Hé oui, me revoilà déjà comme promis.
Merci pour toutes vos reviews pour le dernier chapitre de Me séduire - Te résister, ça fait vraiment très plaisir ;)
On ne change rien, même dates de parution ici et sur mon blog, et j'espère beaucoup de plaisir à lire cette fic.
A Mercredi
E
Présentation
Comment en suis-je arrivée là ? Comment ai-je pu tomber si bas ? Que quelqu'un m'aide, que quelqu'un m'explique pourquoi tout cela me tombe dessus ? Pourquoi Merlin s'acharne sur moi ?
Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été quelqu'un de patient et de gentil avec son prochain. Peut être trop me direz vous mais que voulez vous j'ai été élevée ainsi, il serait donc très difficile de se soustraire à ce carcan de bonnes manières qui régit ma vie. Normalement, si on récolte vraiment ce que l'on sème je devrais être heureuse, où à défaut d'autre chose, tranquille.
Mais s'il y a bien un adjectif qui ne peut s'appliquer à ma misérable existence, c'est bien 'tranquille'. Et là en observant la scène qui se déroule devant moi je ne peux m'empêcher de repenser aux années précédentes…
Dès ma naissance, les problèmes me sont tombés dessus et n'ont plus voulu me quitter. Et encore aujourd'hui dans l'enceinte de Poudlard, sous la protection du plus puissant mage blanc de tous les temps, les ennuis me collent.
Bon laissez moi vous raconter le début de ma vie pour que vous puissiez juger à quel point je suis poisseuse…
Ca a commencé par ma sœur aînée qui ne m'a jamais aimé. Trop heureuse d'être fille unique, Pétunia a mal supporté mon arrivée dans la famille. Malheureusement un bébé n'est pas un produit dont il est possible de faire l'échange s'il ne satisfait pas. Alors elle a fait de mes onze premières années un enfer avant de passer le relais à quelqu'un d'autre.
Mais prenons plus de temps à décrire cette teigne. Elle a toujours été jalouse de moi et ce pour tellement de raisons que je suis sure d'en oublier. Tout d'abord parce que j'étais une enfant calme. Un livre dans les mains et hop vous ne m'entendiez plus. Je pouvais rester des heures à tenter de déchiffrer un livre, et quand je sus enfin lire… Je dévorais tous les livres qui me tombaient sous la main.
Ma sœur, quant à elle, avait toujours été difficile à occuper. Il fallait perpétuellement une personne avec elle pour jouer, ou tout simplement pour l'écouter parler ou chanter. Et je peux vous dire que ce deuxième point relève de la torture ! Elle n'a pas le sens du rythme, une voix nasillarde et… Bon je vais m'arrêter là, je pense que vous avez compris.
A l'école, il faut l'avouer j'excelle dans toutes les matières ce qui peut paraître normal quand on voit tous les livres que j'ai lu depuis ma naissance. Elle, par contre, rencontrait beaucoup de problèmes et à l'adolescence, elle s'était laissée entraîner par un petit groupe d'abrutis… Ces résultats et son comportement étaient tels que mes parents s'étaient vus obliger de l'inscrire dans une école privée !
Mes parents ! Là aussi il y avait beaucoup à dire, mais je ne suis pas d'humeur à les critiquer.
L'été de mes onze ans, j'avais reçu un hibou avec un parchemin qui m'annonçait que j'étais une sorcière. Pétunia en avait profité pour me répéter que j'étais une erreur de la nature et je l'avais cru. Après tout, autant vous le dire tout de suite, je le crois toujours. Mais là c'est une autre histoire, un concours de circonstances qui font que je n'ai pu m'enlever cela de la tête…
Bon j'en étais où… Ah oui, l'été de mes onze ans donc un professeur de Poudlard, l'école de magie où je commençais les cours au mois de septembre, était venu à la maison et avait répondu à beaucoup de nos questions. Enfin surtout à celles de mes parents. J'étais trop impressionnée et admirative devant cette femme qui se révéla être la pire peau de vache de toute la création… Mais aussi le meilleur professeur que j'ai eu.
Nous avions été ensemble sur le Chemin de Traverse pour faire mes courses pour la rentrée. Les costumes, les façons de parler et de se comporter tout cela était si étrange que je n'avais cessé de dévisager les gens alentour. L'achat de ma baguette fut sans doute ce qui me fit le plus d'effet. En effet, le vendeur avait aligné devant moi, une série de baguettes pour que je puisse voir celle qu'il me fallait. Après mon passage, sa boutique ressemblait à un champ de bataille mais lui avait le sourire… Allez savoir pourquoi.
La veille de mon départ, je n'avais pu dormir convenablement. Ma sœur m'avait répété tout un tas d'insanités qui refusaient de disparaître pour me laisser dormir. A onze ans, il est très dur de ne pas croire son aîné, surtout quand il vous dit à longueur de temps que tout cela n'est qu'une vague farce destinée à se débarrasser de vous.
Le lendemain à la gare, je pleurais plus que je ne l'aurais voulu. Il faut dire que je ne voulais pas verser une larme et que je franchis la barrière magique avec deux yeux rouges qui me valurent des regards de pitié des autres élèves. Mes parents, étant sans pouvoir, avaient du me laisser avant et me retrouver si tôt seule m'avait effrayé.
J'avais traîné derrière moi une malle qui devait faire mon poids. Une fois devant les portes du train, j'avais cherché de l'aide qui était venue rapidement. J'avais trouvé enfin un compartiment vide où je m'étais installée pour pouvoir lire. Après tout, je ne connaissais personne et je n'étais pas le genre de fillette à aller au devant des autres. Pour dire vrai, je ne suis toujours pas ainsi.
J'avais ouvert mon livre 'Histoire de Poudlard'. Je me souviens très bien de quel livre il s'agissait puisque il y a encore peu quelqu'un me le rappelait. Mais bon il sera toujours temps de parler de cette engeance un peu plus tard. J'étais donc confortablement assise et prête pour mon premier voyage loin de la maison quand les portes du compartiment s'étaient ouvertes.
Trois têtes étaient apparues, suivies des corps auxquels elles étaient accrochées : le premier blond au yeux ambrés, le second brun aux yeux bleus et le dernier brun à lunettes. Ils avaient l'air de se connaître depuis des années et étaient si complices que je ressentis de la gêne. J'étais clairement de trop mais ils n'avaient pas demandé à ce que je parte, alors je m'étais faite discrète.
- Salut, Je m'appelle Rémus Lupin. Et toi ?
Je regardais ébahie ce garçon qui s'adressait à moi. Sa voix était douce tout comme son regard qu'il posait sur moi. Je ne trouvais plus mes mots intimidés par cet enfant de mon age.
- Bah alors, t'as pas de langue ?
- Sirius ! répliqua Rémus. Laisse la tranquille.
- On l'impressionne de trop, c'est ça le truc !
Je me tournais vers le dénommé Sirius. Je voyais dans ses yeux bleus une lueur taquine et farceuse. Il cherchait sans doute à me faire répliquer ou à me mettre mal à l'aise… Chose qu'il avait très bien réussi.
- Je ne vois pas pourquoi tu m'impressionnerais !
J'avais réussis à parler. A aligner plusieurs mots pour en faire une phrase. Ce que je ne savais pas, c'est que je venais en quelque sorte de signer mon arrêt de mort. Comment peut on savoir à onze ans, que votre futur se joue dans un compartiment de train, sur une simple petite phrase ?
- Y a beaucoup de raisons à cela ! Comme le fait que je sois un Black !
- Et ?
Ah, l'innocence avec laquelle j'avais prononcé ce petit mot… Bah quoi à l'époque je ne savais pas qui étaient les Black et à quel point il est préférable de se tenir loin…
Toujours est il, qu'il en avait perdu momentanément la parole, tandis que ses deux amis explosaient littéralement de rire. Je les aurais bien suivis dans leur hilarité mais le regard maintenant noir de ce 'Sirius' me retenait.
- Tu es moldue ? Me demanda Rémus.
- Hein ? Dis je avec une grimace.
- Tes parents ne sont pas sorciers, je me trompe ?
- Non.
Il eut un léger sourire et ce fut alors au troisième d'entrer en scène.
- James Potter. Tu lis quoi ?
Celui ci était le plus imposant. Peut être ai-je su que mon futur serait lié au sien. Tellement lié que même aux toilettes je ne me sentirais jamais seule… Mais ça c'est une autre histoire que je raconterais plus tard ou tout du moins en temps voulu.
- L'Histoire de Poudlard.
Ils eurent tous les trois une moue de dégoût. J'étais habituée à ce genre de comportement de la part des enfants de mon age qui préféraient souvent les jeux de balles à la lecture. Mais je suis comme ça et je ne changerais pas et surtout pas pour eux !
Sirius m'avait alors volé… Euh non arraché des mains, le livre et avait commencé à me parler de maisons, de Quidditch, de Préfet, de points… Et de tout un tas de choses qui me paraissaient si compliquées que je ne vis pas le reste du trajet.
Arrivés en gare de Pré Au Lard, nous avions suivis un homme immense jusqu'à des barques et nous avions traversé le lac pour voir apparaître devant un château digne de contes de fée. J'avais sans doute l'air trop rêveur puisque les garçons commencèrent à me taquiner, bien loin de ressentir mon excitation.
Quand nous passâmes les portes de la Grande Salle où tous les élèves des années précédentes se tenaient assis à leur table, je ne pu retenir une exclamation devant ce toit étoilé. Partout où mes yeux se posaient, la magie agissait. C'était comme dans un rêve… J'aurais aimé avoir une amie à ce moment là pour comparer nos impressions mais au lieu de ça, j'étais entourée de trois garçons à la limite de l'insensible.
L'appel des premières années commença et petit à petit les tables se remplissaient. Black avait été envoyé à Serpentard sans surprise de sa part. Je venais ensuite et fus envoyée chez les Griffondor. Je me retrouvais assis entre des élèves dont je ne garde aujourd'hui aucun souvenir, pour dire mon besoin de m'intégrer ! Rémus et Potter avaient eux aussi été envoyés chez les Serpents.
Cette répartition marqua le début de mon histoire à Poudlard. Le début de mes ennuis. La continuité de ma vie. Ce que je ne savais pas, c'était que le plus dur allait venir.
Tout de suite après le repas, nous avions emprunté des escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête pour finalement déboucher sur la Tour Griffondor, ce qui me servirait de refuge pendant les sept prochaines années. Les préfets nous avaient parlé des règles de la vie en commun et expliqué comment fonctionnait le portrait de la Grosse Dame qui fermait l'entrée à toute personne étrangère à notre maison.
Nous avions alors enfin pu aller nous coucher dans nos dortoirs. Je le partageais avec trois autres filles qui se révélèrent vite être des amies. Enfin les premiers temps. Nous nous étions présentées les unes aux autres avant de tomber endormies dans nos lits à baldaquin. Je me sentais comme une princesse de mes livres mais bientôt, j'allais me trouver dans la peau de la domestique…
Dès le lendemain, les cours avaient commencé et peu étaient en communs avec les Serpentard. Je ne savais pas si je pouvais aller voir les garçons comme si nous étions amis ou si notre appartenance à deux maisons ennemies faisait obligatoirement de nous des ennemis. Pour moi, cela n'avait pas de sens, mais il n'en allait pas de même pour tout le monde.
Cela m'avait pris près de deux semaines pour réussir à leur parler et en y réfléchissant, j'aurais mieux fait de m'en passer. Malheureusement c'est toujours après que nous pouvons nous rendre compte de la bêtise de nos gestes.
Je les avais vu au loin, assis à l'ombre d'un arbre. Nous étions le samedi après midi les élèves les plus âgés étaient partis au village passer la journée. Mes devoirs étaient bien entendu faits depuis longtemps mais les filles avaient encore quelques parchemins à réviser.
Sans vraiment mesurer à quel point j'allais commettre un acte grave, je me dirigeais vers eux et les saluais avec un sourire.
- Salut ! Ca va ?
- Qu'est ce que ça peut te faire le chaton ? Avait craché Black. Va voir ailleurs si on y est.
Sur le moment, je n'avais rien trouvé à dire. Je m'étais contentée de les regarder à tour de rôle pour savoir s'il plaisantait ou s'il fallait vraiment que je parte. Bien sur je pris trop de temps pour comprendre que je n'étais pas la bienvenue.
- T'as pas compris ?! Dégage !
- Mais… Commençais je.
Vous ai-je parlé de ma propension à ne pas savoir agir au bon moment ? Non parce que là toute personne équilibrée serait partie, mais moi non. Je continuais de fixer Sirius.
- T'as vu tes cheveux ?! Tu devrais aller te cacher !
Ils avaient alors éclaté de rire. Je les détestais et la larme qui vint mourir sur mes lèvres fut l'élément déclencheur de ma fuite. Ils avaient trouvé l'insulte qui me faisait le plus de mal mais je me garderais bien de le leur dire !
J'étais un petit bouchon. A onze ans, je n'avais pas encore de formes, j'avais les cheveux roux raides comme des baguettes et les yeux verts. Ma mère me répétait à longueur de journée comme j'étais belle mais les remarques des autres sur cette couleur de cheveux étaient pour la plus part vexantes.
Je me rappelle que l'été suivant, j'avais volé des colorations de cheveux à ma sœur pour devenir brune moi aussi. Le résultat avait été un échec cuisant. Si cuisant que mes parents m'avaient emmené chez le coiffeur pour qu'il puisse régler le problème… J'en étais ressortie avec le crâne quasiment ras. Heureusement nous étions au début de l'été, ils eurent bien le temps de repousser avant le début de ma deuxième année.
Le problème était ceux qui se faisaient dorénavant appeler les Maraudeurs. J'ai nommé Sirius, James, Rémus et Peter, un quatrième Serpentard. J'avais cru comprendre qu'ils partageaient leur dortoir tous les quatre mais aussi toutes les farces.
En effet, en fin de première année, ils avaient commencé à faire subir toute sorte de farces aux Griffondor. Ils n'osaient s'attaquer aux élèves plus âgés mais par contre nous en avions pris pas mal. Il n'y avait rien de bien méchant dans leurs blagues mais il n'y avait pas un jour sans que l'un d'entre nous n'en subisse une.
Et la deuxième année commença sous les mêmes auspices. Nous étions à peine monté dans une calèche qu'ils faisaient exploser des pétards sorciers dans les pattes des sombrals qui se cambrèrent, ruèrent et finalement partirent au grand galop. Notre calèche se retourna et j'étais encore couverte de boue quand ils passèrent.
Durant notre première année, j'avais vite compris que le premier voyage dans le Poudlard Express n'avait été qu'une parenthèse avant la bataille. Ils ne faisaient aucune exception et si j'avais le malheur de les croiser alors que j'étais seule…
Un jour, ils m'avaient encerclés alors que je sortais de la bibliothèque le nez plongé dans un bouquin.
- Alors tu ne lis plus l'Histoire de Poudlard ?
J'avais répondu distraitement tout en continuant ma lecture. Je ne voulais pas relever les yeux de peur qu'ils y voient un acte de bravoure et qu'ils m'embêtent plus qu'ils ne le faisaient déjà.
- Que lis tu cette fois ci ? Comment être une parfaite petite sorcière ?
- Mais non, James ! Tu n'y es pas ! Elle doit chercher comment se débarrasser de ses poils de carotte.
Je me stoppais et les regardais enfin. Je n'avais rien fait de mal, mais ils s'ennuyaient, et l'ennui est un ennemi qu'ils combattaient en se moquant des autres. De ceux qui savaient quoi faire pour s'occuper. Et tandis que Potter, Black et Pettigrow attendaient un éclat de ma part, je voyais Lupin mal à l'aise. Mais rien ne vint. Je retournais à ma lecture et repartis vers mon dortoir.
Au début, je leur disais bonjour, ce qui attirait leur attention sur moi, et ça finissait toujours mal… pour moi. J'avais fini par ne plus me faire remarquer, je les évitais tout autant que mes camarades. C'était vraiment dommage, j'avais passé un bon moment avec eux dans le train et j'aurais aimé garder contact. Et en quelque sorte, je l'ai gardé…
Mais j'avais vite compris que mon absence de réaction face à ce qu'ils me faisaient, était mon point fort. Et pour moi, c'était une gymnastique. J'entraînais ma patience. Je perdis vite tout attrait à leurs yeux. Ils préféraient ceux qui réagissaient, qui se rebellaient ou qui pleuraient mais je ne resta pas longtemps en dehors de leur chemin.
PS : Vous pouvez voir d'autres illustrations de Clo dans l'album photos ainsi que des montages de Marion86 et Millou. N'hésitez pas à donner votre avis et à m'envoyer les vôtres. Mily
