C'est la toute, toute première fanfic que j'ai écrite, elle est vraiment trèèèèès, trèèèès flonflon, veuillez m'en excuser. J'ai honte, mais j'ai honte !!!!
Le sang du Chaos
Le néant.
Sans fin.
Juste les ténèbres, oppressantes et silencieuses.
Partout, tout autour.
Elle a peur.
Et soudain, une lueur.
Si faible.
Si faible.
Mais elle est là, réconfortante.
Elle grandit.
Elle peut maintenant voir certains contours, certaines rondeurs.
Une pièce étrange.
Qui n'accroche pas la lumière. Elle glisse dessus et semble s'évaporer à jamais. Rien de ce qu'elle voit ne paraît réelle. Tout au plus des fantômes.
La lueur s'arrête sur les bords aigus d'un étrange cristal.
Elle n'en distingue qu'une infime partie et pourtant elle sait qu'il mesure presque deux mètres.
Et dedans.
Dedans.
Un corps semble-t-il.
Elle n'en aperçoit que la main.
Et là.
Sur le poignet.
Du sang ?
Elle ne sait, mais cet étrange liquide teinte la pierre d'écarlate.
Qui l'appelle ?
Une voix ?
Qui ?
Un murmure.
_ Sakura…
C'est bien son nom chuchoté maintenant.
_ Sakura… Tue moi.
Cette voix. Elle connaît cette voix.
_ Sakura… S'il te plait, tue-moi.
_ Nonnnnnnnnnnnn !
Heureusement, le cri resta coincé dans sa gorge. Mais elle se redressa si brusquement sur son lit que Kéro se retrouva nez au planché.
Il se releva, la gueule rouge de colère, prêt à hurler son mécontentement, mais l'expression terrifiée de Sakura l'en dissuada.
Son regard était vitreux, teinté d'une peur irrationnelle qu'il ne lui connaissait pas. Il vola devant elle, incapable de savoir quoi faire. Il n'était même pas sûr qu'elle le voit.
Puis, au bout de quelques secondes, cette étrange expression passa, comme s'il elle n'avait jamais existé et il retrouva face à lui, la jeune fille qu'il connaissait, pas très bien réveillée, mais souriante.
_ Est-ce que ça va ? Demanda-t-il.
_ Bien sûr, quelle question. J'ai juste du mal à émerger.
Il ne parut pas convaincu et continua à la scruter d'un drôle de regard.
_ Bah quoi ?
_ Tu ne sais pas ce qui vient de se passer ?
_ De… De se passer ?
_ De ton rêve ?
_ Mon rêve. Bah… Non.
_ Tu es sûr.
_ Mais Kéro arrête, qu'est ce qui ne va pas à la fin.
_ Non rien.
Et il se retourna, boudeur, pour regagner le tiroir qui lui servait parfois de chambre. Sakura le regarda, interloquée, mais décida de ne pas l'interroger. S'il avait envie de parler, il finirait bien par le faire. De plus elle lui avait quelque peu mentit. Elle n'était pas aussi bien que cela. Depuis quelques jours, elle avait comme un nœud à l'estomac quelle ne parvenait pas à expliquer. Cela avait-il un rapport avec le rêve auquel Kéro avait fait allusion ? Elle ne s'en souvenait pas, elle avait beau essayer, elle n'y arrivait pas. C'était vraiment frustrant.
C'est perdu dans ses pensées qu'elle fit sa toilette, mais lorsque son père l'appela pour manger, elle se recomposa une expression enjouée et descendit vivement l'escalier.
Dans la cuisine, la table était dressée et regorgeait de mets appétissants : crêpes, chocolat fumant dont le doux parfum embaumait la pièce et confitures diverses.
Dominique finissait de laver la poêle. Lorsque Sakura entra, il se retourna et lui adressa un grand sourire.
_ Bonjour ma petite Sakura. Installe-toi vite.
_ Bonjour. Hum… Ca a l'air délicieux.
Elle regarda autour d'elle.
_ Thomas n'est pas là ?
_ Non, il devait partir tôt, un exposé à terminer avec Mathieu d'après ce que j'ai compris. Mais il t'a laissé un petit mot sur la table.
_ Un mot ? Pour moi ?
Sakura attrapa le billet posé près de son assiette et le déplia prestement. « Petit monstre n'oublie pas que tu as piscine aujourd'hui, alors ne te goinfres pas trop. Thomas. ».
_ Grrrrrrr…
Elle fulminait d'une colère enjouée. A si seulement son frère était là, il verrait.
_ Sakura, dépêche-toi de manger, sinon tu vas être en retard. Lui rappela Dominique.
Elle sortit de sa rêverie.
_ Oui papa.
Et aussitôt dit, aussitôt fait. Elle avala son déjeuner en quatrième vitesse, manquant de s'étrangler, avant de courir au premier chercher son cartable. Lorsqu'elle entra dans sa chambre, Kéro était à la fenêtre, impassible. Elle déposa sur son bureau une assiette pleine de crêpes, mais il ne la regarda même pas. Pas plus qu'il ne lui parla. Tant mieux, elle n'aurait pas besoins de le convaincre, une fois de plus, de ne pas l'accompagner. Elle ramassa rapidement ses affaires d'école et son sac de sport avant de sortir tout aussi vite de la pièce, en lançant un « bonne journée Kéro » qui ne trouva pas d'écho.
Elle descendit en trombe les escaliers et chaussa ses rollers. Son père la rattrapa juste avant qu'elle ne parte.
_ Sakura !
Elle se retourna.
Son père s'accroupit devant elle et lui prit la main.
_ Sakura, est-ce que ça va ? Tu as l'air préoccupé.
Elle regarda Dominique surprise par tant de justesse. Mais au lieu de tout lui expliquer, comme elle voulait de le faire depuis des mois, elle se contenta de lui adresser un grand sourire.
_ Ce n'est rien. C'est juste que j'aie un examen de mathématique aujourd'hui et je ne voudrais pas le rater.
_ Si ce n'est que ça, je n'ai pas à m'en faire. Aller, file.
_Oui. Bonne journée papa.
De la fenêtre du premier, Kérobéro la regarda partir.
_ Ma petite Sakura. Pourquoi me caches-tu des choses ? Je sens bien qu'il y a un problème. Si seulement je pouvais savoir ce que c'est, je pourrais essayer de te protéger. Pourquoi suis-je si sûr que tu vas souffrir ? Et Yué qui n'est pas là pour m'aider. Sakura, fait attention, je t'en pris.
Sakura savourait la fraîcheur du vent qui soufflait dans ses cheveux. La journée était douce et ensoleillée. Une telle plénitude lui mettait d'habitude du baume au cœur. Dommage que Mathieu ne soit pas là pour l'accompagner, il savait toujours la faire sourire.
Au lieu de quoi, elle devait composer avec ses idées noires. Si cela faisait quelques jours qu'elle ressentait un certain malaise, jamais il n'avait été aussi brutal.
Etait-ce du à son rêve ?
Si seulement elle pouvait s'en souvenir. Mais rien n'y faisait.
Et son père. Elle était encore étonnée qu'il l'ait si facilement percée à jour. Et s'il avait pu le faire, alors Kéro aussi. Mais elle n'avait pas réussit à s'ouvrir à lui. Il n'y avait que deux personnes à qui elle se sentait prête à parler et l'une d'elle était partit depuis de longs mois déjà. Enfin, elle devait essayer de penser à autre chose. La journée s'annonçait bonne et elle se devait d'en profiter.
Perdue comme elle l'était dans ses pensées, elle faillit passer devant son école sans s'arrêter. C'est la voix pure et cristalline de Tiffany qui la ramena à la réalité.
_ He ! Sakura ! Où vas-tu ?
Elle sursauta si violemment qu'elle manqua de tomber et se retrouva pendant quelques instants dans une position des plus précaires. Rouge comme une pivoine, elle se redressa, ôta ses patins et sourit à son amie.
_ Pardon Tiffany, je réfléchissais.
_ Je vois ça. Qui a-t-il ?
_ Et bien…
La sonnerie retentit juste à ce moment et Sakura ne put finir sa phrase. Les deux amies se mirent à courir pour ne pas être en retard. Heureusement, lorsqu'elles arrivèrent devant la salle de classe, le professeur n'était pas encore là.
Sakura laissa échapper un soupir de soulagement.
_ Je suis désolée Tiffany, je ne pensais pas avoir pris autant de temps pour venir.
_ Ce n'est pas grave, dépêchons-nous plutôt de nous installer.
Elle se dirigèrent rapidement vers leur place saluant au passage leurs camarades. Elles eurent à peine le temps de s'assoire que Monsieur Terada entrait déjà.
_ Bonjour à tous. Regagner vite vos sièges, nous allons commencer.
Les heures de cours s'enchaînèrent ainsi, longues et monotones, sans que Sakura ne puisse s'ouvrir à son amie. Même pendant les récréations, il leur fut impossible de se retrouver seules.
Sakura devait en plus faire bonne figure pour ne pas inquiéter ses camarades et cela mettait ses nerfs à rudes épreuves. Même la natation ne parvint pas à la décontracter.
Voir enfin les cours se terminer fut pour elle une bénédiction. Tiffany la sauva des quelques amis qui voulait encore lui parler et elles décidèrent de se rendre au parc. Elles s'assirent sur des balançoires et restèrent un moment sans rien dire. Enfin, Sakura lui exposa ses problèmes. Tiffany l'écouta attentivement, puis la considéra un instant, silencieuse. Elle avait rarement vu son amie dans un tel état d'anxiété. Elle avait sentit depuis quelques temps que quelques chose clochait, mais elle avait laissé faire, préférant laisser à Sakura la liberté de lui parler quand bon lui semblerait.
_ Je croyais que tu étais triste à cause de Lionel, mais apparemment c'est beaucoup plus grave.
_ Lionel…
Le jeune garçon avait du regagner la Chine huit mois auparavant et même s'ils s'écrivaient et se téléphonaient régulièrement, il lui manquait à un point qu'elle n'aurait pu imaginer. Il lui avait fallu énormément de temps pour réaliser qu'elle l'aimait. Du temps gâché. Et s'il ne lui avait rien avoué, peut-être ne s'en serait-elle jamais rendu compte.
Lionel…
Son cœur manqua un battement.
L'air manqua à ses poumons.
Elle entendait au loin son nom que l'on répétait sans cesse, presque comme une litanie. Elle était perdue, plonger dans un abyme de ténèbres.
Puis la voix changea.
Et soudain…
_ SAKURA ! Sakura, mon dieu, enfin tu te réveilles.
C'était Tiffany qui criait.
Où était-elle ?
Ah oui. Le parc.
Elle sentait le sable sous ses cheveux. Elle était allongée.
_ Tiffany ? Elle se redressa un peu. Que s'est-il passé ?
_ Tu m'as fait une peur bleue. Je te parlais et puis tu t'es écroulée, comme ça. J'ai bien cru que jamais tu ne te réveillerais.
Elle l'aida à se relever et à s'asseoir sur une des balançoires. Sakura avait encore les jambes flageolantes.
_ Qu'est ce qui s'est passé ?
_ Je ne sais pas. Je me souviens des ténèbres et d'une voix qui m'appelait, puis cette voix a changé et je t'ai reconnu. C'est à ce moment que je me suis réveillée.
_ Tu veux dire que c'est moi que tu as entendu.
_ Oui, enfin, non, pas au début, mais c'est toi qui m'as ramené à la réalité.
_ Mais alors qui t'appelait ?
Sakura la regarda quelques secondes avant de répondre.
_ Je ne suis pas sûre. Je sens que je connaissais cette voix. Mais je n'arrive plus à me la rappeler. C'est comme si on l'avait effacée de ma mémoire. Mais qu'est ce qui m'arrive ?
_ Calme-toi, il doit y avoir une réponse logique à tout ça, je suis sûre que Kéro pourra nous aider. Enfin, si on lui apporte du gâteau. Pour tout dire, je crois même qu'il faudrait dévaliser une boulangerie.
Sakura la regarda très sérieusement.
_ Une boulangerie ? Mais ma chère ce ne sera pas encore suffisant, avec cet estomac sur patte, tous les magasins de la terre n'y suffiraient pas.
_ Et même de l'univers.
Et elles éclatèrent de rire.
Lorsqu'elles réussirent à se calmer, Sakura pris la main de son amie.
_ Merci Tiffany, merci de m'avoir fait rire.
Cette dernière prit un faux aire de surprise et de modestie.
_ Moi ? Mais je n'ai rien fait, il faut t'en prendre à Kéro et à son estomac.
Elle releva une mèche folle qui s'était échappée de la coiffure de la jeune fille.
_ Ah Sakura, si tu pouvais savoir à quel point j'aime t'entendre rire.
Celle-ci eut un petit sourire gêné.
_ Il faudrait maintenant songer à rentrer, sinon ton père va s'inquiéter. Je vais t'accompagner pour plus de sûreté.
_ Oui.
Elles rentrèrent en silence. Sakura ne prit même pas garde au jour qui déclinait. Le moment de joie passé, toutes ses inquiétudes étaient revenues. Elle les retournait encore et encore, cherchant à comprendre, à se souvenir, mais tout n'était que brouillard. Elle n'avait plus qu'une hâte, être chez elle. Seule.
Pour la première fois de sa vie, elle aurait souhaité que Tiffany ne soit pas là. Elle aurait du refuser qu'elle l'accompagne, mais il était maintenant trop tard. Il faudrait ensuite qu'elle tienne devant son père et Thomas et cette idée ne la réjouissait guère. Elle était moralement fatiguée et plus le temps passait, plus cela empirait. Elle voulait dormir. Peut-être qu'une bonne nuit de sommeil éclairerait tout d'un jour nouveau.
Enfin, elles arrivèrent devant chez elle. Une Roll Royce attendait à l'entrée.
_ Comment ta mère sait-elle que tu es là ?
Tiffany stoppa net.
_ Mais voyons Sakura, je l'ai appelée.
_ Excuse-moi, je n'ai pas fait attention.
Thomas qui attendait à la grille, les rejoignit rapidement.
_ Tiffany, merci de l'avoir raccompagner, ta mère t'attend.
Et sans laisser le temps à Sakura de protester, il la prit sur son dos.
_ Un repas bien chaud t'attend à la maison, petit monstre. Heureusement que Tiffany nous a prévenu que tu avais fait un petit malaise. Comme je te connais, tu ne nous aurais sûrement rien dit pour ne pas nous inquiéter.
Sakura ne savait pas trop quoi penser. Devait-elle remercier son amie ou lui en vouloir. Finalement, elle préféra la remercier. Au moins échappait-elle à une séance de faux- semblant. Et ça lui ferait une bonne excuse pour monter se coucher tôt.
Tiffany lui lança un dernier regard.
_ On se voit demain. En attendant, repose-toi.
Sakura parvint à esquisser un sourire.
_ Merci Tiffany. A demain.
Une fois dans la maison, Thomas déposa sa sœur sur le canapé et l'installa confortablement avant de la gronder.
_ Je sais que je t'avais dit de faire attention, mais pas au point de provoquer un malaise. Que t'est-il donc passer par la tête ?
Tiffany avait du dire quel n'avait pas assez mangé pour tout expliquer. Sakura regrettait maintenant d'avoir oser espérer qu'elle la laisse seule. Tiffany était la meilleure amie sur qui elle puisse compter.
Elle décida de jouer le jeu et fixa son frère de son air le plus contrit.
_ Je suis désolée.
Celui-ci sembla fondre à ses paroles. Il était évident qu'il était très inquiet, d'autant plus probablement, qu'en perdant ses pouvoirs, il avait perdu toute possibilité de sentir quand elle était en danger et il devait s'en vouloir.
_ Ce n'est pas ta faute.
Il n'eut pas le temps de répondre, déjà son père entrait dans la pièce suivit de près par Mathieu. Qu'il soit rester soulagea Sakura.
_ Bonsoir Mathieu, bonsoir papa.
Ils déposèrent devant elle des mets fumants. Puis son père vient s'assoire près d'elle et l'embrassa sur le front.
_ Comment vas-tu ? Tu te sens mieux ?
_ Oui, j'ai été stupide. Mais demain tout sera rentrer dans l'ordre.
_ Tant mieux, mange un peu maintenant, ensuite tu pourras aller dormir.
_ Hum.
Le repas se passa dans la joie et la bonne humeur. Tout le monde y mit du sien pour la faire rire et quand son père la porta pour se coucher, elle se sentait un peu mieux. Elle se mit rapidement en pyjama et se glissa sous les draps. Tout le monde vint l'embrasser et Thomas s'attarda un peu, attendant qu'elle s'endorme. Lissant ses cheveux avec tendresse, il dit alors :
_ Prend soin de toi Sakura. Je ne sais pas trop ce qui se passe et je ne te demande pas de m'expliquer, mais je serais toujours là. Si un jour tu veux me parler, où si tu as besoins de moi, n'hésite pas.
Sur ce, il finit de la border, l'embrassa et quitta la pièce après avoir éteint la lumière.
Plus rien ne bougea alors, même pas la petite peluche qui, inquiète, avait décidé de la veiller toute la nuit.
A nouveau les ténèbres.
Il fait froid.
Si froid.
A nouveau la peur.
Une lueur, si faible.
Si faible.
A nouveau la même scène.
Pourquoi ?
La lumière est plus forte, pourtant tout continue à s'embrouiller. Elle ne distingue toujours qu'une partie du cristal et cette main.
Cette main.
Mais quelque chose à changer, elle croit maintenant percevoir une silhouette qui se fond dans l'obscurité.
Elle veut mieux la voir, mais son regard retombe irrémédiablement sur la main et son poignet.
Cette fois si, il n'y a plus de doute, c'est du sang.
Il la fascine.
L'ensorcèle.
_ Sakura…
Toujours la même voix.
Qui ?
Qui est-ce ?
_ Tue-moi Sakura. Tue-moi !
Elle a mal.
Elle ne veut pas.
La voix martèle encore et encore.
_ Tue-moi ! Tue-moi, Sakura. Je t'en supplie, tue-moi avant qu'il ne soit trop tard.
C'est maintenant un cri qui résonne, une plainte.
Et elle a mal, si mal.
Elle saigne elle aussi.
Mon dieu, si mal.
Et elle voit alors le visage.
Et son cri est plus déchirant encore.
_ NOOOOOOOOOONNNNNNNNNN !
Cette fois si, elle ne put le contenir et il résonna dans toute la maison.
Thomas fut le premier à entrer dans la chambre et ce qu'il vit, faillit le faire défaillir d'horreur.
Sakura, les yeux hagards, se tenait droite sur son lit, les mains aux poignets ensanglantés reposant sur des draps gorgés du même liquide.
A suivre…
