Hey !
On se retrouve pour le premier chapitre de ma fameuse fiction Kidd x OC ! J'ai décidé de la poster un jour en avance parce que j'ai fini d'écrire le neuvième chapitre donc je voulais fêter ça (non, il n'y a aucune logique là-dedans, ne cherchez pas...).
Pour la petite anecdote, les événements du début se passent à Sabaody, j'ai donc re-regardé tous les épisodes qui concernait cet arc et essayé de les retranscrire le plus fidèlement possible tout en y intégrant mon héroïne. Bref, j'espère ne pas vous décevoir !
Bonne lecture !
Accompagné de son fidèle second, Killer, et de Heat et Wire, Kidd pénétra dans la salle des ventes d'esclaves de Sabaody. La pièce était pleine à craquer. Nombre de bourgeois, plus riches les uns que les autres étaient venus assister à cette ventes aux enchères et, qui sait, peut-être trouver leur bonheur. Beaucoup était certainement présent pour l'article « spécial » que les chasseurs avaient réussi à avoir. On murmurait qu'il s'agissait d'une sirène. Mais Kidd n'en avait pas grand-chose à faire, il venait simplement assister à cette vente, par pur sadisme et également un peu de curiosité.
Il s'appuya sur le mur au fond de la salle. D'ici, il avait une vue imprenable sur la scène et il ne se faisait pas remarquer, le coin étant plutôt sombre. Deux gardes ouvrirent soudainement la grande porte de bois sombre que deux Dragons Célestes franchirent. Le Supernovae les regarda passer, affichant un sourire des plus dégoûtés. Ces deux-là étaient juste ridicules dans leur accoutrement blanc et avec leur bulle au-dessus de la tête.
« Les Dragons Célestes… Les esclaves… La boutique d'humains, dit-il. »
Deux nobles se retournèrent, effrayés d'entendre la voix de ce pirate réputé comme étant sanguinaire.
« C'est…, commença l'un.
- …Captain Kidd de South Blue, compléta l'autre. »
Pas distrait pour un sous, le roux continua son monologue, d'un ton ironique :
« Comparés à la « vertueuse » cupidité des dirigeants, les malfaiteurs du monde semblent être de braves types. Lorsque des raclures dirigent le monde, ça entraîne d'autres raclures… Vous ne comprenez même pas ça ? Au moins, on assume d'être mauvais, hein Killer ?
- T'as raison, lui répondit son second sans une once d'hésitation.
- Et si on achetait quelqu'un qui semble intéressant ? fit Kidd, un sourire carnassier animant son visage, ponctuant sa phrase d'un rire horriblement sadique. »
Heat se pencha soudainement à l'oreille de son capitaine, une personne ayant capté son attention.
« Boss Kidd, regarde ça, dit-il en désignant la tête de la personne en question. »
Le capitaine tourna la tête dans la direction que lui indiquait le zombie aux dreadlocks bleues. Il découvrit un jeune homme brun au teint bronzé, nonchalamment assis sur un des sièges de la salle des ventes. Les jambes croisées, les bras négligemment posés sur le dossier du fauteuil rouge, il affichait un sourire décontracté.
« Je connais ce visage, affirma le roux. C'est l'homme qui vaut 200 millions de North Blue, Trafalgar Law. J'ai entendu des rumeurs sur lui. »
Sentant des regards sur lui, l'homme concerné tourna la tête vers les Kidd Pirates. S'apercevant qu'il s'agissait d'un de ces rivaux, son sourire s'agrandit pour devenir provocateur et il fit un magnifique doit d'honneur au Supernovae à 315 millions de Berrys avant de se détourner, absolument pas inquiété par une quelconque représaille plus ou moins violente. Kidd fit un sourire agacé et crispé en lâchant :
« Il connaît pas les bonnes manières… »
Pendant ce temps, dans la salle annexe des ventes, là où se trouvaient tous les « lots » du jour, une jeune sirène se débattait comme elle le pouvait, maintenue par trois gardes qui ne lâchaient par leur prise.
« Lâchez-moi ! hurlait-elle. Ça fait mal ! »
Tous les prisonniers la regardaient d'un œil désolé et compatissant, enfermés derrière les barreaux, un collier explosif autour du cou, aucun d'entre eux ne pouvait faire quoi que ce soit pour l'aider.
« Je vous ai dit de me lâcher ! cria la sirène encore une fois sans grand succès.
- Oï ! fit un des gardes. Arrête de te débattre ! On arrive pas à savoir quelle taille de collier tu fais ! »
La jeune femme-poisson s'arrêta net quand elle entendit le bruit caractéristique d'une chaîne frottant sur le sol. Elle dévisagea, horrifiée, le troisième garde, qui l'avait lâché, s'approcher d'elle, un collier en fer à la main.
Un souvenir lui traversa l'esprit. Un ancien pirate que traînaient des Dragons Célestes dans les rues de Sabaody. Il avait ce même collier. Ce même collier qui lui a explosé à la figure quand il a tenté de le retirer.
Les yeux de la sirène se remplirent d'une terreur sans nom, la peur s'empara de chaque parcelle de son corps. Dans un réflexe de survie, elle recommença à se débattre du mieux qu'elle le pouvait en hurlant le prénom de son ami pieuvre.
« Pourquoi elle… ? fit le garde qui tenait sa queue de poisson, dépassé par la soudaine vivacité de la prisonnière. Si tu ne veux pas être blessée, tiens-toi tranquille. »
Et tandis que les deux gardes se démenaient pour maintenir la jeune femme, une voix calme retentit :
« Oï, oï ! Ne soyez pas si brutaux avec un objet aussi important.
- Disco-san ! s'exclama le garde qui la tenait par les bras. »
Un vieil homme aux longs cheveux gris s'approcha doucement de « l'objet », l'admirant de son œil expert.
« Oh, alors c'est elle ? demanda-t-il plein d'admiration. La sirène qui vient d'arriver…
- Oui, lui répondit un des gardes. »
Le vieil homme au couvre-chef jaune se baissa au même niveau que la sirène en souriant d'une joie non dissimulée. Il prit son menton entre son pouce et son index pour l'observer sous toutes les coutures. Après avoir fini son inspection, il rigola, visiblement très heureux.
« Très rare ! affirma-t-il. Elle est en bonne santé et déborde d'énergie ! On devrait pouvoir en tirer un bon paquet ! »
En entendant ces mots, la jeune femme à la queue de poisson le regarda, complètement tétanisée.
« Qui l'a amené ? voulut savoir Disco en se relevant.
- Les Hound Pets, lui apprit le garde qui tenait les bras de la sirène.
- Peterman, hein ? répondit le vieux, appréciateur. Il a fait du bon boulot. Il semblerait que les Tobiuo Riders n'ont rien apporté cette fois-ci…, constata-t-il. En tout cas, celle-là devrait rapporter beaucoup d'argent. »
Dans un élan de courage (ou de stupidité), la sirène se surprit à tirer la langue au vieux qui se trouvait en face d'elle. Elle regretta amèrement cet acte qui lui valut une gifle monumentale de la part de Disco, la faisant manger le sol puisque les gardes l'avaient lâché sous la puissance du coup. Le vieux la regarda s'étaler sur le sol d'un air dédaigneux où brillait une colère irrépressible.
« C'est quoi ce regard ?! cracha-t-il, la colère montant de plus en plus en pression. Espèce de… ! »
Tout en disant ces mots, il s'approcha de la jeune femme à terre, sonnée par le coup, dans la ferme intention de lui donner un coup de pied. Il ne put terminer ni sa phrase, ni son action car l'un des gardes se jeta sur lui pour le retenir.
« Saleté de poiscaille ! jura-t-il. Reste à ta place !
- Attendez, Disco-san ! s'exclama un autre garde. C'est un objet important ! Si vous la blessez, elle perdra de sa valeur ! Si vous voulez la cogner, faites ça quelque part où ça ne se verra pas, l'estomac par exemple ! »
Et tandis que le garde essayez de calmer l'animateur, la jeune sirène releva le buste en prenant appuis sur ses bras, les larmes dévalant son doux visage et une marque bleutée apparaissant sur sa joue gauche. Elle tenta d'essuyer ses larmes en vain pendant que Disco se dégageait de l'emprise de son subordonné et la dévisageait avec colère. Elle se retourna, les larmes dévalant toujours ses joues, et cria en s'adressant au vieux :
« Hacchin va débarquer et vous filer une raclée ! »
Le visage de l'animateur se crispa et une cruauté digne d'un pirate prit place dans ses yeux.
« Elle a encore le culot de me répondre…, proféra-t-il en serrant les dents. Oï ! Passez-moi ce collier !
- O…Oui, se précipita le garde qui avait conservé ledit collier depuis le début. »
Disco s'en empara violemment en dévisageant la jeune femme à ses pieds, la colère brillant toujours plus dans son regard. Sans la lâcher des yeux, il serra le collier à s'en faire mal à la main, ses jointures devenant plus blanches que les os d'un mort (Brook éternue en se demandant si c'est parce que quelqu'un parle de lui).
« Je vais lui mettre moi-même, souffla le vieux, consignant dans cette simple phrase toute la colère et la haine qu'il éprouvait en ce moment. »
Un des garde prit la sirène par les bras pour la relever et la maintenu dans cette position malgré les gémissements de douleur qu'elle laissait involontairement échapper.
« Tenez-la bien, ordonna l'animateur, d'un calme suspect. »
Il approcha lentement le collier du cou de la jeune femme-poisson, se délectant de l'expression de terreur qui prenait peu à peu place sur son visage enfantin. Cette dernière tenta de se débattre pour se libérer. Il s'agissait plus d'un geste inconscient, dicté par la simple volonté de vivre et l'adrénaline que la peur faisait affluer dans son sang, plutôt que d'un geste réfléchi dans une tentative de fuite.
Disco passa le collier autour du cou de la demoiselle. Elle hurla en sentant le froid du métal sur sa peau fine et le vieux afficha une expression purement sadique, appréciant plus que de raison le cri de panique que poussait cette sirène. Il ricana en pensant à l'argent qu'elle allait lui rapporter et à la misérable vie qu'elle allait mener sous la tutelle d'un riche homme qui lui en ferait baver un peu plus chaque jour.
Puis une force inouïe s'abattu sur lui, lui coupant la respiration. Il n'eut même pas le temps de dire « éléphant », qu'il sombra dans l'inconscience, une expression surprise et douloureuse sur le visage. Il tomba comme une crotte sur le sol froid de la prison, le collier toujours dans les mains. Il eut un instant de silence, personne ne comprenant ce qu'il venait de se passer.
« Disco-san ! s'exclama le garde qui maintenait la sirène. »
Il la lâcha pour se précipiter vers son supérieur.
« Oï, qu'est-ce qui se passe, Disco-san ?!
- Alors que les enchères vont bientôt commencer…, paniqua un autre garde en courant vers le vieux allongé à terre.
- Un docteur ! Trouvez un docteur ! ordonna le dernier garde. »
Ils partirent tous en courant comme des dératés, laissant leur « article » seule, complètement effondrée, retenant comme elle pouvait les larmes qui menaçaient encore une fois de mouiller ses joues. Elle resta seule devant les barreaux derrière lesquels se trouvaient les prisonniers. Personne dans la salle ne dit un mot, laissant un silence de plus en plus pesant s'installer, seulement entrecoupé par les reniflements de la sirène. Finalement, un géant, qui se trouvait être l'attraction principale avant l'arrivée de cette sirène, prit la parole en regardant du coin de l'œil, l'homme qui se trouvait à côté de lui :
« Oï, jii-san ! Fais pas l'innocent. C'était toi, hein ? Le Haki à l'instant. Bon sang, qui es-tu ? »
Le jii-san en question émit un petit rire grave avant de répondre simplement :
« Juste un vieil homme qui enduit les navires. »
Sur ces mots, il attrapa une bibine dans sa poche intérieure et but une grande gorgée.
« C'est juste, continua-t-il en souriant, que j'aime les jeunes filles. »
Un rire cristallin s'éleva, se répercutant sur les parois froides de leur prison de fer, ravissant les oreilles de tous les captifs. C'était un rire tellement doux et envoûtant qu'il leur fit momentanément oublier la situation dans laquelle ils se trouvaient. Malheureusement, ce rire cessa aussi vite qu'il était apparu et sa propriétaire parla, de sa voix tout aussi mélodieuse et ensorcelante :
« Tu ne changeras jamais, constata-t-elle. Même vieux, tu as toujours le cœur aussi léger. »
Rayleigh tourna la tête vers la jeune femme qui se tenait à ses côtés, le sourire toujours aux lèvres.
« Cela faisait longtemps que je ne t'avais pas entendu rire, Lana-chan.
- Peut-être parce que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu, jii-san, répliqua-t-elle. Je peux savoir comment tu t'es retrouvé ici ?
- Concours de circonstances, répondit-il. Et toi ? »
Elle sourit malicieusement. Les autres détenus écoutaient leur échange en silence. Qu'avaient-ils à dire de toutes manières ? Rien. Strictement rien. Ils ne connaissaient ni d'Adam, ni d'Eve ces deux-là, bien que leur tête leur rappelait vaguement quelque chose.
« Regrettable accident, lui apprit-elle. »
Ils se turent. La foule dans la salle des ventes venait de s'animer. Apparemment, les enchères allaient commencer.
« Bien, tout le monde, merci pour votre patience ! fit un subordonné de Disco, tenant un micro dans ses mains. Dans un instant, comme chaque mois sur le grove 1, la traditionnelle « Grande Vente aux Enchères d'Humains » va commencer ! »
La foule s'agita, visiblement impatiente que cela débute. Tous les riches bourgeois avaient hâte de pouvoir voir les lots et de trouver ce qui ferait leur bonheur.
« Notre hôte, évidemment, c'est cet homme ! continua le subordonné, pour chauffer un peu plus la salle. »
Les projecteurs s'allumèrent, illuminant la scène dans son entièreté. Des luminaires clignotaient par intermittence, donnant un aspect festif. Disco entra sur le plateau tandis que son subordonné le présentait :
« Le Super Bazar-man ambulant… Misteeeer Disco ! »
A l'entente de son nom, le vieux fit un tour sur lui, un sourire enjoué sur son visage et un marteau en bois dans la main gauche. La foule s'extasia, hurlant son admiration pour cet homme qui présidait la vente aux enchères. La joie de tous se fit entendre dans la salle par des sifflements, des cris et des applaudissements.
« Bonjour à tous ! entama Disco, ne se départissant pas de son sourire ravi. Cette fois, nous vous proposons une excellente sélection d'esclaves ! Vous avez de la chance ! Plus tard dans la soirée, nous aurons un objet particulièrement luxueux. Tout ce qui m'importe, c'est de m'assurer que vous repartiez avec les esclaves que vous espériez ! »
Tous les nobles présents dans la salle s'enthousiasmèrent. Ils discutèrent entre eux de ce qu'ils souhaiteraient acheter. Certains (des hommes en majorité) voulaient de jolies filles avec qui s'amuser et se divertir. D'autres (plus des femmes) désiraient des hommes jeunes, forts et musclés. Tous réclamaient quelqu'un qui leur serait utile.
« Bon, déclara Disco, il est temps de commencer la vente ! »
Dans la prison froide, tous les captifs écoutaient attentivement les paroles de Disco. Beaucoup avait le regard baissé vers le sol, sachant parfaitement ce qui les attendait une fois qu'ils auraient franchi la porte qui menait à la scène. Certains désespéraient, se résignant à leur triste sort. D'autres, d'anciens pirates, se lamentaient, leur honneur et leur orgueil piétinés sous leurs yeux. La jeune sirène sanglotait en suppliant son ami pieuvre de venir la sauver de cet enfer. Rayleigh la regardait, compatissant. Il aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour elle, mais s'il faisait le moindre geste, son identité serait découverte.
Il se demandait d'ailleurs comment personne n'avait pu le reconnaître. Pas que le fait d'être connu flatte son égo (quoi que) mais tout de même ! Il était le second des pirates de Roger, le Seigneur des Ténèbres, le Bras Droit du Roi des Pirates ! Il lâcha un soupir en buvant une énième gorgée de sa bibine. De toute façon, il allait devoir agir à un moment ou un autre. Hors de question de finir sa vie en tant qu'esclave. Il regarda la jeune femme assise à côté de lui. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Elle avait bien grandi depuis le temps, elle était devenue une très jolie femme. Qu'allait-elle faire pour se sortir de ce mauvais pas ? Il se demanda un instant s'il ne devrait pas lui apporter de l'aide. Mais le regard dont elle faisait preuve lui indiqua de faire le contraire. Il sourit. « Bah, pensa-t-il. C'est une débrouillarde. Elle s'en sortira. ».
Des gardes entrèrent pour venir chercher le premier lot, un ancien pirate. Il les suivit, non sans opposer de résistance, tandis qu'il entendait la voix de Disco en faire la pub. Les enchères débutèrent à 480 000 Berrys puis augmentèrent rapidement. Il fut finalement vendu pour 600 000 Berrys.
Lana trouvait ça dégoûtant. Comment pouvait-on décider aussi impunément le prix d'une vie ? C'était tout simplement écœurant. Et dire qu'elle aussi allait être vendue de cette manière. Elle se demanda comment l'animateur allait la présenter. Belle ? Utile ? Elle ne savait pas vraiment. En quoi pourrait-elle être utile ? Elle réfléchit. Elle savait cuisiner, c'était un bon début. Puis une autre question, fugace, traversa son esprit : quel prix allait-on lui donner ? Bien que savoir qu'elle allait être réduite à une somme d'argent la répugnait, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir savoir. De toute façon, elle n'avait aucun plan pour se sortir de ce merdier. Elle attendait simplement qu'un noble l'achète, en espérant qu'il soit assez stupide pour qu'elle puisse s'échapper. Elle n'avait que cette solution. Pas d'armes, pas d'argent, des menottes en granit marin et, pour couronner le tout, un collier explosif autour du cou. Comment voulez-vous vous débrouillez dans une situation pareille ?!
Elle jeta un coup d'œil furtif à Rayleigh. Un instant, elle songea à lui demander de l'aide. Non. Hors de question de s'abaisser à ça. Elle ne lui donnerait certainement pas ce plaisir. Elle s'était toujours débrouiller toute seule et elle allait continuer comme ça. Quoi qu'il arrive, elle s'en sortirait. Comme toujours.
« Préparez le lot n°9 ! ordonna un garde. »
Un autre acquiesça d'un hochement de tête, ouvrit la cage et pénétra à l'intérieur. Il s'approcha de Lana qui comprit que son heure était venue. Elle se leva lorsqu'il empoigna la chaîne reliée à son collier, un étrange mélange d'excitation et de curiosité coulant dans ses veines. Ah et une légère appréhension également. Elle suivit docilement le garde, monta les escaliers qui menaient à la porte, souffla un bon coup et attendit. Elle entendait la voix du vieux sans réellement comprendre ce qu'il disait, ses oreilles bourdonnaient. Le garde qui la tenait « en laisse » ouvrit la porte. Elle se força à prendre une expression assurée et fière, et franchit ce qui la séparait de la scène.
Le premier lot arriva. Un ancien pirate apparemment, musicien qui plus est. Kidd le regarda d'un air dédaigneux. Cette homme n'avait que ce qu'il méritait. Un pirate qui se faisait attraper par des chasseurs pour être revendu comme esclave ? Risible. Il n'y avait pas d'autres mots. Ce type faisait honte à la piraterie. Il était à sa place sur cette scène, enchaîné à un collier comme si on le tenait en laisse, le regard ancré au sol, les épaules avachies. Il avait abandonné tout espoir. Le roux renifla hautainement. Ce gars ne possédait aucune volonté, il n'avait rien à faire sur Grand Line et encore moins dans le Nouveau Monde.
Il tourna son regard vers le Chirurgien de la Mort. Ce dernier observait l'ancien pirate d'un œil totalement indifférent, visiblement peu intéressé par quelqu'un de son espèce.
Les enchères commencèrent à 480 000 Berrys. « Somme bien élevée pour quelqu'un comme lui » songea Kidd. Il fut finalement acquis pour la coquette somme 600 000 Berrys. Le Supernovae à 315 millions de Berrys comprit bien vite la combine utilisée pour faire monter les enchères. Deux hommes parmi les nobles travaillaient pour la boutique et faisaient mine de vouloir acheter le lot pour finalement déclarer forfait lorsqu'ils jugeaient l'enchère conséquente. Tsss. De la manipulation pure et dure. Et ça se dit « honnête » ? Laissez le rire !
Les lots défilaient, aussi inintéressant les uns que les autres et pourtant, plus l'après-midi avançait, plus les enchères montaient et les lots acquis pour des sommes plus que déraisonnables. Kidd s'ennuyait ferme, trouvant cela beaucoup moins amusant qu'il s'y était attendu. Il était déçu mais décida de rester jusqu'au bout, la curiosité le rongeant pour savoir quel était ce fameux « objet » exceptionnel.
« Et maintenant voici une magnifique jeune femme ! tonna Disco. »
La jeune femme en question entra sur la scène, encadrée de deux gardes. Elle n'était pas dans un état qui la mettait en valeur mais malgré tout elle dégageait un certain charme. Ses longs cheveux bruns foncés qui lui arrivaient juste en-dessous des fesses étaient terriblement emmêlés, elle était couverte de terre par endroit, son chemisier bordeaux laissait apercevoir sa peau rose par quelques déchirures, ses manches étaient complètement arrachées et les chasseurs avaient vainement tenté de dissimuler les bleus dont ils étaient responsables. Son pantalon noir n'était plus qu'un short déchiré découvrant ses jambes maculées de terre. Cette femme n'était certainement pas une simple mégère, cela se voyait à sa silhouette musclée par l'entraînement et à la façon qu'elle avait de se tenir malgré son état et sa situation déplorables. Fière, elle était droite, dévisageant la foule de ses yeux marron-gris clairs où brillait une lueur provocatrice, comme pour les défier de l'acheter.
« Admirez cette fine plastique de taille moyenne ! s'enthousiasma Disco. Elle pourra vous cuisiner de bons plats et de merveilleux desserts ! Cette jeune femme saura également vous charmer avec sa voix mélodieuse et ses chants fabuleux ! Agée de 20 ans, elle est parfaite pour vous distraire ! 1m70, 48 kg, son nom : Lana ! »
Il marqua un arrêt pour laisser aux nobles le temps d'assimiler toutes ces informations, avant de reprendre :
« Les enchères pour cette jeune dame commenceront à un million de Berrys ! annonça-t-il. Bien, qui veut enchérir ? »
Un bourgeois leva sa plaque, plus qu'intéressé par cette demoiselle. Malheureusement pour lui, beaucoup d'autres la voulaient, aussi les enchères montèrent rapidement, aucun ne voulant lâcher le morceau.
Kidd observa la jeune femme. Malgré le spectacle désolant qui se déroulait devant elle, elle ne flanchait pas, pourtant consciente que sa vie était en train de se faire marchander comme un vulgaire produit d'étalage. Elle avait gardé la même attitude, les yeux toujours fixés sur l'assemblée qui se battait pour l'avoir. Le roux afficha un sourire carnassier. Il la voulait. Cette fille l'intéressait. Enormément.
« 4 millions de Berrys pour le numéro 45 ! clama Disco. Quelqu'un veut-il surenchérir ? »
Killer regardait son capitaine au travers des trous de son masque. Le sourire qu'il affichait en ce moment en disait long sur ce qu'il pensait et le blond avait peur de devoir encore une fois intervenir avant que le roux ne fasse une connerie. Comme vider leur trésor pour cette fille.
« A quoi penses-tu, Kidd ? lui demanda-t-il. »
Ce dernier ne lui répondit pas, se contentant d'agrandir son sourire. Le blond ne le sentait absolument pas. Cet idiot était bien capable de proposer la somme entière de leur trésor pour être sûr que personne ne puisse surenchérir. Son capitaine ouvrit la bouche et, avant que son second ait pu faire quoi que ce soit, il annonça clairement de sa voix grave de façon à ce que toute la salle l'entende distinctement :
« J'en donne 10 millions. »
Il y eut un blanc pendant quelques secondes, chacun ayant du mal à assimiler ce qui venait de se dire. Puis les discussions allèrent bon train quand tous réalisèrent qui avait fait cette proposition.
« 10…10 millions de Berrys ?! s'exclama Heat. Captain ! Vous êtes sûr ?
- Absolument certain, répondit calmement Kidd, son sourire n'ayant pas disparu. »
Killer se retint de soupirer. Son capitaine était vraiment impossible. Il aurait simplement fallut qu'il fasse une proposition, personne n'aurait osé surenchérir, connaissant sa réputation d'homme sanguinaire.
« 10 millions de Berrys ! déclara Disco. Quelqu'un souhaite-t-il surenchérir ? »
Personne ne bougea, jetant des coups d'œil craintif vers le Supernovae à 315 millions de Berrys.
« Adjugé pour 10 millions de Berrys ! s'écria le vieux. »
Lana ne remua pas, dévisageant l'homme qui venait de l'acheter pour une somme véritablement conséquente. Il affichait un sourire carnassier qui correspondait totalement à son personnage.
Putain ! Merde ! Re-merde ! Il fallait que ce soit un noble niais et stupide qui l'achète pour qu'elle puisse s'échapper ! Pas un capitaine pirate connu pour être sans pitié ! Le seul plan dont elle disposait coula comme une enclume, à son plus grand désespoir. Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il fallut que Eustass Captain Kidd soit intéressé par elle ? Qu'est-ce qu'il lui voulait ? C'est avec ces questions en tête qu'elle retourna dans la salle annexe, entourée des deux gardes, ne pouvant s'empêcher de se dire qu'elle allait vivre un enfer. Mais elle était loin de se douter combien cette pensée allait se révéler vrai.
Et voilà !
Alors ? Reviews ?
