Titre : Pouvoir
Auteur : Rieval
Résumé : soit vous aimez les surprises, et vous lisez, soit vous voulez savoir, et dans ce cas, allez voir à la fin de la fic' …
Spoilers : courant saison 2.
Rating : NonCon (enfin, plus ou moins …) donc un zoli R !
Disclaimer : àkikison, hein, àki ? Bah, pas à moi, snif !
oOo
Rodney fixait la flamme de la lampe à huile posée sur la table près du lit. Une table, un lit et la lampe. C'était tout ce qui se trouvait dans la pièce. Pas de chaise … malheureusement. Encore qu'elle ne serait pas d'une grande utilité vu qu'il n'avait pas beaucoup de visiteurs, juste cet idiot en blanc qui vivait dans l'illusion qu'il était un docteur et lui. Non, en fait, il aurait aimé qu'il y ait une chaise dans la pièce parce qu'en son absence, il s'asseyait sur son lit. Et il n'y avait rien de pire que ça, rien, sauf peut-être …
Une quinte de toux interrompit ses pensées. Il reprit avec peine sa respiration.
Pneumonie bactérienne avait diagnostiqué Moby Dick – il fallait croire que la blouse blanche était une constante médicale quel que soit l'univers – provoquée par une longue exposition à des spores, ou autres germes. Merci beaucoup ! Comme s'il c'était lui qui avait choisi d'être gratuitement logé dans une cellule aux parois vertes de moisissure ! Il n'avait pas non plus choisi d'être enlevé.
C'avait pourtant paru une mission facile : accompagner SGA 8 lors des relevés de l'activité sismique de P 453-TYU, une planète couverte de volcans. Pas de natifs, aucune vie animale – du moins de taille suffisamment importante pour en faire des prédateurs pour l'homme – et des sismologues en état d'orgasme permanent. Sauf que dans la galaxie de Pégase, rien n'est jamais facile … à moins que cela ne soit SGA 1 qui soit porte la poisse. Ils étaient à peine arrivé qu'une bande d'hommes armés jusqu'aux dents leur était, littéralement, tombés dessus. Rodney avait vu Ronon tomber puis le Caporal Lewis et puis après, il y avait eu cette douleur violente sur le derrière de son crâne et après plus rien jusqu'à ce qu'il se réveille entre les quatre murs verts d'une prison à l'hygiène plus que douteuse.
Il était resté plusieurs jours sans savoir qui et pourquoi, il avait été enlevé. Et surtout, sans savoir où il se trouvait et s'il était le seul à avoir été fait prisonnier, jusqu'à ce qu'il entre dans sa cellule.
Ses geôliers avaient établi une sorte de routine : il était nourri une fois par jour, il recevait de l'eau deux fois par jour et il avait été deux fois accompagné dans une pièce plus grande que sa petite cellule mais aux murs encore plus verdâtres, pour y faire un semblant de toilette. Les hommes qui le gardaient ne lui avaient pas une seule fois adressé la parole. Il avait d'abord demandé, puis hurlé, insulté, supplié … mais ils gardaient le silence, refusant de lui dire où il était, qui ils étaient, ce qu'ils attendaient de lui, si ses amis étaient en vie. Il avait fini par se taire, encore que ce ne soit pas franchement en raison de leur silence.
Il avait commencé à se sentir mal. Sa respiration c'était faite sifflante et puis rapidement, les choses avaient dégénéré et chaque inspiration lui avait laissé l'impression qu'il allait déchirer quelque chose à l'intérieur. D'ailleurs, sa respiration s'était mise à ressembler à cela, à des feuilles de papier que l'on déchire.
Et c'est là qu'il était venu. Rodney avait essayé de faire comprendre à ses délicieux hôtes qu'il était malade, qu'il avait besoin de soins mais même le fait qu'il ne touche plus à ses repas les avaient laissés de marbre. Il était fiévreux et ce qui c'était passé ce soir là, il s'en souvenait comme dans un rêve … ou un cauchemar.
Flash Back
Rodney allait mourir … il allait mourir ici, dans ce trou à rats, oublié de tous, sans savoir pourquoi il avait été fait prisonnier, sans avoir si John, Teyla, et tous les autres avaient subi le même sort que lui, ou s'ils s'en étaient sortis. Quelque part dans son cerveau embrumé par la fièvre et la fatigue, une petite parcelle d'énergie lui criait « non ! Bats toi ! Ils ne t'ont pas oublié, ils vont venir te libérer, Atlantis va venir … » mais elle se faisait de plus en plus faible.
Le bruit d'une clé fourrageant dans la serrure de se cellule lui fit tourner la tête vers la porte. Il fixa celle-ci et la regarda s'ouvrir. Le mouvement lui sembla lent, comme s'il voyait la scène au ralenti. Un homme entra. Rodney cligna des yeux. Il ne voyait que les contours d'une silhouette. L'homme avança vers lui et s'installa sur le lit. Rodney baissa la tête vers lui et la pièce se mit à tourner. L'homme resta là, silencieux. Rodney essaya de parler, de lui demander … il ne savait pas ce qu'il voulait, que son tourment s'arrête, qu'il le relâche, qu'il l'achève … mais de toute manière, il était si déshydraté que sa langue se bloqua, collée à son palais.
Il regarda l'homme et, bien que sa vision ne soit pas bien nette, il savait que l'homme le regardait. Ils restèrent ainsi un long moment, la pièce plongée dans le silence, juste perturbé par le terrible son produit par la respiration laborieuse de Rodney. Un bruit qui annonçait la fin, sa fin. Jusqu'à ce que l'homme bouge enfin.
Rodney était persuadé que c'était enfin fini et il ferma les yeux. Il aurait voulu être comme Sheppard, lui aurait affronté ce moment les yeux ouverts, il était après tout, un héros … non, en fait, Sheppard n'aurait jamais contracté une bronchite mortelle après avoir été capturé, en fait, il ne se serait pas laissé capturé, non ? Mais au lieu de sentir le canon d'une arme sur sa tempe ou bien le baiser froid d'une lame sur son cou, il sentir juste de l'air frais sur ses bras. Il ouvrit les yeux.
L'homme était debout près de son lit et tenait le drap qui recouvrait Rodney dans ses mains. Il tira doucement dessus, découvrant totalement Rodney. Rodney frissonna, son esprit incapable d'analyser ce qui se passait. L'homme se réinstalla sur le lit. La respiration de Rodney se fit, alors qu'il ne l'aurait guère cru possible vu son état, plus saccadée.
Et une main se posa sur lui.
Elle remonta doucement sur ses mollets, ses cuisses, effleurant ses poils … la sensation, exacerbée par la terreur qui s'était emparée de lui, ne fit rien pour améliorer sa respiration, mais le fait qu'il ait de plus en plus de difficulté pour respirer ne sembla pas gêner l'homme qui continua son exploration. Il releva la chemise de Rodney et joua avec ses tétons, puis aussi brusquement qu'il avait commencé, l'homme arrêta de jouer avec le corps de son prisonnier. Il réarrangea la chemise, couvrit Rodney avec le drap et sortit sans un mot.
Fin du flash back
Et il était revenu tous les jours … ou tous les soirs. Rodney avait perdu tout repère, incapable de dire depuis combien de temps il était là, incapable de dire où était ce là … La seule constante dans son petit univers, c'étaient les visites de l'homme.
Oh, bien sûr, il y avait aussi eu celles des médecins. Un défilé de blouses blanches anonymes. Leur toucher ne le faisait même pas réagir. Rien, pas un frisson, pas un mouvement. Rien lorsqu'ils le retournaient pour écouter sa respiration, leur oreille collée à son dos comme ses médecins de campagne du début du siècle, rien lorsqu'ils le piquaient avec des aiguilles qui auraient rendu jaloux le docteur Frankenstein. Rien … comme s'il était insensible … insensible sauf pour lui.
Sauf pour ses mains, ses doigts jouant sur sa peau, avec sa chair … avec son âme.
Rodney ne comprenait pas ce qui se passait. Il allait mieux, les médecins avaient été formels, lui annonçant la bonne nouvelle un sourire aux lèvres, remballant leur instruments datant d'un autre âge. Ils étaient satisfaits. Ils avaient guéri Rodney, s'ils savaient … ils l'avaient condamné à mourir lentement. Parce que c'était ce qui était en train de se passer.
Cette fois, c'était si clair, si inéluctable … Rodney agonisait. Ce qu'il avait été, ce qu'il avait accompli, tout s'était dissout, tout avait disparu sous les caresses de l'homme. Des caresses qui le tuaient aussi sûrement que le ferait une pneumonie.
Comment était-ce possible ? Comment des mains, ces mains là plus que toutes autres, pouvaient elles avoir un tel pouvoir ?
Bientôt, il ne resterait plus rien de lui. Juste l'ombre de l'homme qu'il avait été.
Et ce qui détruisait Rodney ce n'était pas la faiblesse provoquée par la faim ou la maladie, ce n'était pas le silence. C'était ces caresses, ces gestes qu'il ne comprenait pas, ce regard qui pénétrait son cœur aussi sûrement qu'un poignard et cette question, lancinante :
Pourquoi ?
Fin … sauf si vous voulez une suite…
Je n'aurais qu'un seul mot : KOLKAY ! Oui, c'est pour toi ma VLU … Alala, qu'est-ce qu'on ne ferait pas plaire à ses lectrices, LOL.
