Le monde entier était en effervescence cet été là. Les Jeux Olympiques venaient tout juste de se terminer aux États-Unis, à Atlanta. La Grande-Bretagne avait rapporté beaucoup de médailles et failli même remporter l'épreuve reine des J.O. : le relais 4x100 homme. Finalement, ils terminaient seconds.

En cette fin de juillet, les journées étaient chaudes mais la chaleur restait néanmoins supportable. Durant la journée, tous les enfants du Royaume-Uni jouaient dehors sous un soleil radieux. Tous ... non ! Au 4 Privet Drive, Little Whinning, dans la banlieue de Londres, un jeune homme était enfermé dans sa chambre. Elle était la plus petite pièce de la maison après le placard sous l'escalier, qui fut la chambre du jeune garçon jusqu'à ses 11 ans. Mais pour la première fois depuis 6 ans, c'était lui qui avait décidé de rester ainsi 'enfermé'. Il passait ses journées là, ne sortant que pour prendre une douche et se faire un sandwich qu'il s'empressait d'aller manger la haut, seul. Ses hôtes ne souhaitant plus avoir affaire à lui ne s'en plaignaient guère, cela leur permettaient de jouir de la maison toute la journée. La raison de l'en empressement à éviter ainsi leur neveu et cousin était très simple ; en allant chercher Harry à la gare, à la fin du mois dernier, un homme curieux, avec un œil bleu qui ne cessait de tourner dans tous les sens, les avaient prévenu de mieux traiter le jeune garçon ou ils auraient à faire avec lui. Plus terrorisés que quelqu'un n'apprenne leur secret que réellement couards, les Dursley ne voulant en rien provoquer cet homme avaient fait comme ils leur avaient été 'demandés'.

Dès les premiers jours de juillet Harry avait demandé à aller s'acheter des livres à Londres : des livres Moldus (non liés à la communauté magique) et des livres sur la magie et la sorcellerie. Vernon, bien que réticent à le laisser en contact avec cette communauté, l'avait conduit à Londres pour ses achats. Harry trouva un livre qui le passionna énormément : Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. TOLKIEN, ainsi qu'un livre sur la Légende du Roi Arthur. Après ces achats dans le monde Moldu effectués, il s'était rendu au Chemin de Traverse, pour les livres sur son univers à lui ; il avait alors demandé des livres de sorts et de Défense Contre les Forces du Mal. Après ça Harry était devenu un mur de pierre et un véritable fantôme pour les habitants du 4 Privet Drive.

Ce matin du 30 juillet, Harry se réveilla en sursaut après une nuit bien agitée. Il venait de rêver une nouvelle fois de son parrain décédé à la fin de l'année précédente par sa faute ... c'est en tout cas ce dont il avait essayé de se convaincre. Le Mage Noir s'était introduit dans sa tête pour lui faire croire que Sirius Black, son parrain, était en danger au Ministère de la Magie. Malheureusement le professeur avec qui il était chargé de se prémunir contre ce genre d'attaque, avait de vieux griefs encore vivaces envers James Potter, le père de Harry, et Sirius. Il avait prématurément cessé de lui enseigner l'Oclumancie. Harry s'était alors bêtement jeté dans la gueule du loup et son parrain, venu à son secours, avait alors trouvé la mort. Il s'en voulait terriblement, mais commençait à accepter l'évidence : Sirius ne reviendrait pas pour autant et il pouvait l'entendre lui dire qu'il n'y était pour rien et que « les personnes qui comptent vraiment sont toujours avec nous ... dans notre coeur. »

Il se leva et regarda le réveil sur la table de nuit, il indiquait 6h32. Il était très tôt mais Harry avait peur de refaire le même cauchemar et décida de ne pas se recoucher. C'est alors qu'il prit le troisième tome du Seigneur des Anneaux qui s'intitulait Le Retour du Roi. Harry était littéralement absorbé par cette trilogie fantastique. Elle lui avait permit de remonter un peu la pente et de reprendre un peu goût à la vie. Lorsque tout semblait perdu et que rien ne paraissait pouvoir sauver la Terre Du Milieu ; il y avait toujours un personnage animé d'une faible étincelle d'espoir pour rallumer le brasier de leur courage, la source de leur force. Il avait peu à peu repris confiance en lui et croyait de nouveau au pouvoir de l'Amour. Le monde comptait sur lui et il serait là pour affronter son destin, même si cela devait le conduire à sa propre fin. Il se rappela soudain la prophétie que lui avait révélée son directeur, Albus Dumbledore, le plus grand sorcier au monde, lorsqu'il était revenu de sa 'chevauchée sauvage' au Ministère : « les deux ne peuvent vivre tous les deux. L'un devra mourir de la main de l'autre. » Ces mots résonnaient quelque fois dans sa tête, mais de moins en moins.

Après 2 heures de lecture il alla prendre sa douche et un (très) rapide petit déjeuner avant que ne se lèvent les Durlsey. Puis comme tous les jours depuis son retour il fit des devoirs pour l'école de 9h00 à 13h00. Lorsqu'il descendit pour se faire son habituel sandwich, Vernon, Pétunia et Dudley étaient à table. Il entra dans la cuisine et esquissa un « Bonjour » tout juste murmuré. « Bonjour à toi Harry » avait alors répondu la famille en jetant des regards de tous côtés comme s'ils recherchaient quelqu'un à qui ils pourraient dire « vous voyez, nous le traitons bien. » Harry ne se formalisa pas de cette hypocrisie à peine voilée et repartit dans sa chambre une fois son 'déjeuner' préparé. Il alla s'asseoir sur son lit sans remarquer que quelqu'un l'attendait ...

-- Hedwige ! ! Ça fait presque 2 semaines que je t'attends ! Où étais-tu ? explosa-t-il après quelque secondes.

Elle le regarda de biais comme pour lui dire « Dis-donc vous, vous n'avez qu'à le faire si vous croyez que c'est si facile ! » Visiblement il avait compris le message et la caressa en s'excusant. Il lui donna un morceau de son repas et la chouette s'envola dans sa cage dès qu'elle fut libérée de sa lettre. On pouvait lire dessus :

Cher Harry,

Je suis ravi de constater que tu t'adresses à moi pour me demander cela ... en revanche je suis plus que navré de t'écrire que je ne peux satisfaire ta curiosité, encore moins par courrier.

Sois prudent surtout,

Albus Dumbledore

P.S. : le professeur Rogue t'autorise à suivre ses cours cette année ... si tu promets de travailler bien sur !

Bien qu'il se doutait de la réponse, Harry avait gardé l'infime espoir de se tenir au courant des récents événements survenus dans la communauté magique, mais à quoi cela pouvait mener ... que pourrait-il faire de plus que l'Ordre ? Rien ! Il se résigna et fut même heureux d'avoir la possibilité de continuer les cours de Potion, même sans avoir reçu Optimal. Sûrement que Dumbledore avait usé de son influence. Qu'importe, il ; pourrait devenir Auror.

Vers 17h, il finit de lire son livre, pour la troisième fois déjà ! Il le connaissait par cœur. Il s'allongea pour réfléchir un peu, mais se releva rapidement ; rester allongé lui faisait un peu peur ces derniers temps. Ses efforts pour accepter la mort de son parrain commençaient à payer.

Il se plaça devant le miroir et pu observer ses changements physiologiques : il avait grandi, il devrait d'ailleurs s'acheter de nouvelles robes, il s'était développer musculairement, surtout au niveau du torse et des bras. Les 4 années de « Quidditch » ne devaient sans doute pas y être étrangères ...

Le lendemain, il se leva et alla prendre sa douche. Puis il descendit pour le petit déjeuner et demanda à son oncle s'il pourrait le conduire à Londres d'ici la fin des vacances. Celui-ci s'empressa de répondre « Aujourd'hui même, si tu le souhaites. » « Je devais justement m'y rendre » ajouta-t-il les dents serrées. décidément, Fol Oeil les avaient vraiment traumatisés.

Une fois au Chemin de Traverse, Harry se rendit chez 'Mme Guipure, prêt-à-porter pour Mages et Sorciers' afin de s'acheter de nouvelles robes et faire broder sur une splendide cape noire l'Arbre Blanc de Minas Tirith. La vendeuse fut d'abord surprise mais s'exécuta. Finalement le résultat était tout à fait remarquable, il se dégageait de cet emblème une sorte de puissance mystique. Harry était plus que ravi. Il en profita également pour prendre les livres et tout ce dont il aurait besoin pendant l'année.

À son retour, plusieurs chouettes et hiboux l'attendaient dans sa chambre. Sûrement des lettres de ses amis, mais il ne comprenait pas pourquoi il y en avait autant. C'est en lisant l'une d'elle qu'il réalisa : il avait 16 ans depuis minuit. Tous lui souhaitaient de passer un agréable anniversaire et lui disaient qu'il aurait ses cadeaux une fois arrivé à l'école. Il avait reçu une lettre de : Ron, Hermione, Hagrid, Lupin, Tonks et Maugrey, Neville, Ginny, Luna (« comment l'a-t-elle su ? »), et tous les membres restant de l'Ordre du Phénix, Dumbledore y compris. Cela lui faisait très plaisir et il sourit légèrement de la lettre de sa meilleure amie. Elle avait réussi tous ses examens avec la mention Optimal et il l'imaginait déjà en train d'exaspérer Ron avec les sujets qu'elle garderait cette année : « tous sans nul doute » se dit il en souriant un peu plus. Il avait hâte de la revoir ... Il rangea les lettres et alla se préparer à manger.