais petit à petit, il lui avait plutôt apprit à chasser. Il lui avait inculqué cette haine des démons. Et il voulait également l'inculquer à Sammy.

Pour calmer les tremblements de son cadet, Dean posa ses mains sur ses épaules. Son père le regarda fixement.

« Demain, je repart en chasse. Dean, tu es chargé de l'entrainement de ton frère. »

Pour toute réponse, il ne reçu qu'un regard noir.

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Voilà voilà... Comme vous l'aurez comprit, je n'aime pas trop John =p J'espère que ça vous à plut, n'oubliez pas de laisser une review, c'est pas cher payé et c'est ma seule motivation.

Bizzzz