Sin City

Disclamer : Les personnages de Smallville ne m'appartiennent pas mais sont la propriété de la WB. Et les personnage de Sin City à Frank Miller. Le seul personnage qui sorte de mon imagination est celui de Ivy.

Catégorie : nc17 en raison de certains thèmes, du langage et d'un peu de smut

Genre : Sombre, pas tragique mais pas spécialement gai non plus.

Note : Comme son nom l'indique cette fic est un crossover entre Smallville et Sin City, ou plutôt une plongée des personnages de Lex et Chloé dans l'univers de Sin City. Les autres personnages de Smallville ne seront que vaguement évoqués et encore pas tous et les personnages de Sin City seront plus là pour l'ambiance qu'en tant que personnage principaux. Il n'est donc pas nécéssaire d'avoir vu le film ou lu la BD même si c'est un plus et puis que c'est vraiment très bien. Le recit est construit sur un mode de narration un peu particulier que j'ai empruté à une BD en trois volumes nommée "Berceuse assassine", où la même histoire est raconté trois fois mais de trois point de vue différents. Dans ce cas précis, par Lex, puis Chloé et enfin Ivy.

Le personnage de Ivy est inspiré d'une célèbre pin-up des années cinquantes Betty Page (cf http/ ) et d'une strip teaseuse adepte de ce que l'on appelle le brulesque (revue type Moulin Rouge ou Folies Bergères des années 30-40) ( cf ) et que ressemble beaucoup à la première.

Voilà je crois que c'est tout. Bonne fic.

Lex

Cet endrois est limite déprimant, j'ai connu des endrois glauques, mais ce bar atteint des sommets, il y fait sombre, l'atmosphère est tellement enfumée que s'en est limite respirable. Que fais un homme comme moi, dans un strip-bar de Basin City, entouré d'ivrognes nourris à la bière vingt-quatre heures sur vigt-quatre ? Il suit un traître. Oh biensûr en temps normal, j'ai du personnel pour faire le sale boulot, mais là c'est un peu différent, c'est personnel. Pour l'instant, cet enfoiré est entrain de se rincer l'œil, avec une danseuse, plutôt jolie d'ailleur, il faut l'avouer. Fait étrange, pas un des abrutits qui bavent devant son numéro n'a ne serait-ce qu'esquisé un geste pour essayer de la peloter et pourtant dieu sait si elle donne envie. Nancy, je crois que c'est son nom, en d'autres lieux, en d'autres circonstance, elle serait tout à fait à mon goût. Je dirais même que malgré son travail, elle possède presqu'une certaine classe.

-Je vous sers autre chose ?

-La même chose merci.

La serveuse s'éloigne. Elle n'est pas spécialement jolie, un peu vulgaire, mais en même temps avec un certain charme. C'est là que je la vois entrer, la dernière personne que je m'attendis à voir dans un bouge pareil, et dans cette ville, elle que je croyais morte depuis longtemps : Chloé Sullivan. Elle est accompagné d'un grand brun ténébreux, le genre à faire tomber les filles comme des mouches et à être haït par la gente masculine. Je ne le connais pas et je le déteste déjà, cette façon qu'il a d'avoir sa main posée dans le creux de son dos, comme s'il veillait sur elle, alors qu'il a du sang sur les mains. Je le sais, je le sens, il a le regard d'un homme qui a déjà tué. Comment je peux en être aussi certain, j'ai le même, les assassins se reconnaissent entre eux, et je peux dire que nous ne sommes pas les seuls dans ce bar. Elle semble être une habituée, elle dit bonjour à deux trois personnes, avant d'aller s'asseoir au bar à côté d'une montagne de muscles, qu'elle semble connaître aussi. Avec tout ça j'en ai presque oublié la raison de ma présence ici.

Heureusement pour moi, il n'a pas bougé d'un pouce, toujours assis à la même place. Je reste assis en buvant mon whisky, le regard oscillant entre l'homme que je suis et Chloé. Elle me tourne plus ou moins le dos, ce qui fait qu'elle ne s'est toujours pas aperçu de ma présence. Et si elle le fait, que ce passera-t-il ? Pas le temps d'y penser plus longtemps, mon homme vient de se lever et se dirige vers la sortie. Je laisse quelques billets pour payer mes verres et je me lève pour le suivre. Et c'est bien évidemment le moment qu'elle choisit pour se retourner. Je peux lire sans peine sur son visage la surprise, qu'elle a de me voir ici. Je la regarde dans les yeux quelques microsecondes et je reporte mon attention sur lui.

Je sors du bar à sa suite et une fois dans la ruelle, je fais signe à mes hommes tapis dans l'ombre de se saisir de lui. Il a à peine le temsp de comprendre ce qui lui arrive, que déjà mes hommes l'oblige à monter dans une voiture. Alors que j'y rentre à mon tour, Chloé apparaît sortant du bar. Je peux lire la stupeur et l'incompréhension sur son visage. J'ordonne au chaffeur de démarrer et je la vois me regarder s'en aller.

J'ai fais ce que j'avais à faire ici, mais avant de quitter Basin City, je dois faire preuve de civilité et jouer mon rôle de personnage public. Je suis donc chez les Roark, les Roark sont à Basin City ce que les Luthor sont à Metropolis, en bien pire. Des rumeurs racontent que le fils du sénateur Roark aurait des tenances violeur-assassin pédophile et que le Cardinal, frère du sénateur, même si la ville l'a quasiment élevé au rang de saint, aurait tendance à utiliser un peu trop souvent les services des filles de la vieille ville, comme beaucoup de prêtre sous ses ordres d'ailleur. Même mon père a l'air d'un ange tout droit descendu des cieux à côté. Mais business oblige, un petit tour chez les Roark peut être bénéfique pour les affaires. Et si les Roark m'ont proposé de loger dans la grande demeure familiale, située sur les hauteurs de Basin City, c'est pour mieux contrôler mes faits et gestes dans "leur" ville et si j'ai accepté, c'est en grande partie parce que cette ville ne compte pas d'hôtel décent autre que des hôtels de passe. Après le repas, nous nous sommes retrouvés entre hommes pour boire un cognac et fumer un cigare, et c'est la qu'ils les ont faites entrer, des prostituées, des filles de la vieilles ville.

Et qui est-ce que je vois au milieu de ces filles : Chloé ! Ses gestes et sa démarche, bien que provoquants, sont un peu incertains, maladroit, elle n'a visiblement pas l'habitude de faire ça, peut être même est-ce la première fois. Mais que vient-elle faire ici ? Je capture son regard et lui fait signe d'approcher. Ce qu'elle fait et arrivée près de moi, elle grimpe sur mes genoux et se presse contre moi, enfouissant son visage dans mon cou. Elle agit comme la prostituée qu'elle est sensée être.

-Il faut qu'on discute. Mais pas ici, dans un endrois plus tranquille.

Je comprends alors qu'elle est venue ici pour me voir. La question est : pourquoi se faire passer pour une prostituée ? Je me lève, je l'attrape par la taille et je me dirige vers mes hôtes.

-Je suis fatigué, je vais rejoindre ma chambre. Permettez que j'emmène celle-ci ?

-Mais faîtes, faîtes, elles sont là pour ça. Prenez-en une deuxième si vous voulez !

-Non, ça ira, celle-ci suffira.

Avant de quitter la pièce, je la vois faire un signe à une grande brune, vêtue de sous-vêtements rétro, qui la surveille du coin de l'œil. Sans doute pour lui faire savoir que tout va bien.

Je la ramène dans ma chambre.

-Tu voulais discuter, je t'écoute.

-Qu'est-ce que tu fiches ici Lex ? Pourquoi tu suivais cet homme au Kadie's ?

-Je pourrais te poser la même question Chloé. Tu disparais pendant plus de six ans et je te retrouve à Basin City, au milieu de prostitués. Comment diable as-tu atterri là ?

Elle soupire.

-Réponds à ma question et je te racontrerai tout.

J'hésite, mais après tout je peux bien lui raconter, à qui irait-elle en parler ? Personne ne la voit plus depuis des années, à tel point que tout le monde la croit morte. Et je dois dire que je suis curieux de savoir comment elle a atterri là.

-Très bien.

Je lui designe le lit.

-Assieds-toi, je t'en prie. Cet homme travaillait pour moi, il m'a trahit et il en a payé le prix. Si je suis ici, c'est simplement parce qu'il avait trouvé refuge à Basin City.

-Tu l'as tué ?

C'est plus une affirmation qu'une question, mais j'acquiesce tout de même.

-Pourquoi ? Enfin je veux dire tu n'as pas des gens pour faire ce travail d'ordinaire ?

-Si. Mais là c'était différent, c'était personnel.

Je peux lire l'incompréhension sur son visage.

-Il travaillait pour moi certes, mais il s'est aussi insinué dans ma vie privée, il est devenu un ami, ma femme et moi le fréquentions très régulièrement.Puis il a commencé à détourner l'argent de LuthorCorp, avant de séduire ma femme. Et elle a fini par lui céder, ensuite rongée par le remord et terrifiée à l'idée que je l'apprenne, elle s'est défenestrée.

Maintenant je peux voir de la tristesse sur son visage et elle esquisse un geste de compassion.

-Tu l'aimais ?

-Oui. C'était une fille bien, droite, gentille, extrêment intelligente et un peu caractérielle, dans un sens elle te ressemblait un peu. Et cet enfoiré l'a tuée.

Et elle fait quelque chose que je n'aurais pas pu prédire, même chez elle, elle me prend dans ses bras.

-Je suis désolée.

Ces mots on me les a dit des dizaines de fois depuis la mort d'Alice, il y a huit mois, mais ceux-là ont une conotation particulière, ils sont sincères.

-Merci.

Je me sépare d'elle, un peu à regret, je l'avoue. Elle se rasseoit sur le lit, tandis que je fais de même dans le fauteuil.

-C'est à mon tour, je crois.

Il y a un silence.

-Je suppose que tu es partie à cause de mon père ?

Elle acquiesce d'un mouvement de tête.

-À la mort de mon père, j'ai compris que tu ne pourrais pas me protéger éternellement. Alors j'avoue, j'ai pris peur et j'ai fuit. J'ai voyagé sans but de ville en ville pendant plus de six mois avant d'arriver ici. On ne surnomme pas cette ville Sin City (littéralement la ville du péché) pour rien, je n'étais pas là depuis deux jours que ces types me tombent dessus. Au début j'ai cru qu'ils n'en voulaient qu'à mon argent mais j'ai vite compris que tout ce qu'ils cherchaient, c'était un défouloir. Je ne sais pas comment j'ai fait pour le échapper avant d'être trop amochée pour le faire, mais il m'ont coursée sur plusieurs centaines de mètres. Heureusement pour moi je n'étais pas loin de la vieille ville, même si à l'époque je l'ignorais.

La vieille ville, le quartier des prostituées, c'est de là que viennent les filles de ce soir. Je connais la réputation de ce quartier, c'est lui qui fait en grande partie la réputation de Basin City et qui fait qu'on appelle cette ville, Sin City. C'est l'ancêtre des Roark qui est à l'origine de tout ça. Au départ Basin City n'était qu'une petite ville minière sur la route de l'or, perdue dans un tour au milieu des montagnes, d'où le terme de Basin. Lorsque l'or a commencé à se faire rare, le vieux Roark a eu une idée pour eviter que la ville ne devienne une ville fantôme, il a fait venir des filles d'europe et d'un peu partout et les gens ont recommencer à affluer.Et ça continue, les filles de la vieille ville ont maintenu la tradition.

-Bref, j'ai eu de la chance de m'effondrer dans la vieille ville et alors que je les entendait se rapprocher et que je me croyais finie, j'ai vu une paire de talons-aiguilles sortir de l'ombre, il y a eu des coup de feu et après ça a été le black-out le plus complet. Je me suis réveillée deux jours plus tard, dans la chambre d'une des filles de la vieille ville, Ivy, elle m'avait fait soigner par leur médecin attitré, Molly. Ivy m'a tout de suite prise en affection, je ne sais toujours pas bien pourquoi, tout ce que je sais c'est que c'est elle qui m'a mise sous la protection de Gail et de la vieille ville.

-Gail ?

-Oui, c'est elle le leader de la vieille ville.

Je sais que ça fait plusieurs années déjà que les proxénètes ont été chassés de la vieille ville et que les filles y font régner leurs propres lois.

-Je me souviens encore de les avoir entendues se disputer à mon sujet.

-On ne peux pas la garder, ici.

-Et pourquoi ?

-Si ce que tu dis est vrai, si elle fuit vraiment les Luthor, c'est trop dangereux.

-Tu crois vraiment qu'ils viendraient la chercher jusque ici ? D'après les info de Dwight, ils ne la recherchent même plus. Et je pense qu'elle pourrait nous être utile.

-Et en quoi ?

-Visiblement elle a un don pour les enquêtes et pour fourrer son nez partout, Lionel Luthor n'aurait pas chercher à la mettre à son service sinon. Écoute, on peut lui proposer un deal, on lui offre une nouvelle vie et la protection qui va avec et en échange, elle nous rend service en cas de besoin, avoir une journaliste dans nos rangs ça peux toujours servir.

-Journaliste ?

-Yep, comme ton Dwight autrefois. Visiblement elle a même travaillé un temps pour le Daily Planet.

-Si jeune ? Elle doit effectivement posséder un certain talent.

-Bon alors on fait quoi ?

-J'accepte, propose lui le deal. Mais je te préviens au moindre problème, c'est toi qui trinque.

-Et tu as accepté le deal ?

-Oui.

-Donc tu es journaliste, ici à Basin City, mais en même temps tu travailles pour la vieille ville.

-C'est ça.

-Et tu fais quoi pour elle exactement, si ce n'est pas trop indiscret ?

-Je recueille des infos quand elles en ont besoin et elles ont aussi un droit de regard sur mes articles, histoire qu'aucun d'entre eux ne leur porte préjudice.

-Où est donc passé ton intégrité journalistique et ta noble quête de la vérité ?

-Après autant d'années passées dans une ville surnommé Sin City, ils ont un peu pâli, je l'avoue.

Quelque chose me revient en tête. Je me lève et je récupère le journal que j'ai laissé sur la table de nuit. C'était en page quatre, si mes souvenirs sont bons.

-Alors Kelly Thomson, c'est bien toi. Je me souviens m'être posé la question, quand j'ai lu ton article.

Elle me regarde avec des yeux ronds.

-Ne soit pas aussi surprise, je pourrais reconnaître ton style entre mille.

Son regard devient grave.

-Lex, j'ai besoin de savoir ce que tu vas faire de ses informations.

-Que veux-tu que j'en fasse ? Que je les transmette à mon père ? Ça se voit que tu n'as plus de contact avec Metropolis depuis longtemps, mon père est dans un asile psychatrique depuis plus de deux ans maintenant, je ne suis pas sûr qu'il se souvienne de ton nom, déjà qu'avec le mien, il a du mal. Quant à Clark ce n'est même pas la peine que j'essaye, il penserait automatiquement à un piège. Et puis c'est ton problème pas le mien, si tu préfères rester cachée.

Elle semble soulagée.

-Et puis je n'aimerais pas me mettre à dos une femme aussi jolie que ton amie Ivy. Ça serait dommage.

-Comment tu...

-Je t'ai vu lui faire signe tout à l'heure.

-Ça ne devrait pas me surprendre pourtant, tu as toujours été un excellent observateur.

Elle se lève et se dirige vers la porte.

-Je vais te laisser dormir, tu as l'air fatigué. Au revoir Lex.

-Chloé attend !

Elle se retourne, elle a déjà la main sur la poignet de la porte.

-Reste, je t'offre l'hospitalité pour la nuit. Tu ne vas pas redescendre jouer les prostituées.

Elle soupire.

-Ça ne serait pas la première fois.

Cette révélation me frappe de plein fouet et j'ai du mal à l'imaginer.

-Tu es venue me voir, je me sentirai responsable. Reste, le lit est grand et je te promet de garder mes distances.

Elle se résigne.

-Merci.

Je vais à ma valise et j'en sort un T-shirt que je lui tend.

-Tiens, tu seras plus à l'aise. La salle de bain est là.

Je lui indique une porte vers laquelle elle se dirige. Après quelques minutes, elle ressort douchée et dans mon T-shirt, qui d'ailleur est un peu grand pour elle, il retombe légèrement, dévoilant l'une de ses épaules. Seigneur, j'avais oublié à quel point elle pouvait être belle. Et en plus elle me rappelle Alice, ce qui n'est pas forcément une bonne chose.

-Installe-toi. Prends le journal si tu veux, même si tu l'as sans doute déjà lu. Je vais me doucher.

-De quel côté ?

-Pour le lit, quel côté tu préfères ?

-Fais comme tu veux, je n'ai pas spécialement de préférence.

Quand je sors de la salle de bain, elle est déjà couchée, du côté droit, celui où je dors habituellement. Elle doit forcément s'en douter, c'est là que sont mes affaires. La question est : l'a-t-elle fait exprès. Elle me regarde un peu étrangement.

-Tu vas dormir dans cette tenue ?

Je porte seulement un caleçon.

-Oui, mais si ça te gêne, j'enfile quelque chose.

Elle hésite.

-Non, c'est bon.

Je récupère un dossier sur la table de nuit et je m'installe à gauche. Elle a un petit sourire au lèvres.

-Quoi ?

-J'étais pourtant sûre que tu ferais une réflexion.

-Et moi j'étais sûr que tu t'étais mise de ce côté exprès.

-Tu veux le récupérer ?

-Non, je te l'ai dit ça m'importe peu.

-Sauf que moi je préfère le côté gauche.

Je le crois pas, dans le genre esprit de contradiction, elle fait très fort.

-Tu me fais rire.

-Ça ne se voit pas.

-Je sais.

Je me déplace sur le côté, tandis qu'elle me passe par dessus. Pendant une seconde il y a comme une sorte de gêne et puis elle se réinstalle calmement à mes côtés. Elle s'est allongée complètementet a posé le journal, sans doute pour dormir. Et effectivement après quelques minutes, j'entend sa respiration devient plus régulière, plus profonde. Elle s'est endormie. Je travaille encore une petite demi-heure avant de dormir à mon tour.

Quand je me réveille, bein plus tard dans la nuit, je sens quelque chose de chaud blotti contre moi. Moi je n'ai pas bougé, mais Chloé, elle, s'est rapprochée de façon significative. Et je me surprend à aimer ça. Je n'avais plus dormir avec une femme depuis la mort d'Alice, en fait, je n'ais pas touché une femme depuis la mort d'Alice. Je passe un bras autour de sa taille et dans son sommeil elle se rapproche encore. Elle a l'air si paisible et si fragile. C'est étrange ce sentiment de puissance qu'elle provoque par le simple fait d'être dans mes bras.

Je sens que quelque chose frotte contre mon torse. J'entr'ouvre les yeux, il faut jour, mais il doit être encore tôt. Je baisse le regard, c'est Chloé qui frotte son nez contre moi, ça doit la gratter. Soudain tout son corps se raidit, je pense qu'elle a prit conscience qu'elle se trouve dans mes bras. Elle lève la tête, je lui sourit doucement.

-Euh... je... euh...

-Bonjour.

Elle me regarde avec de grands yeux surpris. Mon bras est toujours autour de sa taille.

-Mais qu'est-ce que je...

-Lorsque je me suis réveillé cette nuit, tu étais déjà là. Peut-être avais-tu froid les nuits sont fraiches parfois, sur les hauteurs de Basin City.

-Je suis désolée.

-Ça n'est pas grave, j'avais oublié combien il est agréable de dormir avec une jolie femme dans les bras.

Je peux lire l'étonnement sur son visage.

-Je n'ai pas connu de femmes depuis la mort d'Alice.

Elle passe ses bras autour de moi et me sert contre elle, peut-être pour me réconforter. Nous restons ainsi, enlacés, silencieux, durant de longues minutes. Puis finalement je m'aperçois qu'elle s'est rendormie.

Je me re-réveille. J'ai du mal à croire que je me suis rendormi. Je tend la main vers l'arrière pour essayer d'attraper ma montre. Je rêve, il est déjà presque onze heures. Je sens Chloé qui bouge contre moi, elle est en train de se réveiller. Elle semble mettre quelques secondes avant de se rappeler et de comprendre où elle se trouve.

-Re-bonjour.

Elle me sourit.

-Bonjour.

-Bien dormi ?

-Oui ! Ça faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi.

-Moi de même.

Je ne peux m'empêcher de caresser doucement sa joue.

-Lex ?

-Oui ?

-Merci pour cette nuit, pour m'avoir laissé rester là.

-Je n'allais pas te laisser redescendre jouer les prostituées, je te l'ais dit je m'en serais voulu.

Elle me sourit.

-Quelle heure est-il ?

-Pas loin de onze heures.

-Déjà ?

Elle se lève brusquement.

-Je devais passer au journal ce matin.

Je la regarde s'habiller rapidement. Je me lève et commence moi aussi à m'habiller.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Je m'habille. Je ne vais pas rester au lit toute la journée. Ça n'est pas mon style, tu devrais le savoir.

Quand elle est prête, elle se retourne vers moi et se jette dans mes bras.

-Au revoir Lex.

Elle s'écarte légèrement et dépose un court baiser sur mes lèvres avant de quitter la pièce.

Je ne peux pas repartir à Metropolis comme ça, pas sans l'avoir revue une dernière fois.

-Basin City Daily News, bonjour !

-Bonjour. Est-ce que Kelly Thomson est dans vos murs actuellement ?

-Non Monsieur, je peux lui laisser un message ?

-Est-ce que vous auriez un numéro où la joindre ?

-Je suis désolé Monsieur, je ne peux pas vous le donner, Mademoiselle Thomson a laissé des instructions très strictes à ce sujet.

-C'est assez urgent, alors est-ce que vous pourriez essayer de la joindre rapidement et de lui dire qu'Alexandre l'attendra au Kadie's ? Elle saura de quoi il s'agit. S'il vous plaît, c'est très important.

-Très bien, je vais essayer de la joindre.

-Merci beaucoup.

J'attend depuis maintenant deux heures quand elle entre. Mais ce n'est pas Chloé, c'est cette femme Ivy et elle est accompagnée de l'autre tête à claques. Elle vient s'asseoir à ma table, seule, tandis que l'autre va s'installer au bar, mais sans jamais nous quitter des yeux.

-Où est Chloé ?

-Elle sera là d'ici un petit quart d'heure. Mais je voulais vous voir avant.

-Et pourquoi ?

-Je veux m'assurer que vous ne lui causerez aucun tord.

-Ça n'est pas dans mes intentions. Je veux juste lui remettre quelque chose avant de repartir.

-Et qu'est-ce que c'est ?

-Ça ne vous regarde pas. Écoutez, je n'ai jamais voulu de mal à Chloé, c'était mon père et il est définitivement inoffensif. Je sais que vous voulez la protéger, mais c'est à Chloé de prendre cette décision, non ?

-Très bien.

Elle se lève et va rejoindre l'autre au bar. Après quelques minutes, c'est à Chloé d'arriver. Elle s'asseoit en face de moi, elle a l'air anxieuse.

-Détends-toi Chloé. Je voulais juste te donner quelque chose avant de repartir pour Metropolis.

Je lui tend deux enveloppes kraft, elle ouvre la première.

-Mais qu'est-ce que ? Comment tu as eu ça ?

-J'enquête toujours sur d'éventuels partenaires ou adversaires, quelque soit le domaine, et ce que j'ai découvert sur les Roark n'a rien de sympatique. Je sais que quoi que tu decides, tu feras bon usage de ses informations.

-Tu loges pourtant chez eux.

-Mon père m'a toujours enseigner qu'il fallait rester proche de ses ennemis, surtout quand ils sont dangereux. Et en tant que sénateur je suis forcément confronté régulièrement au sénateur Roark, ainsi qu'à son père, ministre des finances.

-Tu es sénateur ?

-Oui, j'ai eu du mal, surtout avec Jonathan Kent; mais j'ai fini par y arriver. Et je confirme ce que je disais hier, tu n'as pris vraiment aucune nouvelle de Metropolis ou de Smallville.

-Non, c'est vrai.

Elle rit. Puis elle ouvre la deuxième enveloppe et je vois une surprise bien plus grande que pour la première s'étaler sur son visage. Elle reste silencieuse quelques minutes, trop choquée pour parler.

-Lex, je ne peux pas, je...

Je pose un doigt sur ses lèvres pour la faire taire.

-Prends-le Chloé. J'ai fait ouvrit ce compte à ton nom et désormais je n'y ai plus accès. Cet argent est pour toi, fais en ce que tu veux. Considère que c'est une façon de te rembourser les services que tu m'as rendu autrefois avec mon père. Et puis rien ne t'oblige à le dépenser maintenant, mais peut-être qu'un jour tu auras envie de quitter cette ville, surtout maintenant que tu ne cours plus aucun danger, ou peut-être qu'un jour tu auras des enfants, ou que tu en auras tout simplement besoin. Donc cet argent est pour toi, inutile de revenir la dessus.

Et là elle a la seule réaction à laquelle je ne m'attendais pas, elle m'attrappe par le col de ma chemise et m'embrasse. Je n'ai même pas le temps de comprendre ce qui m'arrive que déjà le baiser se fait beaucoup plus passionné, à tel point que Chloé finit par passer par dessus la table pour venir s'asseoir sur mes genoux. Après quelques minutes, nous nous séparons à bout de souffle et elle pose son frond contre le mien.

-Allons-nous en.

Elle se lève et m'attrappe par la main. Nous sortons du bar.

-Tu crois que tes anges-gardiens vont nous laisser partir tranquille ?

-Mes anges-gardiens ? De quoi tu parles ?

-De ton amie Ivy et d'un grand brun ténébreux, celui avec qui tu étais la première fois qu'on s'est croisé ici. Ils nous surveillaient du coin de l'œil depuis le bar.

-Dwight. M'énerve tous les deux. Bon ne bouge pas, je reviens.

Elle re-rentre dans le bar.

Elle en resort quelques minutes plus tard.

-Voilà, problème réglé.

-Rassure-moi, tu n'as tué personne ?

Elle rit.

-Non, je me suis contentée d'une petite mise au point, ils ont un peu tendance à me surprotéger.

-Pourquoi ?

-Pour Ivy, je ne sais pas vraiment, elle a toujours agit comme ça depuis qu'elle m'a recueillie. Quant à Dwight, c'est juste une seconde nature de protéger toues les femmes qui l'entoure.

-Je vois, un autre Clark Kent.

-Non pas du tout, Clark se sent perpétuellement investi d'une sorte de mission, comme s'il devait sauver le monde. Dwight lui est juste incapable de résister à une femme. Lorsqu'il s'agit des femmes il cesse de penser avec sa tête et d'agir rationnellement, il se met à penser avec le cœur ou avec ses tripes, résultats il se fait souvent manipuler. C'est quelqu'un de fort, mais les femmes sont sa plus grande faiblesse. Au fait tu es venu comment ?

-Pardon ?

-Jusqu'au Kadie's, tu es venu comment ?

-En taxi, pourquoi ?

-Parfait, alors on prend ma voiture.

-Et on va où ?

-Chez moi.

Son appartement ressemble un peu à la Chloé d'antan, il est chaleureux, coloré, accueillant.

-Pourquoi tu m'as ammené ici, Chloé ?

Pour toute réponse, elle m'embrasse. Je la repousse doucement, prenant son visage entre mes mains.

-Chloé, ce n'est pas pour cette raison que je t'ai donné cet argent. Tu ne me dois rien.

Elle passe ses bra autour de mon cou.

-Je sais Lex. J'ai vraiment envie de toi, mais peut-être que ce n'est pas réciproque.

C'est à mon tour de l'embrasser pour toute réponse. J'ai presque envie de rire tellement sa dernière phrase est absurde. Je la soulève du sol et passe un bras sous ses genoux.

-Par où se trouve ta chambre ?

-La porte de droite.

Elle plonge ensuite dans mon cou, afin de déposer de petits baisers le long de ma jugulaire. Une fois dans la chambre, je la dépose délicatement sur le lit et je m'allonge à son côté.

-Tu es belle, Chloé.

Elle me sourit, me caressant doucement le bras.

-Embrasse-moi.

Je m'éxécute. Elle passe ses mains sous ma chemise et le contact de ses mains sur ma peau m'électrise. Notre étreinte devient alors plus passionnée, mes mains parcourent son corps sans relache, la couvrant de caresses. Je suis assoiffé d'elle, comme-ci j'attendais ce moment depuis des années, peut-être que c'est le cas. La nécessité de respirer oblige nos lèvres à se séparer à intervalles réguliers, mais cela ne dure jamais longtemps.

C'est elle qui lance le début des hostilités, en me retirant, avec des gestes empressés, ma veste et ma chemise. Je réplique, quelques instants plus tard, en lui enlevant sa veste et arrachant presque son débardeur. Elle est nue dessous.

Nos corps s'imbriquent parfaitement, nos jambes s'entrelacent tels des serpents, comme-ci nous cherchions à tout prix à ne faire plus qu'un. J'aime sentir la douceur de sa peau contre la mienne. Notre passion monte encore d'un cran. Je ne veux pas attendre plus longtemps, d'un même mouvement, je retire son jean et sa culotte. Elle est allongée, là, nue devant moi, elle est magnifique. Elle a l'air si forte et si fragile à la fois. Malgré le besoin qui me presse, je prend le temps de la contempler. Je laisse mes doigts glisser doucement sur sa peau. Elle reste là passive, me souriant. J'accentue la pression, caressant ses seins, ses hanches, ses cuisses. Elle se laisse toujours faire, laissant échapper quelques soupirs. Progressivement sa respiration s'accélère. Finalement, je glisse ma main entre ses cuisses à la recherche de son intimité. J'y fais pénétrer un doigt pendant que mon pouce cherche son clitoris. Elle arque son dos et elle laisse échapper un gémissement. J'accentue la caresse, sa respiration se fait plus erratique

-Oh mon dieu ! Lex !

Tout son corps se tend, elle convulse presque alors que l'orgasme s'empare d'elle. Enfin son corps se détend. Elle réouvre les yeux et le regard que je croise m'étonne un peu. Elle a l'air surprise.

-Chloé ?

Elle met encore quelques secondes avant de retrouver une respiration à peu près normal et de pouvoir parler.

-C'est la première fois. Je... je n'en avais jamais eu avant.

Je ne suis pas sûr de savoir de quoi elle parle.

-De quoi donc ?

-D'orgasme. C'est la première fois que je ressens quelque chose d'aussi fort.

Je l'embrasse doucement.

-Tu sais que les hommes adorent qu'on leur dise ce genre de chose, ça flatte leur égo.

Elle éclate de rire, d'un rire clair et lumineux.

-Je suis sincère, tu sais ?

-Oh mais moi aussi.

-Sérieusement.

-Je sais Chloé, et je suis très content de t'avoit fait découvrir ça. Mais je n'ai pas encore fini.

-Oh, tu compte réitérer ton exploit ?

-Et bien plus encore.

-Vantard !

-Non réaliste.

Et avant qu'elle n'ait pu répliquer quoi que ce soit, je l'embrasse. Je me positionne entre ses jambes et instantanément elle les noue autour de ma taille. Je me débarasse tant bien que mal de mon pantalon, ainsi que de mon caleçon, mais sans jamais cesser de l'embrasser. Elle frotte son intimité contre mon érection me faisant progressivement perdre pied. Je m'écarte légèrement d'elle.

-Lex ?

Je caresse doucement son visage.

-Je sais que ça casse un peu l'ambiance, mais tu as des préservatifs ?

-Dans la table de nuit.

Elle tend son bras et prend quelque chose dans le tiroir. Elle l'ouvre et descend ses mains. Quand je sens lui de ses mains glisser sur mon sexe, je sens tout mon corps se tendre. Je ne peux m'empêcher de retenir mon souffle et de fermer les yeux. Elle continue sa caresse, puis m'enfile le préservatif. Quand je réouvre les yeux, elle me regarde en souriant.

-Tu aimes ?

-Oh oui !

Je glisse moi aussi une main entre nous, afin de vérifer si elle est prête. Voyant que c'est le cas, je me positionne convenablement et j'entre en elle. Elle enroule ses bras autour de mon cou.

-Chloé !

Elle couvre mon visage de baiser. J'entame un mouvement de va-et-vient, son corps répond immédiatement et se met à se mouvoir en parfaite harmonie avec le mien. Nos souffles se mélangent et plus le plaisir monte, plus ils deviennent saccadés.

-Lex, plus vite ! Plus vite !

À sa demande, j'accélère le rythme et la cadence de nos respirations augmente encore. Elle gémit. Soudain elle se cabre violemment, son corps tout entier et parcouru de spasmes. Ses gémissements se sont transformés en cris et ses muscles intimes se contractent autour de moi. Elle jouit. Et je ne tarde pas à la rejoindre.

Vidé je m'effrondre sur elle. Nous restons encore enlacé, imbriqué l'un dans l'autre durant quelques instants. Puis je me retire en faisant bien attention au préservatif. Elle attrape la poubelle près de son bureau, sa chambre n'est pas très grande et les meubles sont proches, elle n'a aucun mal à le faire sans quitter le lit. J'y jette le préservatif et elle la repose. Ensuite elle rabat les couvertures sur nous et se glisse dans mes bras. C'est elle qui brise le silence en premier.

-Si je te dis que tu as été incroyable, ça va faire gonfler ton égo de mal dominant ?

-J'en ai bien peur.

-Alors je ne le dirais pas.

Je l'embrasse.

-Trop tard.

Je contemple son visage.

-Tu es merveilleuse, tu le sais au moins ?

Elle ne répond rien, et se contente de me regarder droit dans les yeux.

-Je suis heureux que le destin t'es remise sur ma route, ne serait-ce que pour quelques heures.

-Moi aussi je suis heureuse de t'avoir revu. Tu m'as manqué parfois durant toutes ces années.

Je pose mes lèvres sur les siennes.

-Tu dois repartir quand pour Metropolis ?

-Au plus tard demain matin.

-Tu veux bien rester cette nuit, s'il te plaît ? J'ai aimé dormir au creux de tes bras, la nuit dernière.

-Biensûr.

Je m'allonge plus confortablement et elle se blottit contre moi. Quand je la tiens comme ça, dans mes bras, c'est comme-ci j'étais plongé dans un bain de tendresse. Puis après quelques caresses, elle finit par se rendormir et je ne tarde pas à la rejoindre.

Le lendemain je me réveille à nouveau dans ses bras. Je suis bien. J'aurais aimé que cette nuit n'ait pas de fin. Seulement il faut que je reparte à Metropolis. Je sais qu'elle ne voudra pas repartir avec moi, alors je vais essayer de profiter un maximum de ces derniers instants. Je sens qu'elle se réveille. Elle se sert contre moi.

-Bonjour.

-Bonjour.

Elle dépose un baiser dans mon cou.

-Tu vas t'en aller, hein ?

-Oui, il le faut.

-Tu reviendras ?

-C'est une invitation ?

-Ça change quelque chose ?

-Oui.

-Alors oui.

-Je reviendrai, Chloé.

Je quitte à regret l'intérieur de ses bras. Je me lève pour m'habiller et elle fait de même. Il est temps de partir et c'est la dernière chose que j'ai envie de faire. Elle me prend dans ses bras pour me dire au revoir.

-Au revoir Lex !

-Au revoir Chloé.

Je lui murmure une dernière chose à l'oreille : "Je t'aime". Et je pars.

Tandis que je descends les escaliers, j'entends le bruit de ses pas, elle apparaît sur le palier, s'agrippe à la balustrade et me crie : "Moi aussi."

Fin de la première partie.