Ton regard d'orage

SS/HG (slash)

Note de l'auteure: Vous trouverez dans cette histoire, des personnages OOC (vu le thème), de la romance et du sexe, saupoudré d'humour. Nous sommes dans un univers alternatif où la guerre est finie, Severus a protégé Harry par amitié pour Lily, Harry et Severus ont survécu et Harry entame sa dernière année à Poudlard.

Chapitre 1 : Le mot

Occupé à observer les Gryffondors et Serpentards pour éviter une probable catastrophe, Severus ne remarque pas tout de suite le mot déposé sur son bureau.

Hermione jette un regard inquiet à Harry qui se ronge les ongles et se balance d'un pied sur l'autre.
Elle se penche vers lui et murmure:
– Harry? Ça va?
Il la regarde comme pris en flagrant délit et hoche la tête.
Le coin de la bouche de Severus se soulève.
– 10 points en moins pour Gryffondor pour bavardage inutile.
Hermione soupire, elle avait oublié que les chauve-souris ont une ouïe supersonique.

Potter le fixe. C'est la première fois qu'il lève les yeux de tout le cours.
Le regard du morveux est chargé de foudre ou de quelque chose de plus dangereux encore. Magnifique.
Severus le fixe à son tour. Vision d'orage et de pluie d'été. Rafraîchissant. Il se demande ce que le morveux lit dans ses yeux.
– Un problème, Monsieur Potter?

L'espace d'un instant, Harry jurerait que son professeur le regarde avec une pointe d'intérêt. Il est clairement dans le déni. Il baisse les yeux et secoue la tête. D'un côté, il voudrait que le cours se finisse au plus vite, de l'autre, il souhaite que cette agonie se prolonge.

Le morveux, son regard dans le lointain, est à nouveau dans son monde. Dommage.
Severus s'approche de son chaudron et observe sa potion.
– Le sauveur est-il en détresse? A-t-il oublié les épines de porc-épic?
Le morveux ferme les yeux. D'un geste vif, il prend les épines et les balance dans le chaudron.
La potion bouillonne. Severus ricane.
– Trop tard...

Harry jette un regard de biais à son professeur. De l'amusement, dommage que ça soit toujours à ses dépends.

Et voilà que le morveux lui sourit et le regarde avec espoir. Le choc.
– Rien à faire, Professeur?
D'un geste, Severus fait disparaître la potion, regarde le morveux et d'une voix faussement navrée:
– Irrécupérable, Potter.

Son professeur, regard interrogateur, penche la tête sur le côté. Oui, Harry a compris le double-sens de la phrase. Merci pour l'insulte. Échange de regards mi-figue. Son professeur est satisfait.
– Ça suffit pour aujourd'hui.
Harry ne sait pas s'il est déçu ou soulagé.

Après que le morveux et sa clique aient déguerpi, Severus trouve le mot sur son bureau.
« Mon amour, mon professeur, tu me méprises et pourtant je t'aime. Tes yeux posés sur moi sont comme une délicieuse torture. Ta voix me donne des frissons. Je ne peux plus te regarder et t'aimer en silence. Laisse-moi te dire combien je te désire. Me ferais-tu l'amour avec des gestes aussi précis que lorsque tu prépares une potion? »
Ce mot est-il une plaisanterie ou le résultat d'hormones adolescents? Doit-il être flatté, amusé, ébranlé, agacé, excité? Il lui semble qu'il est tout à la fois. Il plie le mot et le range dans sa poche.
Plus tard, dans la nuit, il le relira dans son lit et se donnera du plaisir en pensant à l'inconnu de la lettre.