Bonjour, bonjour, bonjour ! Aujourd'hui je publie une de mes nouvelles lubie sur ce site.
Je précise certaines petits choses: cette fic parle avant tout des Turks et de leur vie au sein du bâtiment Shinra. Il n'y aura pas d'allusions aux autres personnages de Final Fantasy 7. En voilà le prologue, qui est en fait la fin de la fic. Ce n'est pas une fic triste, bien au contraire, elle reste débordante d'humour. Ensuite, elle ne sera pas rédigée au présent, comme ce prologue. Le prologue est juste au présent parce qu'il se passe...ben maintenant x).
Bref, voilà voilà ! je fais des gros poutous à tous ceux qui passeront ici, et implore les lecteurs de me donner leurs avis :)
Bizouilles
Prologue :
- Mlle...
Je décroise mes jambes que j'ai inlassablement croisé tout au long de cette attente interminable. Me levant sans même attendre la fin de la phrase de l'homme venant de sortir du bureau, je m'approche de la porte qu'il tient encore. Je ne vois même pas pourquoi il s'échine à prononcer mon nom, de toute façon, je suis seule dans sa fichue salle d'attente.
- Bonjour, Mlle, me dit il alors que je franchis la porte de son bureau.
Je hoche la tête en souriant alors qu'il m'emboîte le pas. Lâchant un soupir sans même chercher à le cacher, je m'affale sur une des deux chaises installées devant une large table. Je n'aime pas cet endroit. Ni l'odeur trop clinique, ni les fauteuils trop peu confortables, ni cet air presque tordant que mon vis à vis se donne en s'installant en face de moi. Un espèce de zouave à lunette, impeccablement rasé, au nez plus large que long.
- Je vais vous demander de vous allonger plutôt ici.
Je tourne la tête vers mon interlocuteur, moyennement convaincue. Je ne sais pas s'il a compris que je n'ai aucune envie de coopérer, mais il va très vite le sentir. Mollement, je me relève en prenant soin d'enlever ma veste pour la laisser sur le dossier, et me laisse retomber sur l'espèce de chaise longue en cuir qu'il me désigne en souriant comme un bienheureux. Et il espère que je ne vais pas m'endormir. Affligeant.
Je croise mes mains contre mon ventre en roulant des yeux désabusés vers la chaise qu'il entreprend de traîner jusqu'à moi. S'installant du mieux qu'il peut à mon chevet, il me jauge un instant avant de s'emparer de mon dossier.
- Alors, dites moi, pourquoi êtes vous là ?me demande enfin le psychologue en réajustant ses lunettes.
Un instant, je me demande comment elles font pour tenir sur son si gros nez, avant qu'un raclement de gorge ne me ramène à une réalité autrement plus ennuyeuse.
- A cause de mon patron, je soupire sans grande conviction.
Tout cela m'ennuie déjà, et je hausse les sourcils en l'attente d'une quelconque réponse. Sans rire, je crois que c'est la pire idée de l'année que de m'envoyer perdre mon temps dans le cabinet d'un psy.
- Vous voulez dire que vous avez des problèmes avec votre patron ?s'interroge le médecin en haussant un sourcil.
Je crois que je vais le frapper. S'il n'y met pas du sien, je suis sûre de ne pas être sortie dans une heure. Pourtant, il est bien rare que je me sente énervée. Au bureau, c'est au contraire moi qui tempère les conflits. Enfin, jusqu'à ce que cette histoire de fou ne me face péter les plombs, comme ils se plaisent à dire.
- Non, c'est mon patron qui a voulu que je vienne ici, je marmonne en décroisant mes doigts.
J'ai pourtant tenté des heures durant de m'entretenir avec lui sur cette idée saugrenue qu'il avait eu. Mais chaque tentative s'était soldée par une galipette bien sentie sur son bureau. C'est plus un quinée qu'il aurait dû m'envoyer voir.
- Pour quel raison ?me questionne le psy en croisant à son tour ses doigts autour de son genou.
Un instant, je reste pensive. En fait, ce n'est même pas que de sa faute à lui. Ils s'y étaient tous mis, au bureau, un moment. Ils ne cessaient de répéter que je devais vider mon sac. Que je devenais invivable avec tout ça. Que la vie de couple me pose quelque problème. A mes yeux, ce n'est pas moi le problème. C'est l'homme avec qui je suis qui en est un. Et qui m'en pose plus d'un. Enfin.
- Mes collègues et mon patron me disent assez stressée depuis quelques temps, j'explique. Alors ils veulent que je me vide un peu la tête.
En m'envoyant ici.
- En me forçant à venir ici, je grogne voix basse, alors que le psy fronce les sourcils.
Lentement, il décale sa chaise vers son large bureau, attrapant un stylo et une feuille. La ride soucieuse qui lui barre le front lui donne un air assez peu crédible, en fait. J'ai l'impression de voir un papi lire sa liste de course. Il ne manque plus que la robe de chambre à rayure et les chaussons. Cette pensée me déride un petit peu malgré moi, alors que j'imagine mon psy avec une pipe et un journal au coin du feu.
- Je vais vous faire passer un petit test, juste pour mieux vous comprendre, m'explique ce dernier en revenant à mon niveau. Je vais vous dire un mot, et vous allez m'en donner un autre, le premier qui vous passe par la tête.
Autant dire que je trouve ce test d'une stupidité sans borne. Mais bon, allons y. Lentement, je vois le psy se pincer l'arrête du nez en inspirant profondément. Et là, il ressemble à un vrai poisson. Peut être tentait il de se concentrer, mais il a eu l'effet inverse sur moi. Je me mord carrément la lèvre pour ne pas rire. Finalement, cet homme commence à me plaire.
- Obligation ?commence mon vis à vis.
- Rapport !je m'exclame sans hésiter.
- Amour ?enchaîne le psy.
- Bureau, j'ose.
Ce qui me vaut un regard assez surpris. Naturellement, je ne m'attend pas à ce qu'il comprenne, mais pour le coup, c'est le premier mot qui m'est venu. En même temps, s'il savait tout ce que l'on peut faire sur un bureau. Je me sens rougir rien que d'y penser.
- Plante ?finit par soupirer le psy.
- Pénible, je grogne.
- Robe ?
Je me sens ouvrir grands les yeux, alors que je répond presque par un glapissement angoissé :
- Patron.
Pour le coup, j'ai réellement parlé avant de penser. Et mon psychologue me regarde avec des yeux plus ronds que ronds, ses lunettes glissant petit à petit sur son gros nez.
- Que...Comment ça, patron, pour des robes ?!il hoquette en secouant la tête.
Il est clair que lorsque l'on n'a pas vécu avec moi ces dernières semaines on a du mal à comprendre.
- Et bien, quand il m'obligeait à l'accompagner pour lui servir de garde du corps au milieu du gratin dans ses soirées mondaines à la con, il me demandait systématiquement de porter des robes !je m'énerve en y repensant.
Et le pire, c'est que la dernière robe en date n'était même pas si affreuse que ça. C'est surtout une question de fierté. Une femme comme moi, ça ne porte pas de robe.
Le psy semble un peu perdu. Et moi, finalement, je commence presque à m'amuser. Il se mure dans un certain silence durant plusieurs minutes, et pendant ce temps, je laisse pendre mes bras sur les côtés de la chaise longue. J'ai l'impression d'être en vacance. Il manque juste le soleil.
Je reporte mon attention sur le psychologue, qui semble plongé dans une profonde réflexion.
- Qu'est ce que vous faites dans la vie ?me demande-t-il enfin en se ressaisissant.
- Je tue des gens, je répond tout naturellement. Mais seulement ceux qui dérangent.
Ce n'est peut être pas très gentil de ma part de sortir ça comme ça, mais après tout, je ne suis pas responsable de l'incidence de mes paroles sur cet homme. Ce n'est pas de ma faute si je suis ici. Alors que sa mâchoire se décroche lentement, je passe le temps en l'imaginant avec plusieurs coupes de cheveux. Cette astuce pour tuer le temps me vient de Reno. Il m'a avoué il y a peu qu'il m'imaginait frisée comme un mouton dès qu'il s'ennuyait. Donc, tout le temps.
A côté de moi, le psy se pince une fois de plus l'arrête du nez avant d'ôter ses lunettes.
- Bien, soupire-t-il.
Je hausse un sourcil, en l'attente d'une phrase construite.
- Vous êtes là pour me parler de ce qu'il s'est passé dans votre vie ces dernières semaines, je pense, poursuit-il en jetant un coup d'oeil à mon dossier. Alors racontez moi.
- Mais enfin je ne peux pas vous raconter ça comme ça !je m'exclame.
Je ne sais pas vraiment raconter, alors une histoire comme ça, c'est presque impossible.
- Racontez moi ça comme si vous l'écriviez, m'encourage alors le psy en tentant de sourire à nouveau.
Je soupire. Ce brave homme est assez courageux, je dois le reconnaître. Malgré le fait que je tue des gens, il veut bien m'entendre. Enfin, cela est sans doute dû à la paye monstrueuse que lui a fourni mon enfoiré de patron. Enfin.
- Bon, alors, tout a commencé dans un ascenseur, je me lance enfin, en ne cessant pas de fixer le plafond.
