Hello ~ Et oui, c'est encore moi ! J'espère que ce nouveau texte vous plaira ! Je tiens à prévenir aussi que ce texte est un AU et qu'il se peut que les personnages paraissent un peu OOC, désolé ^^'

Disclaimer : Aucun des personnages ne m'appartient ! Ils sont issus du manga de Tadatoshi Fujimaki !

Pairing : Un petit MidoTaka ici ~


La mort. Ce simple mot, cette seule idée, pouvait terrifier même le plus courageux des hommes. Car l'humain est ainsi fait, constamment effrayé par l'inconnu. Kuroko avait souvent observé les humains dans l'au-delà, ces étranges créatures qui ressentaient une multitude de sentiments, plus incompréhensible les uns que les autres. La joie. La tristesse. La peur. L'amour. Kuroko, lui, ne connaissait rien à tout ça, il n'était qu'une coquille vide, sans sentiments, existant dans l'unique but de recueillir les âmes des défunts.

Il était une ombre, un dieu de la mort. Ou du moins, un futur dieu de la mort. Il lança un vague regard sur la liste entre ses mains et poussa un long soupir. Lorsqu'un apprenti dieu se voyait atteindre sa « majorité » - bien que les dieux n'aient pas d'âge – on lui confiait une liste de vingts prénoms, vingts humains destinés à mourir. La mission de Kuroko était simple : ramener les âmes défuntes dans l'au-delà sans qu'elles n'aient le moindre regret. Mais jamais au grand jamais Kuroko n'avait eu l'autorisation d'approcher un humain jusqu'à maintenant. Certes, il les avait longuement observé de là où il se trouvait, mais leurs comportements étaient tellement imprévisibles que Kuroko craignait d'être pris au dépourvu. Or, il n'avait le droit qu'à un maximum de trois fautes, pas plus.

L'apprenti dieu se décida finalement à lire le premier nom de sa liste. Takao Kazunari. 19 ans. Etudiant en droit. Une photo était jointe à l'identité du jeune homme. Kuroko le trouvait beau. L'image avait été prise dans un parc. On voyait l'étudiant de profil, les yeux plissés par son rire et de légères rougeurs de joie sur ses joues. Ses cheveux bruns étaient tenus par un serre-tête peu masculin et ses mains semblaient être accrochées au cou d'une autre personne. On ne voyait rien d'elle, si ce n'est les grandes mains qui entouraient la taille du brun. Il avait l'air si heureux à cet instant.

-Tetsuya.

Kuroko ne sursauta pas devant l'apparition de la personne qui venait de l'interpeller. Sans qu'il ne s'y attende, sa liste fut arrachée de ses mains pour être parcourue par les yeux hétérochromes de son « âme sœur ». Contrairement à ce que pensaient les humains, ce terme n'avait pour eux aucune valeur sentimentale. On appelait des « âmes sœurs » deux dieux nés en même temps pour se compléter l'un et l'autre. Si lui était une ombre, un dieu de la mort, Akashi était une lumière, un dieu de la vie. En général, chacun d'eux, une fois leur majorité atteinte, avaient leurs propres missions. Pour Kuroko, récupérer les âmes des morts, pour Akashi, réincarner ces âmes dans de nouveaux corps afin de créer de nouvelles vies. Mais il arrivait parfois qu'un humain résiste à la mort et à ce moment là, les deux dieux devaient faire un choix ensemble : soit ils le laissaient en vie, soit ils l'arrachaient de force.

-Il n'y a pas pire mort que la mort par accident, on ne sait jamais quand elle surviendra, déclara Akashi en rendant la liste à Kuroko.

-Une de tes citations humaines ?

-Non, juste une phrase qui m'est venue en tête, sourit le dieu de la vie en plantant son regard hétérochrome dans celui bleu sans vie de son « âme sœur », tu vas devoir y aller, l'accident aura bientôt lieu.

-Tu as raison, je vais m'y rendre.

Kuroko se leva tout en gardant un visage stoïque. Les deux apprentis se fixèrent un long moment, sans un mot, puis Akashi passa une rapide main sur la joue de son partenaire en signe d'encouragement avant de disparaître aussi soudainement qu'il était arrivé. Kuroko toucha l'endroit où son âme soeur l'avait touché en haussant les épaule puis disparu à son tour à l'endroit où se déroulerait le futur accident.


Abruti de Shin-chan, chouina mentalement le jeune adulte. Dire que quelques minutes auparavant, il était dans les tendres bras de son tsundere de petit-ami, jouissant d'une embrassade plus que passionnée. C'était Midorima qui avait finalement mis un point final à cette étreinte avec brusquerie. Takao, sur le moment, n'avait pas vraiment compris la raison de ce changement de comportement de la part de son petit-ami et s'était franchement vexé. Depuis quand son Shin-chan le rejetait de la sorte ? Mais ce fut le regard jade empli de tristesse qui avait interpellé Takao. Quand il avait demandé à Midorima ce qu'il se passait, celui-ci l'avait accusé de le tromper avec l'un de ses amis, Kise Ryota. L'étudiant en droit était passé de la surprise provoquée par cette accusation grotesque à une colère noire devant le peu de confiance que son petit-ami lui accordait. Mais à quel moment une idée pareille avait pu lui traverser l'esprit ? Moi et Ryota ? Et puis quoi encore ? S'en s'était suivie d'une violente dispute que le brun avait fini par quitter en s'en allant furieusement de l'appartement du vert.

Maintenant qu'il roulait en direction de chez lui, ses pensées ne cessaient de le tourmenter. Vraiment, il ne comprenait rien. Ryota était le meilleur ami du vert et il était fou amoureux de son petit copain, Kasamatsu Yukio. Quant à lui, il n'avait d'yeux que pour son Shin-chan, personne n'était trop aveugle pour ne pas s'en apercevoir. Alors à quel moment avait-il pu faire quelque chose pour faire douter l'homme qu'il aimait ? Sans s'en apercevoir, il avait accéléré l'allure de sa moto, allant à l'encontre des limitations de vitesse. Takao ne voulait qu'une chose, rentrer chez lui et pleurer de tout son soul. Il n'aimait pas se disputer avec son Shin-chan.

Un bruit de klaxon le sortit soudainement de ses pensées et avant qu'il ne s'en aperçoive, il était à terre, baignant dans une flaque de sang. S'il avait été plus prudent, il aurait sûrement remarqué le camion qui fonçait sur lui et aurait pu l'éviter. Mais à présent, il était trop tard. Takao ferma les yeux un instant, sentant sa vie s'écouler peu à peu puis quand il les ré-ouvrit, il se trouvait debout, face à son propre corps. Bon ben il était pas très beau vu comme ça.

-Takao-kun ?

L'étudiant tourna sa tête en direction de la voix et tomba nez à nez avec une touffe de cheveux bleue. En voilà une couleur bien étrange. Enfin, pas aussi étrange que celle de son Shin-chan. Ou peut-être que si finalement... Un cri d'effroi sortit de sa gorge, bien qu'avec un peu de retard. Mais qui était ce gosse qui le regardait avec un visage impassible, la tête penchée sur le côté, position qui le rendait plutôt mignon comme ça. Ou du moins l'aurait-il été s'il ne portait pas ce long manteau sinistre qui cachait une grande partie de son corps. Et puis, n'était-il pas mort à l'instant ? Alors comment cet inconnu pouvait le voir ?

-Je m'appelle Kuroko Tetsuya, je suis le dieu de la mort en charge d'emmener votre âme dans l'au-delà. Si vous voulez bien me suivre...

Takao regardait l'autre garçon, bouche-bée. Un dieu de la mort, rien que ça ? Bon, après tout il était mort donc ça ne l'éton... Attends une seconde... Je suis mort ? Jusqu'à maintenant, Takao n'avait pas compris la gravité de l'événement qui venait de lui arriver. Il venait de se faire percuter par un camion. Il était mort sur le coup. Il voyait son corps à terre, baignant dans son sang et face à lui se dressait un gosse qui prétendait être un dieu de la mort. Avec un nouveau temps de retard, les larmes se formèrent dans ses yeux et il tomba au sol, ses membres le lâchant totalement. Comment cela était-il possible ? Comment avait-il pu mourir de cette façon ? Et Shin-chan, comment réagirait-il en l'apprenant ? Il culpabiliserait. Oh mon dieu, son petit-ami s'en voudrait tellement et se sentirait responsable de cet accident, il le connaissait suffisamment pour le savoir.

-Takao-kun, il faut que nous y allions.

La ferme, voulut-il crier à l'abruti qui le fixait de ses yeux vides d'émotions, la ferme putain ! Mais il n'en avait pas la force, il était dévasté. Shin-chan, Shin-chan, Shin-chan... Je suis tellement désolé... Les larmes roulèrent sur ses joues, provoquant le soupir agacé du dieu de la mort. Ce dernier s'empara d'une feuille sortie de nul part et la consulta avant de froncer les sourcils. Aussitôt, il s'inclina poliment et releva son visage vers lui.

-Je suis navré Takao-kun, j'ai brûlé les étapes. Avant que je ne vous emmène avec moi, il faut que vous effaciez tous vos regrets, quel qu'ils soient. Avec mon aide cela va de soi. Avez-vous des regrets Takao-kun ?

-Shin-chan...

-Je vous demande pardon, murmura Kuroko, un peu confus.

-Shin-chan va culpabiliser. Je ne veux pas que Shin-chan se sente coupable, il n'est en rien responsable. C'est mon unique souhait.

-Bien.

Kuroko tendit une main vers Takao. Celui-ci la fixa avec étonnement mais s'y appuya pour pouvoir se relever. Le bleuté hocha la tête de satisfaction avant de fermer ses yeux. Aussitôt, le manteau sombre disparu, laissant le garçon en vêtement de lycéen. Takao retint un cri de surprise. Comment il avait fait ça ?!

-Vous m'avez demandé de vous aider pour que ce « Shin-chan » ne se sente pas coupable. Or, je ne peux le faire sous la forme de dieu, il faut donc que je prenne forme humaine. A présent, tout le monde peut me voir, mais seul moi est dans la capacité de vous percevoir.

-D'accord, répondit Takao incertain, et comment allez-vous faire pour Shi... Midorima Shintaro ?

Le bleuté ne lui fournit aucune réponse. Il se contenta seulement de partir loin du lieu de l'accident. Takao, prit au dépourvu, décida tout de même de le suivre. Tous deux se dirigeaient vers l'hôpital, en déduit Takao en voyant le chemin qu'ils empruntaient. Mais avant qu'ils ne s'en rende compte, le petit dieu s'était stoppé dans sa marche, le regard fixé sur l'enseigne du Maji Burger. Kuroko entra dans le restaurant et scruta les divers menus avec une lenteur agaçante du point de vue de l'étudiant.

-Takao-kun, souffla le bleuté, j'ai toujours voulu essayer la nourriture humaine. Que me conseillez-vous ?

-Hein ? Mais qu'est-ce que j'en sais moi ? Vous avez dit que vous alliez m'aider pour Shin-chan ! Non pas prendre votre temps pour tester la gastronomie de notre monde !

-J'hésite vraiment...

-Prenez un milk-shake à la vanille et puis allons retrouver Shin-chan, s'exclama rageusement Takao en gonflant ses joues, boudeur.

Kuroko commanda donc la boisson, en payant avec un argent sortant d'on ne sait où, puis sortit du restaurant en reprenant la direction de l'hôpital. Il prit la paille entre ses lèvres et avala goulûment le contenu du gobelet. Un gémissement de plaisir sortit de ses lèvres, surprenant le désormais fantôme. Contrairement à ce qu'il avait vu jusqu'à présent, Kuroko n'affichait plus son visage parfaitement stoïque mais un fin sourire ornait ses lèvres. Il entendit un petit « Il faut qu'Akashi-kun goûte ça » avant de voir son attention détournée par l'immense bâtiment qui leur faisait face. Il ne savait pas combien de temps s'était déroulé depuis son accident. Un vague regard par dessus l'épaule d'un passant concentré sur son portable et il sut que cela faisait maintenant une heure qu'il était mort. Il n'arrivait toujours pas à y croire. Kuroko entra à l'intérieur de l'hôpital, réclamant le numéro de chambre de Takao en prétextant être de la famille et tous deux s'y rendirent.

Là, assis devant la porte, un Shin-chan plus que mal en point se trouvait. Ses yeux étaient rougis par les pleurs et ses mains ne cessaient de trembler. Il venait sûrement d'apprendre la nouvelle. Takao s'approcha de lui, le prit dans ses bras, l'embrassa sur les joues, mais rien y fait, son petit-ami ne réagissait à aucun ses gestes.

-Midorima-kun ?

Le vert tourna son regard désespéré vers Kuroko, sans pour autant lui répondre. Le dieu de la mort se plaça à ses côtés en silence. Un long moment s'écoula, avant qu'enfin, son Shin-chan ne daigne de porter un réel intérêt au jeune homme à ses côtés.

-Qui êtes-vous, nanodayo ?

-Je m'appelle Kuroko Tetsuya, je suis le cousin de votre ami, Takao-kun.

-Il ne m'a jamais parlé de vous, chuchota Midorima en remontant ses lunettes, épuisé.

-Je le pense bien. Tout le monde est discret à mon égard. Après tout, je suis une ombre.


Une semaine s'était écoulée depuis la mort tragique de Takao Kazunari, et Kuroko commençait à comprendre la signification de ce sentiment que l'on surnommait l'« agacement ». Parce que oui, sa mission – entendez par là Takao – était le garçon le plus énervant qu'il lui est été donné de rencontrer. L'étudiant débordait d'énergie, chantait souvent à tue-tête dans l'unique but d'embêter le bleuté, ou encore piaillait incessamment et sautillait dans toute la chambre d'hôtel. Pour autant, dès qu'il se retrouvait face à son petit-ami, un changement radical de caractère était notable. Takao perdait son sourire et s'obligeait toujours à avoir un contact « physique » avec le vert.

Durant cette longue semaine, Midorima et Kuroko s'était vu à de nombreuses reprises. Contre toute attente, l'étudiant en médecine avait décidé de se raccrocher à lui comme à une bouée de sauvetage, malgré l'incompatibilité de leur signe astrologique, dixit Midorima – chose que le bleu n'avait pas totalement compris. Ils passaient la plupart de leurs journées ensemble, discutant de tout et de rien, mais principalement de livre. Kuroko avait découvert les récits humains par l'intermédiaire de Midorima et avait dévoré certaines œuvres avec passion. Il comprenait maintenant pourquoi Akashi développait un vive intérêt pour les mortels. Aussi, côtoyer d'aussi près les humains lui avait fait découvrir de nouvelles sensations qu'il ne se serait jamais cru pouvoir un jour éprouvé. Pour autant, l'amour qui semblait lié sa mission et l'homme au cheveux verts restait pour lui une notion bien trop complexe.

-Kazunari a toujours été quelqu'un de particulièrement agaçant, nanodayo, souffla le vert à ses côtés, le sortant de ses pensées et récoltant un « Hé ! » vexé du garçon aux yeux de faucons.

-Je peux le concevoir, répondit Kuroko en lançant un regard au fantôme boudeur.

-Il parlait tout le temps, chantait, critiquait ma passion pour l'horoscope, me taquinait par rapport à mon tic de langage... Résumé comme cela, on pourrait dire qu'il faisait de ma vie un enfer. Et pourtant... Je l'aime. Plus que tout au monde.

-Tu viens d'utiliser du présent, constata Kuroko en plongeant son regard dans le livre qu'il tenait entre ses mains.

-Oui, parce que mon amour pour lui était toujours présent. Et même s'il n'est plus à mes côtés, il en sera toujours ainsi. J'aime Takao Kazunari du plus profond de mon cœur, nanodayo.

-Je suis étonné, à vrai dire, déclara Kuroko avec calme en voyant le fin sourire sur les lèvres du vert, j'ai souvent vu des gens voir leur proche disparaître, mais jamais aucun n'a surmonté une mort aussi rapidement que toi.

-Je ne l'ai pas surmonté, hurla Midorima alors que Kuroko gardait son calme légendaire, jamais je n'y arriverais ! Chaque jour, je me réveille en pensant être dans ses bras, mais je me rends compte qu'il n'est plus là ! Chaque soir j'attends impatiemment sa venue chez moi, avant de me rappeler que jamais il ne viendra ! Alors non, NON, je n'ai pas surmonté sa mort ! C'est impossible ! Mais je sais que je dois rester fort, c'est ce que Kazunari aurait voulu... Mais je n'arrête pas de me dire sans cesse que tout est de ma faute ! Si ce jour-là, je ne l'avais pas accusé d'une tromperie que je m'étais moi-même imaginé, alors jamais il ne serait partie. Il serait là, devant moi, à rire et à chanter, et je l'aurais embrassé pour le faire taire. Mais par ma faute, il n'est plus là...

Il s'effondra au sol, les larmes ruisselants sur ses joues. Kuroko ne savait plus quoi faire. Il avait bien vu Takao pleurer, quelques jours auparavant, mais n'avait rien tenté pour le réconforter. Là, il sentait qu'il devait faire quelque chose, impression renforcé par le regard noir de Takao sur lui. Mais que faire ? Il n'avait jamais fait face à ce genre de situation. Décidément, les humains étaient des êtres bien trop fragiles. Il aurait voulu la présence d'Akashi à ses côtés, car lui aurait su quoi faire à coup sûr. Lais le rouge ne s'embêterait jamais à délaisser son travail pour de telles futilités. Kuroko réfléchit à nouveau. Comment les humains faisaient dans des cas comme celui-ci ? Puis, une idée germa dans son esprit. L'apprenti dieu se positionna à genoux au sol et prit le vert dans ses bras, attirant un hoquet de surprise de sa part. Kuroko frotta le dos de l'homme en se demandant comment ce geste pouvait apaiser Midorima, mais cela semblait fonctionner. Takao rejoint l'étreinte en douceur, bien que seul Kuroko sentait sa présence.

Les minutes passèrent et les pleurs du vert s'atténuèrent peu à peu. Kuroko ne doutait pas un seul instant que c'était la première fois qu'il craquait comme ça. Midorima se dégagea maladroitement de l'étreinte et enleva ses lunettes pour essuyer les gouttes d'eau qui perlaient à ses yeux. Il tenta un sourire en direction de Kuroko qui se transforma vite en grimace de désespoir. Un regard vers Takao et Kuroko soupira.

-Midorima-kun. Je devrais te frapper, là, tout de suite, tu sais. Tu prétends vouloir rester fort parce que ça aurait été la volonté de Takao-kun. Mais s'il a bien une chose que je sais, c'est que Takao-kun n'aurait jamais voulu que tu rejettes la faute de sa mort sur toi, crois-moi. En fait, je pense même qu'il n'aurait pas hésité une seule seconde à te frapper, lui. On ne sait pas ce qui ce serait passé ce jour-là s'il n'était pas parti, mais on ne peux pas contrôler le destin. Peut-être qu'il ne serait pas mort à ce moment, mais sache que la mort viens toujours récupérer son dû, il n'aurait fait que repousser l'échéance. Alors je pense que tu dois accepter de ne pas être le responsable de sa mort. Et si tu ne le fais pas pour toi, au moins fais le pour lui, Midorima-kun.

-Je ne t'ai jamais vu aussi bavard, nanodayo. C'est surprenant. Surtout que certaines de tes paroles sont étranges. Mais tu as raison, Kazunari n'aurait jamais voulu que je me sente coupable... Merci Kuroko. Merci pour ce que tu viens de dire, pour m'avoir un peu ouvert les yeux.

Kuroko acquiesça et reporta à nouveau son regard sur Takao. L'étudiant affichait un air serein, les yeux mouillés et un triste sourire aux lèvres. Il mima à Kuroko un « Je suis prêt » avant de s'approcher de Midorima pour lui faire une dernière étreinte.

-Peux-tu me faire une dernière faveur, Kuroko-san ? Dis-lui que je l'aime, mais qu'il ne doit pas arrêter de vivre par ma faute. Je veux qu'il ait une vie belle et libre, je veux qu'il se marie avec une personne qui le rendra heureux, qui lui fera connaître le bonheur et aux côtés de qui il s'épanouira. C'est la dernière chose que je te demande. Et je te remercie, merci d'être resté à ses côtés cette semaine, merci de m'avoir aidé à lui faire comprendre qu'il n'était pas fautif... Et j'espère te revoir aussi, parce que c'est teeeeeellement amusant de te casser les oreilles avec mes chansons ~

-Je lui dirais, Takao-kun, mima à son tour Kuroko du bout des lèvres.

Ce fut ainsi que Takao Kazunari, 19 ans, étudiant en droit et victime d'un accident, disparu vers l'au-delà.


-Ils vont me manquer.

Akashi haussa un sourcil devant la déclaration de son âme soeur. Kuroko le savait, venant de lui, une telle phrase sonnait étrange. Mais Kuroko n'avait pas besoin de s'éclaircir sur l'identité du « ils ». Akashi savait de qui il voulait parler. Inconsciemment, l'apprenti dieu de la mort avait continué de veiller de loin sur Midorima, qui semblait s'en sortir mieux qu'il ne l'avait pensé au vu de leur dernière conversation. Il s'était réellement pris d'attachement pour le vert, nouveau sentiment qu'il avait connu grâce aux deux étudiants qu'il avait côtoyé. Quant à Takao, qui sait dans quel corps il avait bien pu être transféré. Akashi refusait de le lui dire.

-Au fait, Akashi-kun...

-Oui Tetsuya ?

-Sur Terre, j'ai découvert une boisson que les humains appellent milk-shake. C'est vraiment bon, il faut que tu le goûtes.

-Est-ce un ordre que j'entends là ?

-Non, un simple conseil, déclara le bleuté en prenant sa liste dans sa main pour s'extirper du regard hétérochrome de l'apprenti dieu de la vie.

Il lui restait deux mois avant sa prochaine mission. C'est ce qui était inscrit sur la feuille. Et à côté de cette date, l'identité de la nouvelle victime. Aoï Aomine-Momoi. Futur nourrisson à naître.

Et dont le destin était de mourir les secondes suivant sa naissance...