DISCLAIMER : Toute copie, adaptation, traduction, arrangement ou modification de tout ou partie de ce texte, est interdite sans l'autorisation préalable de l'auteure de cette fiction. L'univers de Twilight ne m'appartient pas ni même les personnages hormis quelques personnages que vous découvrirez au fil de l'histoire. Ce disclaimer est valable pour tous les chapitres, je ne vous l'affligerai donc qu'au premier chapitre
Cette publication est en réalité une republication. J'avais supprimé ma fiction suite à des plagiats et des flames peu constructives. Mais me revoici ! J'ai mûri et les haters me passent par-dessus la tête.
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ENTRECROISEMENTS SAUVAGES
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Note 1 : Cette fiction est née d'un délire avec Eagles sur une conversation Facebook. Je lui suggérais depuis un moment que je comptais publier dans le fandom Twilight. Au fil de la discussion, les propositions d'histoires sont devenues de plus en plus ... originales, farfelues. Sur le site, de nombreux concepts affluent dans les fandoms : une fille devient celle qu'elle désire être / une fille est projetée dans le monde de ses rêves, etc. Mais si tout loupe et que le désir de cette fille est réduit à néant ? Pire, si cette fille se retrouve dans le corps d'un animal? Chaud, chaud les marrons, n'est-ce pas?
Note 2 : La femme-chat ne restera pas un chat jusqu'à la fin, je vous rassure :P ... fort heureusement!
Note 3 : Cette fiction est vraiment un test. Je ne sais pas du tout si elle vous plaira car je ne suis pas une habituée de ce fandom. Peut-être que j'en viendrais à la supprimer ce que je n'espère pas car je prends du plaisir à vous l'écrire... Sinon, elle devrait être assez longue (si elle vous plait).
Il y a deux personnages : Elle (un OC) et Lui (personnage de Twilight) dont vous devez découvrir l'identité. Je vous la dévoilerai d'ici plusieurs chapitres, mais pour le moment vous pouvez spéculer par reviews! Quant à Bella et Edward, ce seront des personnages "secondaires" mais i.m.p.o.r.t.a.n.t.s!
Résumé entier:
Vous rêvez toutes de vous réincarner dans la peau de Bella Swan, d'être destinée au bel Edward et intégrée la famille Cullen. Mais comment faire lorsque votre réincarnation loupe et que vous vous retrouvez dans la peau d'un animal? Un crime, une vie chamboulée, une rencontre...magique.
Lui est un lycéen discret et calme. Son quotidien est aussi paisible que le cours d'une rivière. Pourtant, Il est particulier.
Elle était une jeune fille heureuse et épanouie. Elle était ... Maintenant que sa vie a chaviré, Elle se retrouve dans le corps d'un chat.
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PROLOGUE
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"L'erreur est humaine"
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A ce qu'on dit, l'erreur est humaine. Sans doute est ce dû au fait que nous sommes maîtres de nos choix. Et dans la vie, nous commettons souvent des erreurs : un mariage désastreux, un cadeau mal choisi, un boulot à se pendre, un mauvais investissement, un petit ami à bannir... Les conséquences peuvent se révéler catastrophiques. Cette expression est donc venue panser nos regrets :l'erreur est humaine. Comme si quelques mots pouvaient atténuer une faute. Comme si le seul fait d'être humain dispense d'être attentif à nos choix. Au lieu de ça, l'homme fonce tête baissée.
Carpe diem.
Cette locution qui, au sens approfondi, invite à apprendre de nos erreurs pour ne pas les réitérer a été déformée et même simplifiée.
Une chose est sûre. L'erreur n'est pas qu'humaine sinon ma vie n'aurait pas été gâchée comme elle l'a été. Et qu'on ne vienne pas me parler de destin! Vous savez ce que j'en pense de votre destin?
Jeune étudiante brillante en littérature, ma vie ne pouvait être mieux : une famille attentionnée, un fiancé exceptionnel, un chien câlin comme tout, un job étudiant sympathique
dans l'équipe de rédaction du journal dirigé par mon oncle. Ma vie quotidienne était ponctuée par l'université, le travail et l'écriture de mes fanfictions sur Twilight, livre que j'adulais. Cette passion était née quelques années auparavant dès l'apparition des livres écrits par Stéphanie Meyer. S'en suivit un phénomène qui s'accrut rapidement outrepassant plus encore les frontières avec les films. J'avais donc décidé de partager ma passion par écrit avec les internautes. Au fil du temps, j'avais acquis une certaine popularité sur la toile.
J'étais une fille avec toute la vie devant moi.
Et maintenant, je suis un foutu chat.
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CHAPITRE 1 : ELLE
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"Quand ELLE suit le mauvais chemin..."
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Dans la rue déserte, faiblement éclairée par les lampadaires envahis par les insectes, une jeune femme marchait seule à une cadence rapide rasant les immeubles de près. Elle avait rabattu la capuche de son trench couleur taupe flambant neuf cachant ainsi ses longs cheveux bouclés pour se fondre plus dans les ténèbres. Ce soir là, les étoiles étaient cachées par les nuages. C'est à peine si l'on voyait le sol devant soi. Toute cette obscurité faisait perdre ses repères à la jeune femme. Seuls quelques frottements au mur lui permettaient de se diriger. Si elle n'entendait pas le bruit permanent de ses talons claquant sur les pavés du trottoir, elle se serait sûrement crue dans un cauchemar. Ou pire, un film d'horreur. Quelle idée d'avoir quitté cette soirée si tard ! Elle aurait dû dormir chez son amie. Regrettant amèrement, elle s'arrêta brusquement. En l'espace d'un instant, elle songea à faire demi tour mais une légère brise de vent glacial la rappela à l'ordre. Évaluant rapidement la distance qui la séparait de son appartement à celui de Beverly, elle estima préférable de continuer son chemin. Elle allongea le pas pour arriver plus rapidement grelottant sous son trench, assez léger pour la saison hivernale. Et ce n'est pas son slim noir qui allait la réchauffer! Elle y glissa quand même ses mains gelées dans les minuscules poches.
Elle marchait ainsi depuis dix bonnes minutes maintenant, une avenue la séparait de son radiateur brûlant auquel elle souhaitait ardemment se coller en arrivant à son appartement. Quelque chose sonna la sortant alors de sa torpeur. Ce ne fut non sans grimaces qu'elle sortit les mains de ses poches pour prendre le portable dans son sac à main. Les doigts trop engourdis, l'appareil faillit lui échapper.
— Allô!, fit elle en décrochant.
— C'est Beverly, ma chérie! Tu aurais dû me prévenir que tu partais. Par ce froid de canard, je n'aurais jamais accepté que tu retournes chez toi seule! Où es tu?
— Sur l'avenue St James.
— Je viens te chercher tout de suite. Je démarre la voiture.
— Non, ce...
Beverly avait déjà raccroché. La jeune femme renifla, la goutte au nez, frigorifiée par l'air glacial.
Voilà que je vais devoir attendre comme une gourde à deux heures du mat' sur une avenue déserte et non éclairée... Elle s'assit sur le seuil d'une porte sortant son i pod pour écouter Bella's Lullaby, seule musique qui l'apaisait dans ce monde de fous, tout en tapotant sur son clavier de portable pour ouvrir l'application CandyCrush, histoire de passer le temps.
Plus pathétique, tu meurs.
A peine avait elle commencé à se détendre qu'elle détecta une présence auprès d'elle. Un homme à l'allure repoussante, la face plate, un cou de taureau avec des pousses de cheveux jaunes ci et là très sales, s'avançant vers elle. Un frisson parcourut le dos de la jeune femme.
— Vous...vous voulez un renseignement? , bredouilla t elle en se disant que c'était sans nul doute la question la plus idiote qu'on puisse poser à un inconnu à deux heures du matin.
L'homme lui adressa un sourire. Un sourire carnassier. Visiblement, il voulait un renseignement particulier celui-là ! La main de ce dernier fouilla dans sa poche. La jeune femme grimaça tout en rangeant ses affaires dans son sac, prête à déguerpir. Un pervers, il manquait plus que ça! Elle jugea rapidement la situation. Avec un bon coup de talon à aiguilles dans le bas ventre et beaucoup de chance, il serait abasourdi quelques instants. Elle pourrait alors profiter de son absence pour fuir. Mais l'homme sortit la main de sa poche et elle vit un objet auquel elle ne s'attendait pas du tout : un cutter. Il allongea la lame tout en s'approchant d'elle.
Et merde!
Elle laissa son sac sur le seuil de la porte et se mit à courir aussi vite qu'elle pouvait. Généralement, dans la rue, on ne sort pas son cutter pour faire du bricolage...ou alors un autre type de bricolage qui allait lui être très désagréable si cet homme lui mettait la main dessus.
Allez, cours!
Devant elle, les lampadaires éclairaient plus. Mais il n'y avait toujours pas un chat. Inquiète, elle risqua un regard derrière elle : l'homme gagnait du terrain. Elle regretta aussitôt ce coup d'œil quand un de ses talons se brisa dans la rainure d'une plaque d'égout et qu'elle s'étala de tout son long sur le béton. Mais quelle connerie de courir avec des talons aussi L'homme la rattrapa en quelques enjambées, et se saisit de la crinière sanglante de la rouquine. Il détestait tuer lorsque sa proie était inconsciente. Au loin, il entendit le bruit du moteur d'une voiture. Il n'avait pas le temps de lui prendre un peu de sang mais il plaça quand même le couteau sous la gorge et trancha d'un coup sec avant de s'enfuir.
Une voiture pila au niveau de la jeune femme et une brunette à la peau blafarde en sortit en courant. Celle-ci hurla quand elle s'agenouilla au dessus de la victime. Alertés par les cris, quelques lumières s'allumèrent et certaines personnes se risquèrent à jeter un œil dans l'obscurité. La femme aux cheveux bruns souleva le corps et caressa le visage.
— Réveille toi, sanglota t elle.
Le sang coulait à flots et la jeune femme à l'aorte tranchée ouvrit les yeux une dernière fois :
— Une lumière... souffla t elle avant de pousser son dernier souffle.
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CHAPITRE 2 : LUI
"Quand pour LUI
le chemin devient impasse"
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Son sac tenu sur son dos d'une main, l'adolescent se frayait un chemin à travers la bruine tenace typique des matinées automnales de la petite ville de Forks. Sur son visage dégoulinaient des gouttes de pluie et ses vêtements étaient trempés ; mais le jeune homme affichait un grand sourire peu soucieux des intempéries et de l'environnement. Sa tête dodelinait au rythme de la musique "Supermassive Black Hole"qu'il venait de sélectionner sur son I Pod.
Rien de mieux pour bien commencer sa journée...
Arrivé à son école, il retira ses écouteurs les laissant pendre et se dirigea vers le hall d'entrée. Sa salle de classe était aussitôt à gauche en entrant. Par le hublot de la porte, il s'aperçut que le cours avait déjà commencé ce qui lui soutira une grimace. Prenant son courage à deux mains, il tourna la poignée et entra dans la salle de classe. Le nombre de ses occupants se réduisait à une poignée d'étudiants une bonne dizaine et le jeune homme n'en fut que plus embarrassé. Il avait horreur d'attirer l'attention sur lui et ce, même s'il connaît les élèves. C'est le visage empreint de rougeurs et les yeux baissés qu'il se précipita à son bureau après avoir présenté ses excuses au professeur.
— Tu t'es perdu en route ou quoi?
Le jeune homme tourna la tête en direction de la voix qui venait de poser cette question : son meilleur ami.
— Non, mais ce n'est pas tout le monde qui vient en voiture.
— Comme si on vivait à des kilomètres de cet endroit...t'en as de bonnes.
Son ami rit en se cachant derrière son cahier d'exercices.
— Je ne viens pas en voiture non plus, je te signale. Mais je me demande comme tu fais pour effectuer des allers-retours chaque jour?
— Laisse le tranquille, chuchota une fille, assise devant lui.
— Comme c'est mignon, tu défends ton "dulcinée", se railla gentiment le meilleur ami.
La jeune fille leva les yeux au ciel puis se tourna vers le retardataire :
— Tu me rejoins après le cours, chéri?
Il fit un clin d'oeil à Hailey car c'était le prénom de la jeune fille en signe d'acquiescement.
— Un peu de silence au fond, ordonna d'une voix autoritaire le professeur tout en continuant d'écrire au tableau.
— Hailey, tant que vous utilisez votre langue, autant qu'elle serve à quelque chose, ajouta t il en posant la craie sur sa table. Nous continuons notre cours sur les religions à travers le monde. Aujourd'hui, nous allons parler d'une nouvelle religion. Hailey quelle religion traite de la réincarnation ?
La brunette au nez aquilin réfléchit quelques instants puis répondit d'une voix fluette dénotant un manque de confiance certain:
— Le bouddhisme?
— Et l'hindouisme ?, renchérit une fille au premier rang.
Une véritable Hermione Granger celle la.
— Oui. Selon ses religions, les âmes vivent successivement des existences animales. Cependant, leur perception de la réincarnation diffère des anciennes pensées. Tenez, vous qui
arrivez en retard, jeune homme, pouvez vous nous renseigner sur cette différence ?
L'adolescent en question releva la tête et reposa son stylo. Le visage dessiné d'une femme ornait le haut de sa feuille de cours.
On ne peut plus être tranquille pour dessiner...
— Je ne sais pas, monsieur.
Le professeur, qui paraissait visiblement déçu, se ravisa.
— La réincarnation y est une sanction, une mise à l'épreuve qui purifie l'âme.
— J'imagine que se transformer en plante verte, c'est la sanction ultime!, se moqua un adolescent dans le fond de la salle, près de la porte de sortie côté couloir.
La classe entière se mit à rire aux éclats. Bien qu'intérieurement amusé, le professeur leva les yeux au ciel et se dirigea vers le tableau pour y inscrire le plan de cours. Pendant ce temps, les propositions allèrent bon train sur de possibles réincarnations :
— Ou en pigeon !
— Non en poisson rouge?
— En loup!
— En cheval, pour galoper dans les plaines, la crinière au vent.
— Toi, tu serais plutôt un âne.
— J'aurais aimé être un chat, confia à voix haute Hailey.
Les yeux du jeune homme qui était arrivé en retard dérivèrent vers la vitre. Dehors, le temps demeurait maussade. Une lourde pluie s'abattait sur la ville si forte que l'on ne voyait plus le ciel blanchâtre. A force d'être confronté aux intempéries, les habitants du comté de Clallan, dans l'état de Washington, s'y étaient habitués.
Ce n'est pas aujourd'hui que je vais pouvoir aller me promener dans la forêt
Le professeur avait recommencé son cours mais il n'écoutait déjà plus, perdu dans ses rêveries. Ses histoires de réincarnation le faisaient longuement réfléchir.
Quand la sonnerie retentit, le jeune homme rangea au plus vite ses affaires et rejoignit Hailey à la sortie. Passant son bras autour du cou, ils filèrent vers la maisonnette des parents de la jeune fille. Ces derniers étant partis travailler, les deux adolescents avaient du temps pour eux. Seulement eux.
— Ce cours était étrange, tu ne trouves pas? , demanda Hailey lorsqu'ils sortirent de l'établissement.
— Non, pourquoi?
— Je ne sais pas...cette histoire de réincarnation. Tu crois que si nous sommes réincarnés tous les deux, nous étions peut être déjà ensemble dans une vie antérieure ?
— Bien sûr, affirma le jeune homme en l'embrassant dans le cou. Sors donc ton parapluie car tu vas être trempée!
L'averse s'intensifia et les contraignit à accélérer le pas jusqu'au seuil de la porte du foyer de la jeune fille. La maison de ses parents en bois, à deux pas de l'établissement, était construite un peu en retrait dans la forêt à l'abri des regards.
— Enfin arrivés, fit Hailey en entraînant son petit ami à l'intérieur.
Elle l'embrassa sur la joue et l'aida à enlever son sweat trempé qu'elle posa avec soin sur un cintre. Lui était désormais en tee shirt à manches courtes dont l'humidité faisait légèrement coller le tissu à sa peau. La jeune fille se délecta de la finesse de son chéri. Ce corps qu'elle désirait tant toucher, embrasser, mordre...
Légèrement embarrassé par le regard de sa petite amie qui le dévorait des yeux, le jeune homme se gratta l'arrière de la tête.
T'es niais, mec! Comme si elle t'avait invité pour se tourner les pouces...
Cela faisait maintenant quelques jours qu'ils avaient prévu se voir en dehors des cours mais jamais il n'avait pensé qu'au bout de deux mois de relation, Hailey voudrait... plus dechoses. Cette relation allait beaucoup trop vite à son goût.
Si être romantique était désuet alors je dois être le dernier des ringards !
— Ça va? Tu as l'air soucieux, s'inquiéta Hailey.
Elle avança d'un pas vers lui, ses pieds nus sur le carrelage froid. Son gilet posé à la va vite sur la rambarde de l'escalier, elle ne portait plus qu'un léger décolleté gris en satin qui dévoilait une poitrine opulente . Hailey appartenait à ses filles bien en chair, et lui trouvait que c'était bien plus joli à admirer. Le froid ambiant dans le hall d'entrée fit frisonner la jeune fille. Remarquant qu'elle avait la chair de poule, l'adolescent tendit les main et caressa ses bras nus avant de la câliner.
— Amour, fit elle en se lovant contre lui. Nous sommes ensembles depuis quelques mois, tu sais, et je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas...?
Il ne répondit pas se contentant d'enfouir ses doigts dans sa chevelure.
— Pourquoi on ne le fait pas?
Le jeune homme, les joues rouges, s'arrêta de la caresser.
— Pas maintenant...
Il s'était attendu à cette question. A son grand désarroi, la réponse était inexistante. Alors, pour détourner l'attention, il décida de l'embrasser langoureusement. Un long baiser passionné. Seulement, ce baiser ne rassasia pas la jeune fille et, le prenant par la main, elle l'emmena dans sa chambre. La décoration y était simple : une commode, une coiffeuse, un bureau et un lit sur lequel se vautra la jeune fille.
Elle fait fort quand même, va falloir que je raconte ça aux gars en rentrant. Je ne peux pas continuer comme ça...
Le jeune homme s'assit près d'elle mais ne s'allongea pas. Ses yeux fixés sur la baie vitrée éclaboussée de pluie. Derrière lui, il sentit les doigts de Hailey pénétrer dans ses cheveux puis lui caresser le cou avant de l'étreindre tout en enfouissant son nez dans sa chevelure.
— Comme tu sens bon, susurra t elle à son oreille en faisant glisser ses mains froides et humides sous son tee shirt et en lui mordillant l'oreille.
— Arrêtes s'il te plait.
— Mais pourquoi tu ne veux pas?, s'énerva Hailey en s'écartant.
— Je suis désolée, répondit il en se levant. Je viens de réaliser que j'ai oublié un pote pour une réparation. Je le lui avais promis.
— Tu mens. Tu ne peux pas être franc et me dire que tu n'as pas envie de moi?
— Non, je ne peux rien dire ou tu vas me piquer une de tes crises.
— Et bien, vas lui demander, c'est mon meilleur pote. Tu le connais, t'as son numéro, contacte le!
Hailey, croisant les bras, se renfrogna. Se sentant coupable, il lui caressa la joue.
— Je suis désolée, ma chérie. Je ne peux pas. Pour moi, ce sera la première fois et je veux que ce soit extraordinaire.
— Oui c'est vrai..., souffla Hailey en levant les yeux vers lui. Dis quand est ce que je viendrai chez toi?
— C'est un peu compliqué.
— Tu vois! Tout est compliqué décidément!
— Je suis désolé Hailey.
— Tu t'excuses tout le temps.
— Stop! J'en...
Le portable du jeune homme vibra dans sa poche. Il le sortit et regarda le numéro.
— Merde, je dois rentrer.
— On parle ce soir. Je t'appellerai, promis. Je dois rentrer.
Il embrassa la jeune fille, visiblement toujours fâchée, retourna dans le hall pour prendre son sweat avant de sortir. Sur le chemin du retour, il rencontra Mr Powell, un vieux garagiste pour lequel il avait travaillé un été. Ce dernier lui proposa de le ramener chez lui ce que le jeune homme accepta avec joie, pensant aux minutes de trajet gagnées.
— Ça va depuis le temps? , demanda Mr Powell pendant qu'il montait à bord de la voiture.
— Oui et vous?
— Les affaires déclinent mais je m'accroche. Tu sais, la ville nous vole tous nos clients et puis la motorisation des véhicules ne nous facilite pas la tâche, mais que veux tu!
— J'imagine.
— Espérons que mon affaire tienne la route jusqu'à ma retraite.
— Vous la prenez quand?
— Pas avant six sept ans, mon p'tit gars ! Au fait, si tu veux venir nous donner un coup de main, n'hésite pas!
— Ce serait avec plaisir, Monsieur Powell, mais je ne suis pas non plus un spécialiste dans l'automobile.
— Tu sais te débrouiller tout de même !, fit le vieil homme en détournant les yeux de la route. Si c'est une question de sous...
— ATTENTION!, se mit à hurler l'adolescent en montrant de l'index la route.
Mr Powell appuya aussitôt sur le frein ; la voiture pila un grand coup. Devant la voiture, sur la route, un chat gris titubait et regagnait tant bien que mal l'autre bord de la route avant de s'enfoncer dans la forêt. Le jeune homme eut un pincement au cœur. Il n'appréciait pas vraiment les félins mais celui ci avec ses tâches noires et son air penaud l'avait touché. Il s'autocongratula d'avoir averti le garagiste à temps et que celui ci ne l'ait pas écrasé.
— Con d'chat!, rugit Mr Powell en passant la première.
Qu'est ce qu'il était beau...
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CHAPITRE 3 : ELLE
"Quand ELLE se fait couper la route"
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Son corps était ankylosé, elle n'arrivait plus à bouger. Autour d'elle, tout était ne distinguait qu'une forme au dessus d'elle et des éclats de voix. Un liquide chaud coulait sur son corps ce qui lui était désagréable.
Que s'est il passé ?
Faisant abstraction des nombreux bruits autour d'elle, la jeune femme se concentra sur ses derniers souvenirs. Un homme la poursuivant, une lame de cutter, une course poursuite.
Non ! Se pourrait il que...
Elle pressentait que c'était la fin. Sa fin. La jeune femme avait envie de hurler, de se lever pour crier au monde toute sa haine. Mais une lourde fatigue la saisit. Ses paupières se refermèrent. La haine se dissipa petit à petit laissant place à un sentiment de soulagement. Ni le froid, ni les cris paniqués ni tous les maux du monde ne l'atteignaient plus. A quoi bon lutter ? Face à elle, une lumière. Douce et apaisante, elle l'enveloppa comme un cocon.
Est ce la mort ?
Peu à peu, son corps avait moins d'emprises sur elle. Comme si elle me détachait de celui ci. La jeune femme se laissa aller... Vers la lumière.
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Quand elle reprit conscience, elle était allongée sur une table. Tout était incroyablement blanc et lumineux, empêchant ainsi de distinguer les moindres recoins de la pièce. Il ne faisait ni chaud, ni froid. Craintive, elle n'osait bouger et préférer rester allongée, les bras collés au corps, nue comme un ver sous un léger tissu blanc qui me recouvrait. Une voix résonna dans sa tête la faisant sursauter.
— Lèves toi.
D'un geste mécanique, la jeune femme s'exécuta comme vidée de toute volonté. Elle balaya plus amplement du regard la pièce. A sa droite venait d'apparaître une table avec trois fioles.
— Que désires tu le plus au monde ? Je t'offre une nouvelle vie.
Les yeux écarquillés, totalement éberluée, elle fixa les trois fioles puis ses yeux dérivèrent à nouveau sur les murs. Il devait y avoir des caméras cachées ! Aucune porte, aucune fenêtre non plus.
Se pourrait il que je sois vraiment...
— Ton âme a quitté le monde des vivants.
Choquée par la nouvelle, elle vacilla légèrement... Pourtant, elle avait un corps ! L'hypothèse de sa mort était, de ce fait, impossible.
A moins que...
— Le temps vous est compté. Quel est votre choix ?
Un choix, un choix... les circonstances n'étaient pas réellement prodigues aux choix. Une nouvelle vie ? Tant qu'à faire autant prendre une vie dont elle rêvait. Et il n'y en avait pas
cinquante. Seulement une seule vie. Devenir Bella.
— Bella, Isabella Swan alors. Prenez donc la fiole bleue* et buvez là. La fiole bleue, n'oubliez pas.
La jeune femme s'avança vers la table et se saisit de la fiole bleue. En deux temps trois mouvements, le bouchon avait sauté et elle en versait le contenu dans sa bouche. Quelques secondes plus tard, elle était à terre en train de convulser, la fiole vide toujours dans la main.
Et merde, j'aurais dû me souvenir.
Je suis daltonienne.
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C'était encore un de ces rêves dans lesquelles tout individu a conscience qu'il songe mais en sortir se révèle impossible. Elle revoyait cet étrange homme s'avancer vers elle, puis l'image se brouilla et elle revint à la fête quelques heures avant l'incident. Instinctivement, à ces pensées, elle se recroquevilla.
[Début du flashback de la fête précédant son meurtre]
— C'est toi qui écrit une page Facebook sur Edward ?
Elle se tourna vers une femme, visiblement un peu plus vieille qu'elle, qui venait de lui poser cette question tout en sirotait un Bloody Mary, un bras reposant sur l'accoudoir du canapé. Deux longues tresses cadraient son visage mutin et son pull orange faisait ressortir sa peau d'indienne. Entre deux gorgées de Gin Tonic sans alcool, elle lui répondit :
— Oui, c'est moi.
Souvent, ce genre de discussion tournait en moqueries mais, à sa grande surprise, le visage de son interlocutrice s'éclaira :
— J'ai dévoré les livres l'année dernière lors de leur parution. Ce livre est tellement prenant ! Une fois commencé, je n'ai pas pu m'arrêter comme si j'étais envoûtée par le bel Edward. Stéphanie Meyer écrit d'une telle manière qu'on se retrouve plongé dans le monde de Bella.
— On y devient Bella...
Légèrement alcoolisée, le Gin Tonic presque vidé à la main, la jeune femme, qui tenait la page FB en question, n'osait couper la parole à son interlocutrice dans son soliloque. Pour son plus grand bonheur, un jeune homme se pencha par dessus le dossier du canapé et s'adressa à Elle.
— Tu sais où est Beverly ?
— Non mais je vais la chercher tout de suite. Je dois partir, répondit elle en se levant.
La jeune femme se faufila dans le couloir bondé de personnes. Après avoir joué des coudes, elle parvint enfin à la chambre de Beverly. Sur la poignée de la porte se trouvait une chaussette, signe que la pièce était déjà occupée mais elle ouvrit quand même la porte et passa la tête.
Purée !
Elle surprenait toujours les gens au plus mauvais moment. Mais Beverly ne semblait pas s'en être aperçue prenant du plaisir avec un homme qui n'était pas son petit copain sous les draps de son lit. Elle referma la porte et, en se retournant, elle buta contre le torse d'un homme. Elle releva la tête et tomba face à face avec Adam. Celui qu'elle s'imaginait être son bel Edward Cullen. Il sourit et pencha sa tête pour lui susurrer quelques mots doux à l'oreille. Le visage de la jeune femme se rembrunit et, d'un coup d'épaule, elle l'envoya valser. A la dif érence d'Edward, Adam était le parfait enfoiré de service, un vrai chien, toujours à la recherche d'une partenaire pour ses jeux érotiques. Elle le haïssait. Sa colère n'était pas seulement due au fait qu'il s'agissait d'un salop de première mais plutôt parce que, au fond d'elle, son désir refoulé envers lui resurgissait à chaque contact. Sans compter son odeur boisée la faisait chavirer. Une odeur de sapin.
[Fin du flashback]
Cette odeur de sapin lui parvenait à ses narines. Bien qu'elle soit dans un rêve, elle la sentait. Elle ouvrit les yeux. Son corps était allongé sur le côté dans l'herbe humide. Devant elle, de l'herbe haute à perte de vue l'empêchait de visualiser sa position. Elle se sentait étrange. Ses muscles étaient endoloris comme si elle était passée sous un rouleau compresseur, et une migraine pointait son nez. Elle referma ses paupières pour se concentrer afin d'écouter l'environnement qui l'entourait. Des piaillements mélodieux d'oiseaux, le doux bruissement des feuilles d'arbres, et plus loin, le bruit apaisant d'un ruisseau.
Mais qu'est ce que je fous dans des bois ?
Bien que son crâne la faisait souffrir , elle se remémora tant bien que mal les derniers souvenirs qu'elle avait à l'esprit. Une pièce blanche, une voix, une fiole.
Ah oui, la fiole !
Elle se souvint avoir bu la mauvaise fiole. Elle crut un instant mourir à cause de cette erreur. Mais, de toute évidence, son corps était là, sa conscience et son esprit aussi. Le souffle du vent caressait sa peau et elle sentait le contact avec la terre : elle n'était pas morte. Enfin, pas une deuxième fois. L'hypothèse du fantôme était écartée.
Une renaissance ? J'ai ressuscité, cool !
En revanche, quelques craintes l'assaillirent quant à l'endroit où elle avait atterri. Si la mauvaise fiole menait à un autre monde, cette renaissance serait sans nul doute mal venue. Mais elle avait foi en l'hypothèse de renaître dans l'univers de Twilight et espérait de tout son cœur que cette forêt soit celle bordant la ville de Forks. La seule manière de le savoir, c'était de se lever.
Allez cocotte, bouge ton boule. En plus, il commence à dracher sévère!
Avec difficulté, elle roula sur le ventre et se tint sur ses poignets en premier lieu, pour y aller doucement, car elle se sentait nauséeuse.
Oh pu*** !
Elle fut soudainement prise de tournis. Les herbes n'étaient pas hautes, c'était elle qui était petite! Son regard glissait vers ses "poignets": des pattes! Elle poussa un cri , mais ce fut plus un miaulement strident qui sortit de sa bouche qu'un hurlement humain. Choquée, elle s'évanouit.
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Lorsqu'elle reprit ses esprits, elle réalisa qu'il ne s'agissait pas d'un foutu cauchemar. Elle était bel et bien dans la réalité. Sa nouvelle réalité désormais. Des larmes salées s'écoulaient à gros flots de ses petits yeux. Ses yeux de chat. Prenant son courage à "deux mains", elle se hissa sur ses pattes. Comme c'était étrange d'être si petite quand on appartenait autrefois aux femmes de grande taille. Elle se faufila parmi les tiges d'herbes prenant soin de ne pas poser ses coussinets sur des épines ou un quelconque élément qui aurait pu lui blesser les "papattes". C'était déjà très perturbant de se retrouver dans le corps d'un chat, elle n'allait pas non se blesser ou se casser une patte.
C'est lourd, je ne vois rien avec toutes ces herbes.
Brusquement, elle m'arrêta, les oreilles dressées. Un bruit de voitures qui circulaient parvenait à mes oreilles.
Youhou, la civilisation "humaine" !
Elle trottait en titubant légèrement elle n'était pas encore habituée à ce corps félin jusqu'à arriver sur une route qu'elle me mit à longer. A peine une cinquantaine de mètres plus loin, elle tomba nez à nez avec un panneau de direction dont l'inscription la remplit de joie : Forks. Pour atteindre la ville, elle devait tourner à gauche. Pour ce faire, il lui fallait traverser la route puis longer celle qui bifurquait à gauche.
Quelqu'un pourra peut être m'aider, une fois Forks atteinte ! Je peux toujours rêver mais autant essayer... Forks, il faut que je retrouve Edward à tout prix! Il est là bas, j'en suis certaine!
Elle rit intérieurement. Les pensées d'une fangirl avant tout!
Après avoir grimpé sur la route qui était légèrement surélevée par rapport au sol terreux, elle commença à traverser. Son instinct lui dictait d'aller au lycée de Forks. En tant que chat, elle ne pouvait pas y faire grand chose. Mais il y avait sûrement Edward... Certitude assurée par son sixième sens. Etant lui même assez surnaturel, peut être pourrait elle entrer en contact avec lui d'une quelconque manière. Elle doutait fortement qu'un chat puisse écrire, mais plusieurs moyens de communication existaient... Soudain, tandis que elle était tout à ses pensées, elle entendit un crissement de pneus qui lui hérissa le poil. Sur sa gauche, alors qu'elle n'avait même pas atteint le milieu de la route, une voiture pila à quelques mètres d'elle.
Connard! Faut regarder où tu roules ! Nan mais je n'ai pas envie de re mourir, hein!
Elle ne pouvait distinguer les personnes même pas une touffe de cheveux assises dans le véhicule car celui ci était trop haut pour sa taille de chat. Choquée par le pilage, le cœur battant comme s'il allai sortir de sa cage thoracique, elle regagna tant bien que mal l'autre côté de la route en titubant.
Go, Lycée de Forks ! A moi, Edward Cullen !
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CHAPITRE 4 : LUI
"Quand IL suit SA route"
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Oubliant vite l'incident avec le chat, Mr Powell redémarra et continua de longer la départementale 101 en direction de Forks. Forks était un de ces villes légèrement paumées dans le fin fond de l'Amérique. Souvent frappée par les intempéries et très humide, elle n'attirait que peu de touristes ; les commerces étaient le plus souvent remplis par les autochtones, pour l'essentiel des pêcheurs attirés par ces nombreuses rivières. Il s'y dénombrait à peine plus de trois mille personnes.
Le portable du jeune homme vibra dans sa poche. Il le sortit et lut les messages qu'il avait reçus :
"Rejoins moi au Coffee Shop dans Forks stp ;)"
Le jeune homme haussa un sourcil en se demandant ce que foutait son meilleur ami à Forks, d'autant plus qu'il n'avait pas pour habitude d'y traîner souvent. Peu importe, il l'y rejoindrait. Revenant sur l'interface des messages, il ouvrit le second.
"La prochaine fois, fais pas ton enfoiré :p! Chez toi ? Ta choute. "
Levant les yeux au ciel, il décida d'ignorer le message de sa petite amie. Mr Powell remarqua son air dépité :
— Un problème, jeune homme ?
— Rien de méchant.
— Histoire de cœur ?
— On peut dire ça.
— Tu es jeune et tu as le temps devant toi.
— Enfin, chaque seconde passe et s'ajoute comme un grain de sable dans un sablier. Tout est compté, même le temps.
— Tu reviens de cours de philo' ?!, se moqua Mr Powell.
Le jeune homme rit à gorge déployée avec le garagiste. Il se sentait plus détendu.
— Non mais plus sérieusement, ça concerne ma copine. C'est tout, lâcha t il en faisant une mimique.
Mr Powell frappa le volant et s'écria :
— Ah les femmes ! Si elles n'étaient pas aussi compliquées, je n'aurais pas divorcé deux fois!
— Vous avez déjà divorcé ?
— Oui. La première m'a quitté au bout de trois ans pour un gars de Washington.
— Oh, je suis désolé...
— Y'a pas de quoi! De toute façon, j'ai fini par lui pardonner. Qui voudrait pas sortir de ce trou ?
Une voiture passa dans le sens inverse et fit des appels de phares. En réponse, Mr Powell appuya plusieurs fois sur le klaxon et salua la personne dans l'autre véhicule.
— T'as pas reconnu qui c'était ?, demanda d'un ton assez brut le garagiste au jeune homme.
— Non, je n'ai pas eu le temps de voir la personne.
— C'est Monsieur Swan, Charlie Swan.
— Le policier de Forks ?
— Ouais, c'est ça, depuis un bon bout de temps.
— Il me semble qu'il a toujours fait son service à Forks...
— J'en sais rien. Mais tu vois, lui aussi, il est divorcé. Renée Dwyer, elle s'appelait.
— Elle s'est remariée ? Il paraît que sa fille revient à Forks terminer sa scolarité ici dans une semaine. La petite Bella, un vrai petit cœur...
— Oui, Renée s'est remariée, mais pas Charlie. Il n'a pas fait son deuil. (Un soupir.) Tu vois, les femmes sont vraiment compliquées. Ca ne sert à rien de trop s'accrocher...Forks est à 5 kilomètres, je t'y emmène ?
— Oui s'il te plait! J'ai besoin d'aller au "Forks Coffee Shop" dans le centre ville.
— Avec ton ami, le grand brun tout mince ?
— Oui.
Le portable vibra à nouveau dans sa poche.
— Tiens, en parlant du loup, je suis sûr que c'est lui !
— Réponds lui avant qu'il s'inquiète.
" Tu t'es paumé en route ? Tu viens à pattes ou quoi? "
En lisant le message, le jeune homme se mit à rire et puis il répondit :
" Mr Powell qui m'amène. Ce soir, on rentre par la forêt ou ça craint ?"
Message envoyé. Il referma le portable et se tourna vers Mr Powell :
— On est encore loin ?
— Deux kilomètres, mon p'tiot! Faut pas être pressé dans le coin, il n'y a pas cinquante routes !
Le portable vibra à nouveau. Le dernier message lui soutira une grimace. Il garda le portable à la main au cas où il recevrait un autre message.
"Justement, on en parlera. Peux pas par message..."
Le reste du trajet se passa dans le silence. Voyant que l'adolescent, sur le siège passager, était peu enclin à la conversation, Mr Powell alluma la radio et le voyage se finit avec "Californication" des Red Hot Chili Peppers à tue tête, grand succès rock de la fin des années 90. Arrivé devant le coffee shop de Forks, Mr Powell se gara. Ouvrant la portière, le jeune homme le salua puis referma derrière lui. Une fois le portable remis dans sa poche, il s'empressa de courir vers l'entrée du commerce sous la pluie qui recommençait à chuinter. Dans l'entrée, il fit une halte et appela son meilleur ami qui décrocha sur le champs.
— Je viens d'arriver, t'es où ?
— Derrière toi, idiot !, pouffa la voix qui s'entendait désormais en double.
A peine retourné, le jeune homme se retrouva pris dans une accolade.
— Alors, ça a été avec...
— Ne m'en parle pas, répondit sèchement le jeune homme.
Son meilleur ami émit un rire léger puis, passant son bras derrière les épaules de son acolyte, emmena celui ci vers une table où ils s'assirent.
Le serveur vint aussitôt prendre leurs commandes deux cafés puis repartit. Le jeune homme attendit que celui ci soit parvenu au bar pour prendre la parole :
— Tu n'as pas répondu à ma question par sms tout à l'heure.
Son meilleure ami se racla la gorge puis se rapprocha avant de chuchoter :
— Les Cullen sont en sortie dès ce soir.
Le regard que s'échangèrent alors les deux amis fut lourd de sens.
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Chapitre 5 : ELLE
"Quand ELLE passe aux grandes vitesses..."
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Une fois arrivée sur l'autre bord de la route, elle se tourna vers le chauffard toujours planté au milieu de la route avec son caisson. Un détail attira son attention : juste devant le véhicule, sur le bas coté, était érigé un panneau indiquant qu'il s'agissait de la route 101.
La route qu'Edward emprunte tout le temps dans le livre ! Je suis sur la bonne piste !
Poussant des cris de fangirl s'apparentant plus à des miaulements aigus, elle décida de changer de route et de suivre celle ci. La camionnette avait déjà redémarré, l'idée de s'y accrocher fût donc aussitôt repoussée. Elle se fraya donc un chemin parmi les hautes herbes qui poussaient sur les cotés de la route tout en prenant garde aux voitures, monstres géants et vombrissants pour sa nouvelle carrure. Quelques heures plus tard, la faim la tiraillait à l'extrême, elle tomba devant une indication qui la remplit de bonheur : lycée de Forks. C'était un bâtiment plus petit que celui dans lequel elle allait durant son adolescence. Malgré ses briques rouges et un air se voulant victorien, ce lycée ressemblait un peu à une prison à ses yeux.
Une prison avec un joli prisonnier à l'intérieur.
Le drapeau américain flottait, se dévoilant tout entier à cause du vent fort. L'air s'infiltrait dans ses poils mais, bien que tous les élèves entrant et sortant du lycée, portaient des vêtements chauds, elle ne grelottait pas. Il y avait au moins un avantage à être un chat ... mais elle ne souhaitait pas se complaire dans cet état. Trouver un remède au plus vite était inéluctable. Et son petit "doigt" (ou coussinet...) lui soufflait d'aller à la rencontre de son bel Edward Cullen.
En tournant autour du lycée, elle finit par tomber sur les tables de pique nique sur lesquelles les élèves s'affalaient pour manger. Il faut dire qu'un soleil timide pointait son nez depuis à peine une heure. L'odeur des sandwichs parvint à ses narines, son ventre grogna.
Bon sang, comme j'ai faim !
Vaincue par son instinct, elle approcha avec légèreté des casse croûtes de la table la plus proche. Mais les lycéens qui y étaient assis apprécièrent peu sa présence et l'un, un grand noir assez costaud, se leva tout en essayant de l'effrayer. En réponse, elle se lécha les babines, les oreilles baissées. La situation se corsa lorsqu'il se baissa pour prendre un caillou. Alors, elle prit "les pattes à son cou" et déguerpit sous une table voisine. Elle était enroulée, toute tremblante, quand une tête regarda sous la table. Un visage assez rond mais très beau avec des petites joues comme celles d'un poupon. Les yeux étaient pétillants et rieurs ; les cheveux blonds pâles dressés en pic sur la tête. Son apparence lui rappelait quelque chose...
Mike Newton ?
— Minou, minou, souffla le jeune homme en tendant une main, paume vers le ciel vers elle.
Elle eut un mouvement de recul pendant un instant peinant à croire qu'elle puisse faire face au garçon le plus populaire du lycée de Forks après Edward Cullen, bien sûr ; le Mike du livre, essayant d'affronter vainement Jacob le loup lors d'un rendez vous au cinéma avec Bella ; le Mike qui se mettra en couple avec Jessica Stanley.
Non, c'est impossible. Oh mon dieu!
— Mike, tu viens ? Le cours commence dans cinq minutes, cria une fille derrière lui.
Des cheveux bruns lisses plus bas que les épaules, une tête de pipelette : Jessica ?
— J'arrive, Jessica ! Dis à Eric de prendre mon cahier, répondit Mike en avançant plus sa main.
En reniflant, elle reconnut l'odeur de jambon mêlé à celle de l'emmental. Elle se remit sur ses pattes puis mangea les quelques bouts de nourritures que Mike lui donnait. Ce n'était pas des mets de premier choix mais cela lui suffirait amplement. Avant qu'il ne parte, elle le remercia par quelques miaulements ce qui le fit sourire. Une fois Mike parti avec son groupe d'amis, elle continua sa ronde autour du lycée à la recherche dans son beau vampire. Avoir croisé Mike et Jessica l'avait en quelques sortes rassurée : elle était bel et bien dans la saga Twilight. Bien que elle ne soit pas à la place qu'elle espérait, elle y était ! Un détail la titillait... à quel moment était elle arrivée ? Appartenait elle à l'aventure écrite par Stephenie Meyer ? Sa chasse fut vite arrêtée par un adversaire de taille. Le concierge du lycée croisa sa route et mécontent, se mit à la poursuivre, un balai à la main, vociférant un chapelet d'insultes.
Dégage, sale matou! Va t en !
Elle évita quelques cailloux au passage.
Quel vieux fou!
Rien ne l'étonnait maintenant et elle comprenait parfaitement pourquoi Brigitte Bardot était devenue militante. A la réflexion, peut être qu'elle même avait été transformée en chat puis subi les méchancetés des hommes !
Si je redeviens humaine, promis, je contacterais la SPA et serais militante de l'association de BB !
Le concierge cessa de la courser sur le parking. Elle s'était bien cachée sous une voiture. Lorsqu'elle se fut bien assurée qu'aucun danger ne l'environnait, elle sortit de sa cachette. En jetant un coup d'oeil, elle remarqua que son abri était une Volvo grise. Son instinct lui dicta qu'il s'agissait de celle d'Edward. Une idée lui vint à l'esprit selon laquelle elle pourrait se faufiler dans sa voiture ou l'une des voitures des autres Cullen pour infiltrer leur maison. Sur cette pensée, elle cherchait un endroit sur la Volvo où s'accrocher mais ce fut en vain. Alors, elle regarda les voitures à côté et reconnut le pick up et la petite décapotable des autres membres de la famille. Son choix se porta le pick up, elle se cacha à l'arrière de celui ci en catimini, espérant qu'elle avait fait le bon choix et qu'elle ne me serait pas découverte.
La sonnerie du lycée retentit et quelques minutes à peine s'écoulèrent qu'elle vit arriver un groupe au teint de craie dont la beauté dépassait la perfection même. Un mannequin digne de Vogue, une jeune brunette toute guillerette, un gars bien bâti suivi par un jeune homme blond qui avait l'air de souffrir le martyr.
Rosalie, Alice Emmett et Jasper.
Encore plus beaux que je ne les imaginais.
Elle avait peine à croire qu'ils étaient là près d'elle. Ses yeux brûlaient presque par tant d'élégance, de beauté et de perfection.
— Jasper, tu feras attention à toi, d'accord? , confia Alice en embrassa le jeune homme qui resta immobile.
— Promis, souffla ce dernier.
— Tu vas ...faire du camping ? demanda Rosalie en montant avec Emmett dans le véhicule.
— Oui ce soir, avec Edward. Je l'attends et on part avec sa Volvo.
Rosalie acquiesça. Emmett démarra en trombe et sortit du parking.
Pour le moment, tout va bien... espérons que je ne me fasse pas griller...
Le trajet se déroula sans trop d'inquiétudes, hormis Rosalie qui reniflait de temps à autre derrière elle. Par peur d'être découverte, elle se replia plus encore sur elle même sous une bâche attendant l'arrêt total du véhicule. Le ronronnement du moteur et l'ennui eurent raison d'elle et elle s'assoupit sans peines. A son réveil, le véhicule ne roulait plus. Elle passa la tête en dessous la bâche vers l'extérieur et fut surprise de constater qu'il faisait déjà nuit. Elle se glissa en dehors de la voiture. Autour, tout était sombre. Aucune villa, aucune maison. Rien. Mais où sont ils ? Partis chasser également ?
Elle ne pouvait pas rester dans cet endroit à les attendre. Elle devait aller de l'avant et les chercher. Ainsi, elle se mit en route dans la forêt. Très troublée de pouvoir scruter dans le noir, elle se faufila à travers les fougères reniflant pour pister la trace des vampires. Ayant pu humer leurs odeurs dans le pick up, la tâche lui était facilitée. Soudain, une biche qui semblait s'enfuir lui coupa la route. Son corps se plaqua à terre, les oreilles levées à l'affût d'un quelconque danger. Puis une ombre passa si vite suivie d'une deuxième qu'elle ne put les distinguer. Mais elle n'eut pas le temps de se relever que les ombres se figèrent ; l'une d'elle se rapprocha.
Jasper !
Ses yeux étaient très dilatés, les crocs pointues prêtes à s'enfoncer dans sa chair. Elle hurlait intérieurement.
Non, pas ça! Non! Bo**el, c'est vrai qu'ils sont "végétariens"!
Elle vit la deuxième silhouette, derrière Jasper, froncer les sourcils. Elle ouvrit la bouche, béat. Ce reflet roux caramel, cette peau lisse, cette jeunesse éternelle...les mots lui échappaient tellement Edward Cullen était d'une beauté insaisissable.
Mon Edward...
Jasper s'approcha d'elle, la bouche grande ouverte laissant découvrir son aspect prédateur.
Pas une fois de plus, non!
C'est alors que le bel Edward prit la parole de sa voix suave et envoûtante:
— Jasper, arrête!
Le blondinet se stoppa aussitôt comme face à un mur puis se tourna vers Edward qui s'avançait vers elle.
— Arrête, ordonna t il une nouvelle fois en l'arrêtant avec son bras.
Il était de plus en plus près d'elle. Ses poils de chats, hérissés, étaient en alerte.
Vais je leur servir de dîner?
Prochain chapitre à venir Dimanche, tout est déjà prêt.
