Salut tout le monde ! Et voilà, le deuxième tome des Trois élues, Epidemia...J'espère qu'il durera plus longtemps que BlackHope (*Mauvais souvenirs* ^^).
Comme je suis une sadique, nous allons passer au point de vue d'Ambre, il vous faudra donc attendre le prochain chapitre pour savoir ce qui attend Audrey et Lulu au Cratère Nord ^^ !
M'en voulez pas, svp...
Trève de plaisanteries, je remercie Arisa et Melior pour leurs reviews et j'espère que d'autres suivront très vite. Pour celles que ça intéresse, ce chapitre est écrit sur la jouissive musique When you're evil de Voltaire. Enfin, jouissive, j'exagère un petit peu...Juste un peu.
Bref, bonne lecture à vous tous et toutes (si jamais j'ai également un lectorat masculin...manifestez-vous ! Ce n'est pas la honte de lire les histoires d'une ch'tite lycéenne, faites pas vos timides ^^).
Le réveil retentit dans toute la chambre. Grognant, je le frappais du plat de la main, avant de grimacer. Evidemment, j'avais choisi la main écorchée pour faire ça...
La douleur acheva de me réveiller, et je me levai, non sans difficulté.
« Réveille-toi, Kadaj...Lui murmurai-je en le secouant légèrement. »
Celui-ci me repoussa, replongeant dans son sommeil. Sans pitié, j'otai sa couverture avant d'allumer le plafonnier.
« Tu es cruelle, Grande soeur...Bailla-t-il en grelottant. Je ne veux pas y aller.
-Tu crois que j'ai envie ? Ce n'est pas comme si on avait le choix... »
Rufus m'avait bien fait comprendre, au téléphone, qu'il était hors de question que j'invoque la question de ma santé pour ne pas aller assister à mon premier jour d'école. Sinon, ce ne serait pas d'une simple égratignure, selon ses dires, dont j'aurais à m'inquiéter, mais d'une balle dans le crâne. Et idem pour Kadaj.
Je lui tendis son uniforme, avant de prendre le mien et d'aller m'enfermer dans la salle de bain. Le reflet de Sephiroth m'apparut alors dans toute sa splendeur.
« Ferme les yeux.
-Pardon ?
-Je ne veux pas que tu me voies nue, alors tu fermes les yeux.
-Tu pourrais presque être ma fille, Ambre...Soupira-t-il en levant les yeux au ciel.
-Discute pas et obéis. »
Sephiroth s'exécuta alors.
« Pas les miens, crétin ! Les tiens !
-Je te rappelle qu'on partage le même corps, Petite Sotte. Je ferme les yeux, tu fermes les yeux.
-Alors ferme tes yeux intérieurement.
-Je crains de ne pas comprendre ce que tu essaies de me dire.
-Raah, peu importe ! Ce n'est pas comme si tu pouvais abuser de moi, de toute façon.
-Oh, je pourrais, mais la sensation serait pour toi extrêmement bizarre... »
J'haussai un sourcil, tandis que j'enfilais la chemise blanche de mon uniforme.
« Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Devine, Petite Sotte. Tu crois vraiment que tu prendrais du plaisir en te touchant toi-même ? De toute façon, je n'ai pas la réputation d'être un pédophile. Les gamines prépubères ne m'intéressent pas.
-Je te le ferais regretter, le "prépubère", Seph'. Je te ferais mordre la poussière.
-Pari tenu.
-C'est bizarre, je ne t'imaginais pas capable d'humour...Constatai-je en enfilant la jupe réglementaire, plissée et noire.
-Je n'ose pas songer à l'image que tu avais de moi, alors...
-Disons que je ne te voyais pas comme un joyeux luron.
-Ca, j'aurais pu le deviner seul, Petite Sotte. Tu as bientôt fini ?
-Tu plaisantes ? Il me reste le gilet sans manches, la veste, le noeud, les socquettes et les chaussures. »
Sephiroth soupira, et je fis de même. Cette accumulation était-elle vraiment nécessaire ? Pour un peu, je me serais crue dans un manga ou un anime cheap...
Au bout d'une dizaine de minutes, dont sept à essayer de réussir un noeud correct, je finis par enfiler la dernière chaussure.
« Ca y est !
-Et dire que tous les matins, on aura le droit au même manège...
-Oh, tu pourrais au moins me féliciter, non ?
-Tu as enfilé un uniforme, Ambre. Permets-moi de te dire que ce n'est pas l'exploit de l'année.
-Tu es trop sérieux, Sephiroth. C'est mauvais pour toi !
-Et toi, tu es trop obscure pour que je parvienne à te comprendre.
-C'est sans doute ce qui fait mon charme !
-Sans doute... »
Sur ce, je sortis, retournant à la chambre que Kadaj et moi partagions. Il était évident que Yazoo et Loz ne pouvaient pas toujours ramener leurs matelas et venir dormir ici, nous avions donc décidé, malgré leurs grands yeux tristes, de nous séparer. Et j'avais hérité d'une colocation avec Kadaj ! Ô joie...
Je toquai, avant de rentrer :
« Alors, tu y arrives ? »
Kadaj se retourna. Je manquai de laisser échapper une exclamation. L'uniforme avait beau être assez simple, contrairement à celui des filles, uniquement composé d'une chemise, d'une cravate, d'un pantalon noir uni et d'une veste portant l'écusson de la Shinra, cela ne l'empêchait pas d'épouser parfaitement les formes du corps de Kadaj, lui donnant un air sérieux et studieux qu'il ne pouvait se vanter de posséder auparavant.
« Ma cravate...
-Hmm ?
-Je ne sais pas comment la nouer. »
Je retins un rire, avant de lui proposer mon aide, qu'il accepta aussitôt.
« Ambre...Tu sais nouer une cravate, non ? Me demanda-t-il alors que j'achevais ma troisième tentative.
-Euh, je l'ai su...Dans une autre vie... »
C'est sur cette scène que Tifa débarqua dans la chambre, un grand sourire aux lèvres.
« Vous allez bien ? Ambre, ta main...?
-C'est juste un peu douloureux ! Lui assurai-je en lui montrant celle-ci.
-Tu es sûre que tu ne veux pas que j'utilise de matéria de soin ?
-Mais non, pas besoin ! C'est superficiel !
-C'est ce que Shinra t'a dit ?
-Touché. »
Tifa eut un bref soupir. Puis la situation lui sauta alors aux yeux. Elle éclata de rire.
« Laisse-moi t'aider, Kadaj. »
Celui-ci acquiesça, laissant Tifa exécuter cette difficile tâche qu'était le nouage de cravate.
« Et voilà ! Un parfait petit lycéen ! »
J'applaudis, tout en laissant échapper un sifflement d'admiration :
« Tu es bonne à marier, Tifa.
-Ne dis pas de bêtises. Rétorqua-t-elle en rougissant.
-Alex ne dirait pas le contraire. Insinuai-je, un sourire sardonique aux lèvres. »
Son visage prit alors une intéressante teinte grenat :
« Allez, venez déjeuner, Alexis est déjà en train de manger ! Il est bien matinal...
-Ah bon ? Chez nous, il se levait tout le temps à la dernière minute.
-Vraiment ? »
J'acquiesçai, tout en soupçonnant Alex d'avoir voulu surprendre Tifa en chemise de nuit. Vision qu'il avait sûrement raté, son regard déçu et ensommeillé ne pouvant témoigner du contraire.
« Salut, Alex. Bien dormi ?
-Nope. Rien du tout.
-Tu te serais fait du souci pour moi ? »
Alex rougit, renversant la moitié du café qu'il était en train de boire.
« Je...Je ne mets pas dans des états pareils pour...
-Tifa, tu as du chocolat chaud ?
-Je t'apporte ça tout de suite, Ambre. Toi aussi, Kadaj ? »
Celui-ci acquiesça, un grand sourire aux lèvres.
« Dis, ce serait aimable de ne pas m'ignorer. Gronda Alex.
-C'est la première fois que je vais goûter au chocolat chaud...Murmura mélancoliquement Kadaj.
-Tu vas adorer...Lui assurai-je.
-Cait Sith m'en parlait, parfois. Il m'avait promis de m'en faire goûter, avant que les scientifiques ne l'interdisent de venir me voir. »
Il me fallut plusieurs secondes pour que l'information rentre dans mon cerveau.
« Tu connais Cait Sith ? Vraiment ? »
Kadaj hocha la tête, surpris par ma brusque exclamation :
« Oui, il venait nous rendre visite, à Loz, Yazoo et moi, quand on était encore au laboratoire Shinra. Il était drôle...Il nous racontait des histoires. Il nous parlait du monde extérieur. A ce moment-là, Jenova ne me parlait pas encore, alors j'avais vraiment hâte de sortir et de tout découvrir par moi-même. »
Un silence pesant s'installa à table. J'étais troublée. C'était la première fois que Kadaj s'exprimait à propos de sa captivité au laboratoire...Encore émue, je lui serrai la main. Puis je lui adressai un sourire. Un simple sourire. Qui signifiait pourtant plus que n'importe quelle parole que j'aurais pu proférer.
Tifa arriva alors avec les chocolats chauds, sur lesquels nous nous jetâmes avidement.
« Délicieux ! S'exclama Kadaj en goûtant pour la première fois à ce nectar. »
Tifa et moi nous mîmes à rire, attendries.
« Je vais aller préparer le déjeuner de Cloud. Il va rentrer de sa livraison. Décida Alex en se levant brusquement. »
Sous nos regards surpris, il se précipita à la cuisine, d'un pas visiblement nerveux. Tifa soupira, lâchant d'un ton empli de regrets :
« Il est tout de même bien immature...
-Qu'est-ce que tu veux dire ? Demandai-je, étonnée.
-Rien du tout. Ne t'en fais pas, je vais aller le voir. Vous deux, terminez de déjeuner. Loz et Yazoo vont vous rejoindre, ainsi que Denzel et Marlène. Pour eux aussi, l'école reprend. »
Sur ces mots, elle partit à la suite d'Alex, et claqua la porte de la cuisine. Kadaj et moi nous dévisageâmes un bref instant, sans bruit.
Puis, oppressée par ce silence forcé, je me décidai à le rompre :
« Les écoles avaient fermées ?
-Ouais. A cause du Geostigma. Ils disaient que celles-ci commençaient à devenir de véritables foyers d'infection, et avaient décidé de les fermer. M'expliqua Kadaj en grimaçant. Les idiots...
-Ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. L'appuyai-je. C'était surtout le meilleur moyen d'instaurer un climat de fin du monde...
-Apparemment, l'Académie Eterna Garden n'avait pas fermée, elle. Et c'était bien la seule.
-Encore une occasion pour Rufus Shinra de faire sa promo...Constatai-je en grimaçant. »
Forcément...Lui aussi avait eu le Géostigma, il voulait sans doute se faire passer pour "le courageux martyr qui donne priorité à l'éducation et croit en l'espoir d'une guérison". Pathétique...
L'arrivée de Denzel et Marlène nous interrompit dans nos discussions.
« Bonjour, vous deux ! M'exclamai-je en allant leur faire la bise.
-Salut. Répondit sobrement Denzel en allant s'asseoir à l'opposé de Kadaj. »
Cette vision me fendit le coeur : Même s'il parvenait à rester dans la même pièce que lui, il n'arrivait pas, en revanche, à pardonner à Kadaj. Alors qu'il y était arrivé pour moi...Le mystère des pensées de Denzel me restait proprement incompréhensible. Marlène, elle, se montra plus joyeuse dans ses salutations, alla s'asseoir aux côtés de Kadaj et commença à bavarder avec lui, se montrant d'un incroyable intérêt pour tout ce qu'il pouvait raconter.
« Tu sais ce que font Loz et Yazoo ? Demanda-t-il alors.
-Ils flemmardent, ils n'arrivent pas à se lever. C'est injuste, Loz m'avait promis de m'amener à l'école en moto ! Se plaignit-elle avec un sourire boudeur.
-Tu permets que j'arrive à ouvrir les yeux, petite ? »
Je me retournai. Ils étaient finalement là, vêtus de leur éternelle combinaison de cuir noir. Loz m'adressa un sourire chaleureux, tandis que Yazoo, lui, s'approchait de moi, faisant mine de me faire la bise :
« Tu te sens prête ? »
Son regard, inquiet, parcourait le mien, cherchant sans doute à deviner l'entière étendue de mes pensées. Pour le rassurer, je lui fis un grand sourire :
« Ne t'en fais pas, tout va bien se passer ! »
Enfin, je disais ça, mais...En vérité, j'avais l'impression que mes entrailles allaient se broyer tant j'étais anxieuse. J'avais beau ne plus avoir de coeur, j'avais l'impression de le sentir battre à vive allure, comme un homme amputé peut toujours avoir la sensation de son membre coupé.
Yazoo ne parut pas rassuré pour autant, mais n'insista pas. Il dévia rapidement sur un autre sujet :
« Il faudrait faire quelque chose pour tes cheveux, ta coupe est vraiment trop masculine...
-Euh...C'est la coiffure de Sephiroth, et je ne crois pas qu'il serait très heureux de...
-Contente-toi d'une tresse, alors. Ca dégagerait ton visage, fort joli en passant. Tu serais moins effrayante.
-Tu insinues que je suis effrayante ?
-Je l'affirme. »
Une pichenette fut ma seule réponse à cette impertinence.
« Alors ?
-Je le ferais bien, mais... »
Je baissai la tête, honteuse.
« Je ne sais pas faire de tresses...Je sais à peine me coiffer correctement. »
Yazoo me dévisagea, surpris par ma déclaration.
« Je sais, c'est stupide, mais...Je ne sais vraiment pas.
-Mais moi, je sais ! Répliqua Marlène. Je vais te la faire ! »
Elle lava ses mains couvertes de miettes, avant de se mettre à la tâche. Je la remerciai, ne pouvant toutefois m'empêcher de ressentir une profonde gêne à l'idée d'être aussi peu habile de mes doigts.
« Et voilà ! Une tresse de réussie !
-Merci, Marlène. »
J'allais me regarder dans le miroir, où je ne fis face qu'à mon propre reflet. Marlène avait bien réussi son coup. J'aurais presque pu dire que j'étais jolie. En tout cas, j'étais féminine, je ne pouvais le nier.
Je jetai un coup d'oeil à ma montre.
« Kadaj, finis ton déjeuner, il ne nous reste plus beaucoup de temps !
-D'accord, Grande soeur ! »
J'eus un bref sourire à cette appellation, avant de me diriger dans la salle de bain, histoire de faire un brin de toilette.
*
Nous revoilà donc devant l'établissement clinquant de l'Académie Eterna Garden...
Les Adieux de ce matin furent assez mitigés...Cloud, qui était revenu, et Alex m'ignorèrent totalement. Pourquoi Alex ? Je n'en étais pas totalement sûre, mais l'idée d'une possible jalousie commençait à germer dans mon esprit. Envierait-il donc la relation que j'entretenais avec Kadaj, Loz et Yazoo ?
Connaissant le personnage, j'en doutais quelque peu. Il n'était pas du genre jaloux. Enfin, sans doute pas...
Quant à Cloud, les raisons restaient encore assez obscures. Me reprochait-il quelque chose ? Ou était-ce lui qui était dans le tort ? Peut-être avait-il eu une parole désobligeante à mon égard durant mon absence...Une parole qu'il regrettait.
La sonnerie qui se fit entendre monopolisa bien rapidement mon attention. Ce n'était pas le moment d'être distraite...
Tifa nous fit rapidement une bise, nous souhaitant bonne chance.
« Tiens, dit-elle en me tendant mon PHS, tu l'avais oublié.
-Merci.
-Je crois que tu as un message d'Audrey et de Lucile, par ailleurs. »
Intriguée, je pris le PHS, avant de lire le message. Une simple phrase, accompagnée d'un smiley : Good Luck, Ambre ;-) !
Sans que je ne sache bien pourquoi, une chaleur envahit mon être. J'aurais presque pu sentir leur présence à mes côtés...Il faudrait que je leur téléphone, une fois la journée terminée.
Tifa s'éloigna alors, tout en nous adressant de chaleureux signes de la main. Nous restâmes quelques instants, à fixer sa voiture qui s'éloignait, jusqu'à disparaître.
Ce fut finalement Kadaj qui fit le premier pas. Il me prit la main, un sourire rassurant aux lèvres mais un regard ô combien angoissé :
« On y va ? »
Je me contentai d'acquiescer, m'efforçant de faire taire les sournoises voix de la peur qui s'insinuaient dans mon esprit.
Je suis là, moi aussi. Je te protégerai, Ambre...
C'est vrai, je n'étais pas seule. Ils étaient là, tous les deux, pour moi. Pour m'aider, pour m'accompagner, ou simplement être présent, à mes côtés. Et les autres aussi...Audrey et Lucile, qui occupaient mes pensées à chaque instant, Marlène et Denzel, dont le pendentif ensoleillé "pour me porter chance" battait sur ma poitrine au rythme de mes pas, Tifa, dont le sourire empli de chaleur illuminait mon être, et Alex, au travers de l'anneau d'argent qui m'enserrait le doigt. A sa pensée, je sentis une pointe d'amertume faire surface. Je détestais que l'on se quitte fâchés...Même s'il devait comprendre que je ne lui étais pas dévolue et que les liens que je partageais avec les Trois frères étaient d'une nature profonde et mystérieuse. Nous partagions le même fardeau. Les cellules de Jenova, que celle-ci avait tenu à me transmettre lors de mon combat contre Cloud.
« Hum...Je crois qu'on doit trouver la salle 324, c'est là qu'aura lieu notre premier cours. Enonça Kadaj en regardant autour de lui. C'est vraiment gigantesque...
-Il y a des tas de panneaux, on va bien arriver à se repérer. Relativisai-je. Regarde, salles 320 à 331, il suffit de suivre.
-Ils étaient vraiment obligés de construire quelque chose d'aussi énorme ? Pour combien d'élèves, exactement ?
-Pas beaucoup, je pense. Vu les frais d'inscription... »
J'eus une grimace en constatant que la plupart des regards étaient tournés vers nous. Nous étions devenus la nouvelle attraction de l'Académie...Les Incarnés...Même si, techniquement, je n'en étais pas une, je devais être considérée comme telle.
Mon regard s'attarda un instant sur les caméras qui bordaient les murs et que j'avais déjà repéré lors de notre première visite. Je déglutis en imaginant les yeux du Président braqués sur ma personne. Il devait sans doute attendre que je commette la moindre erreur...Ce qui n'arriverait pas, je pouvais l'assurer.
« On rentre ? Me demanda Kadaj alors que nous étions arrivés devant la salle. »
Je jetai un dernier regard aux caméras, adressant une moue furieuse à celles-ci, avant d'acquiescer.
Kadaj toqua, puis nous rentrâmes.
« Les prolétaires se seraient donc perdus ? Siffla le professeur, un homme dégarni au regard mauvais. »
Je serrai la main de Kadaj dans la mienne, l'incitant au calme.
« Excusez notre retard, nous avons eu quelques difficultés...
-Je n'ai pas le temps de vous entendre raconter votre vie. Présentez-vous.
-D'accord.
-En wutaïen. »
Ok, vive l'amabilité...Tentant de me souvenir des divers animes et dramas que j'avais regardé en bonne otaku que j'étais, je déclarai :
« Hajimemashite, watashi wa Ambre desu.
-Watashi wa Kadaj desu.
-Yoroshiku onegaishimasu. Achevai-je en m'inclinant légèrement. »
Enchantée, je m'en remets à vous...Une politesse aussi dégoulinante d'hypocrisie ne manquait pas de m'écoeurer, mais c'était le genre de sensation à laquelle je devrais m'habituer, si je voulais poursuivre une scolarité sans trop d'encombres dans cette Académie. Je le sentais...
« Sensei ! J'ai une question à poser...Déclara une élève en se levant. »
Un silence complet se fit après son intervention. Sans doute la déléguée de classe...Elle était apparemment dotée d'une réputation exemplaire auprès des autres élèves.
« Je vous en prie, Victoire. »
J'avais soudainement un mauvais pressentiment...
« Je croyais que les déchets étaient jetés au sous-sol. Alors, pourquoi leur présence ? »
Je sentis la main de Kadaj trembler dans la mienne. Je la lâchai, avant de poser une main sur son épaule. Son regard croisa le mien. Puis, il se rassénéra quelque peu.
Le professeur remonta ses lunettes, un léger sourire aux lèvres :
« Que voulez-vous, Victoire...Il semblerait qu'il y ait quelques problèmes de gestion à l'administration. »
Sa réponse me choqua, mais je serrai les dents. Etait-il vraiment professeur pour encourager des paroles aussi puériles ?
« Sensei, j'ai entendu que leur admission dans cet établissement émanait du Président lui-même. Intervint un garçon aux cheveux bouclés et au sourire horripilant.
-Tout juste, Morris. D'où tenez-vous ces informations ?
-Oh, mon père est toujours directeur du département d'information de la Shinra, vous savez. Il a des relations privilégiées avec le Président lui-même. »
Je manquai vomir à l'écoute de cet échange. Bon sang, mais dans quelle école de fils à papa étais-je encore tombée ?
« Sensei, l'interrompis-je avant que Kadaj ne le fasse de façon plus...musclée. Serait-il possible que nous allions à notre place ? »
Le professeur s'approcha de moi, avant de m'asséner sur ma main déjà blessée un coup de règle en fer. Il me fallut toute ma force pour retenir Kadaj de se jeter sur lui. Ainsi que toute mon influence sur lui.
« Ambre, dois-je vous rappeler que si vous êtes encore en vie, et avez en plus l'immense privilège d'avoir intégré notre Académie, c'est uniquement grâce à l'immense clémence de notre Président, qui a pourtant lui aussi souffert du Géostigma ?
-Le privilège, hein ? Murmurai-je amèrement.
-Qu'avez-vous dit ?
-Rien, Sensei. »
Sa règle en fer frappa de nouveau. Je sentis mes plaies s'ouvrir de nouveau à travers le bandage. Ce n'était pas grave, mais suffisamment douloureux pour souhaiter ne pas souffrir encore plus.
« Je ne sais où vous avez été scolarisée auparavant, si vous l'avez été, mais ici, on ne tolère pas des comportements aussi rustres que le vôtre ! Votre insolence pourra vous coûter cher...Si je vous reprends à agir de cette façon...
-Sensei ! S'offusqua Kadaj. Je vous interdis de...
-Kadaj, c'est bon. »
Puis, à leur grande surprise, je m'inclinai, profondément.
« Excusez mon comportement. Ainsi que celui de mon...frère. Mettez cela sur le compte de la nervosité, je vous prie. »
Puis je relevai la tête, m'appliquant à offrir à mon regard une menace sans nom, une haine que je n'avais aucun mal à ressentir. Ces sentiments, associés à mon oeil mako et l'autre sans vie, durent l'effrayer, puisqu'il se contenta de nous indiquer nos places, d'une voix méprisante, mais ne pouvant cacher sa subite angoisse.
« Ambre, bon sang, qu'est-ce qui te prends ? Murmura furieusement Kadaj à mon égard alors que nous nous asseyâmes et que le cours reprenait. Il t'a humilié, et toi, tu...
-Kadaj, nous sommes surveillés ! Sifflai-je entre mes dents. Il y a des caméras dans toute la salle, et je suis sûre que, malgré ce que Shinra a dit, il y a encore des snipers braqués sur nous, prêts à faire feu si Shinra leur ordonne. Je ne veux pas mourir, Kadaj. Et je veux encore moins te voir mourir. »
Mes paroles parurent l'ébranler, puisqu'il détourna le regard, visiblement gêné.
« Je ne m'étais pas vraiment rendu compte...
-Je sais, je ne te le reproche pas. Mais, fais attention. Lui aussi, ce prof, il est peut-être influent dans la Shinra Compagny...Sans parler de tous les élèves qui constituent cette classe. Tu as vu l'autre ? Son père entretiendrait des relations avec Shinra. Ca risque d'être plus que problématique...
-Ambre, au lieu de bavarder avec Kadaj, venez plutôt déchiffrer cette phrase. Au tableau. »
Retenant l'insulte qui menaçait de sortir, je me levai. Et, horreur, me retrouvais devant une volée de Kanjis. Une boule se forma dans ma gorge.
« Je ne sais pas...
-Pardon, je crains que votre voix fluette ne nous ait pas permis de vous entendre clairement, Ambre. »
Je serrai les poings, sentant les larmes me monter aux yeux.
« Je ne sais pas lire les Kanjis, Sensei ! »
Le professeur laissa échapper un petit rire. Rire que je mourrais d'envie de voir s'étouffer alors que mes mains enserreraient le cou décharné de ce monstre...
« Ah oui, on m'a parlé de votre petit...problème. J'avais oublié. Il est vrai que, étant donné le niveau d'excellence de cette école, rencontrer quelqu'un possédant de telles lacunes est une véritable surprise en soi. Je me demande bien pourquoi l'on ne vous a pas intégré dans le primaire, Ambre...Vous y auriez sans doute trouver meilleure place... »
Des ricanements accueillirent sa tirade. Mon regard se posa sur Kadaj. Celui-ci, tendu, semblait sur le point de se jeter sur le professeur pour lui faire ravaler ses paroles.
« Il s'agit d'un simple échange courtois. Le même que vous avez prononcé précédemment. Dois-je en déduire que votre camarade, non, votre frère, vous a soufflé les réponses ?
-Bien sûr que non ! M'exclamai-je, outrée. Ne me prenez pas pour une vulgaire tricheuse de bas étage !
-C'est pourtant ce que vous semblez être, Ambre. Au vu de ce que vous avez démontré ici-même, bien sûr.
-Je ne mens pas, Sensei. Déclarai-je, la gorge serrée.
-Ne jouez pas les martyrs, et retournez vous asseoir. Nous allons poursuivre le cours. Tâchez de ne pas faire remarquer votre inutile présence durant cette heure. »
Mordant furieusement mes lèvres, je retournai m'asseoir aux côtés de Kadaj.
*
La journée avait été d'une lenteur remarquable...Les cours suivaient chacun le même schéma, durant lesquels Kadaj et moi étions tour à tour humiliés, battus et poussés à bout. Sans parler du repas de midi, où il nous fallut batailler pour réussir à obtenir quelques miettes de la cantinière et à ne pas nous les faire voler.
La dernière sonnerie fut pour moi d'un soulagement sans égal. Kadaj et moi nous précipitâmes dehors. Tifa était déjà là, un sourire aux lèvres, aux côtés de Denzel et Marlène, qu'elle était sans doute passée prendre avant nous.
« Salut, vous deux. La journée s'est bien pas...? »
Tifa n'eut même pas le temps de finir sa phrase. J'avais couru jusqu'à elle, avant de me jeter dans ses bras et de pleurer toutes les larmes de mon corps. Sans mot, elle m'enlaça, tandis que Denzel et Marlène faisaient de même, assez maladroitement.
Kadaj, lui, s'était contenté de s'asseoir dans la voiture, une larme roulant le long de sa joue. Ses poings étaient serrés, et il ne faisait aucun doute qu'il allait, dès que possible, extraire toute la haine compressée en son être, et ce de la manière la plus violente possible.
« Rentrons. Murmura alors Tifa en me conduisant jusqu'à la voiture. »
Kadaj, Denzel et Marlène prirent place à l'arrière, tandis que je m'asseyais à côté de Tifa. Sa main caressa mon visage, essuyant les larmes qui coulaient sur mes joues. Puis, elle démarra.
Le ciel était couvert. Aussi triste, aussi gris que pouvait à l'instant l'être mon âme. J'avais beau m'être préparé au pire, je ne m'attendais pas à ça, une telle persécution...
J'avais l'impression de revoir mes années de collège défiler devant mes yeux. Je n'avais pas connu telle violence depuis ces années-là...Et j'avais espéré ne jamais y être confrontée à nouveau.
La voiture s'arrêta brusquement, me coupant dans mes pensées.
« Qu'est-ce qui se passe ? Demandai-je d'une voix tremblante.
-Je ne sais pas. Me répondit Tifa. Toutes les voitures devant nous sont arrêtées. »
Intrigués, nous descendîmes tous, en direction de la foule qui s'était formée. Formée devant un spectacle étrange...et ô combien annonciateur de mauvais présages ! IL était là...Et sa voix retentissait, sa voix inoubliable et enchanteresse, tandis que son aile battait l'air :
« Le don de la déesse est un mystère infini
Pour l'atteindre, nous prenons notre envol
Des rides se dessinent à la surface
L'âme errante ne connaît aucun repos. »
Genesis...Impossible ! Comment Genesis pouvait-il...Il était mort, enfin ! Mort !
Mais sa présence ne fut pas le seul détail qui me poussa à m'écarter de Tifa et d'autres, à laisser mon aile blanche sortir de mon dos malgré les exhortations de Sephiroth...Il n'était pas seul.
Dans ses bras, il tenait la personne à laquelle je tenais le plus. Celle à qui j'aurais sans hésité confier vie et âme. Une personne à présent évanouie et en danger...
Charlotte...Ma meilleure amie...Celle qui avait toujours été là pour moi...Pourquoi avais-tu été amené ici ?
Pourquoi toi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi...ainsi ?
Fin de ce chapitre ! Hum, j'espère que la fin vous aura surpris et que le passage sur la persécution de Kadaj et d'Ambre n'est pas trop exagérée. Même si je n'ai pas exactement vécu cette situation, disons que j'ai traversé quelque chose d'approchant et que j'ai essayé de le transmettre. C'est bizarre, mais ça fait quand même du bien, de le coucher ainsi sur papier...
Bon, je ne vais pas vous parler trop de ma vie, je vais répondre aux reviews du précédent tome :
Arisa : Ne t'inquiète pas, on aura bientôt la fin de la mission...Ce serait bête de finir comme ça, non ^^ ?
Pour ce qui est de l'ancienne version, c'est vrai que j'ai pas mal travaillé pour réussir à la fois à garder les éléments essentiels et à m'en détacher pour faire quelque chose de mieux. Mais bon, maintenant, je peux enfin m'amuser librement ^^. Ca vaut le coup...
Merci pour l'anniversaire, même si ça fait déjà plus d'un mois, et que j'ai toujours du mal à réaliser (code, conduite, recensement...Brrr, c'est horrible).
Et oui, j'ai vraiment rêvé de cette scène. Et oui, c'était vraiment flippant ^^. Je devrais consulter...Encore merci.
Melior : En fait, leur position est compliquée. Audrey et Lulu sont un peu en otage. Si elles démissionnent, Ambre, Kadaj et ses frères en feront les frais. Mais si elles continuent, elles deviennent leurs ennemies...Elles sont vraiment dans une impasse.
Ah, Faith...J'ai hâte de pouvoir développer ce personnage, je suis sûre qu'elle arrivera à vous surprendre. Je vais beaucoup m'amuser à la présenter, je le sens.
Hum...Lucile, rompre avec Reno...Qui sait, il a peut-être des raisons d'agir ainsi, il faudrait peut-être lui laisser le temps de s'expliquer avant de se braquer comme ça...Les explications viendront vite.
Quant à Alex, c'est un imbécile impulsif, je pense que tu as déjà pu le constater. Et également jaloux, au vu de ce qui s'est passé avant...C'est sûr qu'il risque d'avoir des ennuis, maintenant que Rufus en sait plus sur lui...
Tu es bien virulente, Melior ^^. J'espère te revoir sur ce chapitre-ci...
Il est une heure du matin...J'ai vraiment dû batailler pour écrire ce chapitre, mon frère, ce même Alex, voulait absolument l'ordi...Et, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas cédé, pour pouvoir terminer ce chapitre (*auto-congratulations*).
J'aimerais vraiment pouvoir publier un autre chapitre avant Noël, mais ça risque d'être dur. Avec un peu de chance, j'aurais peut-être un cadeau à vous offrir...Un One-Shot, ça vous dirait ? Entre qui et qui ?
J'attends vos réponses dans vos reviews ^^. N'espérez pas trop si vous demandez Ambre et Kadaj, si vous voulez rester dans le cadre de la fanfiction, je n'ai pas encore l'intention de trop développer leur relation.
A la revoyure ! Bonne nuit !
