Aucun personnage ne m'appartient.
Traumatisme
Radek fixait le vide, les yeux écarquillés d'horreur, les lunettes n'importe comment, les cheveux en bataille. L'air hagard, il marmonnait dans sa langue natale quelques propos nébuleux.
Teyla fut celle qui le trouva dans cet état. Inquiète pour le tchèque, elle s'approcha doucement.
― Docteur Zelenka.
Aucune réaction. Elle réitéra.
― Docteur Zelenka?
Toujours aucune réaction.
Elle posa une main bienveillante sur l'épaule du scientifique. Ce coup-ci, la réaction ne se fit pas attendre, il réagit au quart de tour. À vrai dire, il sursauta si violemment qu'il en tomba de sa chaise, son postérieur allant s'écraser durement contre le sol froid de son laboratoire.
Le choc eut le mérite de le sortir de sa léthargie, mais la terreur prit le pas presque aussitôt. Il scruta nerveusement les environs immédiats, puis soupira de soulagement en apercevant l'athosienne.
― Ah, c'est vous, lâcha-t-il de son accent si particulier aux oreilles de l'extraterrestre.
― Vous espériez quelqu'un d'autre, l'interrogea poliment la jeune femme.
― Non! répliqua brutalement le scientifique, horrifié. Il inspecta la pièce de nouveau, comme craignant de voir surgir un monstre de sous son bureau.
― Est-ce que tout va bien Docteur Zelenka? s'enquît Teyla, concernée.
― Euh, oui, bien sûr, répondit-il, peu convaincant. Teyla ne dit rien, mais son regard l'invita à se confier d'une calme insistance.
― C'est juste que… céda finalement Radek. Ils étaient… les deux étaient… Vous voyez?
Ses mains mimaient quelque chose d'incompréhensible.
― Qui étaient quoi? demanda patiemment Teyla.
― Le Docteur McKay et…et le Docteur Keller, ils étaient en train de…
Et il joignit ses mains ensemble dans un geste lent et calculé.
Un éclair de compréhension traversa alors l'esprit de la chef des athosiens. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire qu'elle souhaitait discret.
― Vous les avez surpris au milieu de l'acte sexuel, statua-t-elle à haute voix.
Le tchèque parut si choqué par ses paroles qu'il en resta muet. Puis son regard se perdit dans le vague tandis que des images très évocatrices lui revenaient en tête. Il eut une grimace de dégoût.
― Ils étaient, ils étaient… nus…
La jeune femme retint un ricanement.
― Je comprends, fit-elle, compatissante.
― Ils étaient nus, répéta-t-il, prononçant le dernier mot comme s'il n'y avait rien de plus terrible que ça.
Teyla eut toute la misère du monde à ne pas éclater de rire cette fois.
― Vous allez vous en remettre, dit-elle une fois certaine que sa voix ne la trahirait pas.
― Ils étaient NUS!
Ou peut-être qu'il ne s'en remettrait pas.
Fin
