Bonjour, voici ma toute première fiction longue, lisez-la sans la moindre indulgence, c'est comme ça que vous me permettrez de progresser.
Il y a un nombre effroyable de romances Voldemoriennes sur internet : rarement réussi, quasiment tout le temps dénaturé, notre Lord préféré en prend souvent pour son grade. Mon objectif principal avec cette histoire et le garder (lui surtout mais également le reste des personnages) aussi vrai que nature. Pas d'amour sirupeux, d'eau de rose et autres guimauves ici. Sales bêtes.
Je vous souhaite une agréable lecture, en espérant de tout cœur que cela vous plaira !
...
...
Harry Potter courrait aussi vite qu'il le pouvait dans le couloir menant au bureau du professeur Dumbledore. À vrai dire, il était en retard. Nous étions à la neuvième heure de ce dimanche matin, il avait paressé au lit avant d'en être sauvagement tiré par l'heure, et Hermione l'avait privé de petit-déjeuner arguant que son rendez-vous avec le directeur était plus important.
Celui-ci ne lui avait jusque-là donné rendez-vous qu'en soirée pour leurs leçons, et il était néanmoins curieux de connaître la raison d'un déplacement si matinal.
Il donna le mot de passe à la gargouille avant de gravir quatre à quatre les marches de l'escalier magique. La porte s'ouvrit avant qu'il ne puisse frapper. Dumbledore l'accueillit avec un grand sourire, la pensine ainsi qu'un plateau de viennoiseries posés sur le bureau.
— Bonjour, Harry. J'ai cru comprendre que miss Granger t'a obligé à revoir l'ordre de tes priorités ce matin.
Harry présenta ses excuses pour son retard, mais Dumbledore les balaya d'un revers de main et le pria de se servir en lui désignant le plateau. Il ramena ensuite ses deux mains sous son menton, et son visage prit un air préoccupé.
— Tu dois certainement te demander pourquoi je t'ai convié à venir à une heure si indécente pour un dimanche matin. De nouvelles données, particulièrement complètes et intéressantes, sont venues s'ajouter récemment aux souvenirs que je t'aie précédemment montrés à propos de la vie de Jedusor. Je souhaitais les partager avec toi le plus rapidement possible.
Un battement d'ailes attira l'œil d'Harry de l'autre côté du bureau. Fumseck semblait s'éveiller, s'étirant avec indolence. Il n'était cependant pas seul sur son perchoir un gros corbeau noir gardait obstinément les yeux clos, malgré la lumière se déversant par la fenêtre.
— Plus tard, Harry, dit Dumbledore qui avait surpris son regard, pour l'instant j'aimerais te présenter quelqu'un. J'ai tenté de les mettre bout à bout, de manière à reconstituer leur histoire. Ils ne proviennent pas tous de la même personne, certains, tu le verras, sont également de moi. Je te demande d'être particulièrement attentif à ce que tu vas voir, jamais je n'aurais pensé disposer de ces souvenirs.
Harry acquiesça, puis ils plongèrent de concert un doigt dans la pensine.
...
...
Une brise fraîche secouait les arbres, charriant les premières odeurs de fleurs. Le soleil, timide, laissait parfois échapper un rayon entre deux nuages, éclairant brièvement la campagne anglaise.
Les habitants du manoir avaient ouvert en grand les fenêtres, laissant ainsi pénétrer un air annonciateur de printemps. Ce même air chatouillait doucement la barbe –encore d'un beau châtain cuivré- du professeur Dumbledore.
Assis du mieux qu'il pouvait dans un inconfortable et luxueux canapé, il regardait posément la maîtresse de maison servir le thé d'une main tremblante, témoignant de son désarroi. Elle reposa la théière un peu plus brutalement qu'elle ne l'aurait voulu, manquant de fendre le plateau de porcelaine, et s'assit à son tour en relevant le menton dans un port altier, espérant certainement masquer son trouble. Ce fût vain.
— Ainsi ma fille serait une sorcière, lâcha-t-elle finalement d'un ton distant.
Dumbledore inclina la tête.
— Monsieur, n'avez-vous pas dit que les élèves intégraient cette école… Poudlard, à l'âge de onze ans ?
— C'est bien ce que j'ai dit, Madame. Mais c'est ici qu'intervient un problème de nature administrative.
Dumbledore prit une légère inspiration, cherchant les termes les plus adéquats.
— Depuis maintenant de nombreuses années, un mage noir sévit sur la totalité de l'Europe de l'Est, ainsi que sur la majeure partie de la Russie. Il s'appelle Gellert Grindelwald. Afin d'asseoir son pouvoir, il a besoin d'acheter le soutien des grandes familles des territoires qu'il envahit. Ou, en cas de refus, de les supprimer. C'est ce qui l'a poussé à attaquer, il y a maintenant onze ans, la famille Lvov. L'une des branches des Lvov régnait en maître sur Saint-Pétersbourg, tout accommodement, commercial ou politique, passait par eux. Grindelwald eut donc tôt-fait de s'en débarrasser. Je dois vous avouer que, il y a encore quelques jours de cela, je pensais qu'ils avaient tous bel et bien été tués. Mais le malheureux incident qui justifie aujourd'hui notre présence nous a permis de retrouver la trace d'Olga, qui, après quelques recherches de ma part, a été identifiée de manière certaine comme la dernière des Lvov -Dumbledore se redressa légèrement. Si Olga n'a pas reçu sa lettre d'admission à Poudlard le jour de ses onze ans, c'est tout simplement parce qu'elle ne figurait sur aucune liste, aucun registre bureaucratique. Elle est officiellement décédée le 6 décembre 1928. Madame Sullivan, vous souvenez-vous de l'homme qui a frappé à votre porte ce soir-là ?
— Bien sûr. Il était dans un sale état malgré ses beaux habits, très fatigué, peut-être même un peu fou. Il m'a supplié de m'occuper de la petite fille -sa voix se fit plus basse, presque un murmure. Mon mari et moi n'avons jamais réussi à avoir d'enfant, ce soir là m'apparaît aujourd'hui encore comme un miracle, le signe que quelqu'un a pensé à notre malheur et nous a envoyé Olga. Nous ne lui avons jamais caché son adoption, elle est devenue notre fille, notre petite Olga Sullivan, dès que l'homme a disparu de l'autre côté de la route. Vous n'avez pas le droit de nous la retirer maintenant !
Elle jeta un regard angoissé vers la jeune fille à ses côtés. Celle-ci paraissait totalement indifférente à la conversation ainsi qu'à l'angoisse évidente de sa mère, fixant –de manière allant à l'encontre de toute bienséance- Dumbledore avec un très léger froncement de sourcils. Son port était tout aussi noble que celui de sa mère, et, même assise, on la devinait grande. Une longue et importante masse de cheveux encadrait son visage, telle la crinière d'un fauve. Elle devait avoir entre douze et quatorze ans.
— Madame Sullivan, Olga est une sorcière. Elle a déjà été trop longtemps tenue à l'écart de notre monde. Il faut désormais rattraper le temps perdu, qu'elle apprenne à contrôler sa magie et devienne ainsi une sorcière accomplie. De plus, j'ai eu la chance, avant de venir vous rencontrer, de pouvoir m'entretenir avec son oncle, l'homme qui l'a sauvé du carnage puis déposé devant votre porte. Il est en fuite, les séides de Grindelwald ayant découvert qu'il en avait réchappé. Maintenant que notre Ministère est au courant de son existence, il est devenu urgent de mettre Olga en sécurité. Poudlard est le meilleur endroit pour cela.
— Elle n'a jamais fait de magie ! Rien d'anormal, aucune chose bizarre ne s'est jamais produite autour d'elle.
Madame Sullivan avait ce ton des gens désespérés qui tentent de se convaincre eux-mêmes sans pour autant berner quiconque. Une voix coupante, anormalement grave mais indéniablement féminine pris la parole.
— Je sais parler aux serpents.
Un administratif du Ministère, qui jusque-là avait laissé Dumbledore officier, eu un tel sursaut qu'il renversa la moitié de son thé sur le tapis persan. Olga regardait sa mère d'un air courroucé, lui reprochant ainsi d'avoir tu ce qui était à coup sûr quelque chose de tout à fait anormal.
— En réalité nous savons déjà cela, miss. L'attaque que vous avez provoquée sur ce jeune Moldu nous a permis de détecter qu'une sorcière, en âge d'être à Poudlard, n'y résidait justement pas. Les blessures provoquées par le serpent sont telles qu'elles n'ont pu être identifiées comme naturelles.
Le ton de l'employé ministériel était dur, il fixait l'adolescente d'un regard mauvais –cette sale petite fourchelang.
— Cela ne serait jamais arrivé si votre Ministère savait mieux gérer ce genre de petit problème administratif, déclara sèchement Madame Sullivan.
Dumbledore s'éclaircit la gorge, ramenant ainsi l'attention sur lui.
— Madame, sachez que ni les erreurs du Ministère ni le comportement de votre fille ne sont excusables. Maintenant, si vous le permettez, je souhaite m'entretenir seul avec Olga, dit-il en se tournant vers elle. Votre parc est magnifique, veux-tu y faire quelques pas avec moi ?
Pour toute réponse, elle se leva et le précéda pour passer la véranda.
Ils marchèrent tout d'abord en silence, puis Dumbledore le rompit lorsqu'il estima qu'ils étaient assez loin du manoir. L'allée sur laquelle ils avançaient était bordée de jonquilles.
— Le garçon que tu as attaqué est en ce moment même en soins intensifs à Sainte Mangouste, l'hôpital des sorciers. Il est dans un état critique. De tels actes ne sont pas tolérés à Poudlard. En comprends-tu la gravité ?
— Théo l'avait cherché. Lui et ses amis m'embêtaient tout le temps. Je n'ai fait que me défendre, c'est bien fait pour lui.
Elle marqua une brève pause avant de poser la question qui la démangeait depuis qu'elle avait rencontré ce drôle de monsieur.
— Êtes-vous différent ? Je veux dire, même pour un sorcier.
Dumbledore ne parut surpris ni par la nature, ni par la brutalité de la question. Il répondit néanmoins avec la plus grande prudence.
— Qu'est-ce qui te conduit à penser cela ?
— Je ne vois rien en vous. Vous êtes vide.
Elle prit une grande inspiration, comme pour l'aider à s'expliquer plus clairement.
— Si je le veux, je peux savoir tout ce que pensent les gens qui m'entourent. Leurs secrets, leurs mensonges percer à jours leurs remarques hypocrites. Un peu comme si j'entrais directement dans leur tête. D'ailleurs le monsieur qui vous accompagne trompe sa femme avec une jolie blonde, il pense tout le temps à elle, c'est dégoûtant. Mais je ne peux pas entrer chez vous.
Quelqu'un connaissant de longue date Albus Dumbledore dirait qu'il avait, à cet instant-là, froncé les sourcils. Mais pour Olga Sullivan –désormais Olga Lvov- son visage restait impénétrable.
— À force de travail, certains sorciers présentant des prédispositions peuvent acquérir diverses aptitudes, telle que celle de dissimuler son esprit. C'est de la sorcellerie de très haut niveau qui ne figure pas au programme du Ministère. Mais à Poudlard, tes professeurs seront à l'écoute si tu devais avoir quelques questions. À vrai dire, je m'attendais plutôt à ce que tu aies des interrogations sur ta capacité à parler aux serpents.
— N'est-ce pas normal pour un sorcier ? Ne savez-vous pas le faire ?
— C'est un don très rare, plus ou moins bien vu selon le milieu, qui se transmet de génération en génération dans certaines grandes familles. Parmi tes ancêtres les plus immémoriaux, Herpo l'Infâme en était un. Tu en apprendras beaucoup plus sur lui en cours d'histoire de la magie. C'est un talent très précieux que tu as là, fais en bon usage.
Dumbledore la raccompagna ensuite au manoir, et lui remis une lettre cachetée avant de prendre congé.
— Miss Lvov, je vous retrouverai donc pour votre entrée en quatrième année dans l'école de sorcellerie de Poudlard. Je vous souhaite d'ici là d'excellentes vacances.
Il s'inclina légèrement et disparu dans un bruissement de robes.
...
...
Voilà pour le premier chapitre, j'espère que vous avez apprécié ! Vous pouvez toujours laisser un petit mot ! ;)
