Hello tout le monde, en ce beau dimanche!

Ceci est la première fic que j'aie écrite, et elle est de qualité inégale, j'en suis consciente. J'implore votre indulgence:) Mais je peux promettre que les chapitres seront de plus en plus longs, et de mieux en mieux écrits! J'en posterai un par jour jusqu'au douzième, si ça vous plaît. Sinon, autant faire comme si ça n'avait jamais existé...

Bonne lecture!

OooO

Ginny se réveilla en sursaut avec un sentiment d'oppression. Elle regarda autour d'elle, à la recherche d'un élément qui aurait pu expliquer son soudain réveil, mais le dortoir était plongé dans le plus profond silence. Grâce au peu de lumière qui filtrait par une fenêtre laissée entrouverte, elle devina les formes sombres des lits, et celles de leurs occupantes, endormies. Une de ses voisines se retourna entre ses draps en murmurant quelque chose, puis retomba dans une immobilité de pierre. Une atmosphère tout ce qu'il y a de plus paisible, en somme. Pourtant son malaise ne diminuait pas. Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre, en quête d'un peu d'air frais. Le vent lui apporta les parfums de la Forêt interdite, mais pas de réel réconfort. Le hululement triste d'une chouette à l'extérieur la fit soudain frissonner.

Ce n'était pas la première fois qu'elle avait ce genre de sensation. Cela avait commencé à la fin de l'été, et n'avait fait que s'accentuer au fil des semaines. Tout d'abord, cela ne s'était traduit que part un sommeil troublé, qu'elle avait dans un premier temps attribué au stress : avec la résurrection de Voldemort en juin et son été passé dans une maison digne des pires films d'horreur, avec Kreattur qui s'introduisait régulièrement dans sa chambre au beau milieu de la nuit, elle n'y avait vu rien d'étrange. Mais son malaise avait persisté alors même qu'elle était revenue à Poudlard, et gagnait désormais la journée : plusieurs fois, elle avait eu l'intuition d'une présence, pas vraiment amicale, qui l'observait. Une sorte de menace. A ces moments, elle sentait une panique incontrôlée l'envahir, et une ombre envahir son champ de vision. Elle avait l'impression que quelqu'un, qui la cherchait avec méthode, était sur le point de découvrir la cachette dans laquelle elle s'était retranchée. Ce qui n'avait absolument aucun sens.

Ginny secoua la tête, exaspérée. Elle pensa avec ironie que si elle ne se secouait pas un peu, elle finirait comme le professeur Trelawney, hantée par de sombres pressentiments et des visions morbides. Ce qui n'était vraiment pas une option pour elle. Avec un soupir de condoléance pour son état mental, elle regarda le réveil à son chevet : un peu plus d'une heure du matin. Elle prit le parti de descendre dans la salle commune ; avec un peu de chance, il y aurait encore quelqu'un de réveillé.

Elle trouva effectivement trois personnes assises auprès du feu : Hermione, Harry et…Ron. Ron invalidait pour elle toute possibilité de l'existence de Dieu, ou d'une quelconque force supérieure qui présiderait à notre destinée : personne n'aurait été assez cruel pour vouloir affliger l'espèce humaine d'une telle tare. Seul le hasard pouvait expliquer l'existence de cette anormalité. Ginny se refit pour la énième fois cette réflexion en voyant son frère recopier avec une évidente difficulté − ses yeux exorbités et sa langue tirée en témoignaient− un devoir rédigé au préalable par Hermione. Sa plume, qu'il tenait comme il pouvait dans son poing fermé, lui sauta des mains et tomba par terre. Ginny ne put retenir un ricanement, et Harry et Hermione relevèrent la tête. Ron, quant à lui, était toujours occupé à fourrager entre les pieds de sa chaise pour retrouver sa plume.

− Hi, Ginny ! Comment ça se fait que tu ne sois pas couchée ? lui dit Harry avec un sourire.

Ginny aurait adoré qu'il soit son frère. En attendant, comme il ne l'était pas, son ton paternaliste l'agaça.

− J'arrive pas à dormir. Et vous, qu'est-ce que vous faites ? Un complot pour nous débarrasser d'Ombrage ?

Les yeux de Harry brillèrent un instant. Puis il poussa un soupir et répondit d'une voix féroce :

− Si seulement ! Je viens de rentrer de deux heures de retenue avec elle, et je t'assure qu'à la moindre occasion…

− …il se fera renvoyer pour avoir fait quelque chose de stupide, enchaîna Hermione d'un air las en mâchouillant une de ses boucles. Depuis qu'il est rentré il rumine des plans de vengeance.

Harry ouvrit la bouche comme un poisson hors de son bocal :

− Comment tu peux savoir ça ? Je n'ai pas ouvert la bouche depuis tout à l'heure !

Hermione lui lança un regard mystérieux ; ses lèvres s'étirèrent en un sourire narquois :

− Quand tu te mets à réfléchir, j'entends les rouages de ton cerveau fonctionner, ou plutôt, grincer. Là, j'ai rien entendu, donc je m'attends à l'option la plus stupide.

Puis, sans attendre la réaction de Harry qui se faisait attendre, elle se leva en lançant un sourire complice à Ginny et dit à la cantonade :

− Je suis crevée, je vais me coucher. Bonne nuit tout le monde.

Les garçons s'apprêtèrent à l'imiter. En voulant passer au même moment entre un fauteuil et le canapé, ils se percutèrent et Ginny remarqua que Harry saisissait convulsivement son avant-bras. Elle lui demanda, inquiète :

− Harry ? Ca va ton bras ?

− C'est rien. T'occupe.

Ginny fronça les sourcils. Elle sentait qu'on lui cachait quelque chose. Une idée lui traversa l'esprit.

− C'est Ombrage ? Elle n'utilise quand même pas de châtiments corporels ?

Harry cilla, et il répondit sans la regarder :

− C'est rien, je te dis. Tu devrais aller dormir.

Il monta dans son dortoir, en laissant Ginny seule devant le feu. Elle s'assit sur le canapé pour réfléchir. Elle était sûre d'avoir deviné juste ; la gêne d'Harry et la mauvaise humeur d'Hermione le prouvaient. Elle repensa à la réplique sarcastique de cette dernière, et ne put s'empêcher de sourire. Elle commençait à bien connaître la jeune fille, et savait que ce qui l'avait rendue furieuse, c'était d'abord que Harry ait jugé bon de tenir tête à Ombrage en jouant au héros outragé − ce qui était certainement brave, mais aussi complètement stupide−, et ensuite l'idée des représailles peu subtiles qu'il pourrait imaginer pour venger son honneur bafoué. Ginny était bien consciente qu'il ne pourrait le faire qu'ouvertement ; il faudrait pour le satisfaire le désaveu public d'Ombrage, renvoyée dans l'opprobre et la honte ; un affrontement entre la Vérité et le Mensonge, la Justice et l'Iniquité, le Bien et le Mal d'où il sortirait vainqueur aux yeux de tous. Les escarmouches verbales en cours allaient probablement se poursuivre un moment, pensa Ginny avec un soupir. Elle souhaita mentalement que son ami ait une tournure d'esprit un peu moins griffondor. Le traitement qu'il avait subi la remplissait de colère (elle n'imaginait que trop bien ce qu'Ombrage avait pu lui faire), mais sa conception de la vengeance était moins spectaculaire : elle se contenterait très bien de la rendre folle par différents tours, ou, si cela se révélait nécessaire, elle pourrait envisager une chute fatale dans les escaliers. Mais une telle option, tout-à-fait dépourvue de panache, ne conviendrait pas à Harry.

Elle rêvassa ainsi pendant un moment, les yeux perdus dans les flammes. La somnolence la gagnait, même si elle gardait toujours les yeux ouverts. Elle n'entendit même pas la pendule sonner deux heures. Elle allait sombrer lorsqu'elle entendit une voix, grave et traînante, murmurer à son oreille :

− Bonsoir, Ginevra.

Elle se retourna brutalement, mais il n'y avait personne derrière elle. La salle était plongée dans les ténèbres, bien plus qu'elle n'aurait du l'être. Un frisson glacé parcourut sa colonne vertébrale. Le sentiment de malaise était revenu, plus fort que jamais, la rendant presque malade.

− Cela fait longtemps. Mais comme tu peux le voir, je ne t'ai pas oubliée.

Ginny se leva dans une pathétique tentative de fuite, mais aussitôt trébucha et s'écroula par terre. Le souffle court, elle demanda d'une voix faible qui sembla résonner à travers la pièce :

− Qui êtes-vous ? Où est-ce que vous êtes ?

Elle entendit un rire, qui sans raison lui fit l'effet d'un coup de poing dans le ventre. Sa tête lui faisait atrocement mal.

− Est-ce que tu ne te souviens pas ?

La voix réveillait quelque chose dans sa mémoire, mais l'information restait obscure, hors de portée. Son mal de tête s'amplifiait, elle avait l'impression que son crâne allait exploser. Elle ne pensait plus qu'à la douleur, qui la faisait se tordre sur le sol. Elle hurla :

− Allez-vous-en ! La nuit l'engloutit.