Disclaimer : Les personnages de White Collar ne sont pas à moi.
La suite de Faux frères, et oui, c'est reparti pour un tour, mais cette fois, je ne vais pas faire un chapitre par jour. Désolée. En fait, ce chapitre est un chapitre test. De lui découlera, ou non, une suite. Bonne lecture.
Entrelacs
Chapitre 1) Ces moments qu'ils ne voulaient pas vivre
Peter et Neal se faisaient face. Le tarmac de l'aéroport était désert, nul membre d'équipage, aucun autre passager, juste les bruits de la ville au loin et les cris de quelques oiseaux passant au dessus d'eux. S'écartant de Peter Neal regarda autour de lui.
L'impression de déjà vu le frappa de plein fouet. Peter et lui sur le tarmac d'un aéroport, non loin d'un petit avion...
L'espace d'un instant il manqua flancher, alors que les souvenirs du jour où il avait perdu Kate lui revenaient en mémoire. Ce jour là aussi Peter était venu, pour lui... mais les similitudes s'arrêtaient là. L'avion posé non loin ne risquait pas d'exploser, il n'y avait aucune femme à qui il tenait à l'intérieur. Celle qu'il aimait, son épouse, était en sécurité, loin de cet endroit et lui n'était plus un criminel en fuite. Il était un homme qui accomplissait une mission et qui entendait la mener à bien.
Peter lui songeait qu'il aurait préféré que Neal choisisse une autre voie, comme l'auraient fait la plupart des gens après avoir traversé tout ce qu'avait enduré Neal au cours de ces derniers mois. Chantage, prostitution, viols, tortures, manipulations, révélations pénibles ou non... rien ne semblait avoir été épargné au jeune homme, qui se retrouvait en prime marié à une charmante jeune femme, qu'il aimait et qui l'aimait en retour, qui attendait leur premier enfant, lequel n'était pourtant pas le premier enfant de Neal, ce dernier s'étant découvert plusieurs fois père, ni même celui de la jeune femme, puisqu'elle était déjà mère d'un garçon d'une dizaine d'années.
Oui, il aurait préféré que Neal refuse de suivre la route tracée pour lui par les Kirdan, qu'il accepte d'être formé à Quantico et devienne un agent du FBI à part entière, mais cette éventualité avait peu de chances de se réaliser. Il était clair que son ancien consultant était décidé à remettre le clan Kirdan sur le droit chemin, si cela était possible.
Peter avait beau avoir confiance en Neal, il ne pouvait s'empêcher de craindre que suivre cette route ne finisse par faire replonger le jeune homme dans ses anciens travers.
Comme s'il percevait ses craintes, Neal se tourna vers Peter et ils échangèrent un regard, ils étaient en vue des portes qui les séparaient encore de New-York, Ceux qui étaient avec eux, le jeune katoï nommé Chailai et sa protégée la petite Lei marchaient devant, l'agent Chalerm Pramuk s'était arrêté pour répondre au téléphone, il écoutait, les dents serrées et le regard dur, puis il raccrocha brutalement et reprit sa progression d'un pas rageur, jusqu'à arriver à la hauteur de Neal et de Peter, sa main se tendit, dans l'intention de saisir Neal, mais ce dernier avait anticipé cette action et n'eut aucun mal à l'éviter.
- Ne vous laissez pas aller agent Pramuk, personne ne gagne à tous les coups. Dit il d'un ton léger.
Le bruit des dents de Chalerm en train de grincer fut presque perceptible.
Chailai et Lei se retournèrent, alarmés, et le jeune katoï fit passer sa protégée derrière lui. Il ne tira pas son arme, n'en éprouvant pas le besoin pour l'instant, mais s'assura qu'elle était facilement accessible. Son visage aux traits fins se crispa tandis qu'il regardait autour de lui, s'assurant que rien ne menaçait.
La véritable partie avait visiblement commencé, et il lui incombait de protéger la fillette, à n'importe quel prix.
Neal soutint sans broncher le regard de Chalerm.
- Vous devriez partir agent Pramuk. Votre rôle ici est terminé. Je vous souhaite bonne chance pour la suite de vos activités. Ajouta t'il.
Cette fois, il n'y avait plus aucune ironie dans son ton et son visage témoignait de son sérieux. Chalerm recula d'un pas, soudain conscient qu'il ne parviendrait pas à l'intimider.
Il considéra le jeune homme qui lui faisait face avec un peu d'incrédulité. Il avait basé ses actions sur la certitude que l'ancien escroc avait été fortement ébranlé par les épreuves qu'il avait traversé, qu'il était fragilisé et de ce fait serait facile à garder sous contrôle, mais celui qui se tenait devant lui n'avait rien d'un homme amoindri et manipulable, bien au contraire, il semblait sûr de lui.
- Ce n'est pas possible... balbutia t'il. Vous êtes...
Un sourire qui n'atteignait pas ses yeux se posa sur les lèvres de Neal.
- Vous n'avez aucune idée de ce que je suis agent Pramuk. Répliqua t'il doucement tout en reprenant sa progression.
Peter se retenait de sourire lui aussi, il n'était pas temps pour cela, pas avec ce qui allait suivre dans peu de temps.
Malgré lui, il commença à ralentir, comme pour retarder le moment où ils franchiraient les portes. Il avait ses ordres, il savait ce qu'il avait à faire, il était prêt à cela et pourtant...
Il réprima un léger soupir.
Non... en vérité, il n'était pas prêt pour la suite.
Comme s'il avait perçu son trouble, Neal tourna la tête vers lui et posa une main légère sur son bras.
- Tout ira bien Peter. Dit il d'une voix calme.
Peter hocha la tête. Ils franchirent les portes, juste après Chailai et Lei, Chalerm suivait, devant emprunter la même voie pour quitter les lieux.
Dans la cage Pensri s'agita et feula, les oreilles plaquées contre le crâne.
Lei se pencha vers elle, étonnée et alarmée par la réaction de sa chatte préférée.
- Que se passe t'il Pensri ? Tu as peur ? Ne crains rien, nous serons bientôt à l'abri...
La main de Chailai, se posant sur son épaule, la fit taire et relever les yeux.
Plusieurs hommes se tenaient devant eux, semblant les attendre. La fillette sentit qu'ils n'étaient pas là pour leur souhaiter la bienvenue et se serra contre son garde du corps. Mais ceux qui étaient là les ignorèrent.
Neal et Peter cessèrent de marcher.
Neal détailla le groupe, il n'avait pas besoin de voir brandis des insignes, ces hommes portaient pratiquement le sigle FBI cousu sur leurs habits.
- Décidément, vous êtes tous les mêmes Peter, si facilement identifiables... plaisanta t'il.
Peter leva les yeux au ciel, sans prendre la peine de répondre, partagé entre l'agacement et la consternation. C'était Neal tout craché pourtant, il aurait du s'y attendre.
Un homme fendit la foule d'agents du FBI et se rapprocha d'eux, le visage sombre. Neal se tendit légèrement. Même s'il s'était attendu à le voir, et à ce qu'il ait cette expression, il ne pouvait réprimer cette réaction instinctive.
Rourke O'Flaherty n'était certes pas de ceux dont on se moque ouvertement, surtout en présence de tant d'agents.
Gardant pour l'heure un silence prudent Neal le regarda avancer vers eux.
- Peter, je compte sur toi pour conduire Chailai et Lei là où ils doivent aller. Dit il.
- Si on m'y autorise. Répondit Peter.
- Elles peuvent partir avec vous. Affirma Rourke, se méprenant sur le sexe de Chailai. Nous ne sommes pas là pour elles.
- Pour qui alors ? Questionna Neal d'un ton léger.
Le regard de Rourke se fit plus sombre encore, tirant une paire de menottes de sa poche, il rejoignit Neal et les referma sur les poignets de son cousin.
- Tu sais très bien pourquoi et pour qui. Dit il avec froideur.
- Non, si tu voulais bien m'éclairer sur la raison de ceci... répondit Neal en secouant ses poignets entravés.
Rourke le fusilla du regard, le maudissant mentalement de l'obliger à cette comédie. Neal savait parfaitement pourquoi il venait de lui passer les menottes, tous ceux qui étaient présents le savaient, en dehors sans doute de la fillette et de son garde du corps.
Il détestait ce qu'il était en train de faire, mais son cousin ne lui avait pas laissé d'autre option en revenant si tôt. Il était inenvisageable de le laisser libre d'aller et venir à sa guise, pas après ce qu'il était censé avoir fait.
- Neal Caffrey, vous êtes en état d'arrestation pour le cambriolage du Smithsonian.
Neal ne broncha pas, s'efforçant de rester impassible face à cette déclaration. C'était pourtant un coup dur, après tout, le cambriolage du Smithsonian n'était qu'une vaste farce, un coup monté de toutes pièces pour convaincre Miroslav Kirdan et ses sbires. Il entendit Chalerm Pramuk ricaner derrière lui et le vit surgir dans son champs de vision. Cette fois l'agent souriait et son regard était narquois.
- Il me semble que c'est à mon tour de vous souhaiter bonne chance monsieur Caffrey. Ou peut être ferai-je mieux de vous souhaiter un bon retour en prison. Ironisa t'il.
- Qui sait... répondit Neal avec un demi sourire. Peut être qu'un petit séjour derrière les barreaux me permettra de prendre enfin un peu de repos. Ce n'est pas pour me déplaire.
Chalerm se rembrunit, furieux de le voir visiblement prendre la chose à la légère.
- On verra si vous avez toujours envie de plaisanter une fois qu'on vous aura renvoyé dans une cellule. Grinça t'il.
- Cela suffit, agent Pramuk, c'est bien cela ? L'interrompit Rourke qui n'appréciait pas son attitude. Cette affaire ne vous concerne en rien, merci de bien vouloir partir.
- Je pars, ne vous en faites pas, j'ai à faire. Déclara Chalerm en souriant. Mais je suis tout de même heureux de constater que la justice prévaut encore dans ce pays.
- Comme vous pouvez le constater. Commenta sobrement Rourke d'une voix sèche.
Chalerm Pramuk s'éloigna et Peter se détourna de Neal, le voir les menottes aux poignets lui était pénible, il trouvait de plus cela ridicule. Même si les mains du jeune homme avaient perdu leur habilité d'antan, il restait persuadé qu'il ne faudrait pas longtemps à Neal pour s'en délivrer s'il lui en prenait l'envie.
C'était pour cette raison qu'il avait refusé d'être celui qui les passerait au jeune homme, pour ne pas avoir à lui demander de les lui rendre une fois arrivé à destination, pour cette raison et parce qu'il trouvait injuste que Neal doive en passer par là.
Pourtant, il ne pouvait pas non plus blâmer Rourke O'Flaherty pour cette action, si injuste puisse t'elle être. En tant que directeur d'une division, et prochain chef de la branche américaine du clan O'Flaherty, il ne pouvait pas cautionner les actes de Neal, ni laisser ce dernier en liberté. Même si cela n'était pas vraiment de son ressort, il avait préféré venir l'arrêter lui même que de laisser à d'autres le soin de procéder à la chose.
Peter espérait cependant que les choses rentreraient vite dans l'ordre et que Neal s'en tirerait, une fois de plus, sans trop de dommages.
Son regard se posa sur les deux personnes venues de Thaïlande. La fillette avait les yeux écarquillés, son garde du corps semblait indifférent, mais sa façon de se tenir démontrait qu'il était sur ses gardes.
Peter se rapprocha d'eux.
- Venez, leur dit il, je vous conduit là où vous devez résider.
La fillette le regarda avec réprobation. Elle désigna Neal, que Rourke et ses hommes entraînaient déjà.
- Et lui ? Ils l'emmènent où ? Questionna t'elle.
- Dans les bureaux du FBI, pour l'interroger. Répondit Peter.
- Il a fait quelque chose de mal ?
Peter hocha la tête. Il n'allait pas mentir, même s'il s'adressait à une enfant, cette fillette était celle de Miroslav Kirdan, Elle n'en avait peut être pas conscience clairement, mais elle baignait littéralement dans le milieu du crime organisé depuis sa venue au monde.
- Dans ce cas, il va avoir besoin d'un avocat... déclara Lei d'un ton sérieux. Où est-ce qu'on peut lui en trouver un ?
L'affirmation prit Peter au dépourvu. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui dise quelque chose de ce genre.
- Il en aura un. Répondit il après une hésitation. Allons y, la voiture est par là.
Lei croisa les bras sur la poitrine, décidée à s'assurer qu'il lui disait bien la vérité.
- Et qui va prévenir son avocat ? Questionna t'elle.
Peter lui désigna Rourke, ne sachant que dire d'autre, il était entendu depuis le départ que ce serait le cousin de Neal qui se chargerait de faire venir l'avocat si cela s'avérait nécessaire.
Lei suivit son regard et secoua la tête avec irritation.
- C'est celui qui l'a arrêté qui va lui trouver un avocat ? Ce ne sera pas un bon avocat alors.
Peter qui n'avait aucune envie d'expliquer les liens familiaux qui reliaient Neal et Rourke adressa un regard au garde du corps.
Chailai hocha la tête et s'adressa à Lei dans un murmure.
Peter n'entendit pas ce qu'il disait, mais cela fut visiblement convaincant, car Lei s'apaisa et les suivit.
Une fois dans la voiture, Peter se sentit un peu mieux, même si cela n'était qu'illusoire, être dans le cadre familier de son véhicule lui conférait une certaine paix. Il vérifia que ses passagers étaient bien installés puis démarra.
- On va toujours dans la maison du fils de sa femme ? Questionna Lei.
- Oui. Répondit Peter. C'est bien là que nous nous rendons.
Il s'efforça de ne pas penser au fait que la maison en question avait été construite de façon illégale, et que seules des combines qu'il ne pouvait que réprouver avaient permis qu'elle soit autorisée à rester en place, en plein cœur d'un des plus beaux parcs de New-York. Cette information ne concernait pas la petite fille, encore moins son garde du corps.
- J'ai hâte de la voir. Commenta la fillette. Je veux voir si elle est aussi belle que celle où je vivais. Je parie que non, la maison de mon père est la plus belle du monde.
À suivre
