Never Too Late
Songfic. Slash SBRL. Elle sera assez courte, peut-être 4 ou 5 chapitres, et sûrement assez drama. La chanson qui m'a donné envie de l'écrire représente beaucoup pour moi et me touche profondément. J'espère que vous l'aimerez autant que moi.
Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à J.K. Rowling. La chanson est "Never Too Late", de Three Days Grace sur leur album One-X.
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This world will never be what I expected,
Ce monde ne sera jamais ce que j'ai attendu
And if I don't belong who would have guessed it?
Et si je n'y appartiens pas, qui l'aurait deviné ?
Tu m'as toujours menti.
Chez toi, un « je vais bien » voulait dire « laisse-moi tranquille ».
Tu ne m'as jamais parlé. Jamais de choses importantes. Tu gardais tout pour toi, tout le temps. Tu t'es toujours fermé à nous, ne nous révélais jamais rien.
Tu ne nous aurais même pas dit pour ta nature de loup-garou si nous ne l'avions pas découvert.
Et tu n'as jamais dit que tu allais mal. Jamais.
Tu nous souriais, riais avec nous, plaisantais. Comment voulais-tu qu'on devine ? Comment voulais-tu ? Tu n'as jamais rien dit.
Et j'ai dû le découvrir, encore une fois.
Toi qui essayais de te suicider.
Rem, pourquoi n'avoir jamais rien dit ? Pourquoi ? Ne nous faisais-tu pas assez confiance ? Ne me faisais-tu pas assez confiance ?
Tu n'imagines pas ce que j'ai ressenti. Tu allais mal, mais je ne le savais pas. Tu ne disais rien.
Tu t'absentais, nous évitais. Au début, je n'y prêtais pas attention. Tu étais toujours secret, même avec nous.
Et puis, j'avais James.
A présent, je me rends compte à quel point mon attitude a été égoïste.
Tu avais besoin de quelqu'un, j'étais là...et je n'ai rien fait, je n'ai rien remarqué.
Mais comment voulais-tu que je sache quand tu me cachais tout ?
Comment voulais-tu ?
Et puis, au bout de deux semaines, j'ai fini par remarquer ton absence et je m'en suis inquiété. Tu t'éloignais de nous, ne nous voyais et ne nous parlais presque plus.
Et je t'ai suivi. Je m'inquiétais pour toi. Tous les soirs, tu disparaissais en haut de la Tour d'astronomie...pour fixer la lune.
Et je n'avais pas encore compris.
J'ai été aveugle. Tellement.
Et te voir penché par-dessus les créneaux, le regard plongé vers le vide...
Tu n'imagines même pas le mal que tu me faisais.
J'aurais voulu te crier de partir mais j'étais tellement tétanisé, j'avais tellement peur.
Et les larmes sur tes joues. Elles m'ont brisé.
Je ne t'ai jamais vu pleurer.
Je suis reparti, lâche. Je n'osais pas t'avouer que je t'avais espionné.
Si tu savais comme je regrette.
Et tous les soirs, tu revenais là, déversais la tristesse que tu refusais de nous avouer.
Les mots que tu jetais à la lune, ton désespoir, tes larmes.
Pourquoi n'avoir rien dit ? Pourquoi ?
Et je m'en voulais. Je m'en voulais de t'observer à ton insu et de ne rien faire.
J'avais peur que tu ne découvres et te fermes encore plus, parce que je savais que tu te serais senti trahi.
Je souffrais du manque de confiance que tu m'accordais.
Façade, leurre, masque, mensonge. Ce n'était que ça que tu nous réservais, à nous, qui étions censés être tes amis.
A moi qui étais censé être ton meilleur ami.
Je ne sais pas combien de soirs je t'ai suivi, combien de fois j'ai voulu te montrer ma présence sans agir, combien de fois je t'ai vu pleurer sans oser aller te réconforter.
Et puis ces mots, ces mots qui ont tout déclenché.
« J'en ai marre de vivre. »
Et la raideur de tes gestes, ta détermination. Je n'avais pas compris.
Une jambe par-dessus les créneaux, dans le vide.
Et ton regard attiré par le gouffre.
Tu n'imagines pas l'horreur que j'ai ressenti en te voyant, tu ne peux pas savoir le mal que ça m'a fait.
Et là, au bord de l'abîme, comme suspendu dans les airs, retenu à la vie par un fil.
Tes mains relâchaient déjà le bord quand j'ai réagi.
J'ai crié, je me suis précipité vers toi.
Et ton expression horrifiée, je m'en rappellerais toujours. Tu as voulu reculer, tu étais déjà presque tombé.
Mais je t'ai rattrapé, je refusais.
Je ne te laisserais jamais partir, Moony, jamais.
Je t'ai arraché à ce destin tragique que tu avais voulu, je t'ai tiré de force et tu te débattais contre moi, tempêtais.
Tu m'as tué.
Tu me criais, m'ordonnais de te laisser mourir.
Les pleurs amers, le désespoir, les coups.
Je n'ai pas parlé, je t'ai juste écouté.
Ecouté comme j'aurais dû le faire il y avait si longtemps. Comme j'aurais toujours dû le faire.
Les apparences sont tombées, tu m'as dit la vérité.
Pour la première fois.
Pour la première fois, tu m'as révélé ton mal-être, ta détresse, tes peurs, tes peines.
Et tu as pleuré, si fragile entre mes bras, si fragile que j'avais peur de te briser si je te serrais trop fort.
Et j'avais tellement peur que tu ne t'enfuies et que tu m'échappes pour repasser par-dessus cette tour. Tellement peur.
Et ta voix s'est étranglée par les larmes, rauque, et tu as voulu reculer, terrifié à l'idée que tu aies pu me montrer ta faiblesse.
J'ai eu si mal. Si mal que tu me sous-estimes à ce point, si mal que tu ne me fasses pas confiance.
En fait, je ne te connaissais pas.
Je ne connaissais que ce garçon studieux, calme, sérieux, timide, gentil, toujours prêt à aider les autres. Celui qui participait aux quatre cents coups avec nous, qui voulait nous réprimander mais n'osait jamais le faire. Je ne connaissais pas ce que tu gardais au fond de toi, je m'arrêtais à la surface des choses, comme tout le monde.
Je te connaissais depuis sept ans et tu m'étais étranger.
Quel véritable ami pourrait dire ces atrocités ?
Et nous sommes rentrés au dortoir, en silence.
Tu espérais que j'oublierais tout ça, que je n'en parlerais pas. Ton regard me suppliait d'oublier.
Je ne l'ai pas fait.
Toute la nuit, j'ai pensé, j'ai réfléchi, angoissé, mal à l'aise.
Et je t'ai entendu pleurer, encore.
C'était si faible que personne d'autre n'aurait pu l'entendre.
Sauf moi.
Maintenant que j'étais au courant, je n'allais plus te laisser seul, plus jamais.
J'ai écarté tes rideaux et t'ai pris dans mes bras de force.
Tu as sursauté, as voulu me repousser, mais j'ai persisté.
Et tu as abandonné, c'était une bataille perdue d'avance.
Et le silence était plein de confessions.
Je ne me suis pas détaché de toi et James a sûrement dû se poser un tas de questions quand il nous a retrouvé, tous les deux, enlacés dans ton lit.
Mais je ne lui ai rien dit, juste un regard.
Il me comprenait et réciproquement.
Mais toi, non, je ne t'ai jamais compris.
Et je voulais te comprendre.
Je voulais savoir pourquoi.
A partir de ce jour-là, je ne t'ai plus jamais laissé seul. Je t'ai forcé à me parler et pourtant, tu ne me disais rien.
« Oublie, Sirius, ce n'est pas important. »
Et ma colère à ces mots, à tes yeux si tristes !
Je t'ai frappé, pour la première fois.
Comment voulais-tu que je te laisse, comment osais-tu seulement imaginer que je puisse oublier que tu ais voulu mettre fin à tes jours ?
Cette idée me rendait malade.
Et j'ai hurlé, hurlé jusqu'à en perdre ma voix.
Je suis tombé à genoux devant toi, t'ai supplié de tout me dire, t'ai avoué la honte que j'avais de n'avoir jamais rien remarqué.
Tu m'as simplement fixé et tu as tourné les talons.
Mais depuis lors, tu tolérais ma présence, laissais tomber ton masque quand je t'ordonnais de me dire la vérité.
Je ne te quittai plus.
Tu ne m'avais toujours pas dit pourquoi tu avais voulu cesser de vivre.
J'ai dû attendre des mois pour cette révélation.
« Je suis un monstre Sirius, personne ne voudra jamais de moi. Je suis un banni de la société, il vaut mieux pour tous que je disparaisse. »
Et ce sourire si las, si fatigué, si...triste.
Un coup au cœur.
Je t'ai pris dans mes bras, t'ai réconforté.
C'était maladroit, je ne l'avais jamais fait avec personne mais je sais que c'était ce qu'il fallait faire.
Le soulagement, la tension relâchée dans ton corps, ton regard soudain moins vieux.
Oui, c'était tout simplement ça qu'il fallait.
Et je suis devenu plus proche de toi que je ne l'étais même de James.
D'un étranger tu étais devenu la personne qui comptait le plus au monde pour moi.
Tu étais devenu tout pour moi.
Et plus rien d'autre n'avait d'importance.
Tout était si stupide, si puéril à côté de la souffrance que tu endurais, à côté de cette douleur que j'avais mis tant de temps à deviner.
Mais à présent, je savais. Je savais et je n'allais plus jamais te laisser.
Je te découvrais, comme si je ne t'avais jamais connu pendant des années, te découvrais comme un être neuf.
Je voulais que ta peine disparaisse, je voulais être celui qui ramènerait la paix dans ton cœur, la lumière qui te guiderait, ton bouclier contre le monde.
I will not leave alone everything that I own,
Je ne vais pas délaisser tout ce que je possède
To make you feel like it's not too late.
Pour te faire sentir qu'il n'est pas trop tard
It's never too late.
Il n'est jamais trop tard
Juste avant ce soir-là, je n'aurais jamais crû que je pourrais tout laisser tomber pour toi...et pourtant.
Même si j'avais voulu ignorer ce qu'il s'était passé, je n'aurais pas pu.
Revenir en arrière ? Jamais ! Pas quand j'avais enfin réussi à percer tes défenses, pas quand j'avais enfin réussi à te comprendre.
Et nos relations ont évoluées.
De camaraderie, elle est passée à une vraie amitié. A une pure amitié, sans bornes et sans limites.
Et je ne voudrais jamais revenir à avant. Je ne veux pas que tu te retrouves seul à nouveau.
Maintenant, je suis là.
Et là, tu t'éloignes encore mais je te suis, je ne te lâche pas.
Tu ne seras plus jamais seul.
Et tu remontes à la Tour, comme le jour où tout a commencé.
Et la panique m'envahit.
Je croyais avoir réussi à te faire oublier cette idée, je croyais avoir réussi à te faire reprendre goût à la vie.
Ma gorge se serre.
Il n'est pas trop tard.
Je ne sais pas si tu as deviné ma présence mais tu es là, pareil à cette fameuse nuit où les certitudes se sont effondrées. Silhouette gracile en proie aux vents et aux dangers.
Je m'assieds à côté de toi, en silence, tu ne sursautes même pas.
Tu savais que je serais là.
Je te vois sourire légèrement. Mais d'un sourire triste.
« Moony, dis-moi ce qu'il y a. »
Ton regard fixé sur l'horizon noir d'encre, le parc plongé dans la pénombre.
Que vois-tu ?
« Rien, Sirius. »
Comme toujours.
Il n'y a jamais rien. Et pourtant ce rien te fait souffrir et j'aimerais savoir ce que c'est. Pour pouvoir l'éliminer, t'en protéger.
Et je te demande de me dire la vérité.
Comme toujours.
« Je vais bien. »
Non, tu ne vas pas bien. Ne me mens pas, s'il te plaît.
Mon regard blessé parle pour moi.
Suis-je si peu digne de confiance ?
« Je croyais qu'on se disait tout. »
Et là, tes yeux dorés scrutent les miens.
Je défaille.
Pourquoi n'ai-je jamais remarqué que tes yeux étaient magnifiques ?
Ton sourire triste, encore.
« Tu ne veux pas tout savoir. »
Si ! Je veux tout savoir ! Tout ! Je veux te connaître à fond, que tu n'aies plus aucun secret pour moi ! Arrête de me cacher ce qui te ronge.
Et je saisis ta main, doucement. Un de ces gestes qui nous est devenu familier avec le temps, un de ceux que tu refusais avant.
Et pourtant, je sens que tu veux t'écarter.
« Dis-moi. » te supplie-je.
Et l'indécision, la confusion dans ton regard.
Il me brûle.
Tu secoues la tête et t'éloignes.
Mon cœur se brise.
« Moony... »
Tu refuses de me répondre, évites mes yeux.
Dis-moi.
« Tu ne veux pas savoir. » répètes-tu.
Et la colère me gagne, ronge mon cœur.
« Si, je veux savoir ! Je veux savoir pourquoi tu as si mal, pourquoi tu refuses de me parler ! Je croyais qu'on devait tout se dire, je croyais que tu me faisais confiance. Je tiens à toi, tu ne comprends pas ? »
Ma voix se fait amère. J'ai peur d'être allé trop loin.
Et la souffrance sur tes traits, elle est insupportable.
Je capture à nouveau ton poignet.
Regarde-moi.
Et tu craques, tu obéis. Tu me révèles. Tout.
Et j'ai l'impression de rejouer une scène déjà vue et pourtant, c'est si nouveau !
Une fois fini, tu as peur de ma réaction, tu as peur du dégoût que je pourrais éprouver.
Mais ne comprends-tu donc pas que j'accepterai toujours tout ce que tu es ?
Je ne réfléchis pas et t'embrasse.
Et là, pour la première fois, je suis moi.
Je sens ta surprise, ta frayeur, mais je te retiens.
Tu ne m'échapperas pas, non, plus cette fois.
Et les larmes sur tes joues.
Mais plus de souffrance, de joie.
Et là, pour la première fois, les mots sont prononcés.
« Je t'aime. »
Et c'est si pur, si vrai !
Pourquoi ai-je été aussi aveugle ?
Je baisse le regard sur nos doigts entrelacés. Et je réalise.
Tout devrait toujours être comme ça.
Et nous rentrons au dortoir, en silence.
Mais cette fois, le silence est plein de promesses.
Il n'est pas trop tard.
Il n'est jamais trop tard.
Never Too Late n'est pas une fic à proprement parler mais plutôt plusieurs OS (4 ou 5) articulés autour des paroles de la chanson et tous sont d'époques différentes. Je n'ai pas encore écrit les chapitres suivants et j'écrirais à mon rythme donc inutile de me réclamer une suite, elle arrivera quand je le voudrais et pas autrement.
Après l'écriture de ce chapitre, je me suis rendu compte qu'il ressemblait fort à "Le temps des secrets" de Darana, j'en suis désolée, ce n'était pas volontaire !
La suite sera sûrement beaucoup moins douce, peut-être à forte tendance drama/angst, je ne sais pas encore trop. Néanmoins, j'espère que vous avez aimé cette première partie, ce projet me tient beaucoup à coeur.
Sorn
